samedi 4 avril 2009

Enseignements du Mont Athos



Iviron monastery lies near the site where according to tradition the Theotokos first landed on Athos

J'ai vécu deux ans dans le kellion historique de saint Nil le myrrhoblyte. Dans cette demeure hésychaste vivait aussi le staretz Méthode, frère de Père Photios de Simonos Petra. Le staretz Méthode avait un abord extérieur sévère, de sorte que, comme il me l'a dit lui-même, on l'avait surnommé "le bandit." Il n'était pas intentionnellement fol-en-Christ, mais toute sa conduite ressemblait à celle des moines qui donnent des signes de folie en Christ. Il était sans prétention, direct, se blâmant toujours, et humble à l'extrême.

Il avait l'habitude de dire, "depuis mon enfance, je suis un tourbillon. Mais au moins j'ai pris soin de mes startsy âgés. On me disait fou, mais je n'ai pas abandonné ma famille monastique. Je n'ai pas pris soin de ma propre mère et de mon propre père, mais j'ai pris soin de mes startsy Nil, Méthode, Chariton et Antoine. La Toute Sainte ne va-t-Elle pas me sauver? Celui qui aime la Toute Sainte, reste ici."

Il n'avait reçu aucune éducation. Chaque après-midi, durant les vêpres, quand on lisait le Théotokion, il voulait toujours lire "O Vierge Mère de Dieu, sauve-moi!" Il le disait avec une voix forte et avec une telle  componction que cela faisait trembler tout l'être.

Il disait souvent," On peut facilement pécher, mais on peut aussi facilement être sauvé-comme on peut être sauvé d'un coup de rame quand on est dans un bateau."

Il avait été pêcheur dans le passé. La pêche était sa spécialité et celle de son staretz. Le staretz Méthode était partout connu, sur terre et sur mer, dans tout l'Athos, parce qu'il était aussi un chasseur passionné. Il était féroce en apparence, mais humble en vérité. Ce n'était pas un fou, mais un moine qui ressemblait aux rocs de granit qui surplombaient sa calyve: il était patient, et aimait la solitude, et il avait un cœur bon, accueillant, comme celui d'un enfant qui devient quelquefois têtu. Mais à d'autres moments, il souriait simplement, et son cœur devenait aussi doux que du coton.

Un jour il me dit, "Je vais enlever les branches du chemin, afin que les gens qui le traversent ne se mouillent pas. Peut-être que l'un d'entre eux dira. "Que Dieu  lui pardonne... Et même si personne ne le dit, il y aura quand même une bénédiction pour l'avoir fait."

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Pendant le temps de la confession, ce n'est pas seulement la personne qui fait la confession qui est jugée, mais le confesseur aussi. 

Dans le passé, les confesseurs avaient l'esprit pratique. Ils ne jugeaient pas sur la base du sérieux de la transgression, mais plutôt sur l'intention. Ils ne se concentraient pas autant sur les péchés confessés, mais sur la question de savoir comment traiter l'âme de la personne qui se repentait.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Ioannikios (Kotsonis)
An Athonite Gerontikon
Sayings of the Holy Fathers of Mount Athos
Publications of the Holy Monastery of St. Gregory Palamas
Kouphalia-Thessaloniki
Grèce 1997

Prier (111)



Deviens mendiant d'Amour
Abandonne ton moi
Et l'illusion de tes richesses
Et demande à la Lumière
De dissiper tes ténèbres

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 3 avril 2009

Saint Ambroise d'Optino/Vivre dans le monde


Преподобный Амвросий (Гренков), старец Оптиной пустыни

Notre Père parmi les saints le staretz Ambroise d'Optino

Notre vie peut être comparée à un fossé profond, qui est parfois si rempli en temps de pluie que l'on ne peut le traverser, et à d'autres moments, tout est sec et l'eau n'y coule pas. Les Saints Pères louaient la vie qui coule comme un petit ruisseau, qui coule constamment sans jamais s'assécher. Ce petit ruisseau est bien, car il est facile de le traverser et il est plaisant et sain, son eau est bonne à boire puisqu'elle coule paisiblement et qu'elle n'est jamais boueuse.

