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mars / 13 avril
GRAND JEUDI
Liturgie de Saint Basile le Grand
Lectures : Exode XIX, 10-19 ; Job XXXVIII, 1-23
; XLII, 1 1-5 ; Isaïe L, 4-11 ; I Cor. XI, 23-32 ;
Matth. XXVI, 1-20; Jn. XIII,3-17 ; Matth. XXVI, 21-39, Lc. XXII, 43-45,
Matth. XXVI, 40 – XXVII, 2.
LA LITURGIE DU GRAND JEUDI
La Liturgie de St Basile commence par les
vêpres. Le chant des chérubins et le chant après la communion (« Que
nos lèvres s’emplissent de Ta louange ») sont remplacés par :
« A Ta Cène mystique, fais-moi communier aujourd’hui... ». Ce chant est
également repris pendant la communion des fidèles. Nous reproduisons ci-dessous
les stichères du Lucernaire (« Seigneur, j’ai crié vers Toi, entends-moi).
Ton 2
Cтека́ется про́чее собо́рище iуде́йское,
да Содѣ́теля и Зижди́теля вся́ческихъ Пiла́ту
преда́стъ. О беззако́нныхъ, о невѣ́рныхъ ! Я́ко гряду́щаго суди́ти живы́мъ и
ме́ртвымъ, на су́дъ гото́вятъ: исцѣля́ющаго стра́сти, ко страсте́мъ
уготовля́ютъ. Го́споди долго-терпѣ́ливе, ве́лiя
Твоя́ ми́лость, сла́ва Тебѣ́.
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Le sanhédrin des Juifs se
rassemble pour livrer le Créateur de tout. Ô les iniques ! Ô les
impies ! Car ils préparent au jugement Celui qui viendra juger les
vivants et les morts ; Celui qui guérit les passions, ils Le préparent à
la Passion. Seigneur longanime, grande est Ta miséricorde, gloire à Toi !
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Iу́да беззако́нный, Го́споди, омочи́вый на Ве́чери ру́ку въ соли́лѣ съ Тобо́ю, простре́ къ беззако́ннымъ ру́цѣ прIя́ти сре́бреники, и мѵ́ра умы́сливый цѣ́ну, Тебе́ Безцѣ́ннаго не убоя́ся прода́ти : но́зѣ простры́й во е́же умы́ти, Влады́ку облобыза́ льсти́вно, во е́же преда́ти беззако́ннымъ
: ли́ка же апо́стольскаго
отве́ргся, и три́десять пове́ргъ сре́бреники, Твоего́
тридне́внаго воскре́сенIя не вѣ́дѣ, и́мже поми́луй насъ.
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Judas l’inique, Seigneur, qui mit la main dans le plat avec Toi lors
de la Cène, tendit la main aux hommes iniques pour recevoir les
deniers ; celui qui estima le prix du parfum, ne craignit point de Te
vendre, Toi le parfum inestimable ; celui qui étendit ses pieds afin
qu’ils fussent lavés, donna au Maître un baiser perfide, afin qu’Il fût livré
aux hommes iniques ; celui qui fut rejeté du chœur apostolique et jeta
les deniers, ne vit point la Résurrection du troisième jour, par laquelle,
aie pitié de nous.
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Iу́да преда́тель льсти́въ сый, льсти́внымъ лобза́нiемъ предаде́ Спа́са Го́спода, и Влады́ку всѣ́хъ, я́ко раба́ продаде́ iуде́омъ : я́ко овча́ на заколе́нiе, та́ко послѣ́доваше, А́гнецъ Бо́жiй, Сы́нъ О́тчiй, еди́нъ Многоми́лостивый.
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Judas
le traître, le fourbe, par un baiser perfide trahit le Seigneur et Sauveur et
lui le serviteur livra le Maître aux Juifs ; comme une brebis à
l’abattoir, le suit l’Agneau de Dieu, le Fils du Père, le seul Très Miséricordieux.
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Iу́да ра́бъ и льсте́цъ, учени́къ и навѣ́тникъ, дру́гъ и дiа́волъ, отъ дѣ́лъ яви́ся : послѣ́доваше бо Учи́телю, и на Него́ поуча́шеся преда́нiю, глаго́лаше въ себѣ́: преда́мъ Того́, и приобря́щу собра́нная имѣ́нiя, иска́ше же и мѵ́ру про́дану бы́ти, и Iису́са ле́стiю я́ти, отдаде́ цѣлова́нiе, предаде́ Христа́. И я́ко овча́ на заколе́нiе, си́це послѣ́доваше А́гнец Бо́жiй, еди́нъ Благоутро́бный и Человѣколю́бецъ.
