samedi 24 novembre 2018

Archimandrite André [Konanos]: Nous recevons ce que nous demandons...


Il y avait un jeune homme qui demandait à Dieu de lui apprendre à aimer le monde entier en toute impartialité, sans chercher son propre profit. Il voulait ressentir un amour désintéressé. Il voulait aimer des gens étranges et complexes de toute son âme et de tout son cœur.

Les années passèrent, et cette même personne, âgée de 45 ans, visita l'île de Tinos, se tint devant une icône de la Mère de Dieu et pleura en se plaignant de sa femme, "Mon Dieu, pourquoi l'as-tu envoyée vers moi ? Pourquoi cette personne est-elle toujours avec moi et pourquoi notre vie de famille est-elle si difficile ? Nous ne nous aimons pas. Nous continuons à nous disputer et à nous battre. On s'est fait du mal. Nous avons été sur le point de divorcer plusieurs fois. Mon Seigneur Jésus Christ, j'ai des ennuis. Pourquoi cela se produit-il ? Je ne trouve pas d'explication. Pourquoi Dieu m'a-t-il envoyé tout cela ?" 

La Très Sainte Mère de Dieu essaya de donner à cet homme la réponse pendant cette prière. Elle lui rappela qu'à 20 ans, il priait pour avoir une famille en disant à Dieu : "Aide-moi, ô Dieu, à aimer sans compter. Apprends-moi à aimer correctement." Les années passaient vite. Le jeune homme eut 30 ans, puis 35. Il se maria. Il rencontra des problèmes et des difficultés. Au début, il pensait qu'ils étaient accidentels, mais lorsqu'il s'est souvenu de ces événements passés et qu'il a relié les points, il fut convaincu que ce n'était pas une punition ou un accident mais la réponse à sa prière précédente. Vous voyez ?

Tout ce qui nous arrive est le résultat de nos propres demandes. Nous en avons besoin. Bien sûr, c'est utile. Cela nous apprend à aimer, à nous humilier et à approfondir notre connaissance de Dieu. Vous pourriez objecter : "N'y a-t-il pas un autre moyen d'y parvenir ? En priant, je n'ai pas demandé cela. Naturellement, je voulais savoir comment aimer, mais je ne savais pas que la souffrance et la douleur s'ensuivraient. Je ne cherchais pas d'ennuis. Pourquoi tant de douleur ? Il n'y a pas un autre moyen ?" 

Je crois qu'il n'y a pas d'autre solution. C'est ça, la vie. Kazantzakis a demandé à un saint ermite sur le Mont Athos : "Y a-t-il un autre chemin, plus simple et plus confortable ?" L'ermite, qui s'appelait Makarios, répondit : "Il n'y a qu'un seul chemin, mon cher, et on l'appelle la route qui monte. C'est douloureux et il faut verser son sang pour y arriver." Lorsque vous grimpez une montagne, vos genoux vous font mal et votre cœur est fatigué de pomper des volumes accrus de sang. Cependant, il n'y a pas d'autre moyen d'accéder au sommet de la montagne et de voir le soleil se lever. Il n'y a pas d'autre moyen d'atteindre le salut de votre âme.

C'est ainsi que son âme est sauvée. C'est ainsi que sa beauté est préservée et multipliée. C'est ainsi qu'elle commence à s'épanouir. Les fleurs fleurissent grâce à la chaleur torride du soleil, grâce aux gouttes de pluie douloureuses qui touchent leurs feuilles, et grâce à la neige qui les gèle. C'est ainsi que fonctionne la nature. C'est comme ça que ce monde fonctionne. C'est ainsi que Dieu fonctionne. On ne peut être sauvé qu'en surmontant les épreuves et la douleur.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 23 novembre 2018

Les déclarations différentes dans le temps du Patriarcat œcuménique sur la primauté


Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu'on y ajoute vient du Malin.
( Matthieu 5:37)


1970 : Patriarche œcuménique Athénagoras

"Ce même sceau de validité de la part d'un Synode œcuménique est également nécessaire, pour leur existence autocéphale définitive et continue, aux nouvelles Églises autocéphales en raison des circonstances défavorables dans lesquelles elles peuvent parfois se trouver. Il s'agit notamment des Églises auxquelles le Saint Trône œcuménique apostolique et patriarcal a donné le sceau d'autocéphalie avec l'approbation des autres Églises orthodoxes.

"Le Patriarcat œcuménique pourrait le faire en raison de son attribut d'Église Mère et de son statut de " Première parmi ses pairs " en référence aux autres Églises orthodoxes autocéphales, et parce qu'il est au centre de l'unité interne de l'Église orthodoxe tout entière, aidant les autres Églises dans leurs besoins - un devoir qui découle de sa position dominante dans la famille des Églises orthodoxes".


1976 : Métropolite Maximios de Sardes

"Le Patriarche de Constantinople rejette toute plenitudo potestatis ecclesiae et détient son pouvoir ecclésiastique suprême non pas comme épiscopus ecclesiae universalis, mais comme Patriarche oecuménique, le plus ancien et le plus important évêque de l'Orient. Il n'exerce pas un pouvoir administratif illimité. Il n'est pas un juge infaillible en matière de foi. Toujours le présupposé de son pouvoir est qu'en l'utilisant il s'en tiendra à deux principes : conciliarité et collégialité dans les responsabilités de l'Église et non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Églises...".

(Source : Métropolite Maxime de Sardes, Le Patriarcat Oecuménique dans l'Eglise Orthodoxe : A Study in the History and Canons of the Church, page 326).

Avant 1993 : Position officielle du Patriarcat œcuménique

"L'organisation de toute Église autocéphale locale exige la reconnaissance de l'Église œcuménique afin que son existence autocéphale soit définitive et indissoluble. Ainsi, par exemple, le Patriarcat œcuménique a accordé l'autocéphalie à l'Église de Roumanie à condition que cette attribution soit définitivement approuvée par toutes les Églises orthodoxes réunies en Conseil œcuménique ou en Grand Concile, comme cela a été fait, avec l'accord des autres Églises orthodoxes, pour les Églises qui, en raison des circonstances, l'ont proclamée autocéphale depuis le milieu du 19e siècle et ultérieurement : Ce fut le cas en vertu de sa qualité de première des Églises orthodoxes, en même temps que le centre de leur unité interne et le protecteur des Églises locales dans leurs besoins.”


2008 : Patriarche œcuménique Bartholomée

"Le Patriarcat œcuménique est considéré comme le siège le plus élevé et le centre le plus saint de l'Église chrétienne orthodoxe dans le monde. C'est une institution dont l'histoire s'étend sur dix-sept siècles, au cours desquels elle a conservé ses bureaux administratifs à Constantinople. Elle constitue le centre spirituel de toutes les Églises orthodoxes locales ou indépendantes, exerçant son leadership non pas par l'administration, mais plutôt en vertu de sa primauté dans le ministère de l'unité pan-orthodoxe et de la coordination des activités de l'Orthodoxie dans son ensemble. Elevé dans ce climat d'ouverture et de dialogue, en particulier pendant le mandat du Patriarche Athénagoras, j'ai appris dès mon plus jeune âge à respirer l'air d'Oikoumene, à reconnaître l'ampleur du discours théologique et à embrasser l'univers de la réconciliation ecclésiale."

