27 mai / 9 juin
6ème dimanche de Pâques, de la Samaritaine
Saint Hellade, hiéromartyr (III ) ; saint Théraponte, évêque de Sardes, martyr (III°); sainte Théodorea, vierge et saint Didyme, militaire (304) ; saint Théraponte du Lac Blanc (1426) ; saint Jean le Russe, confesseur en Cappadoce (1730) ; Transfert des reliques des saints hiérarques de Kiev et thaumaturges Cyprien, Photius et Jonas (1472) ; saint Nil de Stolobensk (1667) ; saint Théraponte de Monza (1597).
Lectures : Actes XVI, 16 – 34 / Jn.
IX, 1 – 38
DIMANCHE DE L’AVEUGLE-NÉ
E
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n ce dimanche est
commémoré le don de la vue accordé par notre Seigneur Jésus-Christ à
l’aveugle-né. Le miracle de la guérison de l’aveugle convient tout à fait aux
jours de la Pentecôte chrétienne : à l’instar des autres événements
commémorés par la Sainte Église en cette période, ce miracle annonce la puissance
et la gloire Divines du Seigneur ressuscité (Jn IX, 31-33,38). Selon les
explications du synaxaire, le miracle de la guérison de l’aveugle-né est
commémoré ce dimanche, parce qu’il fut accompli le jour de la Pentecôte. Dans
l’exemple de l’aveugle-né, l’Église présente la figure de chaque pécheur, qui
est un aveugle de naissance, « parce que tous ont péchés et sont privés
de la gloire de Dieu » (Rom. III, 33), tandis que par le don de la
lumière miraculeuse aux yeux spirituels et corporels de l’aveugle, elle nous
enseigne que l’Illuminateur véritable est le seul Seigneur. Ce n’est que dans
Sa lumière que nous pouvons voir la Lumière véritable et salvatrice. Selon les
enseignements de St. Tykhon de Zadonsk (+ 1783), « ce que sont les
ténèbres matérielles pour l’œil, c’est le péché pour l’âme de l’homme ;
les ténèbres spirituelles assombrissent et aveuglent à ce point les yeux
spirituels, que le pécheur chemine comme un aveugle : il ne sait pas où
son chemin le mène ; il ne voit pas devant lui la fosse de la perte éternelle,
dans laquelle il doit tomber ; il ne fait pas la différence entre le vice
et la vertu, entre le mal et le bien, entre la vérité et le mensonge ».
Tropaire de Pâques,
ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
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Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a
vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.
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Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Дýxoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасе́нie на́ше, воспои́мъ вѣ́рній и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на кре́стъ, и cме́рть претерпѣ́ти, и воскреси́ти уме́ршыя сла́внымъ воскресе́ніемъ Cвои́мъ.
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Fidèles, chantons et adorons le
Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre
salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir
la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !
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Kondakion
de l’Aveugle-né, ton 4
Душе́вныма очи́ма ослѣпле́нъ, къ
Teбѣ́ Хpисте́ прихожду́, я́коже слѣ́пый отъ poжде́нія, покая́ніемъ зову́ Tи :
Tы́ cýщихъ во тмѣ́ свѣ́тъ пресвѣ́тлый.
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Les yeux de mon âme étant
aveugles, je viens à Toi, ô Christ, comme l’aveugle de naissance, et dans le
repentir je Te clame : Tu es la Lumière très éclatante pour ceux qui sont
dans les ténèbres.
