"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 5 octobre 2025

17e DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saint Evangéliste Luc

Les dimanches de Luc

Aujourd'hui, nous commençons les dimanches de saint Luc.  Ce terme fait référence aux lectures de l'Évangile lors de la liturgie dominicale. Tout au long de l'été, nous avons entendu des lectures de l'Évangile selon saint Matthieu. Désormais, jusqu'à Noël, les lectures seront tirées de l'Évangile selon saint Luc.  Le saint évangéliste Luc, originaire d'Antioche, était médecin et connaissait bien la culture grecque. Son origine ethnique a longtemps fait l'objet de débats. Même s'il n'était pas d'origine grecque, il connaissait certainement bien la culture grecque de la Méditerranée orientale. Il a écrit son évangile en grec et, sur ordre du saint apôtre Paul, il s'est révélé être un chroniqueur accompli en rédigeant les Actes des Apôtres. Les premiers versets de son Évangile énoncent les principes d'intégrité avec lesquels saint Luc aborde sa tâche. La tradition nous apprend que saint Luc a peint un portrait de la Mère de Dieu, prototype de toutes les icônes de la Sainte Vierge Marie. Sous le règne de Constance, fils de Constantin le Grand, ses reliques, ainsi que celles des apôtres André et Timothée, ont été conservées à Constantinople.

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L'Évangile du dimanche est tiré de Luc 5, 1-11. 

Les foules cherchaient à entendre le Seigneur parler. Comme une plate-forme surélevée est utile, étant au bord de l'eau, le Christ utilisa un bateau à cette fin pour instruire le peuple. Le bateau appartenait à Simon Pierre. Au lieu de payer le propriétaire du bateau, le Seigneur lui  accorda une double récompense : il lui donna une abondance de poissons et il le fit disciple.

Le Christ utilise les choses qui nous sont familières pour nous atteindre et nous guider. Il utilisa l'étoile pour atteindre les mages et, dans cet exemple, il utilise les poissons pour atteindre les pêcheurs. Pierre a instinctivement fait confiance au Seigneur. Non seulement il prêta son bateau à un étranger, mais il accéda également à sa demande de repartir en mer et de jeter les filets. Après une nuit décevante, la fatigue aurait pu pousser Pierre à refuser, mais il ne le fit pas. En confiance totale, il obéit et fut récompensé par une énorme prise de poissons. Dans son humilité, Pierre exprima son indignité. 



Nous voyons ici le symbolisme du miracle. La nuit précédente avait été sombre. Les pêcheurs n'avaient rien pris. Le Seigneur arriva et tout changea. Dans ce miracle, le bateau représente la synagogue des Juifs, et Pierre, les docteurs de la loi. Jusqu'à ce moment-là, c'était en effet la nuit, une nuit spirituelle. Avec la venue du Christ, la Lumière est apparue et les docteurs de l'ancienne furenté remplacés par les saints apôtres. 

Le bateau est abandonné et remplacé par l'Église. Le symbolisme continue : « Jetez le filet ». L'Évangile est le filet. Un filet était un objet courant, fait de cordes, mais tissé de manière à former quelque chose qui avait de la force et un but. Il attrapait tellement de poissons qu'il fallait de l'aide pour le remonter. Les apôtres avaient donc besoin de plus d'aide pour répandre la Parole et récolter les âmes. L'Évangile, comme le filet, est une chose simple composée de mots ordinaires, mais ensemble, ils ont à la fois de la force et du pouvoir.

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Le prophète Jonas

Le calendrier des saints d'aujourd'hui nous donne de nombreux noms, dont celui du prophète Jonas, qui vécut au VIIIe siècle avant J.-C. Son histoire est racontée dans l'Ancien Testament. Le livre de Jonas ne compte que quatre chapitres et parle de lui mais il n'en est pas l'auteur. C'est une histoire dramatique et, à première vue, c'est un récit édifiant sur un homme qui, bien que connaissant le commandement de Dieu, a décidé de désobéir. Cependant, Jonas et le peuple de Ninive ont été sauvés par leur repentir. Sur le plan liturgique, le livre de Jonas est lu la veille de Pâques car il symbolise la résurrection. Rappelez-vous que les prophéties se présentent sous deux formes : les paroles et les actions.  Les premières sont peut-être plus faciles à comprendre, tandis que les seconds nécessitent généralement une explication. On les appelle des typologies ou des préfigurations. Les Israélites se sont échappés de leur captivité en Égypte et ont miraculeusement traversé la mer Rouge. Jonas s'est échappé de la captivité du ventre de la créature marine. Ces événements préfigurent l'évasion du Christ de la captivité du tombeau. 



Le Seigneur Lui-même fait référence à Jonas et explique le symbolisme. Cet enseignement du Seigneur est rapporté à la fois dans l'Évangile selon saint Matthieu (12, 38-41) et dans l'Évangile selon saint Luc (11, 29-32). Après avoir donné cette explication, Il conclut en disant : « Voici, il y a ici plus que Jonas. » Les préfigurations sont une promesse, mais le conseil est d'apprendre la leçon de l'histoire et de tenir compte de l'avertissement. Un avertissement similaire se trouve dans la parabole du riche et de Lazare (Luc 16, 28-31).


Icône de la Mère de Dieu «Γοργοεπίκοος /qui exauce rapidement »

De nombreuses icônes de la Théotokos (Mère de Dieu) sont commémorées dans le calendrier liturgique de l'Église, car elles sont liées à une date particulière. L'icône « Prompte à entendre », commémorée aujourd'hui, est conservée au monastère de Dokheiariou sur le Mont Athos. Elle daterait du XIe siècle. Cette icône est devenue célèbre à la suite d'un événement survenu en 1664. Le moine Neilos travaillait après la tombée de la nuit, éclairé par une torche enflammée. Il entendit une voix lui demander pourquoi il laissait la fumée noircir l'icône. Le moine pensa simplement qu'il s'agissait d'une farce et n'y prêta pas attention. Quelque temps plus tard, cela se reproduisit et il devint évident que la question venait de la Théotokos elle-même. Neilos tomba à genoux, émerveillé, mais s'aperçut qu'il avait perdu la vue. Une prière fervente à la Sainte Vierge lui rendit la vue. La nouvelle de cette guérison miraculeuse se répandit rapidement et, aujourd'hui encore, l'icône continue d'être très aimée et vénérée. De nombreuses copies ont été réalisées au fil des ans. L'une d'elles a été envoyée par les moines au patriarche saint Tikhon de Moscou.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND

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