Un vieillard athonite disait:
« Le Père spirituel, je l’ai rencontré dans la prière,
montant vers les Cieux comme une ardente colonne de feu.
Comprends-tu quel mystère profond est caché dans ce que je te dis ?
Patéricon Athonite
Un [autre] sotaïnik de Joseph fut un grand père spirituel russe contemporain : le père Macaire de la région d’Optino, dont la vie et les exploits spirituels étaient étonnants.
Une amie assista à leur rencontre à San Francisco, pour la glorification de Saint Jean de Shanghaï. Le staretz ne parlait que le russe, langue que Joseph savait peu. Ils se virent pour la première fois à la Cathédrale construite par Saint Jean et où reposaient ses saintes reliques. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre et restèrent longuement étreints avant de « parler » dans une langue connue de Dieu. Ils rayonnaient de joie spirituelle parfaite.
Le Staretz Macaire mourut le 26 mai 2001. Avec lui s’éteignait un grand phare de l’Orthodoxie. Il appartenait à une famille profondément religieuse. Ses deux arrières grand-mères étaient moniales. L’une d’elles, Sophie, fut la première higoumène de Chamordino fondé par le saint Staretz Ambroise d’Optino. La seconde, Paule, œuvra à la Mission Ecclésiastique Russe à Jérusalem avec le célèbre Archimandrite Antonin Kapoustine. Elle fut enterrée au Monastère de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ au Mont des Oliviers.
Dans les années soixante, le hiéromoine Macaire s’opposa de toutes ses forces à la fermeture de la Laure de Potchaïev par les bolchéviques athées au pouvoir alors. C’était l’époque ou beaucoup prétendaient qu’il n’y avait plus de persécutions en Russie sous le débonnaire Khroutchev. Ce dernier avait pourtant promis de montrer un jour à la télévision soviétique le dernier chrétien !
Il fut cruellement torturé par les séides du Malin. Ils l’immergèrent dans l’eau glacée pendant tout un jour et toute une nuit, ils lui brisèrent les poignets pour l’empêcher de faire le signe de la Croix vivifiante. Il le fit quand même et montra à ses bourreaux qu’il pouvait continuer à se signer.
Ils survécut à ses tortures. On décida de l’exécuter. Une balle ricochant sur lui blessa à la main son bourreau ! Après cette exécution manquée, on ne tenta plus ouvertement de le tuer. Il a raconté ce qui lui était arrivé alors...
« La douleur initiale était la pire de toutes. Le Seigneur me réconforta de Sa Grâce. Et après tout, que sont des minutes de souffrance quand en retour le Seigneur peut m’accorder l’éternité ! » dit-il plus tard.
Cependant, toutes ces tentatives pour le supprimer entamèrent sa santé d’une manière permanente. Il participa au rétablissement de l’Ermitage d’Optino et à l’invention des saintes reliques des startsy. Il restitua aux moines certains effets personnels du Saint Staretz Ambroise qu’il avait préservés. Il établit une communauté de moniales exemplaires au village de Nijni Pryski près d’Optino.
Une trentaine de moniales dont plusieurs avaient été longuement incarcérées dans les goulags staliniens y lisent sans cesse le psautier et commémorent chaque jour près de trente mille noms. De nombreux miracles couronnèrent cette intercession perpétuelle devant le trône du Très-Haut.
Quand le Staretz Macaire mourut, il était assis dans son lit, en grand habit, les yeux grands ouverts, il souriait tendrement. Les moines vinrent le communier et commencèrent à réciter les prières pour la réception des Saints et Vivifiants Mystères du Corps et du Sang du Christ . Les moniales demandèrent alors aux moines de lui fermer les yeux. Il était déjà auprès de Celui auquel aspirait son âme pure. Il fut enseveli près de sa mère, higoumène Marie, au cimetière de Nijni Pryski. Une photo prise lors de son ensevelissement dans le cercueil ouvert fait disparaître son corps vêtu de noir dans un halo de lumière d’une éclatante blancheur !
C’est de tels commensaux que fréquentait parfois Frère Joseph. Le Saint Staretz Macaire, homme d’une haute spiritualité, d’une profondeur que nos pauvres esprits ne peuvent imaginer, vénéra notre frère martyr et répandit sa vénération…
Claude Lopez-Ginisty
Du Mont Athos à Optino: Frère Joseph Gardien de la Portaïtissa
Biographie inédite
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