2/15 février
FÊTE DE LA RENCONTRE DU SEIGNEUR
Dimanche de l’abstinence de viande ou
du Jugement Dernier
Lectures : Hébr. VII, 7-17 ; Lc. II, 22-40 (Rencontre)
I Cor. VIII, 8 - IX,2 /
Мatth. XXV, 31-46 (dimanche abstinence de viande)
FÊTE DE LA RENCONTRE DE NOTRE SEIGNEUR[1]
orsque les
quarante jours prescrits par la Loi de Moïse pour la purification de la mère
d’un nouveau-né furent accomplis (cf. Lv XII, 2-4), la Toute Sainte Mère de
Dieu et saint Joseph amenèrent l’Enfant Jésus à Jérusalem pour le présenter au
Seigneur, car tout garçon premier-né, appartenant de droit au Seigneur (Ex. XIII,
15), devait Lui être consacré au Temple et être, en quelque sorte, échangé
contre l’offrande en sacrifice d’un agneau d’un an ou, pour les familles
pauvres, d’un couple de tourterelles et de deux colombes (Lv XII, 8). Le Seigneur du ciel et de la
terre, et le Législateur de son peuple Israël, Lui qui n’est pas venu pour
abolir la Loi mais pour l’accomplir (Mt V, 17), ayant pris sur Lui notre nature
mortelle depuis la désobéissance, la restaure dès sa venue au monde en se
faisant obéissant à tous les préceptes de la Loi. Source de toutes les
richesses et de toutes les grâces, Il se fait le plus humble et le plus pauvre
d’entre nous. Il se soumet à la Loi qu’Il nous a donnée et que, nous hommes,
n’avons cessé de transgresser, nous montrant ainsi que l’obéissance est la voie
de la réconciliation avec Dieu. Bien que ni Lui ni sa Mère immaculée n’eussent
besoin de purification, après avoir soumis Sa chair à la
circoncision le huitième jour, Il attendit encore à Bethléem l’écoulement de la
durée légale afin de présenter dans le Temple de Sa gloire ce corps qu’Il a
assumé pour devenir le nouveau Temple parfait de Sa divinité. Lui, le Dieu
inaccessible et incompréhensible accepte d’être échangé contre l’offrande des
pauvres : les colombes et les tourterelles, symboles de la pureté, de la
paix et de l’innocence que le Sauveur Ami des hommes est venu nous apporter.
Parvenus
dans le Temple, ils furent accueillis, dit-on, par le grand prêtre Zacharie, le
père de saint Jean le Précurseur, qui plaça de manière inattendue la Mère de
Dieu dans l’emplacement réservé aux vierges. À ce moment-là arriva dans le
Temple un homme du nom de Syméon. Juste et pieux observateur de tous les commandements
de Dieu, il avait attendu depuis de longues années la réalisation de la
prophétie que l’Esprit Saint lui avait inspirée : c’est-à-dire qu’il ne
mourrait pas avant d’avoir vu le Christ Seigneur. Ce vieillard, qui figurait
l’attente d’Israël, tendit alors ses bras, les mains couvertes des plis de son
manteau, pour recevoir le Sauveur comme sur un trône de chérubins. Il bénit
Dieu et dit : « Maintenant, ô
Maître Souverain, Tu peux laisser Ton serviteur s’en aller en paix selon ta
parole, car mes yeux ont vu Ton salut » (Lc II, 9). L’Alliance
d’Israël, devenue caduque à l’apparition du Christ, et la Loi obscure
demandaient par lui à se retirer devant la lumière de la grâce. Ce vieillard,
voyant et touchant le Sauveur qui avait été annoncé et préparé par les Justes
et les Prophètes depuis tant de siècles, pouvait demander à Dieu en toute
confiance d’être désormais délivré des liens de la chair et de la corruption
pour laisser la place à la jeunesse éternelle de l’Église. Il annonçait ainsi
solennellement l’abolissement des figures et prononçait l’ultime prophétie
concernant le Sauveur, en prédisant à sa Mère que sa Passion et sa vivifiante
Résurrection seraient un signe de contradiction, et qu’elles amèneraient la
chute des impies et le relèvement de ceux qui croiront en Lui.
