"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 22 octobre 2023

20e DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE /Commémoration des Saints Pères du 7ème Concile Œcuménique

Concile Œcuménique

Il y a eu 7 Conciles généraux dans la vie de l'Église, ainsi que divers conciles locaux. Les Conciles généraux sont réputés œcuméniques, ce qui implique que leurs promulgations ont été acceptées par toute l'Église. Malheureusement, l'Occident n'a pas été très ferme dans le maintien des décisions des Conciles œcuméniques. Nous sommes tous conscients de la falsification occidentale du Credo; ajoutant le filioque infâme et hérétique. Peut-être moins connue est l'acceptation sélective par l'Occident des décisions du 7e Concile œcuménique. En Occident, les églises contenaient des représentations du Christ, de la Mère de Dieu, des apôtres et d'autres saints, mais celles-ci étaient assez souvent hors de portée. Elles étaient décoratives, instructives et aidaient à la dévotion, mais la vénération faisait généralement défaut, peut-être à l'exception de la Croix.

St. Luc peignant la Mère de Dieu

La statuaire n'était pas favorisée dans l'Église primitive car elle rappelait les idoles des temples païens. Toutes les représentations du Christ et des saints étaient bidimensionnelles, c'est-à-dire qu'elles étaient des icônes. En effet, il existe une tradition ancienne selon laquelle la première icône de la Mère de Dieu fut peinte par saint Luc l'évangéliste. Les icônes qui nous entourent à l'église servent à nous rappeler que nous sommes avec les saints en présence de Dieu. Au Ciel, l'adoration de Dieu par les saints et les anges est perpétuelle. Nous nous joignons à eux, pour un bref moment, lorsque nous prions à l'église. Si nous prions en privé, nous sommes face à face avec le Christ, la Mère de Dieu ou l'un des saints. Dans ce contexte, on remarque que le sujet est toujours représenté de face, ou du moins regardant par-dessus l'icône. Les visages ne sont jamais montrés de profil, ni l'arrière de la tête de quelqu'un, même dans une scène de foule. Cette présentation formelle et stylisée contraste nettement avec le concept naturaliste vu dans l'art de la Renaissance italienne, où la présentation est pratiquement photographique et la vénération est hors de question.

Il est facile pour les gens de ce pays [l'Angleterre]de voir la Réforme au 16ème siècle comme le signe avant-coureur de la destruction sous l'influence de Jean Calvin et de ses semblables, mais il existe des précédents beaucoup plus anciens. La manifestation originale de l'iconoclasme remonte à l'an 730 sous l'influence de l'empereur byzantin Léon III, l'Isaurien. Cela prit fin par la condamnation du 7ème Concile œcuménique en 787. Malheureusement, un deuxième épisode de destruction a été initié en 815 par l'empereur Léon V, l'Arménien. L'hérésie de l'Iconoclasme n'a finalement été vaincue que lorsque la restauration des icônes fut officiellement proclamée en 843.

St. Jean Damascène

Les racines de la controverse se trouvent dans les disputes christologiques des premiers siècles concernant la Personne et la Nature du Christ. À un certain niveau, il semble que ces hérésies aient finalement été résolues par le 6e Concile œcuménique en 681, mais elles ont trouvé une nouvelle façon d'attaquer l'Église. Au 7ème siècle, le calife musulman Yezid avait ordonné la suppression de toutes les icônes sur le territoire qu'il contrôlait. Les Byzantins observèrent les succès militaires musulmans à leurs dépens. Des questions commencèrent à être posées quant à savoir si les Grecs irritaient Dieu avec leur vénération des icônes et étaient punis en conséquence. La voix la plus influente en faveur des icônes fut celle de saint Jean Damascène. Il  défia les iconoclastes concernant l'accusation d'idolâtrie. Il dit très clairement que les icônes ne sont pas des idoles, mais des symboles, et en tant que tels, la vénération ne consiste pas à adorer le bois et la peinture, mais à honorer la personne représentée. Les choses saintes sont traitées avec honneur et respect, mais l'adoration est due à Dieu seul. Parlant de la Croix, il dit: Nous ne rendons pas hommage à la nature du bois, mais nous révérons et rendons hommage à Celui qui fut crucifié sur la Croix. Lorsque deux poutres de la Croix sont jointes, j'adore la figure à cause du Christ Qui a été crucifié sur la Croix, mais si les poutres sont séparées, je les jette et les brûle. Saint Jean dit aussi: Je n'adore pas la matière mais le Créateur de la matière, Qui pour moi est devenu matériel et a daigné habiter dans la matière, Qui par la matière a opéré mon salut. Le Concile proclama: Les icônes doivent être conservées dans les églises et honorées avec la même vénération relative que celle manifestée pour d'autres symboles matériels tels que la “Croix précieuse et vivifiante” et le Livre des Évangiles.

