5/18 octobre
20ème dimanche après la
Pentecôte
Sainte martyre Charitine d’Amasée (304),
saint hiéromartyr Denis, évêque d’Alexandrie (264), sainte martyre Malmecta de
Perse (344), saint martyr Placide (541), saint Grégoire de Khandzta en Géorgie
(861), saint Damien, prêtre, médecin (1071), saint Jérémie (1070) et Matthieu
(1085) les clairvoyants, de la Laure des Grottes de Kiev, sainte Charitine,
princesse de Lituanie (1281), saint Gabriel (Igrochkine), confesseur (1959),
Synaxe des saints hiérarques de Moscou : Pierre, Alexis, Jonas, Macaire,
Philippe, Job, Tikhon, Pierre, Philarète, Innocent et Macaire.
Lectures : Gal. I, 11–19. Lc. VI, 31–36. Saints hiérarques
Hébr. XIII, 17–21. Мatth. V, 14–19.
LES SAINTS HIÉRARQUES DE MOSCOU
L
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a célébration le même jour des saints
hiérarques Pierre, Alexis et Jonas fut instaurée par le patriarche Job en 1596.
St Philippe a été ajouté en 1875 et St Hermogène, en 1913. Les autres
hiérarques ont été ajoutés au XXè siècle lors de leur glorification.
Saint
Pierre de Moscou entra au
monastère à l’âge de douze ans. Plus tard, après avoir été ordonné prêtre, il
reçut la bénédiction de son higoumène pour vivre dans la solitude, et ses hauts
faits ascétiques le firent connaître dans toute la Volhynie. En 1308, le
patriarche de Constantinople Athanase l’éleva au rang de métropolite de Russie.
Le saint dut faire face à nombre de difficultés en raison du joug tartare,
affirmant la vraie foi et s’efforçant de réconcilier les princes russes. En 1325, St Pierre transféra le
siège métropolitain de Vladimir à Moscou. Le saint prédit la libération de la
Russie du joug tartare et s’endormit dans le Christ en 1326.
Saint
Alexis de Moscou naquit en
1292 ou 1304, selon les sources. Dans son jeune âge, il reçut une vision. Alors
qu’il avait déployé des filets pour capturer des oiseaux, il somnola et
entendit une voix lui dire : « Alexis ! Pourquoi travailles-tu
en vain ? Tu prendras au filet les hommes ! » Cela renforça sa
piété et, à l’âge de quinze ans, il décida de devenir moine. En 1320, il entra
au monastère de la Théophanie à Moscou, où il passa douze ans dans une ascèse
stricte. Le métropolite Théognoste l’appela ensuite auprès de lui, pour être
son vicaire épiscopal, tâche qu’il assuma durant douze ans. En 1350, il fut
consacré évêque de Vladimir et, en 1354, il succéda au métropolite Théognoste, qui
venait de décéder. Malgré l’époque troublée, St Alexis s’occupait de son
troupeau, consacrant des évêques et fondant des monastères. A maintes reprises,
le saint dut se rendre à la horde d’or. Le khan lui demanda de guérir son
épouse qui était aveugle, ce que le saint accomplit par la grâce Divine. St
Alexis vécut jusqu’à l’âge de septante-huit ans. Cinquante ans après son
trépas, on découvrit que ses reliques étaient incorrompues.
Saint
Jonas, natif de Kostroma, il
devint moine à l’âge de douze ans, et vécut longtemps au monastère de Saint-Simon
à Moscou. D’abord évêque de Riazan, il fut ensuite élu métropolite de Moscou et
envoyé à Constantinople pour être confirmé dans sa nouvelle dignité. Mais un
certain Isidore parvint plus vite que lui à Constantinople et réussit à se
faire investir métropolite de Moscou à sa place. Jonas revint donc à Riazan. Quant
à Isidore, il se rendit au Concile de Florence (1439), où il accepta l’union
avec Rome et, de retour en Russie, le peuple fidèle à l’Orthodoxie le chassa.
C’est alors que Jonas devint métropolite de Moscou, où il fut un pasteur bon et
sage, doué du don des miracles et de clairvoyance. Lorsque les Agaréniens
assiégèrent Moscou, Jonas les fit fuir par sa prière. Dans sa vieillesse, il
pria pour être frappé par la maladie, afin de se présenter dans l’autre monde
avec l’âme purifiée. C’est ainsi que le saint souffrit d’une plaie sur la
jambe, en raison de laquelle il mourut le 31 mars 1461. De nombreux miracles se
produisirent sur ses reliques.
