"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 26 janvier 2008

Saint Nicolas (Vélimirovitch): Pourquoi allume-t-on des lampades devant les icônes?


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Pourquoi allume-t-on des lampades devant les icônes?

D'abord parce que notre foi est Lumière. Le Christ a dit: " Je suis la Lumière du monde." ( Jean 8:12) La lumière de la lampade nous rappelle cette Lumière Qui est le Christ illuminant nos âmes.

Deuxièmement, afin de nous souvenir du caractère rayonnant du saint dont nous éclairons l'icône avec la lampade, car les saints sont appelés fils de Lumière. ( Jean 12:36, Luc 16:8).

Troisièmement, afin que cette Lumière nous soit un reproche dans nos actes de ténèbres, nos pensées et nos désirs mauvais et afin de nous rappeler le chemin de la foi évangélique; et afin que nous essayions d'accomplir avec plus de zèle les commandements du Sauveur: " Que votre lumière brille devant les hommes afin qu'ils puissent voir vos bonnes œuvres." (Matthieu 5:16)

Quatrièmement, afin que la lampade soit un modeste sacrifice à Dieu, Qui se donna complètement en sacrifice pour nous, qu'elle soit un petit signe de notre grande gratitude et de notre amour rayonnant pour Celui à Qui nous demandons la vie, la santé et le salut et tout ce que le seul Amour sans limites des cieux peut accorder.

Cinquièmement, afin que la terreur frappe les esprits malins qui nous assaillent parfois même à l'heure de la prière et détournent nos pensées du Créateur. Les puissances du Malin aiment les ténèbres et tremblent devant toute lumière, et plus particulièrement devant celle qui appartient à Dieu et à ceux qui Lui sont agréables.

Sixièmement, afin que cette lumière nous incite à l'oubli de soi. De même que l'huile et la mèche brûlent dans la lampade, soumises à notre volonté, que nos âmes brûlent aussi avec la flamme de l'Amour, toutes les souffrances, tandis que nous sommes toujours soumis à la volonté de Dieu.

Septièmement, afin de nous apprendre que la lampade ne peut être allumée sans notre main, et de même, notre cœur, lampade intérieure, ne peut être allumé sans le saint Feu de la Grâce de Dieu, même s'il est empli de toutes les vertus. Toutes ces vertus qui sont nôtres, sont après tout semblables à un combustible matériel, mais le feu qui les fait brûler procède de Dieu.

Huitièmement, afin de nous souvenir qu'avant toute chose, le Créateur du monde créa la Lumière et après cela, tout le reste. Et Dieu dit: " Que la Lumière soit! Et la Lumière fut!" ( Genèse 1:3). Et il doit en être ainsi également au commencement de notre vie spirituelle, afin qu'avant toute chose, la Lumière de la Vérité du Christ puisse briller en nous. De la Lumière de la Vérité du Christ toute bonne chose est subséquemment créée, germe et croît en nous.

Que la Lumière du Christ vous illumine aussi!

Saint Nicolas ( Vélimirovitch) de Jitcha, surnommé le Chrysostome Serbe
Version française Claude Lopez-Ginisty 
d'après le texte publié par Orthodox America

vendredi 25 janvier 2008

Maldon: Monastère Saint Jean Baptiste

MALDON: LE CARREFOUR DU MONDE ET LES VOIES DE DIEU

Dans son ouvrage sur la prière de Jésus, l'évêque Simon Barrigton-Ward se fait l'interprète de nombreux pèlerins qui sont un jour parvenus au carrefour du monde après avoir pérégriné longuement à la recherche d'un havre de paix et de silence. D'autres y sont venus par pure curiosité ou par "hasard". Lui est arrivé à ce carrefour (routes de Croix dit l'anglais), dans ce Monastère Saint Jean Baptiste de Maldon au moment où il cherchait à donner à son dialogue avec Dieu une approche différente. Combien d'entre nous sont aussi parvenus sur cette île du Royaume de Dieu au milieu de la campagne de l'Essex ? Depuis des décennies ce monastère a été pour nous notre Jérusalem en occident, notre Athos accessible à tous. 

Comme l'évêque Simon, nous sommes entrés dans la prière de la communauté et nous n'en sommes plus jamais sortis, même si nos vies ne nous ont plus permis de refaire ce pèlerinage aussi souvent que nous le voulions, même si nous n'y sommes allés qu'une seule fois.

