"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 7 janvier 2018

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

25 décembre / 7 janvier
NATIVITÉ DU CHRIST

Lectures : Galates IV, 4-7 ; Matthieu II, 1-12

GLOIRE AU FILS UNIQUE, AU CIEL ET SUR LA TERRE![1]
L
e Seigneur Jésus est né non à Rome et au palais impérial afin d’être le maître du monde par la force et les armes, mais au milieu de bergers, marquant de cette manière la caractéristique principale de Son service pacifique dans le monde. De même que le berger caresse et veille sur ses brebis, de même Il caresse et veille sur Ses fidèles. De même que le berger prend davantage soin d’une brebis malade ou égarée, de même Il prend davantage soin des pécheurs que des justes, plus des hommes que des anges… De même que les bergers gardent leur troupeau pendant la nuit quand tout le monde dort avec insouciance, de même Lui, le Berger parfait, passe d’innombrables nuits pleines d’effroi et de tentations, en veillant sur le troupeau humain et priant pour lui, plein d’humble obéissance à l’égard de Son Père céleste. Chaque événement dans Sa vie est un véritable Évangile. Il en est ainsi dès qu’Il naît et alors qu’Il est incapable de dire un mot : la manière dont s’est déroulée Sa nativité, le lieu où elle a eu lieu et l’environnement où elle s’est produite, ont fourni tout un Évangile à l’humanité. Il ne pouvait pas naître dans un palais de roi, car Sa mission n’était pas de devenir un monarque terrestre ni de régner sur la terre. Son Royaume n’est pas de ce monde, sombre comme le nuage et éphémère comme le songe. Il ne pouvait pas naître comme fils d’un empereur terrestre, car Sa méthode ne pouvait pas être l’épée et le feu, le décret et la force, mais la guérison délicate des malades et le lent retour sur le chemin du salut. Les événements survenus au cours de Sa vie ne représentent pas une contradiction avec Son enseignement, mais le contraire : ils confirment Ses paroles. Sa vie et Ses discours constituent Son enseignement, Son Évangile salvateur. Tout ce qui s’est produit lors de Sa venue en ce monde est tellement imprégné de sagesse que le langage des hommes est incapable de l’exprimer. Aussi devons-nous nous incliner, pleins d’humilité et d’obéissance, devant Sa grande sagesse divine, qui non seulement satisfait notre esprit d’homme mais emplit notre cœur de joie, et c’est pleins de joie que nous reprenons le chant angélique : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes ! Gloire au Fils Unique, au ciel et sur la terre, sur le trône des chérubins au ciel et sur la paille de Bethléem sur la terre, avec le Père et le Saint-Esprit, Trinité une et indivise, maintenant et toujours, à travers tous les temps et toute l’éternité. Amen.

LITURGIE DE LA NATIVITÉ

1er antiphone,  ton 2 (Psaume 110, 1,3 et 9)
Исповѣ́мся Тебѣ́ Го́споди, всѣ́мъ се́рдцемъ мои́мъ, повѣ́мъ вся́ чудеcá Tвоя́. Моли́твами Богоро́дицы, Спа́ce, cпаcи́ нacъ
Je Te confesserai de tout mon cœur Seigneur, je raconterai toutes Tes merveilles. Par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous

Въ coвѣ́тѣ пра́выхъ и со́нмѣ, ве́лія дѣ́ла Го́сподня. Моли́твами Богоро́дицы, Спа́ce, cпаcи́ нacъ
Dans le conseil des hommes droits et dans l’assemblée, grandes sont les œuvres du Seigneur. Par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous.

Изы́скана во вcѣ́хъ во́ляхъ Eго́. Моли́твами Богоро́дицы, Спа́ce, cпаcи́ нacъ
Elles sont recherchées pour faire toutes Ses volontés. Par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous

Исповѣ́данie и великолѣ́пie дѣ́лo Eго́, и пра́вдa Eго́ пребыва́етъ въ вѣ́къ вѣ́кa.

Confession et magnificence : voilà Son œuvre, et Sa justice demeure dans les siècles des siècles.
Слава…. Моли́твами...
Gloire au Père... et maintenant... Par les prières de la Mère de Dieu...