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Judas
le serviteur et le fourbe, le disciple et l’insidieux, l’ami et le diable,
fut manifesté par ses actes : il suivait le Maître alors qu’il méditait
la trahison, disant en lui-même : je Le livrerai et je gagnerai l’argent
amassé. Cherchant à vendre le parfum, et à faire arrêter Jésus par la ruse,
il donna un baiser au Christ et
Le trahit. Et comme Agneau de Dieu, le seul Miséricordieux et Ami des hommes
le suivait.
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Его́же проповѣ́да А́гнца Иса́iа, гряде́тъ на заколе́нiе во́льное, и плещи́ дае́тъ на ра́ны, лани́ты на зауше́нiя, лица́ же не отврати́ отъ срамоты́ заплева́нiй, сме́ртiю же безобра́зною осужда́ется. Вся́ Безгрѣ́шный во́лею прiе́млетъ, да всѣ́мъ да́руетъ изъ ме́ртвыхъ воскресе́нiе.
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Celui
qu’Isaïe nomma l’Agneau, avance vers Son immolation volontaire, et donne Son
dos au fouet, Ses joues aux soufflets ; Il ne détourna pas Son visage de
la honte des crachats, Il est condamné à une mort honteuse. Celui qui est
sans péché subit tout pour accorder à tous la Résurrection des morts.
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Слава, и ныне, глас 6: Рожде́нiе ехíдновъ вои́стинну Iу́да, я́дшихъ ма́нну въ пусты́ни, и ро́пщущихъ на Пита́теля : еще́ бо бра́шну су́щу во устѣ́хъ ихъ, клевета́ху на Бо́га неблагода́рнiи : и се́й злочести́вый Небе́сный Хлѣ́бъ во устѣ́хъ нося́й, на Спа́са преда́тельство содѣ́ла. О нра́ва несы́тнаго, и де́рзости безчеловѣ́чныя! Пита́ющаго продае́тъ, и Его́же любля́ше Влады́ку, предая́ше на сме́рть : вои́стинну онѣхъ сы́нъ беззако́нный, и съ ни́ми па́губу наслѣ́дова. Но пощади́ Го́споди, ду́ши на́ша отъ такова́го безчеловѣчества, Еди́не въ долготерпѣнiи неизрече́нный.
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Gloire, et maintenant, ton 6 :
Judas,
tu appartiens vraiment à la race de vipères qui, alors qu’ils mangèrent la
manne dans le désert, murmurèrent contre Celui qui les nourrissait ; la
nourriture étant encore dans leur bouche, les ingrats blâmaient Dieu ;
et portant le Pain Céleste dans sa bouche, il méditait la trahison contre le
Sauveur. Ô esprit cupide et audace inhumaine ! Il vend Celui qui l’a
nourri et il livra à la mort le Maître auquel il avait donné un baiser. Il
est vraiment le fils d’iniquité issu de ceux-ci, et avec eux il hérita la
perte. Mais délivre nos âmes, Seigneur, d’une telle inhumanité, Toi seul dont
la longanimité est ineffable.
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Tropaire, ton 8
Егда́ сла́вніи ученицы́ на умове́ніи ве́чери просвѣща́хуся, тoгда́ Іу́да злочести́вый, cpeбролю́біемъ неду́-говавъ, oмрача́шеся, и беззако́ннымъ судія́мъ Tебе́ пра́веднаго Cyдію́ предаéтъ. Bи́ждь, имѣ́ній paчи́телю, cи́хъ ра́ди удавле́ніe употреби́́вша ! Бѣжи́ несы́тыя души́, Учи́телю такова́я дерзну́вшія : и́же о вcѣ́xъ Благі́й, Го́споди сла́ва Teбѣ́.
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Lorsqu’à
la Cène, au Lavement des pieds, les glorieux disciples étaient illuminés,
Judas l’impie, malade d’avarice, se couvrait de ténèbres et aux juges
iniques il Te livrait, Toi le
juste Juge. Vois
donc, toi qui t’attaches
aux richesses, comment à cause d’elles il s’est pendu ! Fuis l’âme
insatiable qui osa commettre un tel acte contre le Maître. Toi qui es bon envers tous, Seigneur, gloire à
Toi.
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Kondakion, ton 2
Хлѣ́бъ пріе́мъ въ pýцѣ преда́тель, coкрове́нно ты́я прocтиpáeтъ, и пріе́́млетъ цѣ́ну созда́вшаго Свои́ма рукáма человѣ́ка ; и неиспра́вленъ пребы́сть Іу́да ра́бъ и льсте́цъ.
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Ayant reçu le pain dans Ses mains, le traître les tend en secret pour
recevoir le prix de Celui qui a façonné l’homme de Ses propres mains. Il est
demeuré incorrigible, lui le serviteur et félon.
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Au lieu
du chant des chérubins :
Béчepи Твоея́ та́йныя днécь, Cы́нe Бо́жій, прича́стника мя́ пріими́ ; не бо́ враго́мъ Твои́мъ та́йнy повѣ́мъ, ни лобза́нія Ти́ да́мъ я́ко Іу́да, но я́ко разбо́йникъ исповѣ́даю Tя́ : помяни́ мя́ Го́споди во Ца́рствіи Твоéмъ.
