12/25 mai
6ème
dimanche de Pâques, de
l’Aveugle-né
St Épiphane, évêque de Chypre
(403 ; St Germain, patriarche de Constantinople (740) ; Sts Savin, archevêque
de Chypre (V) et Polybius, évêque de Rinokyr (V) ; St Denis de Radonège (1633)
; St martyr Jean le Valaque(1662) ; St hiéromartyr Hermogène, patriarche de
Moscou et de toute la Russie, thaumaturge (glorification 1913) ; St hiéromartyr
Pierre Popov, prêtre (1937) ; ste martyre Eudocie Martichkina (1938).
Lectures : Actes XVI, 16 – 34 / Jn.
IX, 1 – 38
DIMANCHE DE L’AVEUGLE-NÉ
E
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n ce dimanche est commémoré le don de la vue accordé
par notre Seigneur Jésus-Christ à l’aveugle-né. Le miracle de la guérison de
l’aveugle convient tout à fait aux jours de la Pentecôte chrétienne : à
l’instar des autres événements commémorés par la Sainte Église en cette
période, ce miracle annonce la puissance et la gloire Divines du Seigneur
ressuscité (Jn IX, 31-33,38). Selon les explications du synaxaire, le
miracle de la guérison de l’aveugle-né est commémoré ce dimanche, parce qu’il
fut accompli le jour de la Pentecôte. Dans l’exemple de l’aveugle-né, l’Église
présente la figure de chaque pécheur, qui est un aveugle de naissance, « parce
que tous ont péchés et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. III,
33), tandis que par le don de la lumière miraculeuse aux yeux spirituels et
corporels de l’aveugle, elle nous enseigne que l’Illuminateur véritable est le
seul Seigneur. Ce n’est que dans Sa lumière que nous pouvons voir la Lumière
véritable et salvatrice. Selon les enseignements de St. Tykhon de Zadonsk (+
1783), « ce que sont les ténèbres matérielles pour l’œil, c’est le
péché pour l’âme de l’homme ; les ténèbres spirituelles assombrissent et
aveuglent à ce point les yeux spirituels, que le pécheur chemine comme un
aveugle : il ne sait pas où son chemin le mène ; il ne voit pas
devant lui la fosse de la perte éternelle, dans laquelle il doit tomber ;
il ne fait pas la différence entre le vice et la vertu, entre le mal et le
bien, entre la vérité et le mensonge ».
Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
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Le Christ est ressuscité des
morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux,
Il a donné la Vie.
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Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Дýxoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасе́нie на́ше, воспои́мъ вѣ́рній и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на кре́стъ, и cме́рть претерпѣ́ти, и воскреси́ти уме́ршыя сла́внымъ воскресе́ніемъ Cвои́мъ.
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Fidèles,
chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge
pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la
Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse
Résurrection !
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Kondakion
de l’Aveugle-né, ton 4
Душе́вныма
очи́ма ослѣпле́нъ, къ Teбѣ́ Хpисте́ прихожду́, я́коже слѣ́пый отъ poжде́нія,
покая́ніемъ зову́ Tи : Tы́ cýщихъ во тмѣ́ свѣ́тъ пресвѣ́тлый.
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Les yeux
de mon âme étant aveugles, je viens à Toi, ô Christ, comme l’aveugle de
naissance, et dans le repentir je Te clame : Tu es la Lumière très éclatante
pour ceux qui sont dans les ténèbres.
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Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гpóбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый : páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
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Bien que tu sois descendu, ô Immortel, dans le Tombeau,
Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en
vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé :
Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à
ceux qui sont tombés la Résurrection.
