"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 16 juin 2024

DIMANCHE APRÈS L'ASCENSION

Dimanche des Pères du premier concile œcuménique 

en 325 après J.-C.

Il s'agit d'une tentative de donner un aperçu historique du Concile, qui s'est tenu à Nicée en l'an 325, à la demande de l'empereur Constantin. L'administration de l'Empire romain comportait plusieurs niveaux d'autorité. Constantin est devenu empereur d'Occident en 306, mais n'est devenu empereur unique qu'en 324, date à laquelle il a déplacé le centre de l'administration de Rome à Byzance, ville située sur le Bosphore, rebaptisée Constantinople.

Saint Constantin


L'ancienne religion païenne de Rome était polythéiste à l'extrême, avec de nombreux dieux. L'ajout de nouveaux dieux n'était pas inhabituel. Il ne fait aucun doute que certaines personnes croyaient en la réalité de ces dieux, mais l'établissement religieux comportait un autre élément. Il était considéré comme un facteur d'unification, rassemblant tous les peuples de l'empire. Les chrétiens introduisirent une note dérangeante avec leur insistance intransigeante sur l'existence d'un seul vrai Dieu. Pire encore, ils qualifiaient les idoles païennes de faux dieux et étaient ravis d'approuver la destruction des idoles et des temples païens. Cela était considéré comme un désordre civil qui menaçait la stabilité de l'État, d'où la sévère persécution des chrétiens. L'édit de Milan, en 313, accorda la liberté et la reconnaissance juridique aux chrétiens, bien que le principe de tolérance ait été établi quelques années auparavant. Il s'agissait en fait d'une évolution assez révolutionnaire, qui a dû être accueillie avec inquiétude  par certains administrateurs civils. L'édit de Milan n'a pas immédiatement fait du christianisme la religion officielle de l'empire, mais il a amorcé le processus dans cette direction.

Gardez à l'esprit le concept subliminal selon lequel la religion est le facteur qui apporte l'harmonie et la stabilité à l'État. Constantin aurait hérité de cette idée et aurait considéré que le christianisme remplissait ce rôle, mais il n'était pas théologien. Le débat théologique contemporain, la controverse arienne, n'était donc pas le bienvenu pour lui et ses implications n'ont probablement pas été pleinement comprises. La solution à ce problème fut la convocation d'un concile général pour rechercher un consensus sur la question. Arius était un prêtre d'Alexandrie qui était un prédicateur populaire. Il sapa la croyance selon laquelle le Christ, Dieu le Fils, est co-éternel avec Dieu le Père, Le réduisant ainsi au statut d'être créé. Quelques mois avant la convocation du concile général, un concile régional se tint à Antioche sous les auspices des patriarches Eustathe d'Antioche et Alexandre d'Alexandrie pour traiter de la controverse, mais il ne permit pas de mettre fin au problème.  Constantin envoya donc quelque 1 800 invitations aux évêques de l'empire, dont environ un millier en Orient et huit cents en Occident. 

St. Osions de Cordoue

La tradition veut que 318 évêques aient participé au concile général, dont les patriarches d'Antioche et d'Alexandrie, les évêques Osions de Cordoue, Eusèbe de Césarée, Nicolas de Myre et Hilaire de Poitiers, et bien d'autres encore. 

St. Nicolas de Myre


Les évêques ne voyageaient pas seuls, mais pouvaient être accompagnés de deux prêtres et de trois diacres. Dans l'ensemble, il s'agissait d'une entreprise complexe et coûteuse. Il aurait été normal que le hiérarque local préside un tel rassemblement mais, dans ce cas, il s'agissait d'Eusèbe de Nicomédie, dont les sympathies ariennes étaient bien connues. En fait, c'est Osios de Cordoue qui présida le concile, qui débuta le 20 mai 325. Parmi les évêques présents, seuls 22 étaient des partisans de l'arianisme, dont Eusèbe de Nicomédie était le plus important. Il était donc inévitable que l'arianisme soit condamné comme hérésie. La formulation du Credo de Nicée  formalisa cette condamnation et fut acceptée pratiquement à l'unanimité par tous les évêques, y compris Eusèbe de Nicomédie, Eusèbe de Césarée, Maris de Chalcédoine et d'autres qui avaient auparavant des sympathies ariennes, après environ un mois de délibérations. Seuls deux évêques de Libye, partisans d'Arius depuis le début, n'approuvèrent pas  le texte du Credo. 

Le concile aborda également la question de la célébration de la Pâque et  établit une vingtaine de canons (lois ecclésiastiques régissant les questions disciplinaires), mais ces sujets sont trop complexes pour être expliqués dans le cadre de cette brève étude. Le concile ne fut pas le succès escompté par Constantin, car il n'établit pas un ordre et une harmonie complets entre l'Église et l'État. 