(Source : Patriarche œcuménique Bartholomée, À la rencontre du mystère, page 14).

2009 : Archevêque Job de Telmessos

"Quant aux privilèges du Patriarche œcuménique au niveau entièrement orthodoxe, ils sont également interprétés du point de vue du Patriarche œcuménique dans l'esprit de la Règle apostolique 34. C'est-à-dire que les patriarches et les chefs des Églises orthodoxes autocéphales doivent savoir qui est le premier d'entre eux, le reconnaître comme leur chef et ne rien faire de spécial sans son consentement, et que le chef ne doit rien faire sans leur consentement. Le Patriarche œcuménique a le droit d'accepter les lettres d'appel et de veiller à l'unité de l'Église en convoquant des réunions entièrement orthodoxes auxquelles participent les chefs de chaque patriarcat et de chaque Église autocéphale (ou leurs représentants) mais il ne peut rien décider lui-même, sans eux, unilatéralement. Nous voyons que cette pratique a été utilisée lors de la dernière réunion des chefs au Phanar en octobre de l'année dernière. Et on ne peut voir ici aucun "papisme oriental"."


2010 : Patriarche œcuménique Bartholomée 

"C'est sur l'enseignement de la Sainte Trinité, et non sur un concept mondain d'autorité et de pouvoir, que repose toute la structure conciliaire et hiérarchique de l'Église orthodoxe. Car l'Eglise orthodoxe n'a pas d'autorité ou de direction centralisée, mais une constellation d'Eglises sœurs indépendantes et égales, parmi lesquelles le Patriarcat oecuménique possède historiquement et traditionnellement le premier rang.

"A cet égard, le Patriarcat œcuménique porte une primauté d'honneur et de service au sein du christianisme orthodoxe à travers le monde. Son autorité ne réside pas dans l'administration, mais plutôt dans la coordination. Ce n'est pas un signe de faiblesse, mais précisément de conciliarité. Car l'Église de Constantinople sert de point focal principal de l'unité, favorisant le consensus entre les différentes Églises orthodoxes."


2016 : Archidiacre John Chryssavgis

"Le rôle du Patriarche oecuménique est très important et sensible, et ne se limite pas à des fonctions symboliques ou cérémonielles, mais le patriarche oecuménique n'impose ni ne commande. La notion d'interdépendance ou de conciliarité est vitale en ecclésiologie orthodoxe. Le but de Bartholomée est de marcher constamment sur la corde raide, réalisant ce que Léon le Grand dans une lettre du Ve siècle appelée " confirmation par l'accord incontestable de l'ensemble du collège des frères ". Pourtant, il ne fait aucun doute que, bien que l'Église orthodoxe soit allergique à tout sentiment de primauté universelle tel qu'il s'est développé en Occident, elle reconnaît la nécessité d'un leadership, d'une coordination et d'un porte-parole universels par son " premier parmi ses pairs ", sans lequel la conciliarité est impossible.

(Source)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jad Ganem: Quand le silence est d'or!


J'ai lu un entretien avec un évêque que le Patriarcat œcuménique avait imposé à un diocèse d'Europe occidentale en dehors de la liste des candidats qui lui avait été présentée par la conférence de nomination du diocèse. A l'époque, beaucoup comparaient le comportement qui accompagnait sa sélection - la suppression des noms des candidats et l'ajout de son nom, suivi de son élection - au comportement des Ottomans contre le Patriarcat oecuménique pendant les jours de persécution.

Peut-être que Constantinople fit ce pas hors de la foi à cause des capacités et des talents de cette personne. Mais au bout d'un certain temps, Constantinople est revenu en arrière et s'est rendu compte qu'il avait fait le mauvais choix, après que l'évêque susmentionné soit devenu l'adversaire de la plupart des éléments de son diocèse et qu'après son arrivée à sa tête, il a commencé à menacer le départ de ses fidèles et la fermeture de ses institutions anciennes, en particulier parce que celles-ci avaient été établies et développées dans les circonstances les plus difficiles et ont pu faire leur renommée au fil du temps.  La réponse du Patriarcat de Constantinople aux plaintes des fidèles et sa décision de le transférer à un poste administratif où il n'aurait aucun contact direct avec le clergé ou les croyants ordinaires est venue comme un aveu tacite de son incapacité à fonctionner comme pasteur.

Aujourd'hui, dans le contexte de la crise que traverse l'Église orthodoxe, l'évêque précité est devenu le porte-parole du Phanar et a donné une interview télévisée dans laquelle il exprime des positions sévères et irresponsables, des positions basées sur des approches légalistes des relations dans l'Église qui sont contraires à sa nature, aggravent l'éloignement entre membres du même corps, et manquent de toute sensibilité pastorale. Je ne sais pas s'ils expriment la position du Patriarcat de Constantinople, mais je sais qu'il n'est pas possible de faire confiance à quelqu'un qui a échoué dans l'administration d'un petit diocèse et l'a conduit au bord de la rupture avec des problèmes qui ont de graves répercussions sur l'unité de l'Église orthodoxe universelle.

Dans ces circonstances, nous avons besoin de la direction pastorale d'hommes expérimentés qui savent que leur rôle fondamental est de préserver l'unité de l'Église et qui travaillent à panser ses plaies avec l'audace des médecins, la sagesse des saints et la détermination des apôtres. Ces temps difficiles n'appellent pas des avocats qui justifient le schisme et glorifient l'action unilatérale ou des mineurs qui pensent que la modification de la réalité se fait d'un trait de plume ou par des décisions impérieuses. La foi de millions de personnes est en jeu, assez de discours irresponsables ! Assez de scandaliser les fidèles ! A une époque où l'unité est en danger, "Le silence est d'or, puisqu'il n'y a pas de danger en lui."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Orthodox Synaxis

jeudi 22 novembre 2018

Jad Ganem : Le silence du Mont Athos

Saints du Mont Athos
(wikimedia)

La voix de la Sainte Montagne résonne depuis longtemps à chaque moment important et fatidique de l'Église orthodoxe. Les moines du mont Athos s'adressent depuis longtemps aux dirigeants de l'Église chaque fois qu'ils sentent une déviation dans les pratiques, une déviation de la foi ou une menace à l'unité.

Aujourd'hui, à la lumière de la crise actuelle que vit l'Église orthodoxe, la voix des Pères de la Sainte Montagne manque aux fidèles et ils s'interrogent sur la raison de leur silence. Ils [les fidèles] n'ont pas voix au chapitre en ce qui concerne ce qui a été dit sur le papisme qui se répand dans la théologie et la pratique orthodoxes. Ils attendent leur parole sur la manière d'accepter les schismatiques dans l'Église, la validité des ordinations qui ont eu lieu pendant le schisme, la position de l'Église à l'égard d'un patriarche marié [id est "Philarète"] et du retour des évêques en communion avec l'Église, la relation entre l'Église et l'État et tout ce qui se dit sur le droit des présidents, politiciens et parlementaires à imposer leur agenda à l'Église. Ils attendent leur parole sur ce gâchis dans lequel nous nous sommes mis. Ils se demandent pourquoi les moines de la Sainte Montagne se sont abstenus de jouer ce rôle aujourd'hui.