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Si l'on est plus enclin à mener une vie spirituelle, on devrait laisser chacun et toute chose au jugement de Dieu et se méfier plus particulièrement de la duplicité, de crainte que les paroles de saint Jacques, frère du Seigneur ne soient accomplies en nous: " Un homme irrésolu est inconstant en toutes ses voies." (Jacques 1:8)

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En toutes circonstances, essaie d'être toujours agréable, c'est-à-dire de garder un esprit paisible et humble. Ne juge pas, ne peine personne, t'efforçant de mêler à tes paroles, ce sel spirituel dont parlent les commandements des apôtres.

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Je te conseille de lire plus souvent et plus longtemps l'Evangile de Saint Jean. Lis-le afin que seules tes oreilles l'entendent: que tu le comprennes ou non, lis-le. Les paroles pleines de grâce de l'Evangile chasseront l'ennui et le découragement avec force et t'apporteront réconfort. Lis-le seulement plus souvent et plus longtemps.

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Nous devons vivre sur terre comme une roue qui tourne en touchant partiellement la terre, tandis que le reste se meut vers le haut. Mais nous, étant attachés à la terre, nous ne pouvons même pas nous mettre debout.

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On peut vivre dans le monde, mais seulement pas sur le devant de la scène, plutôt dans la quiétude.

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La jalousie vient de l'orgueil et aussi de ce que l'on n'accomplit pas ce qui est nécessaire. Cain fut négligent en offrant le sacrifice requis à Dieu. Mais quand Dieu rejeta son sacrifice à cause de sa négligence et accepta le sacrifice fervent d'Abel, alors, à cause de la jalousie, il décida de tuer le juste Abel. Il vaut mieux essayer d'éradiquer la jalousie dès le début par une humble prière, une confession pleine d'humilité et un silence prudent.

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Au début, la jalousie est révélée par un zèle et une rivalité inappropriés et plus tard par la ferveur et le mépris, la critique de celui qui est jalousé.

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Saint Ambroise d'Optino 
in 
Living without Hypocrisy
Spiritual counsels of the Holy Elders of Optina 
Holy Trinity Monastery
Jordanville
NY/USA /2005
Version française Claude Lopez-Ginisty 

Père Savas de Philothéou ( Athos): Sur la prière




(Père Savas a été disciple du staretz Ephrem de Philotheou sur l'Athos pendant 30 ans. Il est maintenant au Monastère de Saint Antoine en Arizona)

Sur la prière et le noûs (l'intellect):

Votre esprit, votre noûs est comme une tasse de café, dans laquelle votre coeur boit et étanche sa soif. Si la tasse contient de bonnes choses en elle, le cœur aura une bonne boisson. Si la tasse n'est pas pleine et se déverse continuellement dans le cœur, le cœur aura soif.

S’il y a de la place dans la tasse, si elle n'est pas remplie à ras bord de bonnes choses à boire, l'ennemi viendra verser du poison dans votre tasse, autant qu’il de la place en elle pour y verser son poison. Une petite goutte de poison est juste un goût amer dans le cœur, beaucoup de poison, est comme quelque chose qui aigrit l'estomac, et qui est presque mortel pour le cœur.

Alors, pourquoi boire du poison? Remplissez la tasse jusques à ras bord, ou laissez-la déborder de bonne boisson, c’est-à-dire de pensées spirituelles, des joies sobres de la miséricorde du Christ, de la mort, de l'Eglise, de la Toute Sainte Mère de Dieu, des Saints, etc …

Quand vous voyez que du poison a été ajouté à votre tasse, commencez à y verser beaucoup de bonnes choses. Ouvrez les Écritures, les Psaumes, ou le meilleur de tout cela, à savoir le robinet de la prière du cœur: "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi".

