Il compatissait sans mesure à la souffrance des autres. Un jour, alors qu’il avait 7 ans, il partit dans un autre village à 15 kilomètres de chez lui. Ses parents affolés, ne savaient où le chercher, et quand on leur ramena leur fils, le père le corrigea avec la ceinture. Pierre supporta la punition sans un mot ni une larme. Et, ce qui étonna les parents et voisins, c’est qu’il prit son harmonica, et il joua avec recueillement dans toute la cour. Et tous ont souri, et cette épreuve s’est terminée dans la paix.
Un autre fait
est arrivé lorsque l’enfant était plus grand… Un nouveau voisin est arrivé –un médecin-
et il commença à dire que Pierre avait cueilli toutes les prunes de son arbre,
et il exigea que sa mère le punisse. L’enfant eut juste le temps de dire : « Maman, je n’ai rien
cueilli ! ». Mais la mère croyant son voisin, n’écouta pas son enfant
qui se défendait, et commença à le corriger en le frappant. L’enfant ne dit rien,
il supporta les coups. Plus tard, il s’avéra que ce voisin allait chez tous ses
voisins, exigeant qu’ils corrigent leurs enfants, mais plus personne ne
l’écoutait. Ce médecin souffrait d’une haine pathologique envers tous. Pierre
était innocent dans cette histoire, Nadièjda regardait avec honte les traces
laissées par ses coups, mais lui, pas une seule fois ne lui fit de remarque, et
jamais il ne dit mot de cette offense.
Si l’on voyait
des larmes dans ses yeux, c’était seulement des larmes de compassion pour les
autres, mais pas pour lui.
Ses parents
remarquèrent chez lui une attitude étrange. Si quelqu’un commençait, à cause de
sa faiblesse humaine, à parler de l’un ou de l’autre, il sortait de la pièce.
En vérité, depuis sa naissance, il était un homme céleste et un ange terrestre.
Ainsi vivait ce futur martyr dans ce monde de mensonge et d’hypocrisie, compatissant
envers tous, et aimant tous. Ses voisins remarquant son caractère, disaient avec
étonnement : « Quel fils vous avez ! Que va-t-il devenir ? »
Quand Pierre grandit,
des jeunes gens commencèrent à entrer chez lui et à l’inviter à boire de la
bière et à aller dans les soirées. Mais lui allait une minute vers eux, disait
quelques mots, et de nouveau il rentrait à la maison, dans son « ermitage »,
pour lire des livres et dessiner. Depuis son enfance, il fuyait les
réjouissances et gardait son cœur des séductions de ce monde, c’est comme s’il
était né moine.
Presque chaque
semaine, il allait chercher des livres à la bibliothèque. Il semblerait qu’il
les ait tous lus. A cette époque, il n’y avait pas de livres spirituels, et
Pierre cherchait, à travers la sagesse du monde, des miettes de la sagesse
divine. « Bienheureux ceux qui ont faim…car ils seront rassasiés. »
A force de lire,
sa vue s’est affaiblie, et malgré ses visites chez l’occuliste, il n’a pu
guérir sa vue (il portait des lunettes). Plus tard, quand Pierre est arrivé à
la maison, pour lire sa longue règle de prière, sa mère s’est
étonnée. « Pierre, tu lis sans lunettes, tes yeux ne te font pas
mal ? » Et Pierre a répondu en murmurant : « Maman, si
quelqu’un aime le Seigneur, quoiqu’il Lui demande, il le recevra. »
+
Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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