Les saints Côme et Païssios ont montré par leur vie entière que l'amour pour Dieu est impensable sans celui pour votre peuple. En même temps, dans leur relation à la mère patrie, ces deux ascètes étaient étrangers à l'ardeur superficielle, qui s'épanouit avec éclat mais s'éteint rapidement. Ils ont montré que l'amour de la patrie est un travail quotidien, épuisant et dangereux, dépourvu de toute manifestation visible et surtout ne s'accompagnant d'aucune récompense terrestre.
Pour ce travail sacrificiel, il faut avant tout une profonde humilité et un dévouement à la volonté de Dieu. La vie du staretz Païssios a été pénétrée de cela. Nous pouvons trouver une telle disposition pour ce renoncement à soi dans les paroles du saint hiéromartyr Côme, qui sont un programme pour l'ensemble de son travail sur terre :
"Vous pouvez dire : 'Mais vous êtes un moine, alors que faites-vous dans le monde ? Et moi, mes frères, je ne fais pas ce qu'il faut. Mais parce que notre peuple n'a pas appris, j'ai dit : "Que le Christ ne perde que moi, mais qu'il reçoive tout le reste". Peut-être que par la miséricorde de Dieu et par vos prières, je serai sauvé". Ici, Côme, l'égal des apôtres, se trouve sur un pied d'égalité avec l'apôtre Paul, qui a dit : "Car je pourrais souhaiter que je sois moi-même maudit par le Christ pour mes frères, mes parents selon la chair" (Romains 9:3).
Les guerres, la faim, le froid, les catastrophes et les tragédies impensables, tout cela a été prophétisé par saint Côme. Mais il ne nomme pas ces événements afin d'effrayer les timorés et ceux qui sont impressionnables. Le saint donne des conseils pratiques sur la manière de surmonter les adversités et d'y résister tout en préservant notre foi. Il a souffert de chaque mot qu'il a prononcé et ils ont donc eu une importance et une signification non seulement pour ses contemporains, mais aussi pour les générations suivantes.
Les prophéties de saint Côme d'Aitolie sont devenues des instructions essentielles pour plusieurs générations de personnes vivant dans la péninsule balkanique. Écoutons également ses paroles, suivons ses instructions et préservons notre espoir et notre foi qu'avec l'aide de Dieu, toutes les épreuves seront finalement tournées à notre avantage.
La prophétie du "désiré
Grâce à ses prophéties, saint Côme d'Aitolie a pu redonner espoir à ses compatriotes, qui languissaient depuis plus de 300 ans sous un joug étranger, dans leur renaissance nationale. La contribution de saint Côme à la future libération de la domination turque a été énorme. Voici les paroles d'une chanson qui est devenue l'hymne des Grecs luttant contre la domination étrangère :
Aide-nous, saint Georges
Aide-nous, saint Côme,
Pour reprendre Constantinople
Et l'église Sainte-Sophie.
Saint Georges, comme nous le savons, était le protecteur des armées. Et saint Côme est devenu pour les participants au mouvement de libération nationale un symbole de la lutte pour la renaissance de l'Orthodoxie et de la patrie grecque. Ils ont été inspirés par ses prophéties, qui ont éveillé en eux la foi et l'espoir.
Le saint, bien sûr, ne pouvait pas parler ouvertement de la libération nationale avec son troupeau. Il a utilisé les mots "le désiré", " le tant attendu ". On lui demandait souvent : "Quand viendra "le tant attendu" ?
Voici comment il répondit à cette question :
"Ce lieu redeviendra un jour romain[3]. Heureux celui qui vivra dans ce pays."
Le saint prononçait souvent cette prophétie lorsqu'il se rendait sur les terres asservies des Balkans pour y prêcher. Elles furent toutes rapidement libérées des Turcs.
"Le désiré viendra à vous à la troisième génération ; vos petits-fils le verront."
Ces mots furent de nouveau prononcés en Épire. Cette province grecque fut libérée pendant la guerre des Balkans de 1912-1913, lorsque les petits-enfants de ceux à qui saint Côme avait parlé de cette prophétie étaient encore en vie.
"Il y a encore beaucoup de souffrances à venir. N'oubliez pas mes paroles : priez, agissez et restez calmes. Tant que cette entaille sur le sycomore ne sera pas refermée, votre colonie sera esclave et malheureuse."
Le saint a dit cela dans le village de Tsaraplana, en Épire. L'entaille sur cet arbre s'est cicatrisée en 1912.
Depuis que les habitants du village avaient entendu cette prophétie, ils se rendaient tous les jours au sycomore pour voir si la blessure sur l'arbre avait cicatrisé. Plus de 130 ans ont passé, puis la joyeuse nouvelle s'est répandue dans toute la région : "C'est arrivé ! La prophétie du saint s'est réalisée !" Et les gens n'ont pas été déçus dans leurs attentes : quelques mois plus tard, ils ont reçu leur liberté tant attendue.
"Le désiré viendra quand deux Pascalies tomberont le même jour.
L'Annonciation et Pâques sont tombées le même jour en 1912. Quelques mois plus tard, les régions aux habitants desquelles le saint avait adressé ses paroles prophétiques furent libérées de la domination turque (c'est ainsi que le staretz Païssios a interprété la prophétie de saint Côme).
"Que ces montagnes soient bénies : Elles sauveront beaucoup d'âmes."
Le saint a dit ces mots à Vonitsa. En mai 1821, les habitants de cette région, suivant le conseil prophétique de saint Côme, ont trouvé refuge dans les montagnes de Lefkada.
"Remerciez votre destin de vous trouver dans les hautes montagnes, elles vous sauveront de nombreuses calamités. Vous entendrez le danger, mais vous ne le verrez pas. Vous souffrirez pendant trois jours et trois heures."
Metsovo.
Photo : Wikipedia.
Le saint prononça cette prophétie dans la ville de Metsovo. Le 27 mai 1854, il y eut en effet une cruelle bataille de trois jours. De nombreux habitants purent échapper à la mort en se cachant dans les montagnes.
"Ô montagne bénie ! Combien de femmes et d'enfants tu sauveras dans les années difficiles".
Le 4 novembre 1912, les paroles du saint se sont réalisées. Dans les montagnes de Siatista, 45 000 femmes et enfants furent sauvés.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
[2] Saint Païssios l'Hagiorite, Avec douleur et amour pour l'homme moderne (Moscou : Word, 2003) 1:22.
[3] Romains-habitants de l'Empire byzantin. Saint Côme a toujours soutenu la création d'un "Empire romain".
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