Ensuite, l'ennemi se mettra en rage, impuissant, car, sans aucun espace pour ajouter du poison à votre tasse, il ne sera pas en mesure d'atteindre votre cœur et de le blesser. C'est le «secret» de la vigilance et des prières continues dans la tasse pleine de bien divin. Gardez la coupe pleine de bien et laissez couler cette boisson dans votre cœur assoiffé, pour étancher sa soif et l’édifier constamment.

Puissiez-vous renverser l'ennemi, par le Nom du Christ, par Sa grâce, et par Sa Croix, arme invincible, jusqu'au salut de vos âmes, et puissions-nous partager la gloire de Son Royaume, maintenant et à jamais!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (110)



Ces chapelets que tu égrènes
En priant le Nom
Sont des instants
Qui bâtissent l'Eternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 2 avril 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: Fin



43 — Instructions à un higoumène sur la manière de diriger les frères

Se trouvant par hasard au monastère de Sarov, un higoumène, lorsqu’il rencontra le Père Séraphim, lui demanda conseil sur la manière de diriger les frères. Le Père Séraphim l’instruisit ainsi :

“Que l’higoumène devienne et reste toujours comme un mère sage envers ceux qui sont sous son obédience.


Une mère qui aime ses enfants ne vit pas pour sa propre satisfaction mais pour celle de ses enfants. Les infirmités de ses faibles enfants, elle les porte avec amour. Elle nettoie ceux qui se sont souillés, elle les lave paisiblement, les habille de nouveaux vêtements blancs et neufs, les chausse, les réchauffe, les nourrit, s’occupe d’eux, les réconforte et, en toutes occasions, s’efforce de pacifier leur esprit afin de ne pas entendre le moindre cri de leur part.

De tels enfants sont bien disposés à l’égard de leur mère. Ainsi, chaque higoumène doit vivre, non pour sa satisfaction personnelle, mais pour celle de ceux qui lui sont soumis. Il doit être condescendant à leurs faiblesses, porter avec amour les infirmités des infirmes ; soigner les maladies du péché par l’emplâtre de la miséricorde, relever avec douceur ceux qui sont tombés dans la transgression.

Il doit purifier et laver avec calme ceux qui ont été souillés par quelque vice en leur demandant de jeûner et prier au-delà de ce qui est requis pour les autres. Par l’enseignement et sa vie exemplaire, il doit les vêtir des habits de la vertu, veiller sur eux constamment ; les réconforter par tous les moyens et défendre sur tous les fronts leur paix et leur repos, afin que l’on n’entende jamais d’eux la moindre plainte ou murmure. Alors, ils s’efforceront avec zèle de procurer à l’higoumène la paix et le repos”.

Fin des Instructions Spirituelles
de notre Père parmi les Saints
Séraphim de Sarov

Version française Claude Lopez-Ginisty

Nous remercions Anne-Marie Jaillet, éditrice des Editions du Désert, qui nous encouragea en son temps à faire cette traduction dont une grande partie servit pour notre livre La Prière selon saint Séraphim de Sarov (La garde de la Jérusalem intérieure) publié aux Editions du Désert, 2003.

Nous remercions également notre ami Bernard Le Caro pour son aide précieuse. Il a relu le manuscrit, et en a corrigé certains passages. Il l'a comparé aux versions slaves (La vie, les labeurs ascétiques et la glorification de notre père saint et théophore Séraphim le thaumaturge, édition du Monastère athonite de Saint Pantéléimon, 1905), il a vérifié et corrigé d'après le texte grec les citations de saint Isaac le Syrien. Les trois citations de Saint Barsanuphe sont tirées de la traduction des moines de Solesme. Les extraits de l'Echelle Sainte de Saint Jean Climaque ainsi que les extraits du Psautier sont basés sur la traduction de Père Placide (Deseille)

Les « instructions spirituelles » de Saint Séraphim ont été recueillies, transcrites et éditées pour la première fois par le père Serge, qui fit sa profession monastique au désert de Sarov et fut ensuite hiéromoine de la Laure de la Trinité Saint-Serge, puis archimandrite du monastère de Serpoukhov. C’est à lui aussi que l’on doit la première biographie de saint Séraphim, rédigée en 1837.