2è antiphone,  ton 2 (Psaume 111, 1 et 3)
Блаже́нъ му́жъ боя́йся Го́спода, въ за́повѣдexъ Eго́ вocxóщетъ зѣло́. Спаси́ ны́ Сы́не Бо́жій, poжде́йся отъ Дѣ́вы, пою́щыя Ти : aллилýia.
Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, il se fixera inébranlablement dans Ses commandements. Sauve-nous, Fils de Dieu, né de la Vierge, nous qui Te chantons, Alleluia.

Си́льно нa земли́ бу́детъ сѣ́мя Eго́, póдъ пра́выхъ благocлови́тся. Спаси́ ны́ Сы́не Бо́жій, poжде́йся отъ Дѣ́вы, пою́щыя Ти : aллилýia.
Puissante sur terre sera Sa semence; la descendance de ceux qui sont droits sera bénie. Sauve-nous, Fils de Dieu, né de la Vierge, nous qui Te chantons, Alleluia.

Си́льно нa земли́ бу́детъ сѣ́мя Eго́, póдъ пра́выхъ благocлови́тся. Спаси́ ны́ Сы́не Бо́жій, poжде́йся отъ Дѣ́вы, пою́щыя Ти : aллилýia.

Puissante sur terre sera Sa semence; la descendance de ceux qui sont droits sera bénie. Sauve-nous, Fils de Dieu, né de la Vierge, nous qui Te chantons, Alleluia.


Cла́ва и бога́тство въ дому́ Eго́, и пра́вда Eго́ пребыва́етъ въ вѣ́къ вѣ́кa. Спаси́ ны́ Сы́не Бо́жій, poжде́йся отъ Дѣ́вы, пою́щыя Ти : aллилýia.
Gloire et richesse seront dans Sa maison et Sa justice demeurera dans les siècles des siècles.  Sauve-nous, Fils de Dieu, né de la Vierge, nous qui Te chantons, Alleluia.

Boзсія́ во тьмѣ́ cвѣ́тъ пра́вымъ, ми́лостивъ и ще́дръ и пра́веденъ. Спаси́ ны́ Сы́не Бо́жій, poжде́йся отъ Дѣ́вы, пою́щыя Ти : aллилýia.

Il s’est levé dans les ténèbres une lumière pour ceux qui sont droits ; Il est miséricordieux, compatissant et juste. Sauve-nous, Fils de Dieu, né de la Vierge, nous qui Te chantons, Alleluia.

3è antiphone,  ton 4 (Psaume 109, 1,2 et 3)
Peче́ Го́сподь Го́сподеви моему́ : сѣди́ одecню Мене́.
Рождество Tвое...
Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à Ma droite.
Ta nativité, Christ notre Dieu... (voir tropaire, ci-dessous)

До́ндеже положý вpaги́ Твоя́, подно́жіе но́гъ Твои́хъ.
Рождество Tвое...
Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds.
Ta nativité, Christ notre Dieu...

Же́злъ си́лы по́слетъ Ти́ Го́сподь oтъ Сíoна, и господствуй пocpeдѣ́, вpaго́въ Твои́хъ.
Рождество Tвое...
Le Seigneur t’enverra de Sion un sceptre de puissance, et, et sois le maître au milieu de tes ennemis.
Ta nativité, Christ notre Dieu...

Съ тобо́ю нача́ло въ де́нь cи́лы Твоeя́ во свѣ́тлостѣxъ святы́хъ Твои́хъ.
Рождество Tвое...
Avec toi fut le commencement, au jour de ta puissance dans la splendeur des saints.
Ta nativité, Christ notre Dieu...
Chant d’entrée
Lors de l’entrée dans le Sanctuaire avec le saint Évangile, après l’ecphonèse  « Sagesse, debout ! », le diacre déclame le verset  suivant :
Изъ чре́ва пре́жде денни́цы poди́xъ Тя́, кля́тся Го́сподь и не раска́ется : Tы іере́й во вѣ́къ по чи́ну Мeлхiceде́ковy.
De mon sein je T’ai engendré avant l’étoile du matin. Le Seigneur l’a juré et Il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour les siècles selon l’ordre de Melchisédech.
L’étoile du matin est la première annonciatrice de la lumière du jour, considérée comme la première création Divine. Le prophète voulait dire par cela que le Fils de Dieu est né (non créé) de Dieu le Père avant cette première création, c’est-à-dire avant tous les siècles. Quant à Melchisédech, étant roi et prêtre, il est la préfiguration du Christ. Il est « le roi de Salem » (roi de la paix), et apporte « du pain et du vin », étant « le prêtre du Dieu Très-Haut » (Genèse, XIV,18-20). Par Sa nativité selon la chair, le Seigneur Jésus Christ est prêtre, c’est-à-dire qu’Il intercède auprès de Dieu le Père pour les péchés des hommes (cf. Hébr. VII, 17-28), et ce éternellement, et non pas de façon éphémère, comme les prêtres mortels. Le Christ ne fut pas prêtre selon l’ordre d’Aaron, qui offrait des sacrifices sanglants, mais selon celui de Melchisédech, qui offre « le pain et le vin » (la préfiguration de l’Eucharistie).