Est-ce parce que leur position est différente de celle des autorités ecclésiastiques dont ils dépendent ? Est-ce en raison d'une divergence d'opinion sur ces questions qui existe également entre eux ? Ou est-ce parce qu'ils attendent que la colère du Seigneur passe et que les âmes soient calmes pour dire ce qu'ils pensent ?

Peu importe les raisons, les yeux des fidèles, blessés par ce qui se passe aujourd'hui dans l'Église du Christ, regardent la Sainte Montagne. Leurs prières embrassent les prières incessantes de ses moines, afin que Dieu éloigne de Son Église les troubles et les schismes et qu'Il envoie une voix pour "partager correctement la parole de vérité" et nous ramener du Babel de la politique et du légalisme qui divise notre Église à la Sainte Pentecôte.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHODOX SYNAXIS
original en langue arabe 
ICI

The New Media Epidemic The Undermining of Society, Family, and Our Own Soul By Jean-Claude Larchet Translated by Archibald Andrew Torrance

Le livre de Jean-Claude LARCHET Malade des nouveaux Médias va être publié en Anglais!

L'édition française a été publiée aux Editions du CERF






This item has not yet been published, but we welcome you to place a pre-order below. The item will arrive no later than the publication date.
Book, 200 pages
Published: 1st March 2019
ISBN: 9780884654711
Status: Available
Format: 9in x 6in


Philosopher and patrologist Dr Jean-Claude Larchet, renowned for his examinations of patristic writings on the causes and consequences of spiritual and physical illness, here tackles the pressing question of the societal and personal effects of our societal use of new media. The definition of new media is broad - from radio to smart phones - and the analysis of their impact is honest and straightforward. His meticulous diagnosis of their effects concludes with a discussion of the ways individuals might limit and counteract the most deleterious effects of this new epidemic and our preserve our essential humanity.


Publication Details:

Binding: Book, 200 pages
ISBN: 9780884654711
Format: 9in x 6in

BIC Code: HRCC8JTBX
BISAC Code:  REL049000SOC057000TEC003080
Imprint: Printshop of St Job of Pochaev

ECOLOGIE



Ecologie, voilà la solution: " La décroissance...spirituelle".

Je vous invite à écouter cette conférence donnée par le père Théotokis et mère Hypandia du monastère de Solan.
P. Gontran (recteur de la Mission Orthodoxe du Pays de Grasse)

mercredi 21 novembre 2018

Archimandrite André [Konanos]: L'éducation spirituelle des enfants


Lorsque l'on parle de Dieu aux enfants, il n'est pas nécessaire d'utiliser des phrases intelligentes et complexes. Cela ne fera qu'embrouiller un enfant. On devrait parler de ces sujets dans un langage simple et clair. Il est essentiel d'être au même niveau que les enfants, de les comprendre. S'il y a un bébé devant moi, je ne peux pas discuter de sujets plus élevés ou de questions théologiques avec lui. Car les bébés ne peuvent même pas encore se signer. Je ne peux rien exiger d'un enfant, comme je le ferai pour un adulte tant qu'il n'a pas maîtrisé l'alphabet spirituel.

Il est très important que les conversations sur Dieu inspirent les enfants à ressentir de l'amour pour Lui, et en plus à ressentir de l'amour personnel. Pour qu'ils puissent percevoir Dieu et pas seulement "parce que les adultes le disent". Vous comprenez ça ? Ce n'est pas comme si les enfants commençaient à suivre certaines de nos instructions, à se comporter correctement un jour et que nous les regardions et les admirions, heureux comme si nous avions lancé une mécanisme complexe. Il est impératif que les enfants aient leur propre connexion personnelle et profonde avec Dieu. Que les mots entendus s'installent dans leur cœur, se fondent dans le sang et fassent partie de leur vie.

Comme le dit le proverbe chinois, donnez un poisson à un enfant et vous lui donnez à manger pendant une journée, apprenez-lui à pêcher et vous lui donnerez à manger toute sa vie. Dans ce cas, ils ne mourront pas de faim quand vous n'êtes pas là. Je pense que c'est ainsi que l'on devrait parler de Dieu aux enfants pour qu'ils L'aiment en se forgeant leur propre opinion de Lui. Ensuite, même si vos enfants vont étudier dans une autre ville, un autre pays, ils vont eux-mêmes se programmer le dimanche pour aller à l'église. Les parents n'auront pas besoin de les appeler, de les réveiller ou de se tenir près de leur lit et de les secouer par les épaules en disant : "Réveille-toi, il est temps d'aller au temple !"

Seules de telles conversations avec les enfants sur Dieu porteront leurs fruits. Après tout, le temps viendra où les enfants vous quitteront, me quitteront, quitteront cette atmosphère de serre dans laquelle ils ont grandi. Que feront-ils alors ?

On ne peut pas élever des enfants dans une serre, parce que tôt ou tard, ils feront face à la réalité et se retrouveront dans un endroit où il fait froid, où tout est dur et difficile.

Comment élevez-vous vos enfants ? Est-ce que vous les inspirez ou leur dites simplement ce qu'ils doivent faire ? Dans ce dernier cas, ils se comporteront probablement bien, seront vraiment obéissants, pieux et aimants jusqu'à l'âge de quinze-sept ans juste parce que vous l'exigez. Cependant, leur relation avec Dieu sera très probablement formelle. Si les enfants ne voient pas ce que leurs parents et leurs professeurs leur racontent à l'école du dimanche dans leur vie, alors dans ce cas ils se conforment simplement à leurs exigences mais ne croient pas en eux en se disant : "Quand je serai grand, je déciderai qui je devrais être et je ferai ce que je veux". D'où viennent ces pensées ? La raison en est que les parents et les enseignants ne leur ont pas montré le Christ que les enfants pouvaient aimer. Le  Christ véritable. Ils n'ont connu que le "christ" qui réprime, qui est formel, faux et superficiel, et qui ne touchera jamais le cœur d'un enfant.

Photo : spbda.ru

Les enfants ne voient pas encore Dieu, ils vous voient.

Ce que les enfants voient autour d'eux est crucial.

Quand j'allais à l'école du dimanche quand j'étais petit, nous avions un professeur qui nous parlait toujours du bien et du beau. Un jour, quand j'ai pris le bus pour rentrer chez moi, je l'ai vu au cinéma. Il rentrait aussi à la maison, seulement à pied, nous vivions près l'un de l'autre. Tu sais ce que j'ai fait ? Je bondis de mon siège et courus à l'arrière de l'autobus pour regarder par la lunette arrière ce que le professeur allait faire maintenant. Le fait est que nous parlions beaucoup de films avec lui à l'époque et il nous a expliqué qu'il y a des films que les gens ne devraient pas regarder. À ce moment-là, j'étais curieux de voir ce qu'il allait faire. Irait-il au cinéma pour voir un film inacceptable ou pas ? S'en tiendrait-il à ses paroles ? J'ai même décidé que s'il entrait à l'intérieur, il me décevrait une fois pour toutes. Le professeur passa calmement devant le cinéma sans faire attention à l'affiche.

