"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 15 février 2015

Lettre pastorale du prêtre Nouveau Martyr Serge [Metchev] Écrite à ses ouailles après la fermeture de leur église paroissiale de Saint-Nicolas le Thaumaturge rue Maroseika à Moscou


New Priest-Martyr Sergei Mechev
Saint Nouveau-Martyr Serge

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Tout ce qui est extérieur qui peut être imité et dépouillé de son esprit. Nous sommes appelés à être authentiques.
Nous devons choisir la bonne part, qui ne nous sera ôtée.
(Cf. Luc 10: 42).



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A mes orphelins, compagnons de souffrance, j'envoie ma bénédiction pour le début du Grand Carême.

Je pense que vous avez maintenant longtemps attendu de moi une parole de consolation, mais mes lèvres sont devenues silencieuses; en moi mon esprit a disparu et mon cœur est lourd. Notre paradis terrestre est fini pour nous. Comment pouvons-nous ne pas pleurer, ne pas être dans l'angoisse et dans la douleur?

Ceignez-vous et pleurez! Lamentez-vous, serviteurs de l'autel! Venez, passez la nuit revêtus de sacs, Serviteurs de mon Dieu! Car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu.(Joël 1:13)

La nature de l'homme, créé à l'image de Dieu, cherche à habiter avec les siens dans la joie et surtout dans la douleur. Il n'est pas bon que l'homme soit seul: Faisons pour lui une aide semblable à lui, dit le Créateur à l'aube de l'histoire de l'homme. Même notre Seigneur Jésus-Christ, dans l'angoisse de Sa propre mort, a prié son Père dans le jardin de Gethsémani, jusqu'à ce qu'apparaisse de la transpiration et du sang. Étant raffermi par un ange, Lui, d'une manière humaine, désira le soutien de ceux qui étaient proches et aimants, avec qui Il avait passé sa vie terrestre au service à l'humanité: "Mon âme est triste jusques à la mort Attendez ici, et veillez avec moi."

Je suis pécheur et mon âme est vide, ayant une fois été nourri par vos prières constantes, votre ardeur, votre service avec moi à l'Eglise. Maintenant tout seul et abandonné, je ressens particulièrement mon indignité et mon abandon.

Outre le fait que me manque l'église, j'ajoute que vous me manquez tous constamment, et j'avoue ma grande culpabilité devant chacun de vous. Vos souffrances et vos tribulations ont été constamment devant mes yeux. Comme Isaïe, je n'ai trouvé aucune consolation pour moi: Je poussais des cris comme une hirondelle en voltigeant, Je gémissais comme la colombe; Mes yeux s'élevaient languissants vers le ciel: O Éternel! je suis dans l'angoisse, secours-moi! (Isaïe 38:14.).

Je sais que vous priez pour moi, et que vos prières offertes dans une telle affliction sont allées au Seigneur; et Il m'a révélé à moi pécheur Sa miséricorde. Les hymnes de pénitence ont touché mon cœur déprimé, et les paroles du grand ascète m'ont donné une bonne direction pour mes souffrances: "Celui qui sans la prière et la tempérance souhaite surmonter les tentations, ne parviendra pas à les repousser, mais deviendra plus englué en elles" (Saint Marc l'Ascète).

Tout mon être intérieur tend vers le Seigneur. "Il fait la plaie, et il la bande; Il blesse, et sa main guérit."(Job 05:18)

"Je suis à Toi, sauve-moi. Guéris mon âme, car j'ai péché contre toi. En réponse, les paroles d'un homme intelligent des temps jadis sont venues à mon cœur: n'adonne pas ton âme à la tristesse, et ne te tourmente pas avec la rumination des pensées, car la tristesse en a tué beaucoup, et elle n'est d'aucun profit." (Sagesse du Fils du Siracide 30: 22-25)

"Et prépare ton cœur à devenir fort au temps de l'adversité; tout ce qui t'arrive, accepte-le avec bonne volonté et dans l'injustice de ton indignation, soit longanime." (Sagesse du Fils du Siracide 11:24).

Avec l'augmentation des souffrances du cœur, Tes bienfaits Seigneur ont fait se réjouir mon âme.

Par vos prières, les paroles du Psalmiste ont commencé à être réalisées en moi: 


"Seigneur,aussi nombreuses que les souffrances de mon cœur, 
Tes consolations ont rempli mon âme de joie." 
(Psaume 93:19)

Maintenant, avec Son aide, je peux écrire pour vous des paroles de consolation, et, partant, dans une petite mesure, réduire vos souffrances.

Le jugement de Dieu se déroule pour l'Eglise russe. Ce n'est pas par hasard si l'aspect extérieur du christianisme nous est enlevé. Le Seigneur nous punit pour nos péchés, et ainsi. Il nous conduit à une purification. Ce qui se passe est inattendu et incompréhensible pour ceux qui vivent selon les normes du monde. Même maintenant, ils s'efforcent toujours de tout faire à un niveau extérieur, attribuant tout à des causes qui se trouvent hors de l'Eglise. Pourtant, à ceux qui vivent pour Dieu, tout leur a été révélé longtemps à l'avance. Beaucoup d'ascètes russes, non seulement prévoyaient ces temps terribles, mais ils en ont également témoigné.

Ils n'ont pas vu pour l'Eglise un danger dans l'aspect extérieur. Ils ont vu que la vraie piété abandonne même les centres monastiques; que l'esprit du christianisme s'en va d'une manière indétectable; que la plus terrible famine est sur nous: famine de la Parole de Dieu; que ceux qui possèdent les clés pour déverrouiller ces connaissances n'ont pas laissé les autres entrer; et qu'avec la prospérité monastique apparemment abondante, le christianisme en est à son dernier souffle de vie. Abandonné est le chemin de l'expérience et de l'activité, par lequel les anciens Pères vivaient et qu'ils ont transmis dans leurs écrits. 

Il n'y a pas de mystère de la vie intérieure, car "les vénérables ont disparu, et la vérité a abandonné les fils de l'humanité." De l'extérieur, a commencé une persécution de l'Eglise, et le présent nous rappelle les premiers siècles de l'ère chrétienne. 

Plus d'une fois lors de ses entretiens avec ses proches en esprit, le saint hiérarque Philarète de Mosco, a souligné que le temps de se trouver dans la même position que l'ancien christianisme des premiers siècles est attendu depuis longtemps en Russie. Il a pleuré pour les enfants qui doivent voir des choses encore pires. La révélation à propos de notre temps est particulièrement bien exprimée par deux hiérarques qui ont étudié diligemment la Parole de Dieu: saint Tikhon de Zadonsk [1783] et l'évêque Ignace Brianchininov [1867].

"À l'heure actuelle la vraie piété a presque disparu, et nous sommes en présence de la seule hypocrisie", a déclaré saint Tikhon sur l'état de l'Église de son temps. Il a prédit la disparition du christianisme d'une façon invisible en raison de l'indifférence des gens à son égard. Il a averti que le christianisme - étant la vie, le mystère et l'esprit- ne devrait pas périr inaperçu de ceux qui ne valorisent pas ce don inestimable de Dieu. 

Un siècle après lui, l'évêque Ignace Briantchaninov a parlé du monachisme et de l'Église et a défini leur état: "Nous vivons en des temps turbulents -les vénérables ont quitté la terre, et la vérité est devenue rare au milieu des fils des hommes. Une famine pour la Parole de Dieu est arrivée; les clés pour déverrouiller cette connaissance sont dans les mains des scribes et des pharisiens et ils n'entrent pas eux-mêmes et ne laissent pas  les autres entrer. Le christianisme et le monachisme en sont à leur dernier souffle. L'image de la piété chrétienne n'est au mieux manifestée que d'une manière hypocrite. Toute force pour la vraie piété nous a quitté, les gens l'ont abandonnée; il faut pleurer et se taire." (Lettres, 15)

Voyant dans le monachisme, le baromètre de la vie spirituelle de toute l'Eglise, l'évêque Ignace affirme ce qui suit à propos de son état: "On peut admettre que la consommation du témoignage de la foi orthodoxe arrive à son déroulement final. La chute du monachisme est significative, et ce qui se passera est inévitable. Seule la miséricorde de Dieu peut arrêter l'épidémie moralement corruptrice. Peut-être qu'elle ne l'arrêtera que pour un court laps de temps, car les prophéties des Écritures doivent être accomplies "(Lettres, 245).

"Je vois, d'un cœur triste la chute imparable du monachisme, qui est le signe de la fin du christianisme" (Lettres, 251)

"Plus le temps passe, plus il est des turbulences, car le christianisme en tant qu'esprit, d'une manière invisible pour les masses vaines et profanes, mais clairement révélé à celui qui se bat intérieurement- quitte  le cœur de l'humanité, laissant tout prêt pour sa destruction. "Ceux qui seront en Judée doivent courir vers les montagnes." (Lettres, 118)

Beaucoup d'ascètes des 18e et 19e siècles ont considéré le temps de leur vie comme une période de calme avant la tempête pour l'Eglise du Christ. Nous ne devons pas oublier que tout cela a été dit en période de totale prospérité extérieure. Les monastères non seulement existaient, mais étaient bien dotés; de nouvelles communautés monastiques étaient constamment formées; de nouvelles églises étaient construites; les anciennes étaient restaurées, rénovées et transformées; et les reliques de saints étaient révélées. Le peuple russe était félicité en tant que gardiens de la pureté de la foi orthodoxe et de l'authentique piété. 

Personne n'aurait jamais pu percevoir que l'Église était dans un état critique et que la fin n'était pas très éloignée. Seuls ceux qui étaient parvenus à la connaissance du Royaume de Dieu, le possédant dans leur cœur, pouvaient percevoir les choses autrement. Le cœur lourd, ils virent tout ce qui se passait autour d'eux et, ne trouvant pas la vie donnée par le Christ dans ce qu'ils voyaient, ils ont prédit une catastrophe finale.

"Seule une miséricorde spéciale de Dieu peut arrêter une telle chose pour un court laps de temps», déclara l'évêque Ignace Briantchaninov.

La miséricorde de Dieu l'a retenue. Avant de s'éteindre, la lampe a commencé à donner une lumière plus vive. C'est ce qui est arrivé à l'Eglise russe. Au cours du siècle dernier, la véritable lumière de l'activité [intérieure] chrétienne a commencé à être allumée dans certains centres monastiques; et d'eux, comme par le passé, à l'époque de saint Antoine et Théodose des Grottes de Kiev et de saint Serge de Radonège, cette lumière s'est mise à briller sur le monde. Alors commença un retour à la voie de la conscience de Dieu longtemps oubliée, qui avait été suivie par les grands ascètes du passé.

Certains monastères avec en tête l'ermitage d'Optina, ont non seulement recueillis, traduits, étudiés et publiés les écrits patristiques, mais par leur expérience, ils ont presque élaboré un nouvel art monastique. 

Les évêques Ignace Briantchaninov et Théophane le Reclus ont non seulement lu les anciens ascètes, mais ils ont contribué à la littérature chrétienne, ayant compris l'essence de l'expérience chrétienne. Incompris, moqués, condamnés comme s'ils inventaient une sorte de nouveauté, les moines ont commencé à défendre l'expérience des anciens Pères contre la corruption du christianisme par le sécularisme. Le monachisme a de nouveau reçu l'esprit, le feu a été allumé à nouveau, là où récemment encore, il n'y avait qu'une étincelle. 

Les écrits  des Pères, oubliés depuis longtemps, sont devenus des manuels. Les moines d'Egypte ancienne, de Thébaïde, de Palestine et des déserts de Syrie ont été faits maîtres de vie. La flamme du christianisme actif de la nouvelle création a été répandue par les moines dans le monde. Beaucoup ont afflué vers les centres monastiques renouvelés qui possédaient l'institution des startsy, et à travers ces centres, ils prirent le chemin de l'expérience ascétique.

Les prêtres de paroisse ont approché les moines, et, après avoir reçu d'eux la flamme patristique, ils l'ont apportée à leurs églises. Le caractère de la prédication dans les églises a changé. Les écrits des Pères ont été entendus depuis la chaire comme mode de vie et non pas comme le moralisme archaïque du passé. Le monde s'est rapproché du monastère; la barrière entre eux est tombée en poussière. Dans les églises paroissiales les services divins avaient maintenant un nouvel esprit par le Typicon, avec un intérêt populaire montré pour ce dernier par les fidèles, qui maintenant le comprenaient. La repentance devint l'essence de la vie. Beaucoup de familles adoptèrent une manière de vie sérieuse et sanctifiée par la participation fréquente aux sacrements de la confession et de la Communion. La vie de la paroisse provinciale formaliste, avec ses formes de participation annuelle aux Mystères, en était à présent changée à sa base.

