Saint André de Totma
(10 octobre)
Saint André naquit en 1638, dans la colonie d’établissement de Transvolga d’Oust’-Totemsk. A la mort de ses parents, il déménagea dans la ville de Galitch et se plaça sous la paternité spirituelle du staretz Stéphane du monastère de la Résurrection. Le staretz lui conseilla d’entreprendre le combat ascétique de la folie pour le Christ. Saint André obéit et commença à vivre la vie d’un fol-en-Christ.
Chaque année, saint André faisait en marchant un périple dans tous les monastères avoisinants pour prier dans leurs églises. Il marchait pieds nus, habillé de légers vêtements en loques, même en hiver. Lorsque le staretz reposa en Christ, le saint alla à Totma et s’installa près de l’église de la Résurrection du Christ qui était sur la berge du fleuve Soukhona. Là, il continua son combat.
Déjà pendant son pèlerinage terrestre, la grâce de guérison fut révélée à saint André. Un jour, en hiver, le saint marchait pieds nus comme à son habitude pour aller vers une église, sise à cinquante verstes de Totma. Sur la route, il rencontra le chef de la tribu locale, Ajbakaï, qui souffrait d’une maladie des yeux. Ajbakaï connaissait saint André de réputation et il supplia le saint de guérir ses yeux. Saint André se détourna et s’enfuit. Ajbakaï, homme de grande foi, lava ses yeux avec la neige que le saint avait foulée et il fut guéri instantanément.
Quand le saint sentit approcher sa fin, il envoya le sacristain de l’église de la Résurrection chercher un prêtre. Le prêtre entendit sa confession et lui donna les Saints Mystères. Le fol-en-Christ pria quelques instants et dit au presbytre : «Frère, le temps est venu de séparer l’âme du corps» ! En larmes, le père Jean alluma un cierge devant une icône et fit brûler de l’encens. Le bienheureux croisa les bras sur la poitrine et reposa paisiblement en Christ. Il fut enseveli, selon sa propre requête, sous le beffroi de l’église de la Résurrection.
Saint André fut fol-en-Christ pendant dix ans et il naquit au Ciel dans sa cinquante-troisième année. Ses saintes reliques furent scellées dans l’église de la Résurrection.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Lev Puhalo & Vasili Novakshonoff
God's Holy Fools
Synaxis Press,
Montreal, CANADA
1976
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