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Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гpóбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый : páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
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Bien
que tu sois descendu, ô Immortel, dans le tombeau, Tu as cependant détruit la
puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux
femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu
as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
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Au lieu de « il est
digne en vérité » (ton 1):
VIE DE SAINT JEAN le
RUSSE[1]
Notre saint Père Jean naquit dans
un village de Petite Russie (Ukraine), en 1690, et grandit dans la piété et
l’amour des saintes vertus. Parvenu à l’âge adulte au temps de la guerre
russo-turque (1710), il fut enrôlé dans l’armée du tsar. Ayant participé à la
désastreuse campagne de Put, il fut capturé par les Tatares et vendu comme esclave
à un Turc, officier de cavalerie, qui l’emmena dans sa patrie, Prokopion, en
Cappadoce. Contrairement à beaucoup de ses compagnons de captivité, qui
abjuraient le christianisme, saint Jean résistait aux propositions et aux coups
de son maître, en disant qu’aucun tourment ne pourrait le séparer de l’amour du
Christ. Il ajoutait : « Tu es maître de mon corps, mais pas de mon
âme. Si tu me laisses libre d’accomplir mes devoirs religieux, c’est avec
promptitude que j’obéirai à tes ordres. C’est avec plaisir que je reposerai
dans ce coin de ton écurie, en pensant au Christ qui a considéré la crèche de
Bethléem comme un lit royal. Je supporterai sans murmure tes coups de bâton,
comme le Seigneur endura les coups des soldats. Je suis prêt à endurer les plus
grands et plus effroyables tourments, si tu veux m’y soumettre, mais je ne
renierai jamais le Christ. » Ces paroles pleines de ferveur chrétienne,
ainsi que sa conduite chaste et humble, changèrent le cœur et les sentiments de
l’officier turc à son égard. Il cessa de le tyranniser et ne l’obligea pas à
renier sa foi. Commis au soin des chevaux, Jean habitait un coin sombre de
l’écurie, et lorsque son maître sortait dans la bourgade, à cheval, il devait
le suivre à pied, comme un esclave. Le bienheureux acceptait cependant avec
reconnaissance cette condition avilissante et glorifiait Dieu de l’avoir ainsi
délivré de l’apostasie. Sans chaussures, été comme hiver, vêtu de guenilles, et
prenant un peu de repos sur la paille ou le fumier, comme le Juste Job, Jean n’en
continuait pas moins ses exercices de piété, et il passait des nuits entières,
en prière, à genoux sur le parvis de l’église voisine dédiée à saint Georges.
Il acceptait sans murmure les insultes et les moqueries des autres esclaves, et
se mettait volontiers à leur service. Ces sacrifices et combats vertueux ne
restèrent pas sans effets bénéfiques pour son maître, qui devint le plus riche
et le plus respecté des habitants de la ville. Ayant décidé d’entreprendre le
pèlerinage à La Mecque, prescrit à tout pieux musulman, ce dernier parvint à la
ville sacrée après un long et pénible voyage. Quelques semaines après son
départ, sa femme invita parents et amis à un grand dîner, afin que les convives
expriment leurs vœux pour l’heureux retour de son époux. Comme Jean entrait
dans la salle pour y servir un plantureux riz pilaf, la maîtresse de maison
s’exclama : « Comme son maître se serait réjoui, s’il avait été ici
pour manger avec nous ce met dont il est si friand ! » Jean, s’étant
recueilli quelques instants en une prière silencieuse, demanda à sa maîtresse
de lui donner un plat garni de ce pilaf, pour l’envoyer à son maître à La
Mecque. Comme tous les convives se gaussaient, la maîtresse de maison lui donna
un plat de riz en souriant. Jean se retira alors dans l’écurie et éleva la
prière suivante vers Dieu : « Que Celui qui, autrefois, envoya le
prophète Habacuc à Babylone pour apporter de la nourriture au prophète Daniel,
dans la fosse aux lions (Dn 14,
33sv.], exauce aussi ma prière et fasse parvenir ce plat à mon
maître ! » Puis il retourna dans la salle du banquet et annonça que
le plat était arrivé à destination. Tout le monde éclata alors de rire, en
l’accusant de s’en être gavé en secret. Cependant, quand le maître rentra de
voyage, rapportant avec lui ce plat vide orné de ses initiales, et raconta
qu’il l’avait trouvé, garni d’un délicieux pilaf, un soir en rentrant dans sa
tente, tous les habitants de la maison furent saisis de stupéfaction, et,
invoquant Allah, ils commencèrent à témoigner honneur et grand respect à
l’esclave chrétien. On lui proposa de lui rendre la liberté et de lui donner
une chambre plus digne, mais saint Jean refusa, disant qu’il préférait rester
dans le coin sombre de l’écurie, où il pourrait mieux glorifier Dieu. C’est
ainsi qu’il vécut pieusement, pendant plusieurs années. Lorsqu’il tomba malade,
il demanda qu’un prêtre lui apportât la sainte Communion. Mais le prêtre,
craignant de transporter ouvertement la sainte Communion dans la maison d’un
musulman, la cacha dans une pomme qu’il offrit au saint. C’est ainsi que saint
Jean reçut le viatique de la vie éternelle, et il s’endormit en paix, pour
obtenir la glorieuse liberté des enfants de Dieu, le 27 mai 1730. Trois ans
plus tard, un vieux prêtre et d’autres chrétiens virent plusieurs fois dans la
nuit une colonne de feu qui descendait du ciel sur le tombeau du saint. Ils
ouvrirent la tombe, et trouvèrent son corps intact, exhalant une odeur suave.
Ils le transportèrent alors avec grande allégresse dans l’église de
Saint-Georges, et le déposèrent dans une châsse, sous l’autel. Dès lors les
précieuses reliques accomplirent d’innombrables miracles pour les chrétiens de
Cappadoce, et même pour des musulmans. Lors du pillage du village par les
troupes d’Osman Pacha, en 1832, les reliques furent jetées au feu par les
soldats turcs. Mais elles restèrent inaltérables, et le saint apparut au milieu
des flammes, menaçant les soldats impies. Les Turcs effrayés abandonnèrent tout
leur butin et s’enfuirent du village. Une autre fois, le saint apparut pour
retenir de ses deux mains le toit de l’école grecque qui s’écroulait, et il
sauva ainsi les vingt enfants qui se trouvaient à l’intérieur. Lors de l’expulsion
des Grecs d’Asie Mineure (1922), les chrétiens de Prokopion transportèrent avec
eux en Grèce, au village de Nouveau-Prokopion, dans l’île d’Eubée, ces saintes
reliques, comme leur plus grand trésor. Saint Jean y est depuis vénéré comme
une source inépuisable de guérisons et de bénédictions, pour tous ceux qui
l’approchent avec foi.
Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA
DIVINE LITURGIE
DE
ST JEAN CHRYSOSTOME
Le prêtre : Paix à tous.
Le chœur : Et
à ton esprit.
La paix prépare la
voix de l’amour
Lorsque, dans les temps anciens,
la Divine Liturgie commençait avec l’entrée de l’Évangile et les lectures
sacrées, le premier acte du prêtre était d’offrir la paix. Ensuite, le
célébrant le faisait plusieurs fois. Il le fait aussi aujourd’hui :
« Lorsqu’il lit le saint Évangile, lorsqu’il donne la bénédiction ou
annonce le baiser de paix et après avoir accompli le Sacrifice, le célébrant
dit : « Paix à tous » (St Jean Chrysostome). Les prêtres
prononcent cette bénédiction « depuis le commencement du Mystère… Car être
en paix entre nous et avec Dieu doit être compris comme la source et le
commencement de tout bien » (St Cyrille d’Alexandrie). Lorsque nous sommes
en paix, nous sommes près de Dieu. Et tant que nous sommes près de Lui, nous recevons
toujours plus Sa paix. Le Fils et Verbe de Dieu vient en nous » et
« rend notre cœur serein » (Office de la Pentecôte).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jean XXI, 1-14
Liturgie : Actes XX, 16-18, 28-36 ; Jean. XVII, 1-13
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