"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 8 août 2023

Père Paul Siladi: Pensées semblables aux scorpions


Deux moines, abba Isaiah et abba Joseph, posèrent la même question à abba Pimen dans différents contextes : qu'advient-il des mauvaises pensées ? Abba Pimen répondit en utilisant deux analogies. Il a d'abord dit : que se passe-t-il avec une boîte pleine de vêtements ? Si nous les laissons là, ils se décomposent. C'est la même chose avec les mauvaises pensées, si nous ne les mettons pas en pratique, avec le temps, elles sont détruites ou se décomposent. La deuxième fois qu'on lui a demandé, il a dit : "Si quelqu'un met un serpent ou un scorpion dans un récipient et le couvre à temps, ils mourront. Il en va de même pour les mauvaises pensées, inspirées par les démons. Elles disparaissent avec la patience.

Les pensées sales sont une réalité à laquelle tout le monde est confronté. Une partie essentielle de la guerre spirituelle est menée exactement contre ces pensées sales qui prolifèrent dans les bas-fonds de notre cœur. Ceux qui imaginent qu'ils n'ont pas de pensées sales, ne regardent pas assez attentivement à l'intérieur de leur cœur. Exactement parce qu'elles existent, les moines du désert ont utilisé la confession de leurs pensées, ce qui signifie qu'ils les ont confessées en détail à un moine expérimenté. Dans ce processus d'ouverture, une forte lumière est projetée vers le sous-sol intérieur qui cesse d'être un espace inconnu, non cartographié et ici et là sauvage.

À première vue, la confession des pensées va à l'encontre du conseil donné à abba Pimen, de laisser ces pensées comme si elles étaient des vêtements dans un coffre ou comme des bêtes venimeuses dans un pot. Le détail révélateur se trouve dans la première réponse lorsqu'il est dit que pour les faire taire, cela implique de ne pas les matérialiser, de ne pas les suivre. Les pensées ont leur propre réalité et cohérence. Leur force consiste exactement en leur capacité à se matérialiser. Les pensées ont des conséquences, même si elles ne se matérialisent pas, mais leur pouvoir est absolu au moment où elles se transforment en forme et en poids. Les pensées doivent être connues pour être désamorcées.

Leur répression dans l'ignorance augmente leur pouvoir. Les pensées sales doivent être confessées à quelqu'un qui a de l'expérience parce qu'elles sont l'expression fidèle de notre abîme intérieur. Elles disent quelque chose de nous, de notre potentiel et de nos souhaits. Mais elles ne doivent pas être mises en pratique. Si nous parvenez à les connaître mais pas à les appliquer, c'est comme si nous fenermions un scorpion dans un pichet où il mourrait lentement.

Pour ne pas pouvoir donner de substance aux pensées sales, il est nécessaire de les connaître, de ne pas être pris par surprise. Ce n'est que lorsque nous les voyons clairement que nous pouvons identifier leur potentiel nocif et nous pouvons commencer étape par étape à les désamorcer.

Version  française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

Aucun commentaire: