"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 31 mai 2024

Saint Sophrony l'Athonite sur l'Eglise

Saint Sophrony

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Saint Sophrony l'Athonite (+1993)

Sa vie,

[Fête le 11 juillet]

Né à Moscou le 22 septembre 1896 dans une famille russe orthodoxe, l'archimandrite Sophrony fréquenta l'école des beaux-arts de Moscou. Après la révolution d'octobre, il s'installe à Paris où il connaît le succès en tant que peintre. Il s'éloigne de la foi de son enfance en s'engageant pour un temps dans les religions orientales, mais il se repent de cette incursion et revient à l'Orthodoxie. Après une brève période d'études théologiques à Paris à l'Institut Saint-Serge, il part en 1925 pour devenir moine au Mont Athos en Grèce. Ordonné diacre par saint Nicolas (Velimirovitch) en 1930, c'est à cette époque qu'il rencontre le staretz Silouane, qui devient son père spirituel. C'est sous la direction de saint Silouane que le père Sophrony connut l'illumination divine, la connaissance de Dieu. Il passa quinze ans dans un monastère et, à la mort du staretz Silouane en 1938, il quitta le monastère et passa sept ans en tant qu'ermite "dans le désert" de l'Athos. En 1941, il fut ordonné prêtre et, peu après, il fut élu confesseur spirituel de quelques communautés monastiques du Mont Athos. De retour en France en 1947, il édite et publie les écrits de saint Silouane. Incapable de retourner sur la Sainte Montagne en raison d'une grave maladie, il s'installa en Angleterre en 1959 et fonda le monastère de Saint-Jean-Baptiste à Tolleshunt Knights, où il vécut jusqu'à sa dormition le 11 juillet 1993.


Il n'y a qu'une seule et véritable Église, 

fondée par le Christ, qui maintient intact 

l'enseignement du Christ 

et possède la plénitude 

de la connaissance, 

de la grâce 

et de l'infaillibilité.

 

À l'heure actuelle, une partie importante du monde chrétien tend à accepter l'une des hérésies les plus dangereuses [l'œcuménisme]. Elle consiste à dire que de nos jours, il n'y a pas une seule Église qui ait gardé pleinement le véritable enseignement du Christ, ou qui possède une connaissance complète du mystère de la vie chrétienne sainte et pleine de grâce sur le plan éthique et ascétique. On suppose que beaucoup d'Eglises qui sont nominalement chrétiennes ont la même grâce, et c'est pourquoi nous devrions procéder à l'union des Eglises sur la base d'un programme commun. L'une des questions les plus fréquentes est celle de savoir qui sera sauvé et qui ne le sera pas. Ces personnes pensent généralement que ce ne sont pas seulement les orthodoxes qui seront sauvés (selon l'enseignement orthodoxe), ni seulement les catholiques (selon l'enseignement catholique), mais toutes les personnes vertueuses en général qui croient au Christ. Ce point de vue est passé des protestants aux fidèles des autres Églises. Parmi les orthodoxes, nombreux sont ceux qui partagent cette opinion.

 

Certains pensent qu'aucune des Églises existantes ne peut recevoir la plénitude de la connaissance et de la grâce, parce que chacune d'entre elles, à un degré ou à un autre, s'est écartée de la vérité. Ils pensent que ce n'est que maintenant, "à la fin des temps", qu'ils (ces sages) ont pleinement saisi l'esprit de l'enseignement du Christ, et que le monde chrétien tout entier a été égaré pendant de nombreux siècles jusqu'à aujourd'hui. Que le temps est venu de réunir toutes les parties séparées en une seule Église universelle et apostolique, qui aura la plénitude de la vérité dans tous ses aspects, même si cette union n'englobera que ce qui est commun à toutes les Églises. Pire encore, certains d'entre eux méditent dans leur cœur une certaine conception élevée, supra-ecclésiale, mystique, de la religion chrétienne, qui... Je n'en dirai pas plus.

 

J'ai fait cette digression pour une seule raison : vous dire que je souhaite vivement (et je prie Dieu pour cela) que vous ne soyez pas trompés par tout cela, mais que vous soyez fermement convaincus dans votre cœur et votre esprit qu'il existe sur cette terre une seule et véritable Église fondée par le Christ ; que cette Église maintient intact l'enseignement du Christ, qu'elle possède dans sa totalité (et non dans ses membres individuels) la plénitude de la connaissance, de la grâce et de l'infaillibilité. [Je veux que vous soyez convaincus] que ce qui, pour plusieurs personnes, semble être incomplet dans son enseignement n'est rien d'autre que la possibilité d'une élaboration savante de ses richesses inépuisables et infinies - ce qui, cependant, ne contredit en rien ce que j'ai dit plus haut sur le fait qu'elle possède la plénitude de la connaissance.

La forme définitive d'expression de l'enseignement de l'Église lors des Conciles œcuméniques ne peut être soumise à aucun changement. Tout travail académique futur doit obligatoirement se conformer à ce qui a été donné dans la révélation divine et dans l'enseignement des Conciles œcuméniques de l'Église. Il en va de même en ce qui concerne la grâce : seule la seule et unique Église peut avoir la plénitude de la grâce.

 

Quelques erreurs

du catholicisme [romain]

selon saint Sophrony

 

" Mais dans le catholicisme romain (par rapport à l'Orthodoxie), il y a beaucoup d'erreurs fondamentales, tant du point de vue dogmatique que du point de vue de la vie ecclésiale (spirituelle). Le point de vue [catholique romain] sur la repentance et la pratique de la confession n'est pas en accord avec l'esprit du Christ (tel que je le comprends), et cela est lié à une vision incorrecte de l'œuvre de la rédemption de l'homme. Il y a une certaine approche "mondaine", "juridique", pour résoudre ces questions. Les anomalies et même les délires franchement grossiers dans la vie morale et ascétique sont acceptés comme des grâces données, et pris comme critères de sainteté (par exemple le phénomène des stigmates.) Et en même temps, les pratiques spirituelles des ascètes orthodoxes sont piétinées, ridiculisées et répudiées. Plusieurs des saints Pères les plus avancés dans cette activité noétique de la prière intérieure sont traités comme des hérétiques particulièrement invétérés (par exemple, saint Grégoire Palamas). "

 

Version française Claude Lopez-Ginisty

Extrait de

The Orthodox Witness Concerning Catholicism

« The Orthodox Patristic Witness Concerning Catholicism

Testimony from the Lives and Writings of the Saints

and Elders,

Decisions of the Ecumenical Councils

And Other Authoritative Sources

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