Je parie que l'Evangéliste Jean, le disciple le plus jeune et bien-aimé du Christ, aurait été surpris s'il avait su que sa lettre très personnelle à son cher ami Gaïus serait un jour incluse dans les Écritures, reprise par Dieu pour être une expression de Sa Sainte et Divine Parole.
Il n'y a en elle rien de particulièrement doctrinal. Il n'énonce pas une explication des choses divines. Il ne nous donne pas de détails supplémentaires au sujet de son Maître et le nôtre, le Christ Jésus. Aussi profonde que soit l'écriture de l'Évangile de Jean, cette lettre à Gaïus semble très banale.
Eh bien, oui, et c'est pourquoi, je pense, qu'elle a été incluse dans la Parole écrite de Dieu. Elle démontre que le Seigneur est présent et intimement intéressé par tous les détails de notre vie, par tout ce que nous pensons, disons et faisons, par nos réussites et nos échecs, nos amours et, oui, nos haines.
Elle démontre aussi que l'Église, dès le début, n'était pas parfaite, n'était pas unifiée, souffrait dès ses premiers jours des mêmes soucis et conflits auxquels elle est confrontée aujourd'hui. Rien ne change. Nous sommes encore pécheurs, même dans le meilleur de la vie, et l'Église est encore le lieu où nous œuvrons à notre salut.
Écoutez, et soyez un des premiers chrétiens, et sentez la chaleur et les soucis du disciple bien-aimé Jean dans sa vieillesse. Non pas qu'il s'inquiète sans foi ni espoir, mais même les saints ont des problèmes, et comme chacun de nous aujourd'hui, le Seigneur nous dit comment les gérer, et ils [les saints] nous transmettent cet enseignement.
La troisième lettre de Jean, c'est-à-dire, la troisième que nous avons, pensez combien il doit en avoir écrites, et combien ce serait merveilleux de les avoir et de les lire! Mais la Sainte Mère Eglise cependant, instruite par l'Esprit qui vit en elle, a sauvegardé ou sélectionné ces trois lettres, c'est l'économie!
Jean écrit:
L'ancien, à Gaïus, le bien aimé, que j'aime dans la vérité.
Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l'état de ton âme.
J'ai été fort réjoui, lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage de la vérité qui est en toi, de la manière dont tu marches dans la vérité.
Je n'ai pas de plus grande joie que d'apprendre que mes enfants marchent dans la vérité.
Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, et même pour des frères étrangers,
lesquels ont rendu témoignage de ta charité, en présence de l'Église. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d'une manière digne de Dieu.
Car c'est pour le nom de Jésus Christ qu'ils sont partis, sans rien recevoir des païens.
Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d'être ouvriers avec eux pour la vérité.
J'ai écrit quelques mots à l'Église; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point.
C'est pourquoi, si je vais vous voir, je rappellerai les actes qu'il commet, en tenant contre nous de méchants propos; non content de cela, il ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l'Église.
Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a point vu Dieu.
Tous, et la vérité elle-même, rendent un bon témoignage à Démétrius; nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai.
J'aurais beaucoup de choses à t'écrire, mais je ne veux pas le faire avec l'encre et la plume.
J'espère te voir bientôt, et nous parlerons de bouche à bouche.
Que la paix soit avec toi! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun en particulier.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Ρωμανός ~ Romanós
in
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