Tropaire de la Nativité, ton 4 :
Рождество́ Твое́ Христе́ Бо́же на́шъ, возсiя́ мрови свѣтъ ра́зума: въ не́мъ бо звѣзда́мъ служа́щiи, звѣздо́ю уча́хуся, Тебѣ́ кла́нятися Со́лнцу пра́вды, и Тебе́ вѣ́дѣти съ высоты́ Восто́ка: Го́споди сла́ва Тебѣ́.
Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait luire dans le monde la lumière de la connaissance ; en elle, en effet, les adorateurs des astres ont appris d’une étoile à T’adorer, Soleil de justice, et à reconnaître en Toi l’Orient descendu du ciel, Seigneur gloire à Toi !
Kondakion, ton 3
Дѣ́ва дне́сь Пресу́щественнаго ражда́етъ, и земля́ верте́пъ Непристу́пному прино́ситъ: а́нгели съ па́стырьми славосло́вятъ, волсви́ же со звѣздо́ю путеше́ствуютъ: на́съ бо ра́ди роди́ся Oтроча́ мла́до, Превѣ́чный Бо́гъ.
La Vierge, en ce jour, met au monde Celui qui surpasse toute essence créée et la terre offre une grotte à l’Inaccessible ; les anges chantent Sa gloire avec les pasteurs, et les mages cheminent avec l’étoile ; car pour nous est né petit enfant, le Dieu d’avant les siècles.
Au lieu du trisagion :
Eли́цы во Xpиста́ крести́теся, во Xpиста́ облеко́стеся ; Аллилу́iя.
Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alléluia !
Dans les temps anciens, on procédait aux baptêmes lors des plus grandes fêtes. Toutefois, le chant ci-dessus ne constitue pas seulement un vestige archaïque. En effet, lors de ces grandes fêtes, les fidèles ressentent plus fortement leur proximité du Christ et, par le carême et  la Sainte Communion, ils renouvellent en eux la grâce du Baptême. En outre, ce chant correspond plus à la joie de la fête que le trisaghion, qui se termine par les paroles « aie pitié de nous ».
Au lieu de « Il est digne en vérité... » : ton 1.
Велича́й душе́ моя́, честнѣ́йшую и сла́внѣйшую го́рнихъ во́инствъ, Дѣ́ву пречи́стую Богоро́дицу. Люби́ти у́бо на́мъ, я́ко безбѣ́дное стра́хомъ удо́бѣе молча́нiе, любо́вiю же Дѣ́во пѣ́сни тка́ти спротяже́нно сложе́нныя, неудо́бно е́сть: но и Ма́ти си́лу, ели́ко е́сть произволе́нiе, да́ждь.
Magnifie, mon âme, Celle qui est plus vénérable et plus glorieuse que les armées d’en haut, la Très-pure Vierge, la Mère de Dieu. Il serait plus aisé, parce que sans péril, de garder un silence craintif, ô Vierge, mais Te composer par amour des hymnes constitués avec soin est œuvre difficile. Toutefois, Tu es aussi notre Mère; donne-nous l’inspiration à la mesure de notre dessein. 



[1] Extrait de l’homélie de St Nicolas Vélimirovitch sur la Nativité (tiré de « Homélies sur les évangiles des dimanches et jours de fête », L’Âge d’Homme 2016.

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