Saint Philarète, métropolite de Moscou, a toujours profondément estimé le grand staretz de Sarov, et a relu lui-même et corrigé les manuscrits du père Serge, afin d’éviter les obstacles possibles à leur impression.

Le 2 août 1838, il écrivit à son vicaire, l’archimandrite Antoine : « Je vous envoie, Père, les enseignements ou directives spirituelles du Père Séraphim, qui ont été revus par moi-même. Je me suis permis de changer ou de compléter certaines expressions, en partie pour que la langue soit plus correcte, en partie pour éviter que les pensées exprimées de façon incomplète ou inhabituelle, soient mal comprises ou contradictoires. Regardez et dîtes-moi, si l’on peut penser que j’ai changé ou porté atteinte quelque part à la pensée du staretz ».

Les Instructions Spirituelles de saint Séraphim ont été éditées pour la première fois en 1839.

Fin & Gloire à notre Dieu!

Prier (109)



Dieu entend mieux
Les larmes et les soupirs 
Que tu verses sur tes péchés
Que l'indignation que tu manifestes
Pour les manquements des autres

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Reliques de Saint Jean ( Maximovitch)

Fresque de la chapelle orthodoxe russe 
du cimetière de Washington D.C./USA


St. John Maximovitch lying in state immediately after his repose

"Il est tout à fait indubitable que Vladika fut agréable à Dieu de par sa vie réellement ascétique et son podvig de prière. Il est digne d'attention de remarquer que lorsque nous avons servi pour ses funérailles le 6ème jour (pour toutes sortes de raisons, je fus retardé en chemin, et ils ont attendu longtemps pour ces funérailles du jeudi, à 6 heures du soir) son cercueil était ouvert. Non seulement il n'y avait aucun signe de décomposition, mais Vladika reposait comme quelqu'un qui dort; ses mains avaient leur apparence et leur couleur habituelles et elles étaient molles et chaudes... son incorruption était évidente." 

Lettre du Métropolite Philarète de New York


The relics of the holy hierarch John after washing and revesting

Reliques de saint Jean lors de ses funérailles (photo 1)
et lors de sa glorification (photo 2)


Icône de Saint Jean de la Cathédrale saint Jean-Baptiste
à Washington, D.C./ USA

mercredi 1 avril 2009

Prier (138)



Ne désespère jamais
Le Soleil de justice
Brille toujours au Royaume
Et par ta prière au Christ
Tu peux y côtoyer l'éternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 42



42 — Comment doit être un higoumène

Un higoumène doit être la perfection en toutes vertus, les sens de son âme entraînés par une longue pratique du discernement du bien et du mal (He 5, 14).

Un higoumène doit être expérimenté dans la Sainte Ecriture et étudier la loi de Dieu jour et nuit : par de telles occupations, il peut acquérir le don de discernement du bien et du mal. 

Une véritable compréhension du bien et du mal ne peut être acquise que si celui qui s’exerce à la piété en arrive à ressentir le jugement à venir et à l’avant-goût de la béatitude éternelle. Cela se produit chez l’âme pieuse, dès cette vie présente, d’une manière mystérieuse et spirituelle.

Avant d’arriver au discernement du bien et du mal, l’homme n’est pas habilité à paître des brebis raisonnables mais seulement celles qui sont irrationnelles car, sans compréhension du bien et du mal, nous ne pouvons saisir les agissements du Malin.

Pour cette raison, l’higoumène doit aussi avoir le discernement afin qu’en chaque cas qui se pose à lui, il puisse donner des conseils utiles à quiconque lui demande son enseignement. Car, selon Pierre Damascène dans la Philocalie (« Sur l’édification des vertus »), ce n’est pas chaque homme qui peut donner des conseils utiles à ceux qui les cherchent mais seulement celui qui a reçu de Dieu le don de discernement et qui, par une longue expérience de la vie ascétique, a acquis un esprit clairvoyant.

Un higoumène doit aussi avoir un esprit pénétrant afin qu’en comparant les choses du passé et du présent, il puisse prévoir également celles du futur et pénétrer les ruses du diable.

La caractéristique distincte de l’higoumène doit être l’amour envers ceux qui lui sont soumis. Selon les paroles de saint Jean Climaque, "C’est la charité qui fait connaître le vrai pasteur, puisque par charité le Pasteur Suprême a voulu être crucifié" (Lettre au pasteur, chapitre 28).

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (108)



Pose des prières dans ta vie
Comme des pierres
Pour franchir sans encombres
Les cours des épreuves

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 31 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 41



41 — Réponse à un frère qui demandait des instructions pour mener la vie d’anachorète

Un moine, qui avait l’intention de s’en aller au désert, vint vers Père Séraphim qui vivait lui-même au désert et lui demanda : “Comment se fait-il, Père, que certains disent que s’éloigner de la vie cénobitique pour aller au désert est du pharisaïsme et que, par ce choix, on montre du dédain pour les frères et même qu’on les condamne ?” 

Le Père Séraphim répondit ainsi : “Ce n’est pas à nous de juger nos frères, et nous nous éloignons de la communauté non pas par haine pour eux mais parce que nous avons reçu et que nous portons l’habit angélique auquel ne convient pas un lieu où, par parole et en action, le Seigneur Dieu est irrité. Donc, en nous éloignant de la communauté, nous nous séparons seulement pour ne pas entendre et voir ce qui est opposé aux commandements de Dieu, ce qui se produit là où il y a de nombreux frères. Nous ne fuyons pas les hommes, qui ont la même nature que nous et qui portent le même Nom du Christ, mais nous fuyons les fautes qu’ils commettent, ainsi que le dit saint Arsène le Grand : “Fuis les hommes et tu seras sauvé” (Vie des Saints, 8 mai).

Un moine reçut la bénédiction de l’higoumène pour commencer la vie d’anachorète et cet higoumène écrivit donc à saint Séraphim pour lui demander de recevoir ce moine et de le diriger dans la vie spirituelle comme il se dirigea lui-même. Quand ce moine vint avec cette lettre vers Père Séraphim, celui-ci le reçut fort cordialement et lui donna la bénédiction de construire une autre cellule, non loin de la sienne. Quand, cependant, ce moine commença à lui demander de l’instruire, il lui dit avec la plus profonde humilité qu’il ne savait rien lui-même et il lui rappela les paroles du Sauveur : “Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes” (Mt 11, 29). Puis il ajouta : “Selon l’opinion de saint Jean Climaque, nous devons être enseignés non par un ange ou un homme mais par le Seigneur Lui-même”.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (107)



Si tu ne peux parler en bien
De ceux que tu connais
Tais-toi et pense simplement
A ce que tu dirais de toi
Si tu te confessais sincèrement

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 30 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 40



40 — Réponse à un novice qui demandait des instructions spirituelles sur la manière de mener la vie anachorétique


Que tu sois venu dans ce monastère suite à un conseil qui t’a été donné ou sur la décision d’autrui, ou encore de toute autre façon, ne tombe pas dans l’abattement, car il s’agit là d’une visitation de Dieu. Si tu observes ce que je vais te dire, tu seras sauvé toi-même et les proches dont tu t’occupes : “Jamais je n’ai vu », dit le prophète, « le juste abandonné ni sa descendance mendier son pain” (Ps 36, 25). Donc, vivant dans ce monastère, observe ces règles : debout dans l’église, suis tout le service sans omission, apprends tout l’ordo ecclésial, c’est-à-dire, vêpres, complies, office de minuit, matines, heures, et apprends à les garder en mémoire.

