Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit !
La fête d'aujourd'hui est, pourrait-on dire, une fête chargée de tristesse - alors que nous commémorons l'entrée triomphale du Christ à Jérusalem, nous nous souvenons en même temps de ses souffrances qui suivront dans les jours à venir. Oui, même le Seigneur Lui-même, quand il est descendu du Mont des Oliviers et a vu Jérusalem devant lui, a pleuré dessus et a dit : «Si seulement tu avais toi aussi reconnu, aujourd’hui, ce qui peut te donner la paix! Mais maintenant, cela est caché à tes yeux. Des jours viendront pour toi où tes ennemis t'entoureront d'ouvrages fortifiés, t'encercleront et te serreront de tous côtés. Ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le moment où tu as été visitée.» (Luc 19:42-44).
Lorsque vous lisez les Évangiles, vous êtes frappés par la mesure dans laquelle les pharisiens et les scribes n'ont pas reconnu le Christ, à quel point leurs cœurs étaient insensibles quand, voyant Ses miracles évidents, ils pensaient qu'Ill était possédé, et quand, après avoir appris a resurrection miraculeuse de Lazare, non seulement, il s'agissait de personnes qui connaissaient idéalement la loi de Dieu, qui connaissaient parfaitement les Écritures et, du moins formellement, accomplissaient tout ce qui y était écrit.
Comment est-il arrivé alors que ces gens, tout en essayant constamment de servir Dieu, n'aient pas reconnu Dieu, qui était venu dans ce monde, et ont fini par Le tuer ? C'est un sujet très important, parce que nous courons tous le risque de nous retrouver dans une position similaire, de remplir toutes les obligations extérieures et de vivre une vie chrétienne absolument "correcte" extérieurement, tout en laissant nos âmes vides. Des exemples de cela, malheureusement, ont été vus tout au long de l'histoire de l'Église et dans les temps modernes.
Récemment, je suis tombé sur une œuvre satirique du XVIIe siècle portant le titre épouvantant, "L'Office de la Taverne", dans laquelle l'ivresse est glorifiée sous la forme d'un texte liturgique. De toute évidence, cela illustre le degré de dégradation morale que ces gens avaient atteint, de sorte qu'ils étaient même capables de se moquer des services divins de l'Église. Mais voici ce qui est frappant : dans ce « service », d'un point de vue liturgique, tout est parfait : le nombre de versets, leur arrangement, leur thème - tout est comme il se doit dans un texte liturgique. Cela signifie que la personne connaissait parfaitement les services divins, mais a utilisé cette connaissance non pas pour glorifier Dieu, mais pour se moquer de ce qui était sacré. Et ce n'est pas rare.
Alors, que pouvons-nous faire pour éviter que cela ne se produise ? Il y a une réponse : il est crucial de garder notre vie chrétienne « vivante », pour ainsi dire, et il est très important de s'assurer que toutes les règles de l'Église que nous suivons ne deviennent pas une formalité pour nous. Bien sûr, nous sommes censés accomplir tout ce que l'Église nous prescrit, mais nous devons le faire de tout cœur. Par exemple, nous savons tous qu'un chrétien doit lire l'Évangile tous les jours, et je pense que nous essayons tous de le faire. Mais nous pouvons lire l'Évangile de plusieurs façons différentes - nous pouvons le faire simplement pour le rayer de notre liste comme fait, ou nous pouvons le lire, comme saint Ignace le dit, de tout notre cœur et de tout notre esprit ; c'est-à-dire que, alors que nous lisons l'Évangile, nous pouvons prendre activement note des commandements que le Seigneur nous donne, de ce que le Seigneur attend de nous et de ce qu'il veut que nous le fassions.
Pendant le service, lorsque nous entendons les textes liturgiques et les hymnes, nous devons leur permettre de pénétrer nos cœurs afin qu'ils ne soient pas seulement un bruit de fond agréable, mais que chaque mot prononcé par le prêtre, le diacre et le chœur puisse devenir notre propre prière personnelle, afin que nous puissions comprendre chaque mot, le laisser passer à travers notre cœur Et le même principe s'applique à toutes les règles prescrites par l'Église.
Il est également très important de toujours nous examiner nous-mêmes, d'analyser constamment nos vies : gardons-nous les commandements de Dieu ? Essayons-nous de nous rapprocher de Dieu ? Sommes-nous en train de nous repentir de nos péchés ?
Les saints Pères nous conseillent de nous examiner tous les soirs : de nous rappeler quelles bonnes choses nous avons faites par la Grâce de Dieu, et en quoi nous avons péché ; et de nous repentir devant Dieu et de demander Son aide pour le jour à venir.
Si nous nous efforçons de le faire, notre vie chrétienne ne deviendra jamais formelle, et nous éviterons ce terrible danger que les scribes et les pharisiens de Jérusalem 2 000 ans plus tôt n'avaient pas réussi à éviter. Quand on tombe dans un tel formalisme et que l'on commence à n'accomplir que ce qui est extérieur, l'âme « brûle » peu à peu, pour ainsi dire, la rendant inapte au service de Dieu.
Que cela ne nous arrive pas. Et comme nous constatons maintenant que le Christ entre à Jérusalem, faisons un effort pour être plus comme Lui et non comme ceux qui, dans quelques jours, effectueront Sa Crucifixion. Suivons Le et efforçons-nous de vivre une véritable vie spirituelle, et il nous conduira dans le Royaume des Cieux. Amen.
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