J'étais un garçon très curieux. Bien sûr, je n'aurais pas dû agir ainsi dans cette situation, mais j'étais alors un enfant. Et un enfant avant tout. La façon dont les adultes traitent tout, leurs actions et non les paroles sont importantes pour les enfants.

Le credo ne doit pas se limiter à un horizon temporel. C'est pourquoi il ne suffit pas de parler de Dieu aux enfants seulement une fois par semaine, à l'école du dimanche, ou lors d'un voyage dans un monastère, ou quand on aide quelqu'un de temps en temps, ce qui est rare. L'essentiel, c'est ce qui se passe dans la famille, ce que l'enfant voit dans le foyer parental. Les enfants apprennent la foi de leurs parents parce que la famille est une petite Église, comme nous le dit l'Écriture. Si un enfant voit que les parents s'aiment, qu'ils ne font qu'un, ce sera un véritable enseignement sur Dieu, et venant du Christ Lui-même. Parce qu'avant de rencontrer Dieu, votre enfant vous rencontre.

Ceux d'entre vous qui ont des enfants savent que dès qu'une femme accouche, la sage-femme met immédiatement le bébé sur la poitrine de la femme. Pouquoi cela? C'est pour que le bébé puisse entendre les battements du cœur de sa mère le plus tôt possible, sentir son odeur et recevoir un baiser.

Les enfants ne voient pas encore Dieu, ils vous voient. Le premier "dieu" pour les enfants, c'est vous, leurs parents, puis les enseignants, vous qui apparaissez un à un dans leur vie.

Si en même temps nous, les adultes, ne montrons pas Dieu à nos enfants dans notre vie, alors peu importe avec quelle éloquence nous parlons de Lui, ils ne nous croiront pas. La famille doit être un exemple d'unité et d'amour divins. Sinon, il est difficile d'enseigner la foi en Dieu. Dans l'Église, un enfant entend de belles paroles, mais à la maison, les passions sont fortes, il y a des querelles constantes... Comment pourrait-on percevoir quelque chose dans une telle situation ? Comment apprend-on la foi en Dieu ?

Photo : tatarstan-mitropolia.ru

Il est nécessaire d'aider les enfants à voir Dieu Qui les aime sans raison particulière

J'ai appris plus que partout ailleurs en enseignant à l'école depuis vingt ans. Les enfants m'ont beaucoup appris. Ils disent toujours ce qu'ils pensent sans se faire passer pour qui que ce soit. En les écoutant, j'ai vu qu'ils cherchaient Dieu, qu'ils voulaient trouver la vérité, qu'ils voulaient prier, aimer et être aimés et ils attendaient la même chose de leurs parents. Ils s'y attendaient, mais ils ne l'ont pas compris. Qu'est-ce que j'étais censé faire dans cette affaire ? Oui, je leur ai beaucoup parlé, ils ont aimé nos leçons, mais ce n'étaient que des leçons. Un enfant a assisté à une leçon, mais n'est pas venu à une autre, parce que, par exemple, la classe est partie en excursion. Comment vont les choses à la maison, dans la famille ?

Une fois, j'ai invité les parents de mes élèves à l'école. Je voulais leur montrer les derniers tests de leurs enfants, leur parler à cœur ouvert. Alors, je leur ai demandé de venir sans enfants. Les parents ont eu l'air élégants, mais quelqu'un a quand même traîné un enfant avec lui. Une de ces mères, qui est venue avec son fils, m'a tout de suite salué et m'a demandé la bénédiction en me voyant. J'ai même pensé : "Eh bien, si cette femme part de la bénédiction, alors elle est une adepte zélée de l'église". Après cela, cette mère a commencé à me dire quelque chose de très pieux et j'ai finalement été convaincue de sa spiritualité et je me suis réjoui.

Pendant tout ce temps, son fils s'assit silencieusement dans un coin et regarda sa mère de là. Soudain, je vis comment il se tournait vers moi et faisait des signes de dédain envers sa mère. Je me sentais vraiment mal à l'aise devant cette femme, gênée par son fils et moi-même. En effet, elle venait de me dire tant de bonnes choses sur tant de choses, y compris son mari allant au Mont Athos et son cousin vivant dans un monastère... Le lendemain, je lui ai demandé :

- Pourquoi as-tu fait ça ? Tu m'as mis dans une position très délicate.

Il a répondu :

- Père, c'est quand la fin de tout ça ? Nous en avons assez de toute cette hypocrisie !

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- A l'école on parle d'une manière et d'une autre à la maison. Regarde ma mère : comment elle s'inclinait devant toi, quelles paroles elle disait. Cependant, à la maison, elle et papa se disputent constamment. Il n'entend pas un mot gentil de sa part, rien de ce qu'elle vous a dit, ni sur Dieu, ni sur le Mont Athos... On ne parle pas de telles choses à la maison. Ils ne font que nous gronder. Les parents nous blessent, nous réprimandent et nous humilient.

Il faut vivre d'une certaine manière pour enseigner la foi aux enfants. Comme Dieu l'a fait. Il ne se contentait pas de faire des sermons, il mangeait et buvait avec Ses disciples, dormait près d'eux. Ils Le voyaient constamment et ne cessaient de s'émerveiller de voir à quel point Il était merveilleux. Il a fait ce qu'Il avait dit qu'Il ferait. Tout le monde n'a rien vu d'autre que du bien de Sa part tout au long de la journée. Ce n'était pas un hypocrite, Il ne trompait pas, ne faisait pas semblant, n'essayait pas de faire bonne impression. C'est ce credo qui s'installe dans le cœur d'un enfant.

Nous devons aider les enfants à voir Dieu Qui les aime sans limites et sans doutes.

En même temps, il est essentiel de parler de Dieu aux jeunes enfants individuellement, à ceux qui sont plus âgés d'une autre manière et aux élèves du secondaire d'une manière complètement différente.

Aider les enfants à voir Dieu qui les aime sans raison particulière est nécessaire, "Si vous êtes bons et si vous allez à l'école du dimanche, alors Dieu vous aimera". Nous obtiendrons le même résultat que celui dont j'ai été témoin dans notre rue une fois. Une grand-mère d'à côté persuadait son petit-fils de finir de manger tout ce qu'il y avait dans l'assiette : "Mange, alors papa t'aimera !" L'enfant s'étouffait avec de la nourriture et je me suis arrêté et j'ai dit à sa grand-mère ce qui suit : "Non, Dieu et papa aimeront encore plus ce garçon s'il ne finit pas  de manger". On ne peut pas dire aux enfants quelque chose qui les embrouille à coup sûr. En aucun cas !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 20 novembre 2018

Archimandrite André [Konanos]: Qui ne peut être sauvé!