Une femme
nommée Anne, de la tribu d’Aser, — qui était fort avancée en âge et était
connue de tous ceux qui fréquentaient le Temple : car, restée veuve après
sept ans de mariage, elle y servait Dieu continuellement en attendant la venue
du Messie dans le jeûne et la prière — s’avança alors elle aussi vers
l’Enfant et se mit à louer Dieu, annonçant à tous la délivrance d’Israël.
En
entendant de telles révélations et furieux de voir Marie placée parmi les
vierges par le grand prêtre, les pharisiens présents dans le Temple allèrent
rapporter les faits au roi Hérode. Celui-ci comprit que cet enfant devait être
le nouveau roi dont lui avaient parlé les Mages qui avaient suivi l’étoile
depuis l’Orient, et il envoya aussitôt des soldats pour Le tuer. Mais prévenus
à temps, Joseph et Marie s’enfuirent alors de la cité et allèrent se réfugier
en Égypte, guidés par un ange de Dieu. Ce n’est que deux ans plus tard,
rapporte la tradition, qu’ils retournèrent à Nazareth en Galilée. Et l’Enfant-Dieu
grandit alors paisiblement, en attendant le moment propice pour commencer son
ministère public.
Cette fête
de la sainte Rencontre du Seigneur, appelée aussi Purification de la Mère de
Dieu (ou Chandeleur) en Occident, était connue dès le ive siècle à Jérusalem — où elle était
célébrée le 14 février afin de coïncider avec le quarantième jour depuis la
Nativité qui était alors célébrée le 6 janvier. Elle a été introduite à
Constantinople par l’empereur Justinien, en 542, et a été alors rangée parmi
les fêtes du Seigneur.
Tropaire du dimanche du 3ème
ton
Да веселя́тся небéсная, да ра́дуются земна́я
; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́шцею Cвоéю Го́сподь, попра́ cмéртiю
cмéрть, пéрвенецъ мéртвыxъ бы́сть,
изъ чрéва а́дова изба́ви на́съ и подадé мípoви вéлiю ми́лость.
|
Lorsque Tu descendis dans la mort,
Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité.
Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les
Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre
Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire
de la Ste Rencontre, ton 1
Ра́дуйся, Благода́тная
Богоро́дице Дѣ́во, и́зъ Тебе́ бо возсiя́ Со́лнце
пра́вды, Христо́съ Бо́гъ на́шъ, просвѣща́яй су́щыя во
тьмѣ́. Весели́ся
и ты́, ста́рче пра́ведный, прiе́мый во
объя́тiя Свободи́теля ду́шъ на́шихъ, да́рующаго на́мъ воскресе́нiе.
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Réjouis-toi, ô Pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu,
car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant
ceux qui sont dans les ténèbres. Sois aussi dans l’allégresse, juste
vieillard, qui as reçu sur tes bras Celui qui libère nos âmes et nous donne
la Résurrection.
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Kondakion du dimanche du Jugement dernier, ton 1
Егда́
пріи́деши Бо́же на зе́млю co cлáвою, и тpeпе́щутъ вся́ческая ; pѣка́ же
о́гненная предъ суди́щемъ влече́тъ, кни́ги paзгиба́ются, и та́йная явля́ются;
тогда́ изба́ви мя́ oтъ огня́ неугаси́маго, и cподо́би мя́ одесну́ю Teбе́
ста́ти cyдіе́ пра́веднѣйшій.
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O
Dieu, lorsque Tu viendras sur la terre dans la gloire et que trembleront
toutes choses, un fleuve de feu coulera devant le tribunal, les livres seront
ouverts et les secrets révélés. Délivre-moi du feu inextinguible et rends-moi
digne de me tenir à Ta droite, Juge très juste.
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Kondakion
de la fête de la Ste Rencontre, ton 1
Утро́бу Дѣви́чу ocвяти́вый Poждество́мъ Tвои́мъ и pу́це Cѵмео́нѣ благослови́вый я́коже подоба́ше, предвари́въ и ны́нѣ спа́слъ ecи́ на́cъ, Христé Бо́же, но yмири́ во бранѣ́xъ жи́тельство и yкрѣпи́ пpaвосла́вныя хpистіа́ны, и́xже возлюби́лъ ecи́, еди́не человѣколю́бче.
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O Toi qui as sanctifié par Ta
naissance le sein virginal et qui as béni, comme il le fallait, les bras de
Siméon, Tu es venu, Christ Dieu, nous sauver en ce jour. Dans ses guerres,
donne la paix à Ta cité et affermis les chrétiens orthodoxes que Tu as aimés,
Toi seul Ami des hommes.
