"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 24 novembre 2018

Archimandrite André [Konanos]: Nous recevons ce que nous demandons...


Il y avait un jeune homme qui demandait à Dieu de lui apprendre à aimer le monde entier en toute impartialité, sans chercher son propre profit. Il voulait ressentir un amour désintéressé. Il voulait aimer des gens étranges et complexes de toute son âme et de tout son cœur.

Les années passèrent, et cette même personne, âgée de 45 ans, visita l'île de Tinos, se tint devant une icône de la Mère de Dieu et pleura en se plaignant de sa femme, "Mon Dieu, pourquoi l'as-tu envoyée vers moi ? Pourquoi cette personne est-elle toujours avec moi et pourquoi notre vie de famille est-elle si difficile ? Nous ne nous aimons pas. Nous continuons à nous disputer et à nous battre. On s'est fait du mal. Nous avons été sur le point de divorcer plusieurs fois. Mon Seigneur Jésus Christ, j'ai des ennuis. Pourquoi cela se produit-il ? Je ne trouve pas d'explication. Pourquoi Dieu m'a-t-il envoyé tout cela ?" 

La Très Sainte Mère de Dieu essaya de donner à cet homme la réponse pendant cette prière. Elle lui rappela qu'à 20 ans, il priait pour avoir une famille en disant à Dieu : "Aide-moi, ô Dieu, à aimer sans compter. Apprends-moi à aimer correctement." Les années passaient vite. Le jeune homme eut 30 ans, puis 35. Il se maria. Il rencontra des problèmes et des difficultés. Au début, il pensait qu'ils étaient accidentels, mais lorsqu'il s'est souvenu de ces événements passés et qu'il a relié les points, il fut convaincu que ce n'était pas une punition ou un accident mais la réponse à sa prière précédente. Vous voyez ?

Tout ce qui nous arrive est le résultat de nos propres demandes. Nous en avons besoin. Bien sûr, c'est utile. Cela nous apprend à aimer, à nous humilier et à approfondir notre connaissance de Dieu. Vous pourriez objecter : "N'y a-t-il pas un autre moyen d'y parvenir ? En priant, je n'ai pas demandé cela. Naturellement, je voulais savoir comment aimer, mais je ne savais pas que la souffrance et la douleur s'ensuivraient. Je ne cherchais pas d'ennuis. Pourquoi tant de douleur ? Il n'y a pas un autre moyen ?" 

Je crois qu'il n'y a pas d'autre solution. C'est ça, la vie. Kazantzakis a demandé à un saint ermite sur le Mont Athos : "Y a-t-il un autre chemin, plus simple et plus confortable ?" L'ermite, qui s'appelait Makarios, répondit : "Il n'y a qu'un seul chemin, mon cher, et on l'appelle la route qui monte. C'est douloureux et il faut verser son sang pour y arriver." Lorsque vous grimpez une montagne, vos genoux vous font mal et votre cœur est fatigué de pomper des volumes accrus de sang. Cependant, il n'y a pas d'autre moyen d'accéder au sommet de la montagne et de voir le soleil se lever. Il n'y a pas d'autre moyen d'atteindre le salut de votre âme.

C'est ainsi que son âme est sauvée. C'est ainsi que sa beauté est préservée et multipliée. C'est ainsi qu'elle commence à s'épanouir. Les fleurs fleurissent grâce à la chaleur torride du soleil, grâce aux gouttes de pluie douloureuses qui touchent leurs feuilles, et grâce à la neige qui les gèle. C'est ainsi que fonctionne la nature. C'est comme ça que ce monde fonctionne. C'est ainsi que Dieu fonctionne. On ne peut être sauvé qu'en surmontant les épreuves et la douleur.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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