Père André [Konanos]

Ressentir le Christ parmi nous, sentir Son amour, jouir de Sa présence, de Sa chaleur et de Ses soins, de Son image. Communiquer les uns avec les autres dans une atmosphère d'amour et d'unité.

Pourquoi ne nous livrons-nous pas à de si agréables exercices ? Vous et moi.... En effet, on ne vit qu'une fois... Après tout, on veut être sauvé. Moi aussi. Moi aussi. Qui n'en a pas besoin ? La volonté d'une personne y joue un grand rôle. Si on ne veut pas quelque chose, comment cela va-t-il se passer ? Souvenez-vous que le Christ, avant de faire un miracle, a demandé à la personne : "Veux-tu recouvrer la santé ?" Vous voulez vous sentir bien ? Voulez-vous être sauvé ? Voulez-vous vraiment que Je vous donne le cadeau que vous demandez ? C'est ce que vous dites vouloir, mais est-ce vraiment quelque chose que votre cœur désire ? Le Christ demande : "Voulez-vous rejoindre le paradis et la joie ?" Si nous disons que c'est ce que nous voulons, il en sera ainsi. Oui, c'est ce que nous voulons. Nous voulons rejoindre la Lumière. Nous voulons rejoindre le Christ. Nous voulons rejoindre Dieu. Nous voulons rejoindre le bonheur et la joie du paradis. Parfois, cependant, il y a des difficultés sur le chemin du paradis.

La personnalité complexe nous éloigne de cette voie. Nous fâchons nos proches. Nous faisons des choses qui irritent les autres. Comment peut-on être sauvé ? Il n'y a pas de place dans les Cieux pour les agresseurs qui rendent la vie difficile aux autres. Je ne sais pas si vous êtes comme ça.

Bien sûr, il y a beaucoup de gens comme ça. Et ce sont des chrétiens pratiquants. Ceux qui les connaissent disent du mal d'eux : "Ils sont très irritables, mon enfant, ils répriment les autres." Ils enseignent constamment les autres d'une manière ennuyeuse. S'ils vous voient, ils commencent immédiatement à prêcher : "Vous devriez changer ! Vous devriez abandonner ceci et cela." Ils font constamment souffrir les autres. Mais celui qui est un agresseur ne peut être sauvé. Après tout, il ou elle blesse toujours son prochain. Comment pourront-ils voir l'image de Dieu ?

Dieu est absolument libre et Il respecte notre choix. Il respecte nos actions, notre liberté et notre temps. Il ne force jamais personne. Avec un respect absolu, Il attend le moment où chacun de nous décide librement et désire délibérément réfléchir à certaines choses.

Le Christ lui-même est un exemple vivant de respect et de liberté. Alors comment pouvons-nous nous forcer à vivre en Son Nom ? Le Christ mena une vie tranquille et ordinaire. Depuis 33 ans. Sa vie était paisible et tranquille. D'un point de vue séculier, ce n'était pas impressionnant. Son but n'était pas de nous agiter. Il n'a pas non plus apporté de tremblement de terre ni d'agitation. Il a tout fait paisiblement et tranquillement. Il était le Fils de Dieu, c'est-à-dire Dieu lui-même, sous une forme humaine. Il était humble. Il n'a jamais causé d'ennuis, n'était pas un agresseur et n'a rien exigé. Il disait toujours : "Qui le souhaite. Si vous le souhaitez. Si tu M'aimes. Si tu ressens Mon amour. Si ton heure est venue. Si tu sens que tu es prêt." Le Christ s'est comporté ainsi et nous a ainsi montré les critères de la vie et de la morale.

Version franFaise Claude Lopez-Ginisty
d'après
PRAVMIR

lundi 19 novembre 2018

Archimandrite André [Konanos]: Ne jeûnez pas sans amour...

Père André [Konanos]

Je serais très heureux d'apprendre que vous jeûnez ces jours-ci. Si vous le faites avec amour et humilité, bien sûr. Avec amour pour Dieu, Sa Mère très pure, et les gens. Si je vous vois acheter du jambon au supermarché, sachez que je ne serai pas tenté. Je penserai que vous l'achetez pour votre petit enfant. Si vous achetez du fromage, je suppose que vous suivez l'ordre strict du médecin de consommer des produits laitiers. Si je vous vois acheter du boeuf, je croirai que vous manquez probablement de fer et que vous êtes anémique. Même si j'habite à côté, si je détecte l'odeur d'un steak de poulet frit en train de cuire, j'en viendrai à l'idée que vous mangez de la viande, mais que vous ne jugez pas les autres comme je le fais si souvent, ce qui est bien pire.

En général, ces jours-ci, j'essaie de rayonner la lumière et la bonté là où mon esprit obscurci veut semer le poison, le mal et la condamnation. Une fois de plus, je me pose la même question : mon âme, pourquoi te soucies-tu de la vie de quelqu'un mais pas seulement de la tienne ?

Si vous ne savez pas quelque chose, vous feriez mieux de ne pas parler. Bien sûr, nous ne sommes pas tous silencieux, nous faisons quelques conclusions et commentaires. Essayez d'être toujours aussi sincère, ouvert, réel, authentique et vrai que possible devant Dieu.

Je me souviens comment, par une chaude journée d'été, nous avons décidé d'acheter de l'eau gazeuse en conserve, en marchant dans une rue d'Athènes avec un prêtre. Cependant, j'ai hésité parce que la bière était vendue dans la même cannette rouge que l'eau gazeuse. Je me demandais si je devais l'acheter ou non, et je l'ai acheté à la fin. Alors, en marchant près de l'Acropole, j'entendis : "À ta santé, Père !" Le voyageur  a montré la bière. J'ai répondu : "C'est de l'eau gazeuse, pas de la bière". Puis je me suis dit : même si c'était une bière, et alors ? Est-ce une tragédie de boire de la bière froide en été ?

Ne réprimandez pas les autres et ne vous attardez pas sur leurs remarques selon lesquelles vous vous êtes mal assis ou avez mal marché, que vous avez mal mangé ou êtes mal habillé, les gens peuvent se tromper concernant certaines choses. Après tout, le fait est que vous avez la conscience tranquille devant le Créateur. Vivez, la vie continue, ne faites pas attention à ces petites choses. Le plus important, c'est de toujours vivre avec Dieu. Nous parlons beaucoup de tout, mais en fait nous en savons peu.  Nous jugeons et condamnons si souvent les autres.

Un mercredi, j'ai téléchargé une photo de salade grecque sur ma page Facebook. Quelqu'un m'a écrit dans les commentaires : "Honte à toi, père, comment as-tu pu mettre du fromage dans une salade un jour de jeûne !" De nos jours, il y a de la folie partout. Je ne veux pas dire cela, mais c'est la réalité.

Après avoir choisi le rythme de vie approprié, vivez et profitez de la vie. Le plus important est d'être responsable devant Dieu et devant cinq ou six personnes proches qui vous connaissent bien, connaissent votre âme et votre être, avec qui vous êtes vous-même. Ne faites pas attention à la société, laissez-les vivre leur propre vie, et vous allez vivre la vôtre, en l'améliorant constamment.