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Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
Notre Père saint Épiphane naquit
vers l’an 315 dans une modeste famille juive de Palestine. À la mort de son
père, il fut adopté par un docteur de la Loi, Tryphon, qui projetait de lui
donner sa fille en mariage. Animé depuis son enfance d’un grand zèle pour
l’étude, Épiphane étudia à ses côtés l’Écriture Sainte et les institutions
juives, et acquit la connaissance de cinq langues : le grec, le latin,
l’hébreu, le syriaque et le copte, chose fort rare à l’époque. À la mort de
Tryphon, il hérita de toute sa fortune. Un jour, alors qu’il était en train de
visiter ses terres et passait à cheval à côté d’un moine chrétien, nommé
Lucien, ce dernier, rencontrant un pauvre et n’ayant pas d’argent, se dépouilla
de son vêtement pour le lui donner, et aussitôt une robe d’une blancheur
resplendissante descendit du ciel pour le couvrir. Ce signe vint confirmer
l’admiration qu’Épiphane entretenait pour les chrétiens depuis que, dans son
enfance, il avait été sauvé miraculeusement par l’un d’eux de sa monture
emballée. Tombant alors aux pieds de Lucien, il le supplia de le baptiser et de
l’accepter dans l’ordre angélique. Baptisé par l’évêque de la cité, il
distribua tous ses biens et devint disciple de saint Hilarion, dont il suivit
avec exactitude, pendant tout le reste de sa vie, la stricte discipline
ascétique. Les mystères et les figures de l’Ancien Testament prenant tout leur
sens dans la lumière du Christ, il s’adonna avec encore plus d’ardeur à l’étude
et, avide de connaître le mode de vie des moines d’Égypte, il entreprit un long
voyage dans cette terre d’élection de la vie ascétique. Il s’informa aussi sur
les doctrines professées par diverses sectes et hérésies qui y pullulaient,
rassemblant ainsi les éléments de son traité monumental contre toutes les
hérésies. Il rentra en Palestine, après quatre années, et fonda un monastère
près de son village natal, qu’il dirigea en toute sagesse pendant trente ans.
On raconte que, par sa prière, il fit jaillir de l’eau de la terre desséchée et
que les cellules des moines furent construites par des Bédouins qui avaient été
témoins de ses miracles. Par l’invocation du Nom du Christ et grâce à son don
de clairvoyance, Épiphane chassait les démons qui tourmentaient les villageois
et certains de ses moines. Il répandait largement les aumônes ; mais
c’était surtout par son charisme d’enseignement et d’interprétation des
Écritures qu’il brillait comme un astre sur toute l’Église. Ayant réalisé le danger
que représentait pour l’Église la sagesse hellénique, source des multiples
hérésies, il s’employa pendant toute sa vie à lutter pour la défense de la
vraie foi. On raconte qu’un philosophe célèbre vint d’Édesse au monastère de saint
Épiphane pour discuter des Saintes Écritures. Ils
débattirent longtemps sur les mystères de la création, Épiphane tenant en main
la sainte Bible et le philosophe les écrits d’Hésiode, et bien que la lumière
de la vérité fût éclatante, ce dernier restait obstiné. Mais lorsqu’il vit
Épiphane guérir un possédé par l’invocation du Nom du Christ, renonçant à la
vaine sagesse, il demanda à être baptisé. Ayant quitté son monastère pour
échapper aux honneurs des hommes et parvenu à Chypre, où il eut la grande joie
de retrouver saint Hilarion, Épiphane accepta, sur la pression de ce dernier,
d’être consacré évêque du siège métropolitain de Constantia (l’ancienne
Salamine), vers 367. Il voyait dans cette élévation non pas une occasion de
vaine gloire, mais plutôt un moyen d’échapper aux entreprises des hérétiques
semi-ariens fort influents en Palestine. Pendant vingt-six ans, il montra un
zèle exemplaire dans le gouvernement de son diocèse et la confirmation de la
foi orthodoxe, tant à Chypre que dans le reste du monde. Sa générosité et ses
interventions en faveur de ceux qui étaient victimes de l’injustice lui
