"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 12 juin 2024

Etre d'abord au service des autres

Saint Prophète Elie

Élie lui dit : « N'aie pas peur, rentre chez toi et fais ce que tu as dit.  Mais fais d'abord un petit pain pour moi avec ce que tu as et apporte-le-moi, puis fais quelque chose pour toi et pour ton fils' » (1 Rois : 17:13)

Méditation :

Quelle image étonnante ! Le prophète Élie s'adresse à la femme affamée et lui dit, dans l'attente du bien futur, de l'avoir d'avance. Son premier acte devait s'exprimer dans le don, et non dans l'acquisition. Elle devait d'abord travailler pour le bien d'autrui, pour le prophète : « Fais-moi d'abord un pain ». Ne nous en étonnons pas, ne voyons pas dans ces paroles l'indifférence du prophète à l'égard du besoin d'autrui ou l'oubli de la douleur d'autrui.

Au contraire, c'était l'expression de la compréhension la plus sensible du besoin d'une personne. 

L'abnégation doit être notre premier besoin, tant dans le monde spirituel que matériel. Tous nos chagrins viennent du fait que nous nous préoccupons trop de nous-mêmes. Lorsque nous nous concentrons sur nos difficultés et nos épreuves personnelles, nous ne recevons pas le soulagement souhaité. Mais en nous consacrant aux difficultés des autres et en essayant d'alléger le fardeau d'autrui, notre propre fardeau s'allège considérablement. En nous donnant aux autres, nous trouvons un remède à notre propre malheur.  En toutes circonstances, nous devons nous rappeler que les blessures des autres sont ouvertes, tout comme les nôtres, que les nuages sombres qui planent au-dessus de nos têtes projettent les mêmes ombres à côté de nous, et que nos frères, tout comme nous, ont besoin de soulagement, d'encouragement, d'affection et d'amour. 

Notre chagrin même nous apporte un grand cadeau : le don de la compassion. Offrons ce cadeau, répandons-le généreusement, et notre force en sera doublée. 

Sortons de nous-mêmes, oublions-nous, et alors, en revenant dans notre lieu intérieur de prière, nous le trouverons déjà illuminé par une nouvelle lumière et décoré d'un nouvel éclat, l'éclat de l'Esprit du Seigneur, l'éclat de l'Amour de Dieu.

Pour le prophète, homme fort et indépendant, il n'était peut-être pas facile de demander du pain à la pauvre veuve ; et il n'était pas facile pour elle d'oublier temporairement son besoin et de servir un autre dans son dénuement. 

Mais tous deux se sont soumis à la volonté de Dieu et cela leur a apporté un grand bien. Le prophète obéissant et humble est devenu le moyen d'un grand miracle, et la pauvre femme, désespérée et appauvrie, a vu dans ce miracle l'amour et l'attention de Dieu Lui-même à son égard. C'est ce qui arrive toujours lorsque, sans soutien visible, l'âme suit le chemin de l'obéissance.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthodox Cathedral St. John the Baptist

Washington

DC

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