Si tu te trouves dans ta cellule sans travail manuel, adonne-toi à la lecture, surtout celle du Psautier. Efforce-toi de lire chaque cathisme plusieurs fois afin de tous les mémoriser. Si tu as du travail manuel, fais-le, si on t’appelle pour une obédience, hâte-toi de l’accomplir. Travaillant manuellement ou te trouvant où que ce soit pour une obédience, dis constamment la prière : “Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur !" Lors de la prière, sois attentif à toi-même, c’est-à-dire concentre ton intellect et unis-le avec l’âme. Au début, un jour, deux jours ou plus, dis cette prière seulement avec l’intellect, en séparant les mots, en prêtant attention à chaque parole. Puis, quand le Seigneur enflammera ton cœur par la grâce et unira en toi cette prière en un seul esprit, alors elle coulera en toi sans cesse et sera toujours avec toi, te réjouissant et te nourrissant. C’est cette même chose dont parle le prophète Isaïe : “Car ta rosée est une rosée vivifiante” (Is 26, 19).

Et quand tu porteras en toi cette nourriture de l’âme, c’est-à-dire cette conversation avec le Seigneur Lui-même, alors pourquoi irais-tu dans les cellules des frères, même si on t’y appelle ? Je te le dis, en vérité, que ce vain bavardage est un penchant pour l’oisiveté. Si tu ne te comprends toi-même, peux-tu raisonner sur quoi que ce soit et enseigner les autres ? Tais-toi, tais-toi sans cesse, te souvenant toujours de la présence de Dieu et de Son Nom. N’entre en conversation avec personne mais garde-toi de juger ceux qui parlent beaucoup ou qui rient. Dans ce cas, sois sourd et muet, et quoi que l’on dise de toi, n’y prête pas l’oreille. Prends en exemple saint Etienne le Nouveau (Vie des Saints, 28 novembre) dont la prière était continue, le caractère doux, la bouche silencieuse, le cœur humble, l’esprit rempli de componction (oumilénié), le corps et l’âme purs, la virginité immaculée, la pauvreté véritable et le dépouillement sans murmure, la soumission parfaite, l’activité patiente et le labeur diligent.

Assis à la table du réfectoire, ne regarde pas et ne juge pas combien les autres mangent mais sois attentif à toi-même, nourrissant ton âme dans la prière. Au déjeuner, mange suffisamment, au dîner, restreins-toi. Le mercredi et le vendredi, si tu le peux, ne mange qu’une fois le jour. Dors quatre heures la nuit, à la dixième, onzième, douzième et à l’heure après minuit [c’est-à-dire de neuf heures du soir à une heure du matin] ; si tu es exténué, tu peux dormir un peu dans la journée. Garde cela jusqu’à la fin de ta vie, ceci est nécessaire pour le repos de la tête. Je l’ai fait moi-même depuis ma jeunesse. Si tu observes cela, tu ne seras pas abattu mais sain et joyeux.

Je te dis la vérité, si tu te conduis ainsi, tu séjourneras dans ton monastère jusqu’à ton trépas. Humilie-toi et le Seigneur t’aidera, "Il fera éclater ta justice comme la lumière, et ton droit comme le plein midi" (ps. 36,6), et "ta lumière luira devant les hommes" (Matth. 5,16).

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (106)



Vois ce que tu vaux
Cierge
Devant le Soleil

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 29 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 39



39 — De la vie active et de la vie contemplative

L’homme est composé d’une âme et d’un corps et, par conséquent, le chemin de sa vie doit comporter l’activité du corps et de l’âme, l’action et la contemplation mentale.

La voie de la vie active consiste en jeûne, continence, veilles, génuflexions, prières et autres labeurs corporels qui constituent la voie étroite et douloureuse qui, selon la parole de Dieu, conduit à la vie éternelle (Mt 7, 14).

La voie de la vie contemplative consiste en l’élévation de l’intellect vers le Seigneur Dieu, l’attention du cœur, la prière mentale et, par de telles pratiques, en la contemplation des choses spirituelles.

