N°415/2013 – disponible sur le site
internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
17/30 juin
1er
dimanche après la Pentecôte
Fête de tous les Saints
Saints Manuel, Sabel
et Ismaël, martyrs à Constantinople (362) ; saint hiéromartyr Philonide, évêque
de Kourion, en Chypre saint Isaure et ses compagnons : saints Basile, Innocent,
Félix, Hermias et Pérégrin, martyrs en Macédoine (vers 300) ; saint Hypatios,
higoumène du monastère de Rufinianes en Chalcédoine (446) ; saints Joseph
et Pior, disciples de saint Antoine le Grand ; saints frères Alfanov de
Novgorod : Nicétas, Cyrille, Nicéphore, Clément et Isaac (XIV et XVème
s.).
Lectures : Hébr.
XI, 33 – XII, 2 /Matth. X, 32–33, 37-38 ; XIX, 27-30
LOUEZ DIEU DANS SES SAINTS ![1]
es Saints vivent dans le Christ
Jésus et le Christ vit en eux. Dans les Saints, Il répète inlassablement,
jusqu’à la fin du monde, le mystère unique de sa mort et de sa résurrection, de
l’incarnation de Dieu et de la déification de l’homme. Sur les fresques
représentant les Martyrs et les Saints militaires – celles de certains
réfectoires du Mont Athos notamment – on constate que si les Saints ont des
postures, des vêtements et des attributs différents, ils ont à peu près tous le
même visage, et ce visage est celui du Christ. Tels sont en effet les Saints:
identiques en Christ, mais infiniment divers dans leurs caractères personnels
et les conditions dans lesquelles ils ont reproduit l’œuvre du Sauveur, dans un
lieu et à un moment donnés. Chez les Saints toutefois cette reproduction de la
Passion du Seigneur n’est pas morne répétition. Elle est toujours nouvelle,
toujours originale, toujours unique et contribue de manière irremplaçable à
l’édification de l’Église des premiers-nés. Le Seigneur Jésus a ouvert la voie,
Il a sauvé la nature humaine en mettant à mort dans Son propre corps la mort,
mais il faut maintenant que chaque personne participe librement à cette œuvre
de salut. Ce qui manque aux tribulations du Christ, écrit Saint Paul, je le
complète dans ma chair au profit de son corps qui est l’Église (Col I, 24). Ces
paroles de l’Apôtre ne signifient pas qu’il manque quoi que ce soit à l’œuvre
du Christ et à notre Rédemption, mais seulement que chacun d’entre nous doit
communier volontairement et de manière personnelle à sa Passion, pour avoir
part à l’héritage des Saints dans la lumière de Dieu (ibid.).
Unis au Christ par la foi et la
grâce, les Saints accomplissent les œuvres du Christ (Jn XIV, 12). Habitant en eux
par le Saint-Esprit, c’est le Christ Lui-même qui accomplit par eux des
miracles, convertit les païens, enseigne les secrets de la science spirituelle,
réconcilie les ennemis et donne à leur corps la force d’affronter avec joie les
plus horribles tortures ; de sorte que l’Évangile ne cesse d’être écrit
jusqu’aujourd’hui par les œuvres évangéliques des Saints. Voilà pourquoi les
Saints, proches et lointains, anciens et nouveaux, sont pour nous des guides
sûrs nous conduisant au Christ qui habite en eux. Devenez mes imitateurs, tout
comme je le suis moi-même du Christ (I Cor XI, 1), nous disent-ils avec saint
Paul. Si nous voulons faire resplendir en nous l’image du Christ, nous devons
donc souvent tourner nos regards vers les Saints pour avoir des exemples vécus
et pratiques de la marche à suivre. Le peintre qui désire faire le portrait
d’une personne qu’il ne voit pas devant lui, se sert de reproductions, les
regarde attentivement, les compare pour s’en inspirer, de même nous faut-il
regarder vers les Saints, lire leurs Vies, les comparer, pour savoir comment
progresser dans la vie en Christ.
En lisant assidûment les Vies des
Saints, en vivant avec tous les Saints (Eph III, 18), en nous promenant chaque
jour dans ce jardin spirituel qu’est le Synaxaire, nous trouverons peu à peu
certains Saints qui attirent davantage notre sympathie, notre émotion, notre
affection. Ils deviendront pour nous comme des amis intimes à qui nous
aimerions confier nos joies et nos peines, à qui nous demanderions plus
spécialement le secours de leurs prières, dont nous aimerions souvent relire la
Vie, chanter les tropaires et vénérer l’icône. Ces amis intimes seront pour
nous une puissante consolation et des guides privilégiés sur la route étroite
qui nous mène au Christ (Mt VII, 14). Nous ne sommes pas seuls sur ce chemin et
dans ce combat, nous avons avec nous notre Mère, la Toute-Sainte Mère de Dieu,
notre Ange Gardien, le Saint dont nous portons le nom et ces quelques amis que
nous aurons choisis parmi la grande Assemblée des témoins de l’Agneau. Et si
nous trébuchons sous l’effet du péché, ils nous relèveront ; lorsque nous
serons tentés par le désespoir, ils nous rappelleront qu’avant nous, et plus
que nous, ils ont souffert pour le Christ et goûtent désormais à la joie éternelle.
Ainsi, sur le chemin rocailleux de cette vie, ces saints amis nous feront voir
un peu de la lumière de la Résurrection. Cherchons donc dans les Vies des
Saints ces quelques amis intimes et, avec tous les Saints, marchons vers le
Christ.
Dans notre vie spirituelle, nous
pouvons communiquer quotidiennement avec les saints de trois façons : en
chantant leurs hymnes et leur office liturgique, en vénérant leur icône et en
lisant leur Vie dans le Synaxaire. S’il est difficile à ceux qui vivent dans le
monde de se rendre chaque jour à l’église pour chanter les louanges des saints,
tous les chrétiens peuvent cependant chez eux, seuls ou en famille, chanter le
tropaire des Saints du jour, tous peuvent vénérer leur icône, tous peuvent
consacrer quelques instants à lire ou à relire leur Vie dans le Synaxaire.
Toutefois, la lecture quotidienne de ces résumés des Vies des Saints ne nous
sera vraiment profitable que si nous nous approchons d’eux avec les mêmes
dispositions que lorsque nous vénérons une icône. Si imparfaites soient-elles,
les notices du Synaxaire sont, en effet, dans le domaine du récit ce que sont
les icônes dans le domaine de l’image : elles nous rendent le saint présent et
peuvent nous apporter autant de grâce que les saintes icônes. Tout dépend de la
simplicité de notre cœur. Ainsi, où que nous nous trouvions, quel que soit
l’état de notre avancement spirituel, quel que soit notre désir de consacrer
notre vie à Dieu, nous trouverons dans le Synaxaire un renouvellement de nos
forces et comme un avant-goût de la vie éternelle, où tous les saints danseront
avec les anges autour du trône de Dieu en disant : Saint, Saint, Saint est le
Seigneur le Dieu Tout-Puissant, Celui qui était, qui est et qui vient ! (Ap IV,
8).
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
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Du haut des cieux, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté
les trois jours au tombeau afin de nous libérer des passions : ô notre
Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !
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