Depuis l'époque de saint Serge, il n'y avait pas eu un tel mouvement vivificateur. Il semblait que cette expérience spirituelle, commencée avec tant de zèle par tous, s'étendrait à toute notre terre.

Mais, par d'autres voies, l'Epoux a conduit l'Église Son épouse: Lui-même ayant bu à la coupe de la mort, Il lui offre maintenant les tourments "rajeunissants" de la Croix.

La voici [l'Eglise], couverte de crachats, battue et tournée en dérision. Elle est maintenant menée au Golgotha et nue, elle est cloué à la Croix. Pour ses enfants fidèles, est maintenant ouvert un chemin de confession, de martyre et surtout de grandes épreuves et d'affliction.

Les Pères de Scété fois demandèrent un jour à Abba Ischirion, "Qu'avons-nous fait," et il a répondu, "Nous avons gardé les Commandements de Dieu." Les Pères ont demandé, "Que feront ceux qui viendront directement  après nous?" et il répondit, "Ils auront seulement la moitié de ce que nous avons." Les Pères de nouveau demandèrent, "Que dire de ceux qui viendront après eux?" "Ceux-ci," répondit le staretz, "n'auront pas du tout de podvig monastique [d'activité, d'exploit ascétique], mais ils seront pris dans les tribulations et auront de nombreuses épreuves et tentations, et ils deviendront plus grands que nous et que nos Pères."

Des afflictions distinctes, des temptations inouïes, tel est le destin de notre temps. La repentance et la lutte avec elles, c'est le sens de notre vie. La face visible du christianisme éloignée de nous -c'est ce qui est le plus significatif pour nous. L'exil, l'enfermement, les travaux forcés, ce n'est rien par rapport à la fermeture des églises. Une telle confiscation de nos églises, selon la Parole de Dieu, peut être arrêtée par la repentance.

"Maintenant encore, dit l'Éternel, Revenez à moi de tout votre coeur, Avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations!Déchirez vos coeurs et non vos vêtements, Et revenez à l'Éternel, votre Dieu; Car il est compatissant et miséricordieux, Lent à la colère et riche en bonté, Et il se repent des maux qu'il envoie.Qui sait s'il ne reviendra pas et ne se repentira pas, Et s'il ne laissera pas après lui la bénédiction, Des offrandes et des libations pour l'Éternel, votre Dieu?" (Joël 2: 12-14).

Mais d'où avons-nous entendu un appel universel à la repentance? Où avons-nous vu les hiérarques et les pasteurs pleurer des rivières de larmes entre le portique et l'autel pour épargner leur peuple? (cf. Joël 2:17).

Nous avons placé les talents diplomatiques des hiérarques à un niveau plus important que la Parole de Dieu. En eux, nous avons placé l'espoir, en eux, nous avons placé notre salut. Par un mensonge nous avons essayé de préserver le Royaume de la Vérité.

Le Seigneur les a raillés et jusques à la fin, Il envoie sur eux son ire. N'est-ce pas devant nos yeux que la joie et l'allégresse de la maison de Dieu (Joël 1:16) sont enlevées?

Ils dépérissent, oui, faisant périr l'aspect visible de l'Église jusques à sa fondation.

Mes enfants, le jugement de Dieu se déroule. Tombons dans la repentance devant le Seigneur et trouvons en nous la force de dire avec le prophète: "Je supporterai la colère de l'Éternel, Puisque j'ai péché contre lui, Jusqu'à ce qu'il défende ma cause et me fasse droit; Il me conduira à la lumière, Et je contemplerai sa justice." (Michée 7: 9)

Notre Seigneur nous appelle à accepter une nouvelle forme de salut. Beaucoup d'églises construites par les mains de l'homme, remplies de nombreux trésors, ont été maintenues ouvertes pendant des siècles. Dans le même temps, de nombreux temples non érigés par le travail humain [Cf. II Corinthiens 5: 1] étaient dans un état terrible de déclin et restaient inutilisés. Maintenant que les églises construites par le travail de l'homme sont détruites, dans le repentir nostalgiques éprouvé pour elles, s'élèvent des temples construits par les mains de Dieu. Les flammes de l'humble martyre commencent à s'enflammer en tous lieux, en particulier dans les régions inaccessibles. Affamés, appauvris, gelés, isolés du monde, sur la terre stérile, dans la neige ou dans les cabanes de bord de route, sans cercueils et sans rites sacrés, y meurent prêtres, moines et fidèles laïcs. Dans les temples contrits des âmes qui s'en vont, des prières sont élevées pour toute l'Eglise, qui est tombée dans l'amour de ce qui est extérieur. 