Bonne chance dans toutes vos entreprises !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prière liturgique des monastères athonites pour le Métropolite Onuphre et ses fidèles ukrainiens



Plusieurs monastères grecs du mont Athos ont ajouté une demande spéciale à la Litanie de Paix dans tous leurs offices, priant spécifiquement pour Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de  toute l'Ukraine, le chef de l'Eglise canonique ukrainienne, et pour son troupeau souffrant.

Dans une interview publiée lundi à Foma en Ukraine, Son Eminence le Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary, Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, a parlé des relations actuelles entre l'Eglise ukrainienne et le Mont Athos.

Des milliers de chrétiens orthodoxes russes et ukrainiens se rendent en pèlerinage chaque année au Mont Athos, qui est sous la juridiction de Constantinople. Cependant, l'Église russe, dont l'Église ukrainienne est une partie autonome, a rompu la communion avec Constantinople le 15 octobre, décision que l'Église ukrainienne a confirmée hier, en raison de l'intervention unilatérale de Constantinople dans la vie ecclésiastique en Ukraine.

"Nous savons que la plupart des higoumènes des monastères athonites ne sont pas d'accord avec les décisions anti-canoniques du Phanar," a dit le Métropolite Antoine.

"Dans plusieurs monastères - grecs d'ailleurs - ils ont inclus une demande spéciale dans l'ecténie de Paix le matin et le soir : "Pour Sa Béatitude le Métropolite Onuphre et pour son troupeau souffrant", a-t-il expliqué, ajoutant, "nous sommes très reconnaissants aux Athonites pour leur amour et leur prière fraternelle".

Il a également noté que pendant que la communion sacramentelle avec Constantinople était rompue, les fidèles de l'Église ukrainienne sont toujours invités à aller en pèlerinage au Mont Athos pour prier, demander conseil et vénérer les innombrables trésors spirituels qui s'y trouvent.

Aucune réponse officielle n'est venue de la Sainte Communauté du Mont Athos sur la question ukrainienne, bien que des higoumènes aient pris la parole ces dernières années, en particulier l'archimandrite Parthène (Murelatos), l'un des plus anciens habitants de la Sainte Montagne et higoumène du monastère de Saint Paul, qui s'est déclaré convaincu que l'Église ukrainienne devait maintenir son unité avec le Patriarcat de Moscou.

De plus, en mars 2015, lors de la visite du Métropolite Onuphre au Mont Athos, l'Archimandrite Ephrem de Vatopedi a déclaré : "Avec un cœur lourd, je suis préoccupé par l'état actuel de l'Ukraine et du Saint Mont Athos, je demande au peuple ukrainien de rester fidèle à l'Eglise canonique, au Primat canonique et au Synode canonique. Nous voulons que les citoyens ukrainiens soutiennent l'Église canonique. Il est important pour son propre salut d'obéir à l'Église canonique.

Et dans un discours au peuple ukrainien en 2017, le Père Ephrem a noté que le problème concerne l'ensemble du Mont Athos, disant que la Sainte Montagne est très attristée par le schisme de l'Eglise orthodoxe ukrainienne. Selon l'higoumène, le schisme coupe comme avec des ciseaux, et ceux qui sont entrés dans le schisme doivent comprendre qu'ils sont en dehors du bercail de l'Église. "Si quelqu'un est en dehors de l'Église... il ne peut pas atteindre la sainteté", dit-il.

C'est pourquoi nous invitons tous nos frères qui ont abandonné l'Église canonique, nous leur lançons un appel et nous les supplions de retourner au sein de l'Église orthodoxe canonique ", a dit le staretz.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 18 novembre 2018

Métropolite Gennade d'Italie et de Malte: QUE DIEU, EN SON AMOUR,BÉNISSE ET GLORIFIE LE VÉNÉRABLE CENTRE DE L'ORTHODOXIE

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NB: Ce texte date de décembre 2014, mais il explique la dérive actuelle de Constantinople vers une papolatrie de plus en plus avérée, car aucun des évêques du Phanar, n'a retenu le Patriarche Bartholomée dans sa mégalomanie criminelle pour l'Eglise... Bien sûr,  il n'est pas du tout question pour Monsignore Gennade, de canons, d'enseignements faux et délétères qui ont éloigné Rome (ou Constantinople plus récemment) de la Vérité et de la Tradition des Pères, il s'agit surtout de se poser en clone de Rome avant l'avènement d'une  papauté bicéphale dont le symbole sera un moineau étique et déplumé à deux têtes. C.L.-G.

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L'Amour de Dieu règne et domine au cours de la rencontre historique, fraternelle, bien accueillie et bénie de Dieu entre le Pape de Rome François et le Patriarche œcuménique Bartholomée.
L'amour divin leur donne une force et une vitalité spirituelle inégalées pour qu'ils puissent travailler ensemble de manière sincère et constructive, et à l'avenir de plus en plus en profondeur pour la pleine unité des chrétiens, et pour que ce travail devienne un instrument d'inspiration commune vers le chemin commun du "Testament divin" : "afin que tous soient un". Cet amour divin les unit et les éclaire encore plus pour avancer vers un dialogue constructif avec l'Islam : "travailler ensemble pour la paix, la justice et la dignité de chaque homme". Ils prient et attendent : ils annoncent : "Musulmans et chrétiens ont été appelés à travailler ensemble avec amour pour la justice, la paix et les droits de chaque être humain".
D'une grande signification et d'une grande importance pour ce cheminement évangélique commun vers le "Testament divin" de notre Sauveur le Christ "afin qu'ils soient un" sont les discours mistagogiques et émouvants des deux saints du christianisme, qui par leur vie très simple et leur humble service constituent pour l'homme contemporain un exemple unique d'humilité et de patience, d'amour et de fraternité : "De même que les martyrs sont la riche semence de la vie chrétienne, de même l’effort de l'œcuménisme aide au cheminement vers l'unité", "de même que le sang des martyrs a été une semence de puissance et d'abondance pour l'Église, de même la participation aux travaux quotidiens peut être un instrument puissant d'unité", un objet de prière et un chemin d'amour, béni par Dieu, comme maintenant "qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus de tout ce que nous demandons et pensons". (Ephésiens 3,20).