St. Jacques le Majeur

Dans le Calendrier des Saints, nous trouvons le saint apôtre Jacques commémoré. Il est décrit dans le Nouveau Testament comme le fils de Zébédée, et est parfois distingué comme saint Jacques le Majeur. Il était le frère aîné de l'apôtre et évangéliste Jean le théologien. Ensemble, ils sont décrits comme des Fils du Tonnerre en raison de leur zèle ardent caractéristique (Marc 3:17), (Luc 9: 54). Nous nous souvenons aussi que Pierre, Jacques et Jean ont été témoins de la Transfiguration du Christ (Matthieu 17: 1-2). Saint Jacques est le seul des apôtres dont le martyre , sur l'ordre du roi Hérode Agrippa de Judée en 44 après JC,est enregistré dans le Nouveau Testament (Actes 12:1-2).

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Le fils de la veuve de Naïm et le Christ

Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche est l'histoire du fils de la veuve de Naïn (Luc 7:11-16) et elle fait suite à la guérison du serviteur du centurion. Cela a été fait à distance. Le Seigneur n'était pas présent au chevet du malade et les sceptiques auraient donc pu dire que le serviteur n'était peut-être pas mort. Le Christ dissipa tous les doutes par ce miracle remarquable. Il rencontra le triste cortège funèbre et n'a pas guéri par Sa seule parole. Il a touché la bière, montrant ainsi que Son corps même est la vie. Comme le déclare Théophylacte dans son commentaire: Parce que Dieu le Verbe, Qui donne la vie à toutes choses, S'est lui-même fait chair, donc Sa chair elle-même est également créatrice de vie, et enlève la mort et la corruption. Le jeune homme s'assit et commença à parler. Ce n'était pas une apparition, mais la preuve de sa résurrection. Le commentaire explique: Vous pouvez aussi comprendre que la veuve signifie l'âme qui a subi la perte de son mari, la Parole de Dieu Qui sème la bonne semence. Et le fils d'une telle veuve est l'esprit qui est mort et qui est transporté hors de la ville, c'est-à-dire hors de la Jérusalem céleste qui est la terre des vivants.

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Autre texte

Aujourd'hui, nous nous souvenons des hiérarques qui se sont assemblés à Nicée. Il est tentant de penser que le 7ème Concile œcuménique a mis fin à l'iconoclasme et vaincu les ennemis de l'Orthodoxie. Bien que le Concile ait établi et promulgué la Vérité, ce ne fut pas la fin de l'affaire. C'est un rappel pour nous de ne pas être complaisants parce que l'Ennemi ne dort jamais. En deux épisodes, l'iconoclasme a troublé l'Église pendant plus d'un siècle. L'article suivant, précédemment publié, donne un bref aperçu de l'ensemble de la controverse.

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Le 7ème Concile œcuménique a eu lieu en 787 après JC. Le sujet était la restauration des icônes suite à la controverse Iconoclaste.
Dans la deuxième décennie du 8ème siècle, le patriarche Germain de Constantinople fut obligé de défendre la vénération des icônes dans les églises contre les critiques de quelques évêques provinciaux individuels. Comme il n'appartient pas aux autorités civiles de déterminer les doctrines et les coutumes de l'Église, le patriarche fut surpris lorsqu'en 730, l'empereur byzantin Léon III publia un décret en faveur de l'iconoclasme.

Les événements se déroulèrent rapidement et Germain fut contraint de quitter ses fonctions, pour être remplacé par Anastase qui était plus docile. Lorsque le fils de Léon, Constantin, devint empereur, il fut encore plus vigoureux dans la promotion de l'iconoclasme et, en 765, il fit convoquer un “Concile” au cours duquel les icônes furent condamnées. Ayant réussi à intimider les évêques qui y assistaient réellement, Constantin entreprit d'utiliser la fausse autorité de son propre faux concile pour imposer l'iconoclasme par des moyens violents.

Ste Irène

Après la mort de l'empereur Léon IV en 780, sa veuve, l'impératrice orthodoxe Irène, agissant en tant que régente pour son jeune fils, l'empereur Constantin VI, décida de mettre fin à l'iconoclasme. Le succès ne fut assuré qu'en 787 lorsque le 7e Concile œcuménique, qui se tint à Nicée sous la direction du patriarche saint Tarase, condamna l'iconoclasme et ordonna la restauration et la vénération des icônes dans toutes les églises. Malheureusement, à la mort d'Irène en 802, les ennemis de l'Église réapparurent. En 815, ils trouvèrent un nouveau champion en la personne de l'empereur Léon V, l'Arménien, qui lança une autre attaque contre les icônes. Les empereurs successifs  poursuivirent leur persécution iconoclaste.

Le dernier empereur iconoclaste, Théophile, fut le pire de tous. Sa campagne s'intensifia après 834. Cependant, la victoire de l'Orthodoxie vint des actions d'une autre femme. À sa mort, la veuve de Théophile, l'impératrice sainte Théodora (commémorée dans le calendrier de l'Église le 11 février) ordonna immédiatement la fin de la persécution. Un nouveau patriarche, Méthode, qui avait déjà souffert pour l'Orthodoxie aux mains des hérétiques, fut installé. La restauration des icônes fut proclamée le Premier dimanche du Grand Carême en 843 dans la grande cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople.

Gloire à Dieu pour toutes choses!

Version française Claude Lopez-Ginisty


d'après




in Mettingham. 


ENGLAND

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