vendredi 25 janvier 2013

VIE DU SAINT NOUVEAU–MARTYR PIERRE (Boïarski) [4]



Tombe du saint martyr Pierre


Pierre aimait particulièrement les fleurs, il en prenait une dans sa main, la regardait attentivement et murmurait : « Quelle sagesse du Seigneur, quelle merveilleuse beauté. Ô maman, comme le Seigneur est bon, quelle miséricorde ! » Et partout où il allait dans les champs cueillir les fleurs, ou dans les bois ramasser les chanpignons, la nature pour lui était un trésor où il découvrait le Créateur, l’amour de Dieu pour les hommes, et dans son cœur brûlait un amour pur pour le Créateur.
Ne croyez pas que Pierre grandissait désœuvré, non ! Dès sa petite enfance, ses parents apprirent à leurs enfants à travailler, les élevant dans l’amour, mais aussi dans la sévérité. Pierre grandit dans l’obéissance à ses parents, les aidant en tout.
Un jour, quand il était dans les petites classes, il aidait sa mère au jardin. Sa mère voyant l’institutrice passer, avec fausse honte lui dit : «  Mon petit garçon, cours vite, voici ton institutrice qui arrive. » Il regarda sa mère attentivement, et répondit avec tristesse : « Maman, nous devons aimer la terre comme notre mère, et ne pas nous éloigner d’elle, elle nous nourrit. » Ô sainte désobéissance. Pierre obéissait en tout à ses parents, et accomplissait toute leur volonté. Mais quand les conseils de sa mère n’étaient pas à l’unisson avec sa conscience, avec cette voix intérieure du Seigneur, brièvement et avec amour, il répondait ce que le Seigneur lui dictait. Et là, à ce moment précis, sa mère eut honte que son petit garçon lui ait répondu de cette façon.
Quand ses parents eurent une vache, le petit garçon nettoyait toujours [l’étable] et trayait le lait. Sa mère parfois lui disait :  « Mon petit garçon, je vais le faire, va étudier et te reposer ». Le petit garçon répondait avec amour : «  Non maman, je vais le faire, vous avez tant travaillé, vous avez mal aux mains. » Tant d’amour, tant de chaleur et de compréhension reposent dans ces mots : « Vous avez mal aux mains… » C’est dans cette obéissance que grandit Pierre. Après avoir tiré le lait, il l’apportait à la maison et disait : «  Maman, regardez tout le lait que nous a donné le Seigneur. » Et en rapportant les œufs du poulailler : « Maman, c’est le Seigneur Qui nous l’a donné. » Il recueillait les oiseaux blessés, les soignait, les nourrissait, et si l’un d’eux mourrait, il pleurait longtemps.
Il s’efforçait toujours d’aider, et si cela n’allait pas, il souffrait beaucoup. Un jour, une SDF demanda à passer la nuit. La maison des Boïarski était très hospitalière, et recueillait toujours les sans abri, mais ce jour-là, il y avait des travaux, aussi Nadièjda a répondu : Nous serions heureux de vous accueillir, mais voyez vous-même, nous dormons par terre. Peut-être que quelqu’un d’autre vous recueillera… »
Après cela, Pierre insista auprès de ses parents : « Maman, est-il possible que chez nous nous n’aurions pu trouver une place pour cette femme ? »
« Ne te fais pas de souci mon petit garçon, quelqu’un d’autre la prendra, et elle sera mieux que chez nous, » lui dit sa mère pour le consoler. «  Mais pourquoi quelqu’un d’autre et pas nous ? » supplia l’enfant.
Et son père fut obligé de chercher la femme et ne l’ayant pas trouvée, toute la nuit Pierre pleura.



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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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