"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 27 décembre 2019

Artemy Slezkin: COMMENT JE VEUX ÊTRE AU MOMENT DE MA MORT ?


Les paroles suivantes appartiennent à saint Ignace (Brianchaninov), un grand ascète russe du XIXe siècle :

"Vivez chaque jour comme si tu allais mourir ce jour-là. Si nous pouvons mourir n'importe quand, nous devons être prêts à mourir n'importe quand. "Sois toujours ce que tu veux être au moment de la mort."

Ce sont des mots clés pour chrétiens. Car les chrétiens croient et savent que la vie humaine ne se termine pas après la mort - elle continue dans un autre monde spirituel, entrant dans sa phase principale et éternelle. Et cette "grande transition" peut se produire à tout moment de notre vie sur terre. C'est pourquoi beaucoup de croyants essaient de vivre chaque jour comme si c'était leur dernier jour.

Comment veux-je être au moment de ma mort ? [Je veux] être avec le Nom de Dieu sur mes lèvres et dans mon cœur. Dans ce cas, pendant la journée, je ne manquerai aucune occasion de murmurer une prière à Dieu, de me repentir des péchés que j'ai commis, de Lui demander de l'aide, de Lui rendre grâce et de Lui chanter un chant de louange.

Comment veux-je être au moment de ma mort ? Etre paisible, c'est-à-dire avoir une âme en paix, qui n'est perturbée par rien ni personne; une conscience tranquille, la paix avec tous et une bonne disposition envers tous ; être calme, avec une âme tranquille et inspirée. Dans ce cas, je devrais chercher toutes ces choses tous les jours, c'est-à-dire me réconcilier avec mes offenseurs, faire des concessions, pardonner, endurer, ne pas rendre le mal pour le mal, travailler consciencieusement, ne pas mentir ou agir malhonnêtement, et chercher à comprendre mes proches et avoir des relations cordiales avec eux. En un mot : tout couvrir d'amour. C'est un travail difficile ; mais il est agréable à Dieu, donc il  donnera sûrement Sa grâce et son aide à celui qui œuvre - il n'y a aucun doute là-dessus !

Comment veux-je être au moment de ma mort ? Aimer Dieu et mon prochain ; ceci est atteint par des aumônes constantes et d'autres bonnes œuvres pour la gloire de Dieu. Ainsi, chaque jour, je devrais chercher toutes les occasions d'actions caritatives en cherchant ceux à qui je peux donner de l'argent, du pain, une tasse de café chaud, ou une bouteille d'eau. Chaque jour de ma vie devrait être celui de la miséricorde et de la compassion envers ceux qui en ont besoin. Chaque jour, nous devons avoir ce désir et être prêts à donner un coup de main à notre prochain quand le besoin s'en fait sentir.

Comment veux-je être au moment de ma mort ? Espérer le salut et la vie éternelle. C'est pourquoi, chaque jour et chaque heure, nous devons demander au Seigneur de nous donner la vie éternelle et de nous délivrer de la mort éternelle. Nous devons être très conscients du fait que la vie éternelle a déjà commencé le jour où nous avons été conçus. Nous vivons sur terre, mais notre vie dans l'éternité continue en parallèle. La mort prendra la vie de nos corps, mais la vie éternelle de nos âmes continuera. Et c'est cette vie éternelle que nous devons implorer le Seigneur de nous accorder chaque jour, chaque heure et à chaque respiration.

Comment veux-je être au moment de ma mort ? Etre pur et libre du péché dans la mesure du possible ; car comment quelque chose d'impur, de sale et de sombre peut-il entrer dans le Royaume de la Lumière ? Dans ce cas, nous devons faire de la repentance notre second souffle. Nous devons, chaque jour et chaque heure, pousser des soupirs de remords vers Dieu et nous considérer comme damnés, comme les saints Pères nous l'ont ordonné. Que signifie "nous considérer comme damnés" ? Cela signifie ne rien voir de bon en nous-mêmes et discerner l'impureté de nos âmes avec des yeux vigilants - l'impureté qui se révèle dans nos conversations, nos actes, nos actions et nos pensées.

Même si vous ne semblez pas être coupable de "crimes", creusez plus profondément et au fond de votre âme vous trouverez un "marécage profond" d'orgueil, de vanité, de morgue, et de vaine gloire qui par de "fins tubes" de pensées empoisonnent vos actions, surtout les actes charitables. Nous devrions en être conscients et demander chaque heure la guérison, le pardon et le salut du Seigneur. Lui seul peut nous guérir ; Il est venu en ce monde pour être crucifié pour nos péchés au Golgotha afin que nous puissions être sauvés par Sa croix et avoir la vie éternelle.

Comment veux-je être au moment de ma mort ? Participer au Corps et au Sang du Christ. Cela signifie que nous devrions aller à l'église, confesser nos péchés et communier aussi souvent que possible. Communiez au moins une fois par mois, ou même plus souvent si nous en avons la force. Ce serait bien de recevoir la communion juste avant la mort et d'être unis au Christ dans ce grand sacrement. Mais aurons-nous cette chance ? Nous ne le ferons pas si nous rencontrons une mort subite après avoir repoussé de communier de façon impardonnable. Essayons donc de ne pas retarder notre participation à ce sacrement "pour plus tard". Le temps peut passer irréversiblement, et nous partirons vers Dieu sans la préparation chrétienne nécessaire.

Comment veux-je être au moment de la mort ? Etre sauvé. C'est pourquoi je chercherai le Sauveur partout dans ma vie, Le désirant de tout mon cœur, de toute ma pensée et de toute ma force (cf. Marc 12, 30). Vivre et espérer qu'en dépit de toute la souillure de mon âme, Il veut me sauver. Tout ce que je dois faire, c'est de vouloir la même chose pour que nous puissions marcher l'un vers l'autre dans l'union de ce désir mutuel.


La mort viendra, que ce soit aujourd'hui ou demain, mais nous y serons préparés, car nous avons vécu dans une tension spirituelle permanente, dans la sobriété d'esprit et dans l'attente de l'aide d'En-haut. Croyons que le Seigneur ne nous abandonnera pas, que la mort ne nous éloignera pas de Lui, mais qu'elle ouvrira les portes du monde éternel et infini de l'Amour Divin.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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