Archimandrite
Benoît (Petrakis)
L’archimandrite
Benoît (Petrakis) était un célèbre ascète grec du XXe siècle. Le Père Benoît
(nom séculier : Vasilakis Petrakis) naquit en 1905 dans un village pauvre
d'Epire[une région côtière du nord-ouest de la Grèce], et il était le seul fils
de sa pauvre mère. Dès son enfance, le petit Vasilakis avait soif de connaissance
et il voulait devenir prêtre. Le rêve de son âme pure s'est finalement réalisé,
et le Seigneur lui a accordé de guider de nombreuses personnes sur le chemin du
salut. Le Père Benoît a reposé en Christ à la suite d'une thromose coronarienne
à l'âge précoce de cinquante-six ans en 1961. Dans un proche avenir, ce grand
pasteur pourrait être canonisé par l'Église...
***
Le premier miracle
Après
que le Père Benoît ait été ordonné hiérodiacre et affecté à l'église de Panagia
Chryssospiliotissa dans la rue Aiolou à Athènes, il s'est inscrit au
Département de Théologie de l'Université Nationale et Capodistrienne d'Athènes.
Cependant, son bas salaire de diacre ne couvrait pas pour lui le coût de la
vie, sa nourriture et, plus important encore, ses frais de scolarité. Et le
premier jour de sa deuxième année à l'université, le jeune hiérodiacre n'a pas
été admis aux cours parce qu'il n'avait pas payé pour la première année. Les
frais de scolarité annuels s'élevaient à 1 500 drachmes [1]. Il n'y avait nulle
part d'où le Père Benoît pouvait obtenir cet argent, alors il s'est retrouvé
dans une situation désespérée. Il sortit de l'université (qui se trouvait alors
au centre-ville) les larmes aux yeux et se dirigea vers la rue Panepistimiou.
Les passants se hâtaient le long de la rue. Tout d'un coup, une femme est
sortie de la foule, tenant une enveloppe :
"Prends
ça, père, et dépense cet argent pour tes besoins."
Stupéfait,
le hiérodiacre ouvrit l'enveloppe et y trouva exactement 1 500 drachmes ! Il
courut après la femme et lui parla ensuite de sa situation difficile. Il
s’avéra que la femme pieuse, qui s'appelait Melpomeni, était une riche
bienfaitrice bien connue. Après avoir appris que le Père Benoît était dans une
situation financière difficile, Melpomeni promit de couvrir ses frais
d'éducation chaque année et devint pour lui une figure maternelle.
L'attaque du Diable
Lorsque
le Père Benoît fut ordonné hiérodiacre, il fut envoyé à Ioannina, centre
administratif de l'Epire. Là, il avait un assistant, un prédicateur qui était
le futur archimandrite Charalampos (Vasilopoulos). Ils prirent leurs quartiers
dans la même maison mais dans des pièces différentes. La première nuit après
leur arrivée, Vasilopoulos entendit une puissante explosion dans la maison.
S'élançant dans le couloir, il aperçut le Père Benoît les cheveux ébouriffés,
tenant un balai à la main. Vasilopoulos tenta de prendre le balai de la main du
Père Benoît, mais ce dernier lui dit d’une voix sévère de retourner dans sa
chambre. Désobéissant au hiéréomoine, Vasilopoulos entra dans sa chambre et la
vit en désordre : Ses affaires étaient éparpillées dans toute la pièce et les
icônes gisaient sur le sol avec leur verre brisé.
"Que
s'est-il passé ?"
"Rien",
répondit sévèrement le PÈRE Benedict.
"Qu'est-ce
que tu veux dire ?"
"C'était
le Diable... Il me tourmentait et disait qu'il me brûlerait à mort. Il a jeté
les choses sur le sol et est parti par la fenêtre."
C'est
ainsi que le Diable défia le Père Benoît. Cette première nuit-là, la guerre
entre Satan et le Père Benoît a éclaté et elle a duré jusqu'à la mort de
l'ascète. A partir de cette nuit-là, le Père Benoît a gardé l'icône de saint
Benoît, son saint patron, avec le verre brisé par l'Ennemi, pour le reste de sa
vie.
Version
française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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