L'arianisme refit surface et le reste du IVe siècle fut troublé. Les activités de l'empereur Julien l'Apostat et d'autres, qui cherchaient à ramener le paganisme, apportèrent un élément perturbateur supplémentaire au problème. Toutefois, le premier concile œcuménique établit des normes et des principes essentiels pour régir le développement futur de la vie de l'Église.   

+

St. Apôtre Paul

La lecture apostolique d'aujourd'hui est Actes 20 : 16-18. Elle nous donne un aperçu de l'activité missionnaire de saint Paul. Il se rendit à Éphèse, qui était un point de rencontre culturel entre l'Orient et l'Occident, et mit en garde la communauté ecclésiale contre le danger que représentaient les hérétiques ou les loups nuisibles, comme il les appelait. Ces ennemis de la vérité peuvent venir de l'extérieur de l'Église ou surgir de ses propres rangs. Le saint apôtre conclut en rappelant l'avertissement du Seigneur selon lequel il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. 

La lecture de l'Évangile est Jean 17, 1 - 13, qui fait partie de la très longue première lecture de l'office des Douze Évangiles (Matines du Vendredi saint). 

St. Apôtre Jean


Dans ce passage, saint Jean est le plus théologique, ce qui le rend difficile à résumer car le commentaire est beaucoup plus long que le texte de ces versets dans l'Évangile. On peut se demander pourquoi, si le Christ est Dieu, il a besoin de prier. La même question peut être posée à propos de Son baptême. Tout au long de son ministère terrestre, le Christ enseigne, mais pas seulement avec des mots. Dans certains domaines, il enseigne par l'exemple, c'est-à-dire qu'étant pleinement humain, il fait ce qu'il veut que nous imitions. Cependant, certains mots sont profondément significatifs : "Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi". Il se réfère aux disciples d'une manière qui explique sa divinité et l'égalité des personnes de la Trinité. 

Théophylacte dit : "Si le Fils était moins que le Père, il n'oserait pas dire : "Tout ce qui est à toi est à moi". Le maître possède tout ce que possède son serviteur, tandis que le serviteur ne possède rien de ce que possède son maître. Ici, au contraire, ce que le Père a, appartient au Fils. Et ce que le Fils a, appartient au Père. Ainsi, le Fils est "glorifié" dans tous ceux qui appartiennent au Père, car l'autorité du Fils sur toute la création est égale à celle du Père. 

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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Sainte Clotilde, reine de France née à Genève
Fête le 3/14 juin

Clotilde, future reine des Francs, naquit à Lyon vers 470. 

Son souvenir, dans notre histoire nationale, demeure attaché à un double évènement : la bataille de Tolbiac et le baptême de Clovis. La tradition rapporte que Clovis, ayant invoqué en vain ses dieux païens, en appela au Dieu de Clotilde quand ses soldats luttaient contre les Alamans. 

Ayant vaincu, le roi des Francs décida de se convertir. Fille de Chilpéric, roi des Burgondes, Clotilde est élevée à Genève. Bien que chrétienne, elle est demandée en mariage par le jeune Clovis qui est païen. On assure que ce fut, en cette période de barbarie, un mariage d'amour, plein de tendresse et de respect mutuel. 

Clovis autorisa le baptême de leurs enfants, puis se convertit à la foi chrétienne, recevant le Baptême à Noël 496 à Reims, des mains de l'évêque saint Remi. Ainsi le mariage de Clovis et de Clotilde et l'influence conjuguée de la jeune reine et de l'évêque sur le catéchumène (candidat au baptême) ont marqué l'entrée du peuple des Francs dans la religion du Christ.

Le bonheur de Clotilde ne sera pas un conte de fées. Sa vie est traversée d'épreuves redoutables. Elle devient veuve à moins de quarante ans. Elle aura la douleur de voir mourir son fils Clodomir de manière abominable, puis de voir deux autres fils, Clotaire et Childebert, égorger les enfants de leur frère. 

Blessée pour toujours dans son coeur de mère, la reine Clotilde s'enfuit de la Cour et se retire dans la ville de Tours, pour trouver réconfort et paix près du tombeau du saint Martin. Enfouie dans la prière et le silence, soucieuse avant tout de rencontrer le Christ dans l'humilité, elle retourne à son Seigneur le 3 juin 545. Des reliques de la sainte reine sont conservées à Paris, dans la basilique qui porte son nom. Clotilde fut inhumée d'abord auprès de Clovis son époux dans une église située au lieu de l'actuel Panthéon. 

Clotilde est un nom d'origine germanique qui signifie "gloire" (hrod) et "combat" (hild).



Ton 1 
Tropaire à sainte Clotilde, reine,
(Natalice en 545 A.D.)

Epouse de Clovis que tu as converti,*
Tu fus veuve et tu vis tes fils se déchirer.*
Alors tu te retiras en ville de Tours,*
Auprès du tombeau du saint évêque Martin.*
Et tu finis ta vie dans la paix du Seigneur.*
Sainte Clotilde, prie-Le pour notre salut!


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