Les rites et coutumes signifient plus que l'esprit de l'Eglise, qui ne trouve pas  en soi, même en ces temps de tribulations distinctes, les larmes de guérison de la contrition. Des étincelles de confession durable sont allumées partout, de l'océan Arctique au désert brûlant. Avec des pleurs de repentance, prient les personnes qui, en supportant les tribulations, ont ouvert les temples de leurs cœurs, et ont été bannis du service dans les temples de Dieu!

Entrons, bien-aimés, dans les cellules de nos âmes, dans le temple de notre esprit, consacré au Seigneur au moment de notre baptême, et sanctifié par Lui au moment de notre Communion première. Ce temple qui est nôtre, personne ne pourra jamais le détruire, si ce n'est nous-mêmes. En lui,  il y a à la fois le prêtre et le pénitent. Sa table d'offrande est notre cœur, et sur elle, nous pouvons toujours avec nos larmes consommer le grand mystère de la repentance. 

Il est difficile pour nous qui avons laissé notre temple invisible devenir désolé, qui avons vécu dans l'Eglise visible, d'accepter du Seigneur une nouvelle voie de salut. 

Crions et pleurons, non pas avec des larmes de désespoir, mais avec des larmes de repentir, en acceptant tout comme ce que nous méritons. N'est-ce pas le Seigneur Qui l'envoie? Ceux qui sont plus intelligents parmi nous, n'ont-ils pas pris cette voie depuis longtemps? Que ce soit pour une longue durée ou d'une manière permanente, seul le Seigneur le sait... La face visible du christianisme nous quitte.

Tenons-nous droits, tenons-nous dans la crainte de Dieu.

Ô ma bien-aimée petite maison de Dieu! Que de joie pure et surnaturelle avons-nous reçue par toi! Notre Jérusalem terrestre, nous transportant perpétuellement jusques à la lointaine Sion! De nombreuses fois nos yeux verseront des larmes en mémoire de notre paradis terrestre.

Si je t'oublie, ô Jérusalem, 
qu'à l'oubli ma droite soit livrée.
Que ma langue s'attache à mon palais 
si je ne me souviens plus de toi, 
si je ne fais de Jérusalem la première de mes joies 
(Psaume 136).

Une grande intelligence spirituelle vous est accordée par le Seigneur. Votre cœur ne vous a pas amenés là où a rayonné la lueur des offices divins majestueux, où ont été entendues des mélodies complexes, où ont été prêchés de doctes sermons. Dans une église pauvre et minuscule chacun de vous est venu, et chacun en son temps a perçu la vérité de la voie des saints Pères de jadis. 

A l'approche du printemps de l'Eglise russe, vous êtes devenus des travailleurs dans Sa vigne. Avec quelle abnégation vous avez abandonné vos années de jeunesse, vos années de force et de zèle et vos années de vieillesse tranquille, pour la construction de vos temples dans cette famille repentie qui est la nôtre.

Par la volonté de Dieu, vous êtes la preuve vivante, mais aussi les participants de la dernière lumière déclinante, de la lampe de l'Eglise russe.

Dans ces temps turbulents qui approchent d'un procès de l'Eglise du Christ, je prie le Seigneur, Sa Mère Très Pure et tous nos saints de vous raffermir et de faire de vous de véritables travailleurs dans la vigne du Christ.

Très chers, "révélons-nous à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes..."(2 Corinthiens 6: 5).

Que Dieu vous accorde patience et consolation et puissiez-vous vivre ensemble dans une unité d'esprit.

Prêtre Serge Metchev Moscou, printemps 1931.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
The Orthodox Word 
(N°132)
St. Herman of Alaska Brotherhood
Platina
California
USA


Photo du saint néomartyr Serge



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Photo du saint néomartyr Alexis 
père selon la chair de saint Serge
et son icône ci-dessous


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Saints néomartyrs russes Alexis et Serge, 
priez Dieu pour nous!

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