Quiconque désire traverser la vie spirituelle doit commencer par la vie active et ensuite seulement arriver à la vie contemplative car, sans la vie active, il est impossible d’entrer dans la vie contemplative.

La vie active sert à nous purifier de nos passions pécheresses et elle nous élève au degré de la perfection active ; par cela même, elle établit pour nous le chemin vers la vie contemplative. Car seuls ceux qui ont été purifiés des passions et sont parfaits peuvent approcher cette vie, comme on peut le constater d’après les paroles de l’Ecriture Sainte : “Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu” (Mt 5, 8) et celles de saint Grégoire le Théologien dans son sermon sur la Sainte Pâques : “Seuls ceux qui se sont rendus les plus parfaits par leur expérience peuvent approcher sans danger la contemplation”.

On doit approcher la vie contemplative avec crainte et tremblement, avec contrition de cœur et humilité, avec une profonde connaissance des Saintes Ecritures et sous la direction d’un staretz expérimenté, si on peut le trouver, et non avec audace et de son propre chef. "Celui-ci tombe facilement dans l’erreur (…), parce qu’il est orgueilleux et impudent, et parce qu’il a cherché avec audace et arrogance ce qui est hors de sa portée, prématurément" dit saint Grégoire le Sinaïte dans la Philocalie (« Sur l’illusion spirituelle et de nombreux autres sujets »). De même : "Si quelqu’un s’imagine avec suffisance parvenir à ce qui est élevé, il a fait l’acquisition d’un désir satanique et non de la vérité. Celui-là, le diable le saisira aisément, comme son serviteur, dans ses filets".

Mais si on ne peut trouver d’instructeur capable de nous diriger dans la vie contemplative, dans ce cas, il faut se diriger par la Sainte Ecriture, car le Seigneur Lui-même nous enjoint d’apprendre de celle-ci, disant : “Sondez les Ecritures parce que vous pensez avoir en elle la vie éternelle” (Jn 5, 39).

De même, on doit s’empresser de lire les écrits des Pères et s’efforcer, autant que possible et selon sa force propre, d’accomplir ce qu’ils enseignent et, de cette manière, petit à petit, nous nous élevons de la vie active vers la perfection de la vie contemplative.

Car, dans les paroles de saint Grégoire le Théologien, dans son sermon sur la Sainte Pâques, l’action la meilleure est celle par laquelle nous atteignons la perfection et offrons à Dieu qui nous appelle, un sacrifice vivant, saint et toujours sanctifié en toute chose.

Il ne faut pas quitter la vie active même quand on a eu du succès en celle-ci et qu’on est déjà entré dans la vie contemplative, car celle-ci coopère avec la vie contemplative et l’élève.

En traversant la voie de la vie intérieure et contemplative, on ne doit pas se relâcher et la quitter parce que les gens, étant devenus attachés aux choses extérieures et sensibles, portent atteinte aux sentiments mêmes de notre cœur par l’adversité de leurs opinions et s’efforcent, par tous les moyens, de nous détourner du chemin intérieur en plaçant sous nos pas divers obstacles. Car selon l’opinion des Pères de l’Eglise (et du bienheureux Théodoret dans son Commentaire sur Le Cantique des Cantiques), la contemplation des choses spirituelles est préférable à la connaissance des choses sensibles.

Et ainsi, on ne doit pas vaciller devant les obstacles lorsque l’on traverse cette voie, en se fortifiant par la parole de Dieu : “Ne craignez pas ce qu’il craint et ne soyez pas effrayés : car Dieu est avec nous. Sanctifions le Seigneur Dieu Lui-même en mémoire vivante de son Nom divin et en accomplissement de sa volonté et c’est Lui que nous devons craindre” (Is 8, 12-13).

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (105)



Tes errances et tes erreurs
Sont enfouies dans le passé
Ne vois plus que le Soleil de justice
Qui S'est levé sur ta vie
Pour abolir les ténèbres de tes péchés

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)