Saint
Philippe de Moscou naquit
en 1507. Dans sa jeunesse, alors qu’il se trouvait à l’église, il entendit le
prêtre lire ces paroles de l’Évangile : « Nul ne peut servir deux
maîtres », et fut touché par ces versets, qu’il ressentait comme lui étant
particulièrement adressés. Aussitôt, il partit au monastère de Solovki, où il
devint moine après un noviciat long et difficile. Devenu par la suite
higoumène, sa renommée s’étendit à toute la Russie. C’est pourquoi le tsar Ivan
le Terrible le fit nommer métropolite de Moscou en 1566. Mais le saint ne
pouvait rester indifférent aux méfaits du tsar, lui conseillant d’y mettre fin.
Ses appels restant sans résultat, le saint fustigea publiquement le tsar qui, à
l’aide de faux témoins chassa Philippe de son siège métropolitain, lui fit
revêtir une simple soutane monastique, puis l’enferma à Tver. Le 23 décembre
1569, un confident du tsar vint dans la cellule de Philippe et l’étouffa avec
un oreiller. Quelques années après, les reliques du saint furent trouvées
incorrompues, dégageant un suave parfum, et elles furent transférées au
monastère de Solovki.
Saint
Hermogène fut d’abord
prêtre à Kazan. Peu après, il prononça ses vœux monastiques et fut nommé
archimandrite du monastère de la Transfiguration à Kazan. En 1589, il fut
consacré évêque et devint le premier métropolite de Kazan où, durant son épiscopat,
apparut l’icône miraculeuse de N.D. de Kazan. Le saint montra un grand zèle
missionnaire, baptisant les Tartares. En raison de ses œuvres pastorales, le
saint fut nommé patriarche de Moscou en 1606. Le saint exerça son ministère
patriarcal au « temps des troubles », durant lequel le faux-Dimitri
et le roi de Pologne Sigismond III cherchaient à convertir le peuple russe au
catholicisme romain. S’adressant aux rebelles qui soutenaient l’imposteur, le
patriarche les implora de rester fidèles à la foi orthodoxe et à l’État
moscovite, et à se détourner du faux-Dimitri. Les lettres du patriarche, qui
étaient distribuées dans les villes et les villages incitèrent le peuple russe
à libérer Moscou de ses ennemis polonais et de leurs alliés. Ceux-ci,
cependant, incendièrent la ville et incarcérèrent le patriarche qui, après neuf
mois de captivité, mourut de faim le 17 février 1612.
Tropaire du dimanche, ton 3
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву
мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ
бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
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Que les cieux soient dans l’allégresse, que
la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa
mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein
de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire des saints hiérarques de Moscou, ton 4
Первопресто́льницы
Россíйстіи, и́стинніи храни́теліе апо́стольскихъ преда́ній, столпи́
непоколеби́міи, правосла́вія наста́вницы, Пе́тре и Алексíе, Іо́но и Фили́ппе, и Ермоге́не, Влады́ку всѣ́хъ моли́те ми́ръ вселе́ннѣй дарова́ти и душа́мъ на́шимъ
ве́лію ми́лость.
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Primats de Russie, véritables gardiens des traditions apostoliques,
colonnes inébranlables, maîtres de l’Orthodoxie, Pierre, Alexis, Jonas,
Philippe, et Hermogène, priez le Maître de tous d’accorder la paix à
l’univers et la grande miséricorde pour nos âmes.
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Kondakion des saints hiérarques de Moscou, ton 3
Во святи́телехъ благоче́стно
пожи́сте и лю́ди къ богоразу́мію наста́висте, и до́брѣ Бо́гу угоди́сте, сего́
ра́ди отъ Него́ нетлѣ́ніемъ и чудесы́ просла́вистеся, я́ко ученицы́ Бо́жія
благода́ти.
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Ô hiérarques,
vous qui avez vécu dans la piété, vous avez guidé les hommes à la
connaissance de Dieu, et vous fûtes fort agréables à Dieu ; aussi vous
avez reçu de Lui l’incorruptibilité et avez été glorifiés par les miracles,
comme disciples de la Grâce divine.
