Vladyka Jean de Doubna
Photo : sobor.by
Paris, le 25 mars 2020
Son Éminence le Métropolite Jean de Doubna, hiérarque dirigeant de l'Archidiocèse des Églises russes d'Europe occidentale, ne pouvait pas accepter la dissolution de l'Exarchat par le Patriarcat de Constantinople à la fin de 2018, car cela aurait signifié l'abandon de l'histoire pan-orthodoxe du travail missionnaire de l'Archidiocèse en faveur d'une adhésion aux Métropoles grecques axées simplement sur le service des Grecs de la diaspora, comme il l'a expliqué dans une récente interview.
Dans une récente interview publiée dans la traduction russe de Sobor.by, le Métropolite Jean a donné un aperçu de la décision de l'Archidiocèse de retourner au Patriarcat de Moscou après que son statut d'exarchat ait été soudainement retiré par Constantinople dans une récente interview publiée dans la traduction russe de Sobor.by.
En retraçant l'histoire de l'archidiocèse dans les années qui ont suivi la révolution russe, le Métropolite a noté que bien qu'il ait commencé dans le but de servir la diaspora russe en Europe occidentale, "en observant la vie des orthodoxes russes, de nombreuses nouvelles personnes de différentes nationalités qui professaient auparavant une religion différente ont rejoint nos communautés".
"Nous pouvons donc dire que nos paroisses sont devenues missionnaires sur tout le territoire européen", a-t-il ajouté.
Et plus encore :
C'est la mission de notre Église de rassembler les orthodoxes. Nous sommes très ouverts sur la langue : Nous avons des paroisses utilisant le français, des paroisses utilisant le russe, et des paroisses qui utilisent 3 ou 4 langues. Nous avons des communautés qui vivent selon l'ancien calendrier, et il y a celles qui vivent selon le nouveau calendrier. Et quand nous nous unissons lors des réunions du clergé, cela nous donne une atmosphère très joyeuse, une atmosphère de mission : Nous sommes ici pour témoigner que l'Église orthodoxe est une Église ouverte, une Église vivante, une Église capable de recevoir tous ceux qui veulent vivre dans l'Esprit, dans la Tradition orthodoxe, et participer à la Liturgie orthodoxe.
Interrogé sur ce qui, selon lui, a poussé le patriarche Bartholomée de Constantinople à ordonner soudainement et inopinément la dissolution de l'archevêché, avec ses paroisses, pour s'installer dans les métropoles grecques correspondantes dans toute l'Europe, Le Métropolite Jean a répondu qu'il se posait toujours cette question.
"Nous n'avons toujours pas de réponse claire", a-t-il déclaré.
On leur a seulement dit que les métropolites de tradition grecque de Constantinople à travers l'Europe ne voulaient pas que l'archidiocèse se chevauche sur leur territoire, et donc que les paroisses de tradition russe devaient passer sous les évêques grecs, a expliqué le hiérarque de l'archidiocèse.
"Il nous a été extrêmement difficile d'accepter que l'archidiocèse disparaisse et que sa mission soit dissoute. Chaque paroisse séparée aurait dû faire partie d'une métropole dont l'esprit ne correspond pas au nôtre", a expliqué le Métropolite Jean .
Cette différence d'esprit lui a été explicitement expliquée à de nombreuses reprises au fil des ans, a-t-il témoigné : "Je dois vous dire que lorsque j'ai visité la résidence du Patriarche de Constantinople à Istanbul, on m'a toujours dit que nous ne sommes pas ici pour faire un travail missionnaire : Nous sommes ici pour nous occuper des chrétiens de tradition grecque."
"C'était leur leitmotiv, et il n'était pas question de mission", a-t-il ajouté.
En revanche, "Dès le début, l'archidiocèse a eu une vocation missionnaire, et nous avons voulu la suivre. Et c'est pourquoi nous ne voulions pas détruire notre archidiocèse légalement. Nous voulions préserver son intégrité, et elle le reste aujourd'hui", a affirmé le hiérarque du Patriarcat de Moscou.
"Il y a eu un rejet de l'Archidiocèse avec son ouverture et ses aspirations missionnaires, et un désir d'inclure nos paroisses dans les métropoles du Patriarcat de Constantinople. Mais cela détruirait l'esprit de l'Archidiocèse - l'esprit de coopération et de liberté", a poursuivi le Métropolite Jean.
Il note également que de nombreux membres de l'archidiocèse désapprouvent les actions de Constantinople en Ukraine, et qu'il estime lui-même que Constantinople a très mal agi, introduisant la division d'une manière hasardeuse.
Il n'y a pas moyen de sortir de la situation actuelle, pense le Métropolite Jean, à moins que le patriarche Bartholomée ne reconnaisse que ses prérogatives n'existent que dans une atmosphère de synodalité.
ORTHOCHRISTIAN a déjà rapporté que le Métropolite Jean a "ré-ordonné" deux prêtres issus des schismatiques ukrainiens, car ils n'ont reçu aucune ordination canonique en dehors de l'Eglise.
Version française CLaude Lopez-Ginisty
d'après
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