"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 17 septembre 2023

DEUX NOUVEAUX SAINTS ARABES

Saint Nicolas                   Saint Habib

Au cours de la Divine Liturgie qu'il a célébrée pour la fête de la Nativité de la Mère de Dieu au monastère de Saydnaya, sa Béatitude le patriarche Jean X a annoncé que le Saint Synode d'Antioche discutera lors de sa prochaine session ordinaire de la sainteté du hiéromartyr Père Nicholas Khashsha et de son fils, le hiéromartyr Habib Khashsha, deux prêtres damascènes qui furent martyrisés pour la foi au siècle dernier.


En tant que profane, le père Nicolas était un militant pour ramener le Patriarcat d'Antioche, qui était sous domination grecque depuis le schisme catholique melkite, au contrôle arabe et était actif dans l'établissement et le développement d'écoles pour la communauté. 

Il fut ensuite ordonné prêtre, où il servit l'archidiocèse de Damas. Le patriarche Meletios (al-Doumani) le délégua ensuite comme vicaire pour le diocèse de Mersin, que l'évêque, Alexandre (Tahhan), avait abandonné en raison de sa pauvreté et des troubles qu'il connaissait. À Mersin, le père Nicholas réussit à réunir son troupeau dispersé et à soigner et à renforcer les fidèles, qui étaient soumis à diverses formes de persécution et de nettoyage ethnique. Les autorités turques furent frustrées par le père Nicholas et l'arrêtèrent sur la base de la calomnie contre lui, puis le torturèrent jusqu'à ce qu'il soit martyrisé.


Habib, le fils aîné du père Nicolas, suivit les traces de son père. Malgré son succès dans les affaires, il décida d'être ordonné prêtre et servit comme prêtre à Damas et au Caire. Son service se distinguait par une vie de prière, de dévouement pour nourrir les fidèles avec amour et sacrifice de soi, et sa proximité avec les pauvres, dont il s'occupait comme il s'occupait de sa propre famille, en les nourrissant avec  leur nourriture et de l'argent que ses frères lui envoyait, pour les aider à cause de sa pauvreté. Sa vie fut couronnée d'une mort martyre sur le Mont Hermon, où les passeurs le battirent à mort parce qu'il était prêtre chrétien, remplissant son désir d'imiter son père.

Les fidèles transmirent les histoires de ces deux prêtres et ils restent vivants dans la mémoire d'Antioche parce que "leur sang a attesté que le Saint-Esprit est en eux et parce que, malgré l'amour, ils ont transcendé la barrière du corps terrestre et sont devenus des figures de lumière". Aujourd'hui, si le Saint Synode décide de déclarer leur sainteté, c'est "en obéissance à Celui dont ils sont devenus dignes".

En déclarant leur sainteté, le Saint Synode place devant le troupeau et les fidèles, en cette période difficile, l'image d'un prêtre marié à qui l'Église a confié la tâche de devenir berger d'un diocèse dont l'évêque avait refusé d'être le berger et avait fui lorsque ses ressources étaient devenues rares et qu'il avait commencé à faire face à des difficultés. Il a servi de bergerd comme s'il s'agissait de sa petite famille. Lui et ses fils y vivaient et parmi son peuple et il est mort pour elle. Le Saint Synode met également en avant l'image du fils qui a abandonné le succès mondain afin d'imiter son père et de devenir un berger d'âmes, servant les pauvres comme s'ils étaient une petite famille et partageant sa subsistance et celle de sa famille avec eux. Il les a servis comme s'ils étaient ses maîtres, ne se souciant pas de l'argent ou de l'avenir, mais s'appuyant sur la miséricorde et la générosité de Dieu, qui couronna sa vie avec la couronne du martyre.

Peut-être, par son effort pour déclarer la sainteté des hiéromartyrs Pères Nicolas et Habib, à la suite de la déclaration de la sainteté de la hiéromartyre Joseph de Damas, le Saint-Synode souhaite souligner que le sainteté ne se limite pas aux moines, mais existe également en dehors des monastères, et que la famille qui est sincèrement engagée en Christ est  autant un lieu de sanction que partout ailleurs. 

Version française Claude lopez-Ginisty

d'après

NOTES ON ARAB ORTHODOXY

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