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Kondakion du dimanche, ton 3
HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Ensuite,
après un intervalle de trois ans, j'allais à Jérusalem pour visiter Pierre
(18)». Quoi de plus modeste que cette âme? Après tant et de si beaux
triomphes, sans avoir besoin de Pierre, sans avoir besoin de sa parole, et
quoiqu'il fût son égal (pour ne rien dire de plus), il va le voir comme étant
son supérieur et son ancien. La cause de sa démarche est seulement le désir de
faire visite à Pierre. Voyez-vous comme il rend aux apôtres les honneurs qui leur
sont dus, et que, bien loin de se regarder comme supérieur à eux, il ne se
considère même pas comme leur égal? Cette visite même en est une preuve
évidente. Aujourd'hui beaucoup parmi nos frères quittent la ville pour aller
rendre visite à de saints personnages; il en était de même de Paul; il était
poussé par un désir semblable quand il se rendait auprès de Pierre, ou plutôt
il y était poussé par une humilité bien plus sincère. Ceux qui vont aujourd'hui
consulter les saints, le font pour leur utilité, tandis que le bienheureux Paul
en agissant ainsi n'avait en vue ni de s'instruire, ni de s'éclairer, mais
seulement de voir Pierre et de lui rendre hommage par sa présence. Car «
J'allais visiter Pierre», dit-il. Il n'a pas dit : J'allais voir Pierre, mais :
J'allais visiter Pierre; ce qui se dit des villes grandes célèbres que l'on
veut connaître : tant c'était pour lui une chose de grande importance que de
jouir seulement de la vue de cet apôtre. Et ses démarches même prouvent avec
évidence qu'il pensait ainsi. Quand il vint à Jérusalem, après avoir converti
beaucoup de gentils, après avoir fait plus qu'aucun des autres, avoir ramené au
bien la Pamphylie, la Lycaonie, la nation des Ciliciens, et tous ceux qui
habitaient cette partie de la terre, et les avoir conquis à Jésus-Christ, il se
présente d'abord devant Jacques avec une singulière humilité, comme
devant un homme plus grand et plus respectable que lui. Ensuite il écoute ses
conseils avec déférence, quoiqu'ils fussent en contradiction avec sa conduite
présente. «Vous voyez, mon frère», lui dit Jacques, « combien de milliers de
Juifs ont cru. Mais rasez-vous la tête et purifiez-vous ». (Act. XXI, 20, 24.)
Et Paul se rasa la tête, et il se soumit à toutes les pratiques des Juifs.
Toutes les fois que les intérêts de l'Évangile n'étaient pas en jeu, c'était le plus humble
des hommes ; mais quand on abusait de son humilité pour faire mal, il savait
renoncer à une modestie intempestive, car ce n'aurait plus été là être humble,
mais gâter et corrompre l'esprit de ses disciples. «Et je restai quinze jours
auprès de lui». Faire ce voyage à cause de Pierre était déjà la marque d'une
grande déférence, mais rester pendant tant de jours à ses côtés témoignait
d'une amitié; d'une affection bien vives. « Je ne vis point d'autres apôtres,
si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur ». Voyez comme il réservait pour
Pierre la principale part de son amitié, car c'était à cause de lui qu'il
avait fait ce voyage, à cause de lui qu'il était resté. Je ne cesse de
revenir là-dessus, et je crois devoir y insister afin que vous n'alliez pas le
suspecter quand vous entendrez ce qu'il semble avoir dit contre Pierre. C'est
par précaution qu'il donne ici ces détails afin que, lorsqu'il dira : « Je
résistai en face à Pierre », on ne croie pas qu'il agissait ainsi par haine ou
par esprit de contradiction, lui qui avait pour cet apôtre une estime et une
affection singulières, car il le déclare lui-même, il n'alla voir que lui parmi
tous les apôtres. « Je ne vis point d'autres apôtres, si ce n'est Jacques ». —
« Je le vis », dit-il, je n'appris rien de lui. Mais voyez avec quel respect il
le nomme ! Il ne dit point simplement Jacques, il ajoute encore l'auguste
qualification de frère du Seigneur : tellement il était étranger à tout sentiment
de jalousie... S'il l'avait voulu, il aurait pu le désigner d'une autre
manière en l'appelant : Fils de Cléopas, comme a fait l'évangéliste.
(Jean, XIX, 25.) Loin de là, comme il pensait avoir droit aux mêmes honneurs
que les apôtres, il parle avec un grand respect de celui-ci, afin d'augmenter
d'autant son propre prestige.
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