Les deux diacres infatigables et honorés de l'amour et de la paix de Dieu, fidèles à la volonté de Dieu, sont arrivés au point, d'une part, de réduire la longue distance accumulée entre eux au cours des siècles, d'autre part, comme frères en Christ, d'avancer résolument, maintenant comme à l'avenir, vers une communication fraternelle et une connaissance plus profonde. Ils déchirent le "vieux Χειρόγραφον" de l'inimitié et de l'hostilité et, par leur exemple paternel, ils montrent clairement que les chrétiens peuvent procéder et obtenir les précieux fruits du premier millénaire et ainsi continuer ensemble avec amour et vérité vers la réalisation sacrée de l'Evangile en disant : "Allez enseigner toutes les nations, les baptiser..." pour que le monde croit qui attend impatiemment de voir et d’entendre. Toute communication et toute rencontre au nom de Jésus-Christ constitue une "bénédiction de Dieu" et, par conséquent, notre insistance dans la séparation ancienne et négative, ne constitue certainement pas une boussole précise et sûre qui puisse nous guider vers la vérité, vers l'amour envers notre Père et Dieu créateur, envers notre prochain, qui est "l’image de Dieu".
Nous ajoutons ici ce qui suit, très significatif : le Pape et le Patriarche, tous deux riches de cœur, procèdent dans l'amour. L'amour inclut aussi la vérité, Dieu est amour, lumière, vérité, humilité, salut, vie éternelle. Il n'est pas possible qu'en voyant qu’il y a l'amour de Dieu et il n'y ait pas de vérité. La vérité est le contenu et le résultat de l'amour. Je crois que ceux qui accusent et jugent les autres ont tort, et d'un côté ils ne parlent que d'amour, évitant de dire la vérité. Cela arrive souvent pour la très simple raison que l'amour est aussi vérité. C'est le même Dieu, Qui est Amour, qui a sauvé l'humanité.
Grâce à ces dons charismatiques, le Pape a manifesté sa disponibilité sincère : Approchez le Patriarche œcuménique avec un cœur sans hypocrisie, demandant sa bénédiction : "Sainteté, bénissez-moi et mon Église". Après le baiser de la main du Patriarche à Jérusalem, le Pape arrive maintenant au siège du Patriarche dans la Cité de l'Invincible Condottiera, la Très Sainte Mère de Dieu, pour révéler une nouvelle situation ecclésiastique : son profond respect pour le Patriarche, la reconnaissance de sa succession apostolique, ainsi que celle de sa dignité patriarcale. Le "baiser" du Pape de la vénérable main droite du Patriarche, ainsi que la demande fraternelle du Pape que le Patriarche le bénisse, le "baiser de la tête" du Pape, événements survenus pour la première fois, étonnent et émeuvent, donnent espoir et confiance, pour la suite du chemin commun dans la direction de la volonté divine.
Le Phanar redevient très glorieux, dans les temps terribles de crise et de tragédie actuelle de l'homme. Le peuple de Dieu rempli d'espérance, fort de la force qui vient d'En Haut, ému, admiratif devant la Cime de l'Église orthodoxe, devant le Primat de l'Église de Constantinople, reçoit l'honneur et la gloire du Centre de l'Orthodoxie, dont le Patriarche de l'Orthodoxie est la vraie cause, le Patriarche œcuménique Bartholomée, le grand coordinateur de l'unité panorthodoxe, le Patriarche de l'amour, de la paix et du dialogue, qui a fait de sa chaire le centre du dialogue théologique, le centre des rencontres théologiques et de l'évolution ecclésiale, le centre des visites culturelles et diplomatiques.
Le Pape et le Patriarche n'ont pas peur, ils sont liés par un lien d'amour et de paix et se battent pour la création de "ponts", pour abattre les murs et supprimer l'introversion et l'autisme, ainsi que pour promouvoir le dialogue avec l'Islam "sur la base du respect mutuel et de l'amitié" : "Musulmans et chrétiens sont appelés à travailler ensemble pour la justice, la paix et le respect de la dignité et des droits de chaque personne, en particulier dans les lieux où il y a eu une coexistence pacifique pendant des siècles et où tous deux souffrent maintenant de la terrible tragédie de la guerre... comme dirigeants chrétiens nous appelons tous les dirigeants religieux à poursuivre et renforcer le dialogue interreligieux et à tout mettre en œuvre pour construire une culture de paix et de solidarité entre hommes et peuples. Nous nous souvenons aussi de tous les peuples qui souffrent des terribles conséquences de la guerre. D'une manière spéciale, nous prions pour la paix en Ukraine, pays de tradition chrétienne ancienne, et nous appelons toutes les parties concernées à suivre la voie du dialogue et du respect du droit international afin de mettre fin aux affrontements et de ramener tous les Ukrainiens à vivre en harmonie".La "Déclaration" du Pape François et du Patriarche Bartholomée par son caractère franc, par sa détermination affectueuse, par ses intentions et ses dispositions respectables, la "mémoire des Apôtres, qui ont annoncé l'heureuse annonce de l'Évangile au monde par l'annonce et le témoignage de leur martyre, renforce parmi nous le désir de continuer sur le chemin commun pour surmonter, avec amour et vérité, les obstacles qui nous séparent. Pour ces deux grands guides ecclésiastiques, la prière est une force énorme, c'est pourquoi ils prient et demandent aux fidèles d'unir leurs prières avec leurs prières personnelles "afin que tous soient un, afin que le monde croie" (Jean 17 :21). Les temps, répètent-ils, " appellent à la solidarité de tous les hommes de bonne volonté " ;  "... la terrible situation des chrétiens qui souffrent au Moyen-Orient invite non seulement à une prière continue, mais aussi à une réponse adéquate de la communauté internationale. Tous deux rappellent la rencontre historique du Patriarche Athénagoras avec le Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique, sans oublier de souligner tout particulièrement que "cinquante ans après cette rencontre dans la Ville Sainte, le cours de l'histoire a changé de direction, les chemins parallèles et conflictuels de nos Églises se sont rencontrés dans la vision commune de retrouver leur unité perdue, l'amour froid s'est renforcé et notre volonté de tout faire s'est renforcée, afin que la foi et la communion retrouvent un éclat commun dans notre calice. Depuis lors, "le chemin d'Emmaüs s'est ouvert, un chemin probablement long et parfois inconfortable, sans retour, du Seigneur qui nous accompagne invisiblement, jusqu'à ce qu'il se manifeste à nous "dans la fraction du pain" (Lc 24,35). Et le Patriarche œcuménique poursuit parfaitement son homélie lors de la Divine Liturgie Patriarcale Synodale (Fanar, 30.11.2014), en disant que cette foi, que "nous avons communément conservée en Orient et en Occident pendant un millénaire, nous sommes appelés une fois encore à poser comme base de notre unité, afin que "avec la même âme, ne pensons qu'à une chose" (Ph 2,2-3), à avancer avec Paul, "oubliant le passé, nous prosternant vers le futur". (Fil, 3, 14). Il est absolument nécessaire "d'atteindre ensemble l'homme contemporain, la main de celui qui peut le sauver par la Croix et la Résurrection", annonce avec amour et paix le Patriarche œcuménique.