Nous avons tous rencontré un jour le Staretz Sophrony de bienheureuse mémoire, véritable prière incarnée. Nous avons ressenti le rayonnement chaleureux de son amour et il ne nous a pas fallu longtemps pour voir à travers lui la haute stature de son père spirituel, le Saint Staretz Silouane de l'Athos. 

Le Père Sophrony est un géant spirituel! Quel que soit l'âge auquel nous avons rencontré ce beau vieillard, nous sommes devenus à jamais ses enfants et nous avons grandi dans son amour bienveillant. Dans sa communauté, nous avons, comme l'évêque Simon, appris la prière de Jésus et lorsque nous avons eu la chance d'avoir un entretien particulier avec lui, notre être a réalisé combien la prière était respiration essentielle et à quel point nous ne savions pas respirer.Il faudra écrire un jour l'aventure de Dieu avec tous les pèlerins du Monastère Saint Jean Baptiste de Maldon, l'aventure de chacun d'entre eux avec ce passeur du Royaume qu'était le Père Sophrony.

Le beau vieillard est né au Ciel, mais il demeure parmi nous et par le Père Kyril et les membres de sa communauté qui perpétuent son enseignement, Dieu continuera à bénir le monde abondamment.

Comme l'évêque Simon, nous sommes tous partis de Maldon sans quitter le monastère, emportant la Prière de Jésus avec nous comme un précieux et immarcescible viatique. Lui a approfondi ses connaissances dans ce domaine précieux, il est remonté aux sources de la prière avant de passer les gués, de trouver les rivières, les fleuves, les mers et l'océan et tous les passeurs qui ont transmis les paroles salvifiques de cette prière. Ce livre est une petite philocalie à sa manière. Il permet de connaître l'origine de la prière et de pouvoir la pratiquer avec quelqu'un qui l'a apprise avec un grand orant du siècle vingtième. L'évêque l'a transmise et enseignée à son tour à d'autres êtres assoiffés de Dieu, et il a fait connaître le Père Sophrony et le Saint Staretz Silouane. 

Tous ceux qui connaissent le Père Sophrony (je ne puis me résoudre à employer le passé en parlant de lui), le reconnaîtront parfois au détour de certains passages de ce livre. Après avoir été mis sur son chemin par le livre de l'évêque Simon, ceux qui ne le connaissent pas encore liront ses ouvrages et avanceront avec lui dans la prière de Jésus, vers le Royaume où il intercède pour tous. Lorsque nous sommes ce que Dieu nous a appelés à être, sur le chemin nous avons rencontré des êtres d'exception qui nous ont rendus meilleurs. Le Père Sophrony est l'un de ces êtres!

Claude Lopez-Ginisty

Saint Triphon 
en la fête de Saint Jacques le Confesseur, évêque de Studion 
et de Saint Lupicin du Jura.
Préface au livre: Simon Barrington-Ward, 
Prière de Jésus, Voie du Coeur et Mémoire de Dieu,
 Editions du Désert 
2002

Père Païssios l'Athonite/ Pouvoir intellectuel & spirituel


Il est bon d'avoir le pouvoir intellectuel
qui amène l'homme sur la lune
avec un coût de milliards de dollars, 
pour le carburant,
etc...
mais il vaut mieux avoir
le pouvoir spirituel
qui élève l'homme jusques à Dieu,
son ultime destination,
avec pour seul carburant,
un morceau de pain sec!

Saint Père Païsios l'Athonite
in
Elder Païsios of Mount Athos Spiritual Counsels I
With Pain & Love for Contemporary Man
Holy Monastery
"Evangelist John The Theologian"
Souroti, Thessaloniki, Greece
Version française Claude Lopez-Ginisty

jeudi 24 janvier 2008

Père Ephrem l'Athonite: Le Christianisme est l'âme du monde





Abbot Ephraim of Katunakia (3)

Le Christianisme est l'âme, la vie et l'espoir du monde. Si le Christ n'était pas venu, ou si Son Eglise devait disparaître de la surface de la terre, même pour un temps très court, alors nous verrions si "le monde qui repose dans l'iniquité" serait capable de supporter sa puanteur insupportable. En conséquence, le christianisme est l'âme du monde. Le monachisme est, dans cet ordre d'idée, le christianisme du christianisme. Et par voie de conséquence, l'hésychasme est le monachisme du monachisme.

