"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 5 novembre 2023

22e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

Saint Jacques, frère du Seigneur

Nous commémorons aujourd'hui l'apôtre Jacques, généralement connu sous le nom de "frère du Seigneur". Cette désignation est source de confusion dans certains milieux. Certains croient à tort que la Génitrice de Dieu, loin d'être toujours vierge, a eu d'autres enfants en plus de Jésus. 

Jacques était le fils de Joseph, le fiancé, né de sa première femme. Joseph était un veuf d'âge mûr lorsque Dieu l'appela à assumer la tutelle de Marie et du Saint Enfant. Selon la tradition, Jacques accompagna son père, Marie et l'enfant Jésus en Égypte lorsqu'ils furent avertis de fuir à cause des intentions meurtrières d'Hérode. Jacques était dévoué au Christ et acceptait volontiers les enseignements du Seigneur. Il adopta donc un mode de vie ascétique très strict et devint apôtre et premier évêque de Jérusalem. Après la résurrection, le Christ apparut à de nombreuses personnes, comme le rapporte saint Paul dans son épître aux Corinthiens, et il mentionne tout particulièrement Jacques (1 Cor 15, 7). 

La paternité du Protoévangile de saint Jacques est traditionnellement attribuée à l'apôtre Jacques, mais, il faut le dire, cela n'est pas universellement accepté. Bien que certains détails mentionnés dans le Protoévangele soient cités dans les livres d'office, l'Église n'a pas accepté ce document de manière suffisamment complète pour l'inclure dans le Nouveau Testament.

La tradition rapporte qu'en tant qu'évêque de Jérusalem, l'apôtre Jacques prêcha l'Incarnation de manière inspirée et amena de nombreuses personnes à la foi véritable. Son succès exaspéra les notables juifs qui mirent au point un plan. Ils le mirent au défi de prêcher aux foules depuis un toit et lui ordonnèrent de parler contre le Christ. L'apôtre monta sur le toit et commença à prêcher aux gens. Il proclama que le Seigneur était le Messie et attesta de la vérité de la résurrection. Ses adversaires le précipitèrent du toit, le blessant grièvement. À ce moment-là, un homme de la foule se précipita sur lui et le frappa d'un coup si violent à la tête qu'il mourut en martyr. On dit qu'il avait 63 ans lorsqu'il reçut sa récompense éternelle.

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Parabole de Lazare et du riche

L'Evangile du dimanche d'aujourd'hui est la parabole de Lazare et de l'homme riche (Luc 16, 19-31). Cette parabole traite de l'épineuse question de la richesse matérielle et de l'usage que nous en faisons. 

L'homme riche n'est pas nommé, ce qui montre qu'il n'est pas digne que Dieu se souvienne de lui par son nom - Je ne me souviendrai pas non plus de leurs noms sur mes lèvres (Psaume 15:3) - mais le Seigneur mentionne le pauvre par son nom pour montrer que les noms des justes sont inscrits dans le "Livre de Vie". Le tableau est complété par la description de l'homme riche, qui festoyait somptueusement chaque jour, et non pas modérément ou occasionnellement, et qui était vêtu des vêtements les plus coûteux. 

Nous voyons maintenant le contraste avec Lazare qui était démuni et visiblement malade, couvert de plaies qui ne guérissaient jamais parce qu'il était mal nourri. C'était déjà assez grave, mais il souffrait aussi de la proximité de ceux qui avaient plus qu'assez, mais qui ne lui offraient rien offert du tout, pas même des miettes et des restes. Dans de telles circonstances, d'autres personnes maudiraient Dieu, ou du moins se plaindraient et deviendraient amères. 

Il est clair que Lazare n'a pas agi de la sorte et qu'il avait une âme juste. Nous le savons parce qu'on nous dit que lorsqu'il mourut, son âme fut escortée par les anges. En revanche, on nous dit que l'homme riche mourut et fut enterré, probablement avec des cérémonies mondaines, mais sans les anges ; un voyage vers le bas, plutôt que vers le haut.

L'expression "dans le sein d'Abraham" a une signification. Abraham offrait l'hospitalité aux étrangers. Il s'agit d'un reproche adressé à l'homme riche pour son manque d'hospitalité. 

L'homme riche ne s'adresse pas à Lazare, mais uniquement à Abraham. Il ne comprend toujours pas le caractère de Lazare, mais le juge selon ses propres critères et s'attend à ce qu'il ne pardonne pas. Il ne prend donc pas le risque de demander de l'aide à Lazare. Abraham ne s'adresse pas à l'homme de manière brutale, mais démontre qu'il est capable d'exprimer de la compassion. Il s'adresse à lui comme à un fils et non comme à une créature sans cœur. Malgré cela, la réponse est sévère et négative.

Nous voyons que la punition a eu un impact. A la fin, l'homme riche pense aux autres plutôt qu'à lui-même. Il demande de l'aide pour sauver ses frères du supplice. Il est clair qu'ils vivent de la même manière extravagante et égoïste. Abraham lui rappelle qu'il existe de nombreux maîtres, dont Moïse et les prophètes. Il leur dit donc de les écouter. 

L'homme sait que ses frères n'ont aucun respect pour ces choses et, dans son désespoir, il avance son dernier espoir. Il demande que Lazare revienne d'entre les morts, espérant qu'ils seront convaincus par des signes et des prodiges plutôt que par des paroles. Il est rapidement détrompé : ils ne seront pas non plus convaincus si quelqu'un est ressuscité des morts. 

Le Seigneur prédit son propre avenir. Il ressuscitera d'entre les morts, mais il y aura encore beaucoup de gens qui resteront obstinément non convaincus, même lorsque les preuves seront devant leurs yeux.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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