Phé. Bouche. Discours. Dieu parle, l'homme devrait écouter.
La 17ème octave est placée sous le signe de la lettre Phé. Bouche. La bouche de Dieu prononce des ordres et des commandements, la bouche de ceux qui craignent Dieu professe leur absolue soumission à Dieu, et le prie de les enseigner et de leur donner la force d'accomplir précisément tout ce que prononce sa bouche, exprimant la contrition et la repentance, s'ils viennent à y manquer. Les paroles de Dieu sont merveilleuses et attirent l'attention de l'âme (v. 125), la parole de Dieu rend plus sage et illumine (v. 130), la soif des commandements de Dieu attire sa grâce (v. 131), celui qui se dédie à Dieu se trouve sous la protection de Dieu (v. 132) et la crainte du Seigneur le protège et le guide dans toutes ses voies (v. 133) ; à l'heure de l'épreuve, elle lui donne la force de ne pas quitter le chemin de la vertu (v. 134), elle fait descendre sur lui la bienveillance de Dieu (v. 135) et lui confère le don des larmes pour ses péchés.
Verset 129 : "Admirables sont tes témoignages, c'est pourquoi mon âme les a scrutés."
La Sainte Ecriture enseigne comment vivre, et sa tâche est de préparer non pas des hommes savants, mais des hommes saints. Elle révèle à l'homme Dieu, ses créations, sa providence, et le plan du salut par le Christ, le Messie ; elle montre les chemins de la sainteté, et dans les merveilleux commandements des Béatitudes, dans le pardon des offenses et l'amour des ennemis, elle établit l'homme en paradis déjà sur cette terre, appelant tous à la suivre.
Verset 130 : "La manifestation de tes paroles illumine les petits enfants, et leur donne l'intelligence."
La parole procédant de la bouche de Dieu, est claire et effective, accessible même aux petits enfants, et encore plus accessible pour les adultes quand ils l'acceptent avec une simplicité d'enfant. La parole de Dieu illumine tout et éclaire tout. Illuminant, elle montre l'ordre et les règles de la vie, et rendant l'être sage, elle lui explique comment vivre et se conduire selon ces préceptes.
Verset 131 : "J'ai ouvert la bouche et j'ai attiré l'Esprit, parce que je désirais ardemment tes commandements. Les Pères théophores voient dans l'ouverture de la bouche, l'ouverture de l'intellect et du cœur exprimant la soif et l'esprit humain ; et dans l'attirance de l'Esprit, la soif et l'acceptation de l'Esprit de grâce confirmant et appuyant l'accomplissement des commandements qui sont aimés de tout cœur.
Verset 132 : "Regarde vers moi, et aie pitié de moi, selon ton décret envers ceux qui aiment ton Nom."
La continuité de la protection de Dieu et de sa bienveillance est désirée, parce que l'on reconnaît sa faiblesse et le danger toujours présent. La vie véritable dans l'esprit est confortée par une constante réciprocité entre Dieu et l'esprit, et l'esprit et Dieu. Un cœur dévoué à Dieu et le cherchant, le trouve et Il habite en lui. L'amour de Dieu est le suaire naturel de ceux qui l'aiment et sont aimés de Lui.
Verset 133 : "Conduis mes pas selon ta parole, et qu'aucune iniquité ne domine sur moi."
Beaucoup de choses semblent nécessaires et bonnes, et ne le sont pas. Elles introduisent la confusion, dérangent les pensées et les sentiments, et permettent de fortes attaques de l'ennemi. Le péché ne quitte pas celui qui est entré sur le chemin de la piété, tout au contraire, ont alors lieu de telles attaques que l'âme semble forcée à pécher, et si ce n'était l'aide de Dieu, le péché serait inévitable.
Verset 134 : "Rachète-moi des calomnies des hommes, et je garderai tes commandements ."
La calomnie oppresse le cœur, affaiblit l'énergie de la piété, ébranle et tente d'éloigner l'être de l'action de l'esprit. Ce n'est pas sans dessein que le Seigneur a fait de la calomnie supportée patiemment un commandement qui mène à la béatitude : "Bienheureux êtes-vous quand les hommes vous calomnient " et la prière du Prophète est ici de ne pas succomber à la calomnie qui est inévitable pour tous, et de ne pas dévier dans la vie des commandements.
Verset 135 : "Fais resplendir ta Face sur ton serviteur, et apprends-moi tes jugements."
Celui qui chemine ainsi, voyant sur lui l'aide et la protection de Dieu, réalise que cette attitude de Dieu envers l'homme est en relation directe avec l'adhésion de l'homme aux commandements de Dieu. La conscience témoigne de cette relation. Le Prophète implore Dieu de le laisser toujours debout devant lui de telle sorte que Dieu baisse les yeux sur lui sans qu'il ait honte de son imperfection. C'est là, bien sûr, une prière pour obtenir la grâce de reconnaître les fautes cachées et de les corriger.
Verset 136 : "Mes yeux ont fait jaillir une source de larmes, parce qu'ils n'ont pas gardé ta loi."
Le Prophète exprime ici son repentir sincère pour tout ce qu'il a fait consciemment, dans sa vie extérieure et intérieure, qui fut désagréable à Dieu, et en opposition à sa volonté exprimée dans les commandements. Et il n'en est pas seulement conscient et désolé, mais il verse des larmes en vérité. Pourtant ces larmes ne viennent pas de la peur, mais de la connaissance que le Seigneur bien-aimé a été offensé.
Le Psaume 118
d'après le commentaire de
Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide)
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