samedi 15 novembre 2014

Communiqué des Editions des Syrtes

Véronique Lossky

Venue exceptionnelle de Véronique Lossky 
ce samedi 15 novembre à Genève à 14 heures.

Tsvetaieva
Marina Tsvétaïeva

Ne manquez pas de venir écouter cette spécialiste de Marina Tsvetaeva évoquer la grande poétesse, à travers le Journal de son fils, Gueorgui Efron.

La présentation sera agrémentée de lecture de passages du Journal, éclairés par les explications de madame Lossky.


Samedi 15 novembre à 14 h 

à la librairie Nouvelles Pages, 
rue Saint-Joseph 15, 
1227 Carouge.

Nous nous réjouissons de vous accueillir !

L'équipe des Syrtes.

vendredi 14 novembre 2014

Communiqué des Editions des Syrtes

Communiqué des Editions des Syrtes

Véronique Lossky

Venue exceptionnelle de Véronique Lossky 
ce samedi 15 novembre à Genève à 14 heures.

Tsvetaieva
Marina Tsvétaïeva

Ne manquez pas de venir écouter cette spécialiste de Marina Tsvetaeva évoquer la grande poétesse, à travers le Journal de son fils, Gueorgui Efron.

La présentation sera agrémentée de lecture de passages du Journal, éclairés par les explications de madame Lossky.

Samedi 15 novembre à 14 h 

à la librairie Nouvelles Pages, 
rue Saint-Joseph 15, 
1227 Carouge.


Nous nous réjouissons de vous accueillir !
L'équipe des Syrtes.

Père John Breck: Dormition ou Assomption (R)


Dans notre tradition orthodoxe nous prenons généralement bien soin de distinguer entre la "Dormition " de la Mère de Dieu et son "Assomption" au ciel. Le premier terme, à notre avis, est bien orthodoxe, tandis que le second nous apparaît comme une désignation purement occidentale, dérivée d'un "malentendu" catholique sur la signification de cette fête, universellement célébrée le 15 août.

Il est vrai que certaines interprétations très sincères, mais erronées de la mort de [la Vierge] Marie et de son exaltation se trouvent aussi bien dans les écrits spirituels catholiques et dans les icônes contemporaines de l'Ouest: une tendance, par exemple, à exalter la Sainte Vierge à un niveau de "divinité" qui efface de manière efficace la distinction essentielle et absolue entre la vie humaine et divine. Les théologiens orthodoxes insistent pour que la "déification" (theosis) connue par la Mère de Dieu, n'engage en aucune façon une transformation ontologique de son être, de l'humanité créée à la divinité. Elle a été et restera toujours une créature humaine: la plus exaltée de toutes celles qui portent l'image de Dieu, mais toujours un être humain, dont la gloire apparaît dans son humilité, dans son simple désir d'accepter "que cela soit", selon la volonté divine.

Les icônes orthodoxes traditionnelles de son «endormissement», par conséquent, se concentrent particulièrement sur sa mort et mise au tombeau. Les disciples, "rassemblés de toutes les extrémités de la terre", l'entourent, dans une attitude de douleur et de lamentation. Derrière le cercueil sur lequel elle est posée, là est son Fils glorifié, tenant dans ses bras un enfant vêtu d'habits blancs radieux, image de l'âme de Sa mère. C'est un thème inverse. Sur tous les iconastases orthodoxes, on trouve une image sacrée de la Mère de Dieu, tenant dans ses bras son enfant nouveau-né, l'Homme-Dieu qui "a pris chair" pour sauver et sanctifier un monde déchu, pécheur, brisé. Ici, dans l'icône de la Dormition, le Fils tient dans Ses bras et offre à ce monde Sa sainte Mère, comme elle le faisait avec Lui à l'époque de sa Nativité. Lors de sa dormition, il reçoit son âme, sa vie, afin de l'exalter en Lui et avec Lui, pour la gloire, la beauté et la joie de la vie éternelle.

Dans de nombreuses icônes orthodoxes, toutefois, cette image primaire est complétée par une autre: la représentation de la Mère de Dieu montant au Ciel, accompagnée par une foule d'anges. Nous trouvons ce double motif notamment dans les icônes post-byzantines telles que la Koimesis (Dormition) du monastère de Koutloumousiou au Mont Athos, datée d'environ 1657. (Vladimir Lossky note d'autres représentations semblables dans son commentaire sur la Dormition, inMeaning of Icons (Signification des Icônes), Boston, 1969, p. 215.) Doit-on en conclure que ce double thème, qui représente à la fois la Dormition et l'Assomption de la Mère de Dieu, est simplement le résultat de l'influence occidentale?

En fait, si nous l'étiquetons "Assomption" ou "Ascension" de la Mère de Dieu, cette image complète celle de la Koimesis d'une manière qui est en parfait accord avec la théologie orthodoxe. Tout comme le Christ est mort et reposait dans la tombe, pour être ressuscité et élevé au ciel, ainsi Sa sainte Mère "s'endort", pour être élevée par son Fils et exaltée avec Lui dans le Ciel. Par Sa Résurrection et l'Ascension, il fournit les moyens par lequels la "Mère de la Vie", avec tous ceux qui demeurent en Lui, peuvent être ressuscités des la morts et élevés à la Vie transcendante.

Si nous comprenons "l'Assomption" de la Mère de Dieu à la lumière de l'Ascension de son divin Fils, nous pourrons alors apprécier la double représentation de la Dormition et de l'Ascension que l'on retrouve dans nombres de nos icônes orthodoxes. La Sainte Mère de Dieu, la Théotokos ou "Génitrice de Dieu", est le premier des fruits de l'accomplissement eschatologique qui amèneront toute l'œuvre créatrice et rédemptrice de Dieu à sa fin. Elle est le vaisseau dans lequel la Deuxième Personne de la Sainte Trinité "a pris chair" et est devenu (un) homme, afin de donner le salut à la race humaine. Son sein, "plus vaste que les cieux", contenait l'Incirconscrit. Il a pris Son existence humaine d'elle, et elle l'a accompagné avec amour et prière pendant toute la durée de son ministère terrestre, jusques au pied même de la Croix. Elle partagea pleinement Sa souffrance, supportant Sa crucifixion et Sa mort dans les profondeurs de son âme. Par conséquent, elle est l'image parfaite de l'Eglise, la communion éternelle de tous ceux qui vivent et meurent dans le Christ.

Ils seront, comme elle, ressuscités en Lui et exaltés à la même gloire à laquelle il a élevé et transformé leur nature humaine déchue. Elle est ainsi un précurseur de leur salut, une image prophétique de la vie glorifiée qui attend tous ceux qui portent le Christ dans les profondeurs intérieures de leur être, comme elle L'a porté au plus profond de ses entrailles.

Pourtant, elle est plus que cela. Elle n'est pas seulement un modèle de la communauté de destin du peuple chrétien. Elle l'accompagne également à toutes les étapes de son voyage, lui offrant , nous offrant, sa prière et son amour incessants. Dans sa Dormition et dans son élévation au ciel, elle "n'abandonne pas le monde", mais reste, comme les hymnes liturgiques de la fête le proclament, la Mère de la Vie, qui est "constante dans la prière" et "notre ferme espérance, "qui, par ses prières" délivre nos âmes de la mort! "



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

N.B. : Le dictionnaire Slavon/Grec/Latin du XVIIIème siècle (Leksikon treïa Zîtchnii/ Lexikon Triglotton/ Dictionarium Triolingue) publié à Moscou en 1707, traduit le terme slave Ouspénié ou grec Koimisis, non par le latin Assumptio, mais par le terme Obdormitio, qui semble oublié à présent. (C. L.-G.)

jeudi 13 novembre 2014

Aidez les réfugiés d'Ukraine!


Your donation will directly benefits refugees like Bogdan.


Chers frères et sœurs,

Puis-je vous présenter Bogdan?

C'est un mignon petit gars Il aime jouer à cache-cache et regarder des dessins animés.

Il ressemble à un enfant de 4 ans typique. Mais Bogdan a déjà été témoin d'horreurs qui affecteront probablement toute sa vie.

Bogdan est un réfugié de l'Est de l'Ukraine. Sa grand-mère a pu économiser assez d'argent pour fuir avec lui la région déchirée par la guerre. La mère et le père de Bogdan, sa sœur Anya et son perroquet Plut ont dû rester en arrière.

En regardant la TV, Bogdan demande continuellement sa grand-mère: "Est-ce qu'il va être tué? Et elle? Est-elle en sécurité? "

Cet enfant de 4 ans a déjà connu la douleur et la mort, la pénurie et la faim... Nuit après nuit, il hurle de terreur et appelle sa mère. Il ne peut ne jamais la revoir...

Il y a des milliers d'histoires comme celle-ci.

Nous ne devons pas faire de politique. Rappelons que nous parlons de la vie des gens. La vie de nos frères et sœurs en Christ, Qui a donné Son Sang pour eux.

S'il vous plaît, aidez les réfugiés. Ils étaient comme nous - ils vaquaient à leurs occupations, vivaient, étudiaient et ne pensaient jamais qu'ils auraient à quitter leurs maisons et à fuir. Imaginez combien c'est horrible.

Nous sommes chrétiens orthodoxes. Rassemblons-nous pour aider nos frères et sœurs.

S'il vous plaît faites un don pour aider les réfugiés!

Tous vos dons bénéficieront aux réfugiés d'Ukraine.

S'il vous plaît, aidez ceux qui souffrent!

Contact Info
Fund for Assistance to the ROCOR

P.O. Box 272
2 Glen Cove Ave
Glen Cove, NY 11542
75 East 93 Street
New York, NY 10128
917-817-2925

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Prêtre Nicolas (Loudovikos) : Comment de simples paysans devinrent théoptes ( virent Dieu)!



Voici ce qui m'est arrivé un jour. J'étais alors encore un très jeune prêtre desservant près de Thessalonique. Dans le même temps, j'étais assistant d'un célèbre théologien, j'étudiais la théologie, et me préparais à défendre ma thèse de doctorat dans une université théologique. 

J'étais profondément troublé par la disparité entre ce que j'apprenais et ce que je rencontrais en tant que prêtre. D'une part, à l'université, j'avais eu accès à tout ce que la théologie avait à offrir de meilleur et de grand, l'incompréhensible et le plus profondément significatif, tandis que d'autre part j'essayais de transmettre tout cela à des gens comme prêtre desservant dix villages qui m'avaient été attribués par l'évêque local. Dans trois d'entre eux je prêchais régulièrement pour le peuple et je voyais que ces gens ne me comprenaient pas, ou du moins voilà comment cela me semblait être à l'époque. Je me sentais absolument seul.

Dans mes sermons j'abordais un thème, je faisais un petit discours, je voyais que les gens restaient pensivement la tête basse, et puis j'observais qu'ils s'en allaient vivre comme ils l'avaient toujours fait, comme si de rien n'était et qu'ils n'avaient pas entendu quoi que ce soit j'avais dit. 

Cette solitude était un sentiment pénible et je me suis dit: que devrais-je faire en tant que prêtre dans une telle situation, quel sens cela a-t-il de retourner chaque dimanche à l'église et de parler avec ces villageois... Je ne dis pas que c'est facile -comme je l'ai déjà expliqué, je n'avais pas choisi un style de sermon simple, mais je suis convaincu que mes auditeurs étaient tout à fait capables de comprendre ce que j'essayai de leur transmettre. Et même si j'ai beaucoup appris depuis lors, à ce moment de ma vie ce fut un sérieux problème pour moi... Jusqu'à ce que l'incident miraculeux suivant m'arrive, par lequel le Seigneur m'apprit beaucoup plus que ce que je savais.

Un dimanche après la fin de la Divine Liturgie, je fus approché par un prêtre, un homme très simple, et deux gardiens l'église- très simples, des gens sans instruction- qui me dirent: "Ne pars pas  sans parler avec nous. D'accord?"

La Liturgie se termina et moi, comme toujours, je restai seul avec mes peines. Nous sommes allés boire du café dans le café sur la place du village. Nous nous étions assis là, à boire du café, quand tout à coup, un des gardiens de l'église se tourna vers moi, me regarda attentivement et dit: "Écoute, père -moi et M. Yannis (Yannis était le deuxième gardien de l'église) nous avions de grands doutes. Comme notre église n'avait pas encore été consacrée par l'évêque, les sacrements qui ont été donnés étaient-ils canoniques, ou pas? "

Je leur ai dit, "Oh, oh, qu'est-ce qui se passe ici?" 

Leur degré de perplexité avait produit une grande impression sur moi. 

Il reprit: Sais-tu ce que nous avons fait? Nous avons décidé de jeûner pendant trois semaines afin que le Seigneur Lui-même règle nos doutes. Nous avons commencé le jeûne, et vraiment, un dimanche, avant même que l'évêque ne vienne pour consacrer l'église, à la Liturgie, nous avons vu de nouveau la Lumière."

Je commençais à parler fort," Quelle Lumière? De quelle lumière parlez-vous?" 

" Tu sais, cette lumière qui n'est pas comme le soleil, tu regardes le soleil par la suite et il te semble que tu regardes les ténèbres. Cette Lumière, quand elle descend, tu commences à voir tout à fait différemment. Tu commences à voir les choses différentes, les événements complètement différents, les états complètement différents, avec le présent, le passé et le futur en elle, " essaya-t-il d'expliquer.

Je fus très abasourdi par ces paroles. J'étais assis au milieu de gens simples qui avaient des expériences similaires à celles de saint Grégoire Palamas et de saint Siméon Nouveau Théologien! Et bien sûr, ils avaient été bénis par le prêtre qui officiait la Liturgie, et qui y était assis avec nous. Ce père absolument sans instruction hochait simplement la tête en signe d'assentiment: "Oui, oui, nous étions tous là, c'était ainsi..." 

Rempli de tendre admiration, j'ai évidemment commencé à sonder la raison pour laquelle ces gens en particulier avaient eu cette expérience, et j'interrogeai cet homme extrêmement simple, et sans instruction.

"Dis-moi, comment vis-tu?" (Je lui ai posé la question parce que j'avais ressenti un choc qui resterait en moi de nombreuses années par la suite.)

"Eh, comment je vis? Je suis pauvre."

"Non, ce n'est pas ce que je veux dire. Comment passes-tu tes journées? Quelle chose extraordinaire fais-tu? "

"Ah, je ne fais rien qui sorte de l'ordinaire. J'adore Dieu et je patiente un peu. Je patiente seulement. "

Il avait de la patience. Savez-vous ce qu'est la patience? La patience signifie porter sa croix volontairement, et cela inclut toutes les autres personnes. Et Dieu se révèle à nous dans cette croix.

Ce fut une remarquable grande preuve du fait que l'hésychasme est une science naturelle de la vie; et ne pensez pas, vous théologiens, que l'hésychasme est une réalisation personnelle, comme certains états obtenus dans l'hindouisme, ou la réalisation de ceux qui annihilent leur propre volonté pour avoir des visions. C'est par ce véritable chemin de l'hésychasme qu'il y a eu beaucoup de révélations, que moi,  maître en théologie, je n'ai pas été digne de recevoir depuis ce moment, et je ne suis pas susceptible de l'être à l'avenir.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavieru

*


Père Nicolas Loudovikos, théologien très connu en Grèce, est professeur à l'Académie orthodoxe de Thessalonique et à l'Institute for Orthodox Christian Studies de Cambridge. 
Voir ici sa notice sur Wikipedia.

mercredi 12 novembre 2014

Revêtir l'armure du Christ pour devenir un guerrier du Royaume...


Saint Nestor avec saint Dimitri

Saint Nestor était seulement adolescent quand il décida qu'il en avait assez que les chrétiens locaux soient abattus en combat forcé contre un géant nommé Lyaeus. L'empereur Maximien avait mis en place une plate-forme surélevée dans le centre de Thessalonique où il forçait les chrétiens à se battre pour leur vie contre le mercenaire Vandale apparemment invincible "qui était une bête en apparence et en caractère."

Nestor était mince et pas très grand, mais apparemment cela ne le préoccupait pas. Il rendit visite à saint Dimitri en prison et il prit sa bénédiction pour se battre avec Lyaeus. Le saint lui fit le signe de la Croix sur la tête et le cœur, et prophétisa: " Tu seras à la fois victorieux et tu souffriras pour le Christ."

Nestor entra dans le centre-ville et approcha de la plate-forme de combat. Autour de la plate-forme étaient de nombreuses lances fixés dans le sol. Lyaeus s'était fait un nom pour lui-même en lançant ses victimes vaincues vers le bas sur les lances.

Si jeune et léger de carrure était Nestor, que tant l'empereur que le vandale hésitèrent à relever son défi. Mais quand il expliqua qu'il serait victorieux par la puissance du Christ, les deux hommes aspirèrent à le voir mort. Montant sur la plate-forme, Nestor cria: "Ô Dieu de Dimitri, aide-moi!"

Lyaeus se précipita sur lui à travers la plate-forme, et merveille des merveilles, Nestor engagea le combat, dirigea  habilement son élan, et le jeta à partir de la plate-forme sur les lances mêmes qui avaient tué tant de chrétiens. La foule dit avec éclat et spontanément, "Grand est le Dieu de Dimitri!"