attirèrent toutefois la haine d’une partie de son clergé, menée par le diacre
Carin, qui l’accusa de dilapider l’argent de l’Église. Malgré toutes les
entreprises de ce dernier pour diffamer le saint, Épiphane lui montrait
toujours la même bienveillance, et Carin fut finalement châtié par Dieu et
périt misérablement. On raconte que, lorsque le saint célébrait la Divine
Liturgie, il voyait visiblement le Saint-Esprit descendre sur les dons pour les
sanctifier. Un jour, il fut privé de cette vision, à cause de l’indignité de
l’un de ses concélébrants. Après l’avoir écarté, saint Épiphane supplia Dieu
avec larmes et ne continua la célébration qu’à la suite d’une nouvelle
manifestation de la gloire divine. Très attentif à l’intégrité morale de son
clergé, le saint prélat voulait que ses clercs fussent par leurs vertus un
digne ornement pour l’Épouse du Christ ; aussi avait-il transformé son
palais épiscopal en monastère, où il menait la vie commune avec plus de
soixante-dix clercs. En 382, laissant le gouvernement de son diocèse à saint
Philon de Carpathos, Épiphane se rendit à Rome, en compagnie de saint Jérôme et
de Paulin d’Antioche, dans le but de résoudre en faveur de ce dernier le schisme
d’Antioche. De retour à Chypre, lors d’une terrible famine, il distribua à la
population le blé qu’il avait acheté aux accapareurs, avec de l’or reçu à la
suite d’une vision. Dans son zèle pour extirper de la théologie chrétienne
toute trace d’hellénisme, saint Épiphane concentra particulièrement ses efforts
contre les doctrines d’Origène. En 393, prenant la parole à Jérusalem à
l’occasion de la fête de la Dédicace de la basilique de la Résurrection, il
proclama qu’Origène était le père de l’arianisme et de toutes les hérésies. Le
soir même, le patriarche Jean, auquel Épiphane reprochait sa sympathie à
l’égard des origénistes, répliqua et la querelle s’envenima, prenant une large
ampleur, surtout lorsque saint Jérôme se rangea aux côtés d’Épiphane contre le
patriarche Jean et son ancien ami, Rufin d’Aquilée. S’éloignant de la cité
tourmentée, Épiphane se rendit quelque temps dans son monastère
d’Éleuthéropolis, puis retourna dans son diocèse, sans pour autant abandonner
un combat, au cours duquel son caractère ardent et sa simplicité l’avaient
porté à des prises de position extrémistes. Le flambeau de la lutte
anti-origéniste passa alors à l’archevêque d’Alexandrie Théophile (401) qui, en
vue d’assouvir sa rancune contre quatre frères de noble origine (appelés les «
Longs Frères », à cause de leur haute taille). Poursuivis par
l’archevêque, ils se réfugièrent à Constantinople, dans l’espoir d’obtenir gain
de cause auprès de St Jean Chrysostome. Utilisant cette occasion pour accuser
St Chrysostome, qu’il jalousait, d’être le protecteur de l’hérésie origéniste,
Théophile s’adressa à Épiphane. Mal informé de la situation et des motifs réels
de Théophile, le vieil évêque, pensant partir à la défense de l’orthodoxie, se
rendit à Constantinople. Accueilli avec révérence par saint Chrysostome,
Épiphane refusa ces marques d’honneur ; il alla demeurer dans une maison
privée et procéda à l’ordination d’un diacre dans un monastère. Saint
Chrysostome lui fit savoir qu’il était très affligé d’apprendre que son frère dans
l’épiscopat avait agi ainsi contre les saints Canons et agitait sans raison le
peuple contre son pasteur. Saint Épiphane décida alors de prendre le chemin du
retour, afin de ne pas être davantage cause de discorde, et il quitta la
capitale. Il remit son âme à Dieu pendant la traversée (12 mai 403), après
avoir exhorté ses disciples à préserver la pureté de la foi. Le culte de saint
Épiphane se répandit rapidement et son tombeau reste un des lieux de pèlerinage
les plus vénérés de l’île, dont il est le saint patron, avec saint Barnabé.
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN :
Matines : Jean XXI,
1-14. Liturgie : Actes XX,
16-18, 28-36 ; Jean. XVII,
1-13
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