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Au lieu
de « Il est digne en vérité », ton 3
Богopóдицe Дѣ́вo, упова́нie xpиcтiáномъ, покры́й, coблюди́ и спаси́ на́ Тя́ упова́ющихъ. Въ зако́нъ cѣ́ни и пиcáній о́бpaзъ ви́димъ вѣ́pніи : вcя́къ му́жескiй по́лъ, ложесна́ paзверза́я, cвя́тъ Бо́гу ; тѣ́мъ Пepвоpoжде́нное Cло́во Отца́ безнача́льна, Cы́на пepвоpoдя́щася Maтépiю неискоcyмýжно, величáeмъ.
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Mère de Dieu, espérance de tous les chrétiens,
abrite, protège et garde ceux qui espèrent en toi. Dans la Loi, nous découvrons,
nous, fidèles, sous l’obscurité de la lettre, une figure : tout mâle
premier-né est consacré à Dieu. C’est pourquoi nous magnifions le Verbe
Premier-né, Fils du Père Éternel, Premier-né de la Vierge Mère.
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AU SUJET DU JUGEMENT DERNIER
Dans l’image de Dieu que l’être humain porte
en lui, se trouve le Verbe Divin immortel. En cela est la majesté immortelle et
divine même chez l’un des « plus petits » parmi les hommes. Cette
vérité évangélique est fondamentale : tout ce que tu fais aux hommes, tu
le fais en fin de compte au Christ, au Créateur, au Sauveur, au Juge. Chaque
homme porte en lui le Christ, qu’il en soit conscient ou non. Pour cette
raison, toute attitude que tu adoptes envers quelque homme que ce soit, chacun
de tes sentiments pour un homme, toute pensée sur un homme, revêt une
importance infinie et décisive pour toi. Car c’est cela qui définit ton destin
éternel dans l’autre monde, c’est en fonction de cela que tu seras jugé. Chaque
homme, chaque frère le plus petit, porte en lui tout l’Évangile pour toi ; et de chacun de ces
« frères les plus petits » dépend ton salut. En fait, dans l’Évangile sur le Jugement, le Seigneur nous dit
cette vérité, cette vérité universelle : ton salut dépend de ton attitude
envers le prochain, envers tes frères à l’image du Christ. C’est là tout
l’Évangile. Autrement dit : l’homme se sauve et se condamne par le
prochain. Néanmoins, comme il est facile de se sauver ! Tu nourris
l’affamé en tant que créé par Dieu, et tu es sauvé ! Tu donnes à boire à
celui qui est assoiffé, tu es à nouveau sauvé ! Tu reçois un voyageur,
encore une fois, tu es sauvé ! Tu rends visite à un malade, tu es renforcé
dans le salut ; tu visites un prisonnier, tu es encore une fois sauvé.
Ainsi, de jour en jour, tu es le créateur de l’Évangile, et ainsi ton propre
sauveur. Car en accomplissant cela, tu t’unis continuellement spirituellement
avec le Sauveur : « C’est à Moi que vous l’avez fait ». Le salut
n’est rien d’autre que l’union de l’homme avec le Sauveur par les saints
Mystères et les saintes vertus évangéliques.
St Justin de Tchélié
SUR LA RENCONTRE DU SEIGNEUR
Lors de la Rencontre, le Seigneur est
entouré, d’une part, de la justice qui attend le salut non de celle-ci même –
Siméon - et la vie stricte dans le
jeûne et les prières renforcée par la foi – Anne - d’autre part, la pureté
substantielle, intégrale et inébranlable – la Vierge Mère de Dieu, et la
soumission humble, silencieuse à la volonté de Dieu – Joseph le Fiancé.
Transpose toutes ces dispositions spirituelles dans ton cœur et tu rencontreras
le Seigneur. Il ne te sera pas apporté, mais Il viendra Lui-même en toi, et Tu
Le recevras dans les bras de ton cœur, chantant le cantique qui traversera les
cieux et réjouira tous les anges et les saints.
Saint Théophane le Reclus
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN :
Matines : Lc
XXIV, 1-12 ; Liturgie :
Rom. XIII, 11 - XIV, 4 ;
Matth. VI, 14-21.