La très simple et très belle figure du Pape, avec ses discours sublimes, et avec cela, très précieuse et très utile, qui a entendu le peuple de Dieu du Patriarche œcuménique, encourager, fortifier, donner espoir et pousser à la prière, abattre les murs du fanatisme et de la haine, construire des ponts, et tous deux continuent vers le "Testament Divin" qui attend le chemin commun de tous vers ce but : "que tous soient un". Le Pape François, dans son homélie lors de la Divine Liturgie synodale dans le très vénérable Patriarcat, marque clairement : "Se rencontrer et se regarder l'un l'autre, échanger l'étreinte de la paix et prier l'un pour l'autre, sont des dimensions essentielles de ce chemin pour rétablir la pleine communion à laquelle nous tendons. Tout cela précède et accompagne fermement cet autre élément essentiel, qui est le dialogue théologique".  Le Pape François poursuit, d'une manière merveilleuse, en disant : " un dialogue authentique est toujours entre des personnes avec un seul nom, une seule vision, une seule histoire et pas seulement avec l'échange d'idées. En réalité, il est indéniable que pour nous, chrétiens, "la vérité est la personne de Jésus-Christ", " λήθεια λήθεια εναι τό ησο Χριστο Χριστο Χριστο Χριστο Χριστο Χριστο Χριστο" ; "Ερήκαμεν τόν Μεσσίαν Μεσσίαν, - στιν το πρόσωπον Χριστόν", καί ατόν γαγεν τόν (δελφόν τόν του) πρός τόν ησον" (Jn.1,40-42). "(2 Cor. 5,14-15), et cela sauve l'homme quand il aime le Christ.
Il existe aujourd'hui de petits et de grands persécuteurs du christianisme, significatifs et insignifiants, nuls et dangereux, mais aussi d'autres problèmes, à l'exception cependant de tous ceux que " la contingence historique place devant nos Églises aujourd'hui, nous oblige à surmonter le repli en nous-mêmes et à affronter, autant que possible, une collaboration étroite. Nous ne pouvons plus nous permettre le luxe d'une action solitaire ", dit le Patriarche de l'Orthodoxie.
Conclusion : La grandeur et la force de l'amour dans le vénérable Centre de l'Orthodoxie ne renforcent pas seulement le dialogue, mais la confession officielle du Pape est d'une importance énorme : "le rétablissement de la pleine communion ne signifie pas la soumission de l'un à l'autre ou l'assimilation, mais l'acceptation de tous les dons...".  "Une telle communion, bien sûr, sera toujours le fruit de l'amour, "qui coule dans nos cœurs par l'Esprit Saint, qui nous a été donné" (Romains 5 : 5), de l'amour fraternel, qui nous donne la manifestation du lien spirituel et supérieur qui nous unit comme disciples du Seigneur".
Dans la Cité de Constantin le Grand, le chemin commun vers l'unité dans l'amour, l'espérance et la vérité est confirmé et sa continuation devient plus puissante et décisive pour la réalisation du "Testament divin" "afin que tous soient un".
Dans le très vénérable Siège du Patriarche œcuménique, le Pape et le Patriarche, avec une attention particulière et un intérêt similaire, avec un engagement intense et un soin merveilleux, ont entendu et évalué une des nombreuses voix qui se font entendre sur la scène de la vie, la "voix des pauvres", et ont invité les chrétiens à vaincre ensemble "la sécularisation, cette indifférence qui semble avoir le dessus, mais nous devons encore construire une nouvelle civilisation d'amour et de solidarité" (Fnar, 30.11.2014, homélie du Pape François). De même, les Grandes Figures de l'Église du Christ ont souligné et clarifié avec force une autre voix, qui se fait entendre en de nombreux endroits et qui est la voix des "victimes", des affrontements et des guerres. Le respect de l'homme, qui est "l'image de Dieu" et toutes les autres choses exigent aussi la création de ponts d'amitié et de communion. Par conséquent, la question se pose : comment est-il possible "d'annoncer le message de paix, qui vient du Christ, s'il y a des antagonismes et des querelles entre nous ? (Paul VI, Exhortation Ap. Evangelii nuntiandi, 77). Le message aux jeunes ne cesse jamais d'être extrêmement vivant et plein d'espoir. Les problèmes des jeunes sont une nécessité absolue pour les pacifistes et pour les Disciples de l'Amour, pour les affronter et les résoudre. Ils n'oublient pas les jeunes, qui vivent sans espoir, déchirés par la déception, le désespoir, le chômage, l'injustice et une longue attente. Beaucoup de jeunes demandent de la joie et des biens matériels, mais en vain parce que les conséquences des temps alourdis par l'inaction, l'agitation et l'indifférence, et en général par la sécularisation et l'éloignement de la vie régulière et naturelle, ne leur permettent pas d'être libres et de garder vivant l'espoir et la décision courageuse de marcher sur le droit chemin du bonheur authentique, de la conscience droite et de la vie pacifique. L'Église doit écouter les voix des jeunes pour pouvoir leur offrir l'amour, l'humilité, la paix, la lumière et la vérité qui découlent de l'Évangile et de la vie des Pères. Les jeunes, d'autre part, sont notre continuation, notre avenir, le trésor le plus précieux du monde. L'homme est un enfant de l'Église, il existe donc pour l'homme et pour le monde. L'Église doit enseigner l'annonce de l'amour, de la réconciliation, de la paix et de la justice "afin que le monde croie" (Jn 17, 21).
Je conclurai cet humble article, tout d'abord, par les paroles du Patriarche œcuménique Bartholomée : "Entre autres choses, offrir (c'est-à-dire au Pape François) à ses frères orthodoxes l'espérance que représente, de nos jours, le rapprochement de nos grandes Églises anciennes qui continuera à se construire sur les bases solides de notre Tradition commune, qui a toujours conservé et reconnu dans la structure de l'Église la primauté de l'amour, de l'honneur et du service "ντπλαισίτς Συνοδικότητος" (près de la synodalité), afin que "avec une bouche et un cœur" soit confessé Dieu Trinité et son amour répandu dans le monde" (Phanar, 30.11.2014, Discours du Patriarche œcuménique). Et ensuite, deuxièmement, le Pape de Rome François, qui reprend le contenu de ses paroles du décret du Concile Vatican II "Unitatis Redintegratio" : "...il est de la plus haute importance de préserver et de soutenir le riche patrimoine des Églises d'Orient, non seulement en ce qui concerne les traditions liturgiques et spirituelles, mais aussi les disciplines canoniques (l'ordre canonique), approuvées par les saints Pères et Conciles, qui régissent la vie des Églises". "Votre Sainteté, nous sommes maintenant sur le chemin de la pleine communion... Certes, dans ce long cheminement, nous sommes renforcés par l'intercession de l'apôtre André et de son frère Pierre, qui selon  la Tradition, sont considérés comme fondateurs des Églises de Constantinople et de Rome". Tout cela, consigné dans le Livre de l'Histoire de l'Amour, de la Réconciliation et de l'Amitié des deux Églises, avec le corollaire de l'enclin du Pape de Rome François devant le Patriarche œcuménique Bartholomée pour être béni, recevant la bénédiction sur sa tête, enrichit le chemin du témoignage de la Sainte Grande Église du Christ, d’il y a cinquante ans, avec la rencontre historique de l'inoubliable Patriarche Athénagoras et du Pape Paul VI en Terre Sainte, témoignent que Sa Lumière, Sa Vérité, Son Amour, Sa Foi, Son Espérance, sont les symboles éternels et Ses messages à l'homme qui "est l'image de Dieu", pour qui Notre Sauveur Christ est né, a été crucifié et est ressuscité, et, d'une manière générale, pour le monde que l'Église doit protéger, entretenir, instruire, éclairer, sauver.
Le Métropolite Gennade
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Archevêque orthodoxe (??)d'Italie et de Malte

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sacra Arcidiocesi Ortodossa d'Italia e Malta