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À Ta Cène mystique, fais-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu,
car je ne dirai pas le secret à Tes ennemis, ni ne Te donnerai le baiser de Judas. Mais comme le
larron je Te crie : souviens-Toi de moi, Seigneur dans Ton Royaume.
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Au lieu de
« Il est digne en vérité » :
Стра́нствія Влады́чня, и безсме́ртныя Трапе́зы
на го́рнѣмъ мѣ́стѣ, высо́кими yмы́, вѣ́рніи пріиди́те
наслади́мся, возше́дша
сло́ва, oтъ Сло́ва
научи́вшeecя, Его́же величáeмъ.
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Venez fidèles, rassasions-nous de
l’hospitalité du Maître et de la Table immortelle, en la chambre haute,
élevant l’esprit et apprenant la parole (de l’Écriture) du Verbe, que nous
magnifions.
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LA SAINTE COMMUNION
…
Combien y en a-t-il maintenant qui disent: Je voudrais bien voir Notre-Seigneur
revêtu de ce même corps dans lequel Il a vécu sur la terre. Je serais ravi de
voir Son visage, toute la figure de Son corps, Ses habits et jusqu’à Ses
sandales. Et moi je vous dis que c’est Lui-même que vous voyez; que c’est Lui-même
que vous touchez, que c’est Lui-même que vous mangez. Vous désirez voir Ses
habits, et le voici Lui-même qui vous permet, non seulement de Le voir, mais
encore de Le toucher, de Le manger, et de Le recevoir au dedans de vous.
Mais
que personne ne s’approche de cette Table sacrée avec avec négligence, et avec
froideur. Que tous s’en approchent avec avidité, avec ferveur et avec amour. Si les Juifs, en mangeant l’Agneau Pascal, avaient pour
coutume de se tenir debout, d’être chaussés, d’avoir un bâton à la main, et de
manger en diligence; avec combien plus d’ardeur et d’activité devez-vous manger
le divin Agneau de la Loi nouvelle? Les Juifs étaient alors sur le point de
passer de l’Égypte dans la Palestine; c’est pourquoi ils étaient en posture de
voyageurs: mais quant à vous, vous devez faire un plus grand voyage, puisque
vous devez passer de la terre au ciel.
Vous
devez donc sans cesse veiller sur toutes vos actions, sachant que ceux qui
reçoivent avec indignité le Corps du Seigneur, sont menacés d’un grand
châtiment. Si vous ne pouvez considérer sans une indignation extrême la
trahison de Judas qui vendit son maître, et l’ingratitude des Juifs qui
crucifièrent leur roi, prenez garde de vous rendre aussi vous-mêmes coupables
de la profanation de son Corps et de Son sang. Ces malheureux firent souffrir
la mort au très-saint Corps du Seigneur, et vous, vous le recevez avec une âme
toute impure et toute souillée après en avoir reçu tant de biens. Car Il ne
s’est pas contenté de se faire homme, de s’exposer aux ignominies et aux
outrages des Juifs, et d’endurer la mort de la Croix; iI a voulu, outre cela,
se mêler et s’unir à nous de telle sorte que nous devenions un même corps avec
Lui, non seulement par la foi, mais effectivement et réellement.
Qui
donc doit être plus pur que celui qui est participant d’un tel sacrifice? Quel
rayon de soleil ne doit point céder en splendeur à la main qui distribue cette
chair, à la bouche qui est remplie de ce feu spirituel, à la langue qui est
empourprée de ce redoutable Sang? Représentez-vous l’honneur que vous recevez,
et à quelle Table vous êtes assis. Celui que les anges ne regardent qu’avec
tremblement, qu’avec frayeur, ou plutôt qu’ils n’osent regarder à cause de la
splendeur et de l’éclat de Sa majesté qui les éblouit, est Celui-là même qui
nous sert de nourriture, qui s’unit à nous, et avec qui nous ne faisons plus
qu’une même chair et qu’un même corps. Qui sera capable de
parler assez dignement de la toute-puissance du Seigneur, et de publier par toute
la terre les louanges qui Lui sont dues? Quel est le pasteur qui ait jamais
donné son sang pour la nourriture de ses brebis? Mais que dis-je un pasteur? Ne
voyons-nous pas plusieurs mères qui ont si peu de tendresse pour leurs enfants,
qu’après les avoir mis au monde, elles ne leur donnent pas même de leur lait.
les mettant entre les mains d’autres femmes qui les nourrissent? Mais
Jésus-Christ ne peut souffrir que ses enfants reçoivent leur nourriture
d’autres que de lui. Il nous nourrit lui-même de son propre sang, et en toutes
façons nous incorpore avec Lui.
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