"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 13 avril 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX




Dimanche 31 mars / 13 avril
6ème dimanche du Grand Carême
ENTRÉE DU SEIGNEUR À JÉRUSALEM (dimanche des Rameaux)
St Hypace, évêque de Gangres, martyr (vers 336) ; St Apollonios d’Égypte (IVème s.) ; Sts hiéromartyr Abdas, évêque de Perse, et Benjamin diacre (418-424) ; St Hypace, higoumène de Routhianos (vers 446) ; St Jonas, métropolite de Moscou (1461) ; St Hypace, moine médecin des Grottes de Kiev (XIV°) ; St Innocent, métropolite de Moscou, apôtre de l'Amérique du Nord et de la Sibérie (1879) ; St hiéromartyr Jean Blioumovitch, prêtre (1938).

Liturgie de saint Jean Chrysostome


Lectures : Phil. IV, 4 - 9 / Jn. XII, 1-18
Icône de la Résurrection de Lazare


SUR LA RÉSURRECTION DE LAZARE ET L’ENTRÉE DU CHRIST A JÉRUSALEM

E
n accomplissant la prophétie sur le doux Roi, le Roi de la paix et de l’humilité, Jésus, le Seigneur de l’univers, monte sur un ânon, tandis que les hommes Le glorifie comme Roi et thaumaturge de ce monde ; « Hosanna ! Béni soit… le Roi d’Israël ! ». Ce faisant, le Seigneur veut nous montrer que Son Royaume « n’est pas de ce monde », que Son œuvre n’a rien de politique (cf. Jn XI, 48), que Son royaume est : la vérité, l’immortalité, la vie éternelle. Mais personne ne le comprenait, pas même Ses disciples, jusqu’à ce que Jésus ressuscitât des morts. Le peuple a seulement ressenti dans la résurrection de Lazare la grandeur du miracle : « la foule vint au devant de Lui, parce qu’elle avait appris qu’Il avait fait ce miracle ». Les témoins oculaires attestent : « Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand Il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, Lui rendaient témoignage ». Et Lazare ? Comme un monument vivant de l’immortalité et de la Résurrection, il est là, parmi eux. Un témoignage plus convaincant et plus total ne peut exister. La nature humaine, la logique sceptique dépose-t-elle les armes ? Oui, elle les dépose. Mais la méchanceté humaine, la malice humaine, la jalousie humaine ne le peuvent. En voici une preuve : « Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres : vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après Lui ». « Le monde », tout le monde, pas seulement le peuple ou les hommes. Mais cependant, ils maintiennent leur décision : tuer Jésus. C’est encore une preuve du degré de la force du mal ennemi de Dieu dans l’homme. Vraiment, l’âme humaine est dans le délire et la folie à cause du péché. Il s’agit d’une maladie incurable, aucun remède humain ne peut aider ; il n’y a que ce remède : le Dieu-homme et Son œuvre dépassant l’entendement humain, qui sauve les hommes du péché, de la mort et du diable. C’est pourquoi le Verbe de Dieu s’est incarné, car Il pouvait seul sauver l’homme. Lui-seul, et personne d’autre parmi les anges ou les hommes.
                                                                                  St Justin de Tchélié

1er tropaire de la fête, ton 1
О́бщee вocкреніe пре́жде Tвоея́ стрácти увѣpя́я, изъ ме́ртвыхъ воздви́глъ ecи́ Ла́заря Xpисте́ Бо́же. Tѣ́мже и мы́ я́ко о́троцы побѣ́ды зна́менія нося́ще, Тебѣ́ побѣди́телю сме́рти вопіе́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
Avant Ta Passion Tu t’es fait le garant de notre commune Résurrection, en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. C’est pourquoi nous aussi comme les enfants portant les symboles de la victoire, nous Te chantons, à Toi le vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux, béni est Celui qui vient au nom du Seigneur.
2ème tropaire de la fête, ton 4
Спогре́бшеся Тебѣ́ креще́ніемъ Xpиcте́ Бо́же на́шъ, безсме́ртныя жи́зни сподо́бихомся воскpecéніемъ Твои́мъ, и воспѣва́ющe зове́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
Ensevelis avec Toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, nous avons été rendus dignes de la vie immortelle par Ta Résurrection  et nous Te clamons cette louange : Hosanna au plus haut des cieux, béni est Celui qui vient au nom du Seigneur.
Kondakion de la fête, ton 6
Нa престо́лѣ на нeбecи́, на жребя́ти нa земли́ носи́мый Xpиcте́ Бо́же, áнгеловъ xвале́нie, и дѣте́й воспѣва́нie прiя́лъ ecи́ зову́щихъ ти́: благослове́нъ ecи́ гряды́й Aда́ма воззва́ти.
Porté sur un trône dans le ciel et par un ânon sur la terre, ô Christ Dieu, Tu as reçu la louange des anges et le chant des enfants qui Te clament : bénis es-Tu, Toi qui viens rappeler Adam.
Au lieu de « Il est digne en vérité », ton 4
Бо́гъ Го́сподь и яви́ся на́мъ, соста́вите пра́здникъ и веселя́щеся пріиди́те, возвели́чимъ Xpиста́, cъ ва́iями и вѣ́твьми, пѣ́сньми зову́ще: благослове́нъ гряды́й во и́мя Го́сподa Cпа́са на́шего.
Le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu. Organisez une fête et, pleins d’allégresse, allons magnifier le Christ avec des palmes et des rameaux, chantant cet hymne : « béni est Celui qui vient au nom du Seigneur, notre Sauveur ».

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

La Cène mystique et la Divine Eucharistie

La divine Eucharistie est l’extension sacramentelle de la Cène mystique. Ce n’est pas sa répétition formelle, mais il s’agit de la même Cène mystique, car c’est le même Christ qui offre et qui est offert. Saint Jean Chrysostome dit : « Croyez que même maintenant, c’est la Cène à laquelle le Christ était présent… Celle-ci n’est en rien différente de ce Mystère sacré… Car c’est Lui qui offre l’un et l’autre ». Le saint est catégorique, car ce qu’il dit jaillit de l’expérience de sa sainte vie : « Celui qui a accompli le Mystère lors de la Cène, c’est Lui accomplit maintenant le mystère de la divine Liturgie… Cette sainte Table est la même que celle de la Cène mystique et n’est inférieure en rien ».

La présence du Christ, la lumière qui brilla lors de la Cène brille aussi à chaque Cène eucharistique. « Le Christ est présent maintenant également ; Lui qui a dressé cette Table, c’est Lui qui la dresse maintenant ». Ayant offert en sacrifice Sa propre Personne, le Christ « n’a pas cessé son sacerdoce, mais Il célèbre perpétuellement pour nous cette Liturgie » ( St Jean Chrysostome) et intercède pour nous auprès de Dieu.

Le sage Salomon a parlé prophétiquement de la Cène de la vie : La Sagesse a édifié pour elle une maison… et a dressé sa table. Elle a envoyé ses serviteurs, conviant à boire autour de son cratère, disant… Venez, mangez de mon pain ; buvez du vin que j'ai mêlé pour vous… pour régner dans l'éternité (Prov. IX, 1-6). Ce dont parle Salomon « sont les symboles de ce qui s’accomplit maintenant dans la divine Liturgie… Le Dieu généreux est prêt [à être offert], les dons divins se trouvent devant nous. La Table mystique est dressée. Le Calice vivifiant est plein. Le Roi de gloire invite à la Cène, le Fils de Dieu reçoit les invités… La Sagesse enhypostasiée de Dieu le Père, qui a bâti pour Elle un temple non fait de main d’homme, distribue Son Corps sous la forme de pain et offre Son Sang vivifiant sous la forme de vin. Quel mystère redoutable !... Quelle condescendance incompréhensible ! Quelle compassion insondable ! »  (St Cyrille d’Alexandrie).

Participer à la Cène du Christ consiste à voir et à goûter Son amour : Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon (Ps. 33,9). L’évangéliste Jean commence sa description de la Cène mystique en disant que c’est là l’expression de l’amour sans borne du Christ envers les disciples : Avant la fête de Pâque, Jésus… ayant aimé les Siens qui étaient dans le monde, mit le comble de Son amour pour eux (Jn. XIII,1). Et après s’être donné Lui-même comme nourriture d’immortalité, Il transmit le nouveau commandement d’amour : Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme Je vous ai aimés (Jn. XIII,34). Il révèle ensuite la grandeur et le caractère de Son amour pour nous. Il explique le premier comme (Jn. XIII,34) par un deuxième : Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés (Jn. XV,9).

Lorsque nous participons à la Cène de l’Eucharistie, nous participons à la Cène de l’Amour divin et sommes appelés à demeurer en lui.

Le prêtre (à voix basse): Faisant mémoire de cet ordre du Sauveur et de tout ce qui a été fait pour nous, de la Croix, du tombeau, de la résurrection au troisième jour, de l’ascension aux cieux, de la session à la droite, du deuxième et glorieux avènement :
(à voix forte) : Nous T’offrons ce qui est à Toi, de ce qui est à Toi, en toutes choses et pour tout.
Le chœur : Nous Te chantons, nous Te bénissons, nous Te rendons grâces, Seigneur, et nous Te prions, ô notre Dieu.

La mémoire du Christ

Après avoir offert à Ses disciples Son saint Corps et son précieux Sang, le Christ leur donna le commandement : Faites ceci en mémoire de moi (Lc XXII, 19). Il nous a ainsi enseigné que faire Sa mémoire n’est pas procéder à une simple pensée, mais est un acte : l’accomplissement du mystère de Sa Cène. Toutefois, afin que nous ne considérions pas Sa mémoire comme un simple symbole, Il dit clairement : Prenez, mangez mon corps… Buvez mon Sang.

Ces paroles du Christ et le souvenir de toute la divine économie nous mènent à l’offrande eucharistique : Faisant mémoire de cet ordre du Sauveur et de tout ce qui a été fait pour nous… Nous T’offrons ce qui est à Toi, de ce qui est à Toi. Dans la divine Liturgie, « la mémoire des œuvres sacrées du Christ est renouvelée sans cesse » (St Denys l’Aréopagite) par les paroles et les actions. Par la divine Eucharistie nous accomplissons exactement ce qu’accomplit le Christ. Nous offrons la sainte Anaphore « en commémoration de Sa mort ». Nous ne pensons pas simplement au sacrifice du Christ, mais nous le vivons : « Le sacrifice qui fut offert alors [par le Christ], nous l’offrons aussi maintenant, le sacrifice n’est jamais épuisé… Nous accomplissons toujours le même sacrifice »  (St Jean Chrysostome).

LECTURES DU DIMANCHE DE PÂQUES : Actes I, 1-8 ; Jean I, 1-17

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