Le message du monachisme hésychaste à l'homme contemporain ( qui fuit le présent et se fuit lui-même et qui divise son esprit et son cœur entre les réminiscences du passé et les attentes du futur) , ce message d'amour de l'humble ascétisme aux frères en Christ, est le suivant:

Faites de l'exercice, de l'exercice psychosomatique, de l'exercice mental. Concentration de l'intellect dans le cœur et examen de conscience. Jeûne en accord avec les Saints Canons de notre Eglise. Vigilance à propos des pensées qui entrent en nous et qui sortent de nous. Prière sans cesse au Nom de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Chacun selon ses capacités et tous volontairement, il n'est nulle autre voie de salut. La Grâce de Dieu aide et ainsi, "les choses qui sont impossibles aux hommes, sont possibles avec Dieu."

Geronda Ephrem l'Athonite
in
A Call from the Holy Mountain
New Sarov Press 1991
Version française Claude Lopez-Ginisty

mercredi 23 janvier 2008

L'expérience spirituelle se vit personnellement!




La révélation est l'apparition de Dieu 
aux prophètes, aux apôtres et aux saints.

La Bible et les écrits des saints 
parlent de ces apparitions,
mais ils ne sont pas ces apparitions.

C'est pourquoi 
c'est le le prophète,
ou l'apôtre 
ou le saint 
qui voit Dieu, 
et non simplement 
ceux qui lisent un récit 
de leur expérience de la glorification.

Il est évident 
que ni un livre sur la glorification, 
ni quelque'un qui lit un tel livre, 
ne peuvent jamais remplacer 
le prophète,
l'apôtre 
ou le saint 
qui a l'expérience de la glorification.

Père JEAN ROMANIDES
Version française Claude Lopez-Ginisty

mardi 22 janvier 2008

Sainte Mère Stefanida de Serbie ( 1887-1945)


File:Paraskeva razan.jpg

Contemporaine de Ste Marie ( Skobtsova) de Russie et de France, cette sainte femme de Serbie fut connue à la fin de sa vie sous le nom de mère Stefanida. Elle se nommait Stefanida Jurcevitch dans le monde et était née à Vratka ( près de Skadr en Albanie) en 1887. Elle mourut en martyre en 1945, à l'âge de 58 ans. Bien qu'elle n'ait pas été formellement glorifiée, sa sainteté est reconnue de tous.

Mère Stefanida commença une vie de jeûne, de prière et de silence très tôt, quand elle était encore à Vratka. Ensuite, sa famille dut se réfugier à Drenovac au Kossovo. Elle vêcut seule une grande partie de sa vie, et poursuivit la vie ascétique entreprise, allant à pieds aux offices du monastère de Déchani. Saint Nicolas ( Vélimirovitch), évêque d'Ochrid la rencontra et lui demanda de s'installer dans un monastère, afin d'y encourager les moines et les moniales du monastère de Zitcha. Elle continua sa vie solitaire aussi longtemps qu'elle le put, mais étant donné que ses jambes étaient blessées à cause de ses longues stations de prière debout, elle accepta finalement l'invitation d'une amie qui luttait elle aussi spirituellement et elle rejoignit Sœur Nada ( Adjitch) près de Bitol. Elle y vécut dans une petite maison isolée dans le jardin de la pépinière de Bogday.

Les années de guerre apportèrent leur lot de souffrance, pour elle comme pour les autres moines et moniales, jeunes et vieux. Son martyr fut perpétré par les soldats allemands. Elle fut battue par des soldats allemands pour ne pas avoir éteint la lumière de sa veilleuse qui brûlait devant une icône, alors qu'il était interdit de laisser ses lumières allumées.

Sa lampade brûlait toujours dans sa chambre et elle ne voulut pas l'éteindre. Ceux qui furent témoins de sa souffrance, dirent que le sang de ses blessures aux jambes éclaboussa le sol et les murs de sa chambre. Tandis qu'elle mourait des coups reçus, un évêque bulgare la reçut dans le rang monastique sous le nom de Stefanida, ce qui signifie celle qui est couronnée. Ses reliques sont aujourd'hui près de Bitol au monastère de Saint Christophe.

