"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 4 mai 2025

DIMANCHE DES FEMMES MYRRHOPHORES


Nous commémorons aujourd'hui les femmes myrrhophores, les saintes Marie-Madeleine, Marie, épouse de Cléopas, Jeanne, Salomé, mère des fils de Zébédée, Suzanne, Marie et Marthe, sœurs de Lazare, et Marie, mère de l'apôtre Jacques. Nous nous souvenons également du juste Joseph d'Arimathie et de Nicodème. 

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La lecture des Actes des Apôtres pour aujourd'hui est le récit de la nomination de sept diacres (Actes 6,1-7). Alors que la communauté chrétienne s'efforçait de faire preuve d'unité d'esprit et d'objectif, des tensions internes étaient apparues. De nombreux Juifs de la diaspora étaient mécontents. Certaines traductions les appellent Grecs, d'autres Hellénistes. La culture et la langue de la Méditerranée orientale étaient grecques et ces Juifs avaient absorbé des éléments de cette philosophie, mais ils se sentaient désavantagés par le fossé culturel qui les séparait des Juifs palestiniens qui, sur leur terre natale, parlaient l'hébreu ou l'araméen. Les veuves, qui dépendaient de la communauté pour leur soutien, se sentaient négligées. Cette situation n'était peut-être pas délibérée, mais elle résultait peut-être de l'absence d'une planification adéquate pour faire face à l'augmentation constante du nombre de ceux qui croyaient au Seigneur.

Saint Etienne


Les apôtres prirent donc des mesures pour résoudre ce problème avant qu'il ne porte atteinte à l'harmonie de la communauté chrétienne. Leur suggestion fut acceptée avec empressement et les sept premiers diacres furent ordonnés. Étienne, le premier martyr du Christ, et Philippe sont peut-être les plus connus. Prochore, le scribe, devint le compagnon de saint Jean le Théologien. Nicanor fut martyrisé par les Juifs le même jour qu'Étienne. Timon, qui devint évêque en Arabie, mourut martyr, tout comme Parménas. Nicolas, le prosélyte d'Antioche, fut peut-être choisi pour satisfaire les hellénistes, mais son nom ne figure pas dans la liste des saints.  

Saint Jean et son disciple saint Prochore


La lecture de l'Évangile (Marc 15, 43 - 16, 8) nous ramène au Vendredi saint, jour de la crucifixion du Christ. On nous dit que saint Joseph d'Arimathie était un conseiller, c'est-à-dire un fonctionnaire qui occupait une position officielle. Homme pieux et honorable, il reconnut le Christ comme le Dieu incarné. Il prit donc l'initiative audacieuse d'aller voir le gouverneur romain, Ponce Pilate, et de lui demander le corps de Jésus afin de lui donner une sépulture décente et digne. 

Saint Joseph d'Arimathie

Des personnes d'un statut social plus élevé que Joseph avaient été responsables de la crucifixion. En prenant cette mesure, Joseph risquait donc sa réputation et son statut, car il serait considéré comme l'ami et le disciple de quelqu'un qui avait été condamné à mort comme un vulgaire criminel. Malgré cela, il était déterminé à faire ce qu'il savait être juste, quel qu'en soit le coût personnel. C'est une leçon pour nous tous. Nous devrions toujours chercher à faire ce qui est juste ; nous devrions être prêts à défendre la vérité, même si cela nous vaut l'hostilité de ceux qui occupent des postes d'autorité dans ce monde.


Les saintes myrrhophores et l'Ange


Cet enterrement avait un caractère d'urgence, car le sabbat était imminent. Les dispositions furent donc prises à la hâte et le tombeau  fermé. À la fin du sabbat, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé vinrent au tombeau avec de la myrrhe, des aromates et tout ce qui était nécessaire pour compléter le rituel de préparation d'un cadavre, afin qu'il reste odorant. Alors qu'elles s'approchaient du lieu de la sépulture, elles se dirent : « Mais comment ouvrirons-nous le tombeau, car un gros rocher en recouvre l'entrée ? Elles furent stupéfaites de constater que le tombeau était déjà ouvert. L'Évangile de Marc nous dit que les femmes rencontrèrent un jeune homme vêtu de blanc, alors que Matthieu l'appelle un ange et que Luc et Jean, dans leurs Évangiles respectifs, mentionnent deux anges. Les femmes étaient stupéfaites et effrayées. Le Christ avait préparé les gens à accepter le concept de résurrection des morts. Ils avaient vu des exemples : la fille de Jaïrus, le fils de la veuve de Naïn et Lazare, le frère de Marie et Marthe, tous ressuscités d'entre les morts. Pourtant, les femmes furent submergées par la peur et l'émotion. L'Évangile ne dit pas si elles avaient compris la signification des événements impressionnants dont elles étaient témoins ou si elles avaient peur parce qu'elles étaient désorientées. L'ange dit aux femmes d'aller raconter ce qu'elles avaient vu aux disciples et à Pierre. Saint Pierre est montré du doigt parce qu'il a renié le Christ. Dans son remords, il a dû se demander s'il ne serait pas rejeté comme indigne. Ce message est destiné à le rassurer et à lui faire savoir que son repentir l'a sauvé, contrairement à Judas qui n'a pas pu ou voulu se repentir.

Les saintes myrrhophores et l'Ange


Un thème commence à émerger. Servir le Christ en premier, en dernier et toujours. Rien n'est plus important que cela.  Dans le Synaxaire, nous trouvons ce qui suit : [...] Après l'ensevelissement du corps du Seigneur, Joseph fut jeté dans un cachot par les Juifs, mais il en fut délivré par la puissance divine et se rendit dans sa ville natale, Arimathie. Le Christ ressuscité lui apparut alors qu'il était encore enchaîné et l'assura d'une manière particulière du mystère de la résurrection. Bien qu'il ait beaucoup souffert de la part des Juifs, il ne voulut pas voulu garder le silence sur ce mystère et il osa le proclamer aux yeux de beaucoup. De même, les femmes se rendirent au sépulcre par respect et par amour pour le Seigneur. Elles étaient nerveuses parce qu'elles honoraient la victime de la crucifixion, le châtiment le plus dégradant et le plus humiliant, réservé aux pires criminels. Les femmes risquaient de subir des moqueries, voire des violences physiques ou des agressions, mais elles ne se découragpèrent pas. 

Tropaire Ton 2 

Lorsque Tu descendis dans la mort, ô Vie immortelle, / Tu mis les enfers à mort par l'éclat de ta divinité ; / et lorsque Tu ressuscitas les morts des abîmes  / toutes les puissances célestes s'écrièrent : // Donateur de vie, Christ notre Dieu, gloire à Toi.

Dans l'ode 5 du Canon, nous lisons :

Célébrant la mémoire des saintes femmes myrrhophores et de tous tes disciples, nous chantons, ô Christ, Ta lumineuse Résurrection.

Vénérons dignement le noble Joseph qui descendit de la Croix le corps du Sauveur et l'ensevelit avec foi.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND

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