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« Nous fêtons l'anéantissement de la mort, la destruction de l'enfer, les prémices d'une vie nouvelle et éternelle » (Canon pascal, Ode 7)
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Maintenant, la mort, dernier ennemi de l'humanité, est détruit ; maintenant, la mort est engloutie pour toujours, et nous sommes passés de la mort à la Vie, de la puissance de l'enfer au Royaume de la vie divine. Au lieu d'une vie passée à la recherche de joies terrestres fugaces et illusoires qui laissent nos cœurs insatisfaits même au moment où il semblerait que le frisson de la félicité et du bonheur ait étreint tout notre être, maintenant le début d'une vie remplie de joie spirituelle éternelle et indestructible est exposé. Sans aucun doute, beaucoup d'entre nous ont eu des aperçus, pour ainsi dire, de cette joie céleste au cours de la « nuit festive et salvatrice » (cf. Canon pascal, Ode 7) de la Résurrection du Christ.
Mais pourquoi cette joie, qui brillait un instant dans nos cœurs comme un rayon de lumière vivifiant, a-t-elle bientôt complètement disparu chez certains, alors que chez d'autres, elle n'a laissé qu'un faible souvenir ou une attente lasse jusqu'à ce qu'elle revienne ? Bien sûr, parce qu'au lieu de cette joie pure et céleste, ils sont rapidement revenus à aimer des choses qui semblent plus joyeuses sur Terre ; les nourritures terrestres ont été préférés à la Communion de la Pâque Divine et Très Sainte ; au lieu de la boisson de l'incorruptibilité et de la source de joie divine, ils ont préféré boire la coupe des plaisirs de la chair qui assombrit l'esprit.
Mais si nous nous sentons faibles et impuissants à vaincre en nous-mêmes et à expulser de nos cœurs ces pensées et désirs séduisants de la chair qui ferment devant nous les portes de la chambre nuptiale bénie du Christ, qui a été ouverte la nuit radieuse de la résurrection du Christ, alors évaluons au moins vraiment ces pensées et ces désirs qui rendent peut-être, peut-être, nos cœurs semblables à des tombeaux qui paraissent beaux extérieurement, mais qui, au dedans sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impureté (cf. Mt. 23:27) ! ouvrons à nouveau les portes de notre ouïe, afin que les paroles des hymnes de l'Église, si remplis de triomphe spirituel, puissent entrer à par elles !
Lorsque ces paroles parviendront aux portes intérieures de nos cœurs, nous entendrons à nouveau dans nos âmes la voix du Christ, qui est venu souper avec nous (Apocalypse 3:20) et traîneront les restes de notre vie spirituelle, pourrie par les passions - c'est-à-dire nos cœurs, liés par l'amour du péché - hors des tombes (Ezéchiel. 37:11-14).
Et si Sa visitation ne nous rend pas cette joie ancienne, qui nous a ravis au point d'oublier toutes choses terrestres, alors nous sentirons au moins une grande puissance en nous-mêmes pour la bataille contre les désirs abusifs de la chair.
Nos ennemis spirituels disparaîtront comme de la fumée, et nous ferons l'expérience de la puissance de ces paroles que nous entendons si souvent ces jours-ci : « Que Dieu se lève, que ses ennemis soient dispersés ! » Une fois qu'elles seront conquis, nous verrons à nouveau dans nos âmes ce que nous avons vu la nuit de la Résurrection - l'image et le début, pour ainsi dire, de cette vie joyeuse et légère devant laquelle les joies terrestres perdront toute attraction.
Amen.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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P.S: Un grand merci à Françoise L. qui m'a signalé quelques fautes de frappe corrigées à présent.
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