Ses Confessions, œuvre spirituelle importante de notre temps, comprennent 92 lettres écrites à son père spirituel l'évêque Victor de Skandar. Elle y parle de sa vie organisée autour de sa foi et décrit son combat spirituel. Par ses lettres, nous savons qu'elle communiait une fois par semaine, quelquefois même deux fois. Elle jeûnait toute l'année, ne mangeant du poisson que pour la Nativité et les fêtes pascales. Toute huile dont elle disposait, elle l'utilisait pour sa lampade. Ses lettres sont remplies du "deuil joyeux" propre à l'orthodoxie.

Sa vie était centrée sur le Christ, Qui rayonnait pour elle comme un soleil. Il était sa vie et son compagnon le plus proche. Les lettres de Mère Stéfanida exprime un sentiment brûlant d'Amour. L'une d'entre elles est une litanie avec pour refrain " Tu es béni Seigneur!" et chaque verset est une invocation de Sa bénédiction pour son âme, son corps, sa parole, sa vue. ses rêves, la réalité, bref pour chacun des aspects de son être.

Une des ses lettres en forme de confession finit par les mots suivants: " Etends Ta chère main, ô Christ magnanime, afin que je Te donne secrètement cette sainte confession afin de me purifier, afin d'être prête pour Toi, afin que Tu deviennes mien mystiquement, ô cher Christ!"

Martyre inconnue de beaucoup d'orthodoxes, la moniale Stefanida rejoint les rangs des autres saintes femmes serbes ainsi que plus tôt le fit "la plus grande femme des Balkans", Staka Skanderova, dont la diligence et les bonnes œuvres lui obtinrent le respect même du Pacha de Sarajevo et des autres gouvernants turcs. Elle rejoint aussi les moniales Stoyna et Katarina, Mère Eufémia de Ravanitsa et Mère Anna qui n'était autre que son amie Nada (Adjitch). Ces femmes serbes exemplaires ont laissé une marque dans l'éducation, le soin apporté aux orphelins, le travail choral, les arts et même le travail en prison, mais plus spécialement par l'ardeur de leur profonde foi orthodoxe que ne purent éteindre les circonstances dures et extraordinaires de l'époque pendant laquelle elles vivaient.

Sainte martyre Stefanida, prie pour nous!

version française 
Claude Lopez-Ginisty 
d'après Orthodox Messenger 
( OCA) du Canada

dimanche 20 janvier 2008

Un enseignement de Saint Côme d'Etolie






Mes frères, s'il était possible pour moi de grimper aux cieux et de crier d'une voix forte pour proclamer que seul notre Christ est le Fils et le Verbe de Dieu, et le vrai Dieu et la vie de tout, je le ferais.

Mais parce que je suis incapable de faire un acte d'une telle portée, je fais ceci: je vais d'un lieu à un autre et j'enseigne à mes frères ce qui est en mon pouvoir de faire, non comme un maître, mais comme un frère, car notre maître est le Christ seul.

[...]

Je vous commande de faire ceci: que chacun d'entre-vous se procure un chapelet de 33 grains et commence à prier ainsi: " Seigneur Jésus-Christ, Fils et Verbe du Dieu Vivant, par l'intercession de la Mère de Dieu et de tous Tes saints, aie pitié de moi, Ton serviteur (Ta servante) pécheur ( pécheresse).

Que voit-on dans ces paroles " Seigneur Jésus-Christ", mes frères? La Sainte Trinité notre Dieu, l'économie incarnée de notre Christ et de tous les saints qui, avec la Croix et le "Seigneur Jésus-Christ" sont allés en Paradis. C'est cela que nous voyons. Et quiconque prononce ces paroles et se signe, qu'il soit homme ou femme, il bénit le ciel, la terre et la mer. Avec la Croix et le "Seigneur Jésus-Christ", toutes maladies sont guéries. Avec la Croix et le "Seigneur Jésus-Christ", l'homme est sanctifié et fait son chemin vers le paradis où il ressent le bonheur et la félicité des anges.

Saint Côme d'Etolie
cité in
Father Ephrem 
A Call from the Holy Mountain
New Sarov Press 1991
version française Claude Lopez-Ginisty