"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 9 juin 2018

Nouveau hiéroconfesseur et staretz Nicon [Belyaev] d'Optina 1888-25 juin 1931, 1931



Nouveau hiéroconfesseur Nicon


Nicon naquit le 26 septembre 1888, fils de Mitrophane et de Vera Belyaev, et il fut prénommé Nicolas lors de son baptême. Ses parents, tous deux très pieux, appartenaient à l'une des familles marchandes de Moscou.

La famille Belyaev reçut la visite de saint Jean de Cronstadt lorsque Nicolas en était à sa première année. Il a bénit Vera et lui donna une photo dédicacée de lui-même.

Nicholas et son frère Jean aimaient tous deux aller à l'église et lire les Saintes Écritures et d'autres livres spirituels. Quand Jean et Nicholas décidèrent d'embrasser le monachisme, ils découpèrent une liste des monastères de la Russie à partir d'un vieux livre, et Nicholas fut invité à choisir une des bandes de papier découpée après avoir prié Dieu. La bande qu'il  choisit disait : "L'ermitage d'Optina de l'entrée de la Mère de Dieu au Temple, à Kozelsk." Jusque-là, aucun d'eux n'avait entendu parler de ce monastère.

Les frères se rendirent à Optina le 24 février 1907 avec la bénédiction de leur mère, et ils furent acceptés au monastère le 9 décembre, en commémoration de l'icône de "Joie inattendue" de la Très Sainte Génitrice de Dieu.

Nicholas fut affecté comme secrétaire du Père Barsanuphe, Supérieur de la Skite, en octobre 1908. Le staretz Barsanuphe prévoyait la future stature spirituelle du novice.

Le Père Nicon ne pouvait s'empêcher de se souvenir de la prophétie du Père Barsanuphe faite plusieurs années avant la Révolution russe. Saint Barsanuphe prévoyait des temps difficiles pour les monastères où les chrétiens seraient persécutés et souffriraient le martyre. Il prédit qu'il serait lui-même mort avant que cela n'arrive, et que le Père Nikon vivrait ces temps terribles.

Le Père Nicon fut arrêté et emprisonné le 18 septembre 1919 sans bénéficier d'un procès, simplement parce qu'il était moine. Il fut ensuite libéré et autorisé à retourner à Optina, où les moines avaient formé une coopérative agricole.

Les Soviétiques fermèrent la coopérative en 1923 et le monastère fut transformé en musée. Deux moines furent autorisés à rester et à travailler dans le musée, tandis que les autres furent expulsés et reçurent l'ordre d'aller où ils voulaient. Le Père Nicon fut béni par le Père Isaac pour servir dans l'église dédiée à l'icône de la Mère de Dieu de Kazan et pour recevoir des visiteurs. Quand les gens venaient lui demander conseil, il citait toujours les paroles des startsy d'Optina.

La dernière église à Optina fut fermée au début de 1924, et le Père Nicon fut obligé de partir en juin. Il alla vivre à Kozelsk avec le Père Cyril Zlenko. Là, il continuait à recevoir des visiteurs et à offrir des conseils spirituels, partageant l'argent et la nourriture avec ceux qui étaient trop vieux ou trop malades pour travailler. Les pères Nicon, Cyril et Agapit Taub furent arrêtés et jetés en prison en juin 1927. Le Père Nicon et le Père Agapit furent envoyés dans un camp de concentration soviétique, puis exilés à Archangelsk, où l'on découvrit qu'il était atteint de tuberculose.

Bientôt, le Père Nicon reçut la visite du Père Pierre, qui avait vécu à Optina. Il supplia le Père Pierre de l'accueillir, ce que ce dernier fit. Le Père Pierre s'occupa du staretz au mieux de ses capacités. Le 25 juin 1931, le Père Nicon était si faible qu'il ne pouvait pas parler. L'archimandrite Nikita fut appelé pour lui apporter la Communion et lire le Canon pour le départ de l'Ame. Cette nuit-là, le staretz s'endormit dans le Seigneur à l'âge de quarante-trois ans.

Conseils du staretz Nicon

"Il est dangereux de vivre de charité. Il est trop facile de tomber dans l'habitude de mendier. C'est une chose de demander pour les autres, une autre de le faire pour soi-même."

"Le Seigneur est le Créateur des médecins et des médicaments. Il ne faut pas refuser un traitement médical."

"Si vous voulez être délivré du chagrin, ne vous attachez pas dans votre cœur à quoi que ce soit ou à qui que ce soit."

"Le Seigneur Jésus-Christ, en priant dans le jardin de Gethsémani, est, dans une certaine mesure, un modèle pour chaque père spirituel en ce qui concerne ses enfants spirituels, car il prend aussi leurs péchés sur lui. Quelle belle chose, et quelle expérience !"

"Le Seigneur nous aide au milieu des épreuves et des tentations. Il ne nous libère pas de celles-ci, mais IL nous donne la force de les supporter facilement, voire de les ignorer.".

"L'absence totale de soucis réside dans l'obéissance complète, dans la foi en son père spirituel."

"Il faut considérer les blasphémateurs comme des malades à qui nous demandons de ne pas tousser ou cracher."

"Si vous dites quelque chose de mal à propos de votre frère ou de votre sœur, même si c'est vrai, votre âme souffre d'une blessure incurable. Vous ne pouvez révéler les péchés d'un autre que lorsque l'unique intention dans votre cœur est le bénéfice de l'âme du pécheur."

"Vous devez vous rappeler fermement cette loi spirituelle de la vie : si vous condamnez quelqu'un pour quelque chose ou si vous êtes dérangé par quelque chose chez une autre personne, vous ferez l'expérience de la même chose. Tu feras ce que tu as condamné quelqu'un d'autre pour l'avoir fait, ou tu souffriras de la même infirmité."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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