Tombe du saint martyr Pierre
Pierre aimait
particulièrement les fleurs, il en prenait une dans sa main, la regardait attentivement
et murmurait : « Quelle sagesse du Seigneur, quelle merveilleuse
beauté. Ô maman, comme le Seigneur est bon, quelle miséricorde ! » Et
partout où il allait dans les champs cueillir les fleurs, ou dans les bois
ramasser les chanpignons, la nature pour lui était un trésor où il découvrait
le Créateur, l’amour de Dieu pour les hommes, et dans son cœur brûlait un amour
pur pour le Créateur.
Ne croyez pas
que Pierre grandissait désœuvré, non ! Dès sa petite enfance, ses parents
apprirent à leurs enfants à travailler, les élevant dans l’amour, mais aussi
dans la sévérité. Pierre grandit dans l’obéissance à ses parents, les aidant en
tout.
Un jour, quand
il était dans les petites classes, il aidait sa mère au jardin. Sa mère voyant
l’institutrice passer, avec fausse honte lui dit : « Mon petit
garçon, cours vite, voici ton institutrice qui arrive. » Il regarda sa
mère attentivement, et répondit avec tristesse : « Maman, nous
devons aimer la terre comme notre mère, et ne pas nous éloigner d’elle, elle
nous nourrit. » Ô sainte désobéissance. Pierre obéissait en tout à ses
parents, et accomplissait toute leur volonté. Mais quand les conseils de sa
mère n’étaient pas à l’unisson avec sa conscience, avec cette voix intérieure
du Seigneur, brièvement et avec amour, il répondait ce que le Seigneur lui
dictait. Et là, à ce moment précis, sa mère eut honte que son petit garçon lui
ait répondu de cette façon.
Quand ses
parents eurent une vache, le petit garçon nettoyait toujours [l’étable] et
trayait le lait. Sa mère parfois lui disait : « Mon petit
garçon, je vais le faire, va étudier et te reposer ». Le petit garçon
répondait avec amour : « Non maman, je vais le faire, vous avez tant
travaillé, vous avez mal aux mains. » Tant d’amour, tant de chaleur et de
compréhension reposent dans ces mots : « Vous avez mal aux
mains… » C’est dans cette obéissance que grandit Pierre. Après avoir tiré
le lait, il l’apportait à la maison et disait : « Maman, regardez
tout le lait que nous a donné le Seigneur. » Et en rapportant les œufs du
poulailler : « Maman, c’est le Seigneur Qui nous l’a donné. » Il
recueillait les oiseaux blessés, les soignait, les nourrissait, et si l’un
d’eux mourrait, il pleurait longtemps.
Il s’efforçait
toujours d’aider, et si cela n’allait pas, il souffrait beaucoup. Un jour, une
SDF demanda à passer la nuit. La maison des Boïarski était très hospitalière,
et recueillait toujours les sans abri, mais ce jour-là, il y avait des travaux,
aussi Nadièjda a répondu : Nous serions heureux de vous accueillir, mais
voyez vous-même, nous dormons par terre. Peut-être que quelqu’un d’autre vous
recueillera… »
Après cela,
Pierre insista auprès de ses parents : « Maman, est-il possible que
chez nous nous n’aurions pu trouver une place pour cette femme ? »
« Ne te
fais pas de souci mon petit garçon, quelqu’un d’autre la prendra, et elle sera
mieux que chez nous, » lui dit sa mère pour le consoler. « Mais
pourquoi quelqu’un d’autre et pas nous ? » supplia l’enfant.
Et son père fut
obligé de chercher la femme et ne l’ayant pas trouvée, toute la nuit Pierre
pleura.
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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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