Peu de temps après, les deux saints Dimitri et Nestor furent mis à mort pour leur foi. Pourtant, clairement, ils n'avaient pas "peur de ceux qui tuent le corps, et après cela, ne peuvent rien faire de plus" (Luc 12:4). Ils avaient "revêtu l'armure de Dieu" (Ephésiens 6:11). Ils se tenaient, ayant ceint leur taille avec la vérité, mis la cuirasse de la justice, chaussés leurs pieds avec le zèle de l'Evangile de paix, et pris le bouclier de la foi, le casque du salut, et l'épée de l'Esprit. Ils furent des guerriers du Christ et des vainqueurs jusques à la fin.

Être guerrier pour le Christ n'a pas d'âge minimum ou de qualifications sportives; l'enfant-martyr Kyriacos était âgé de seulement trois ans, mais ceci est une autre histoire. 

Tous les guerriers du Christ, cependant, doivent vouloir "être des hommes" ou "être virils" (1 Cor. 16:13). Cela ne signifie pas être masculin (le terme «viril» est utilisé pour décrire des saintes aussi souvent que des hommes); cela signifie être ce qu'un être humain est vraiment destiné à être: brave, courageux et authentique dans l'obéissance à Dieu.

Quand nous sommes petits, l'obéissance à nos parents nous apprend à obéir. Comme "hommes", comme adultes, nous mettons cette capacité en action dans notre relation avec Dieu. Obéir à Dieu est viril; c'est ce que font les humains authentiquement matures. 

Et cette obéissance nous conduit à une existence chrétienne courageuse et brave. Elle nous conduit sur la voie d'être des guerriers pour le Royaume Céleste, où nous sommes vainqueurs, par la puissance du Christ, "des principautés, des puissances, des dominations des ténèbres de cet âge, et des esprits méchants dans les lieux célestes." La bataille spirituelle,  c'est la vie, et l'identité, du guerrier chrétien, du chrétien adulte.

Lorsque que j'étais enfant, mon grand-père m'amena un jour regarder un groupe de jeunes veaux dans le ranch à côté du sien. Ils étaient dans un grand enclos, récemment séparés de leur mère, meuglant tristement, et clairement mécontents de leur nouvelle condition. Certains étaient rongés par leur perte, certains battaient avec colère leurs voisins, tandis que d'autres avaient juste trouvé un coin pour se morfondre. "Tous venaient de finir d'être sevrés de leur mère. Voilà pourquoi nous les appelons les sevrés. Il est temps pour eux de grandir qu'ils le veuillent ou non. C'est juste ainsi qu'est la vie."

Il se mit à rire tandis qu'il observait les créatures qui s'apitoyaient. "Regarde les bien, regarde la façon dont ils agissent tous comme si la vie était trop difficile." Il se tourna alors vers moi avec, dans ses yeux, l'air de dire "sois prêt pour quelque parole de sagesse". "Tu peux être beaucoup de choses dans la vie, mais ne sois pas un sevré."

Par les prières des saints guerriers Dimitri et Nestor!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 11 novembre 2014

Amusant et touchant: Le conseil d'une grand-mère russe à Obama.


Cette vidéo est très populaire sur l'Internet russe.

Une babouchka (grand-mère) russe, donne des conseils à Obama, en rimes, dans la meilleure tradition russe.

Elle l'appelle Obamachka (petit Obama), dans le rendu affectueux de son nom en russe.

Elle propose de prier pour lui, de faire pour lui des blinis (crêpes), de l'emmener à l'église pour rencontrer son prêtre afin qu'ils puissent tous prier pour l'Amérique ensemble, et lui déconseille faire copain-copain avec les nazis, expliquant cela finit toujours mal.

Elle lui explique que la Crimée est russe, et a toujours combattu au côté de la Russie.

Enfin, elle le pousse à se lier d'amitié avec Volodia (nom affectueux pour Vladimir [Poutine]), et lui souhaite bonne chance.

Nous sommes des experts de la Russie, et nous pouvons vous assurer, il n'y a aucune force sur terre qui puisse résister au charme et à la bonté de la babouchka russe.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après




OBAMA, NE PARS PAS EN GUERRE!



Serge Khoudiev: Que recherchons-nous donc?



De temps en temps, on entend des questions des gens qui ont peur, parce qu'un "ennemi" a entrepris de leur faire du mal. Les gens croient que leur état de santé, leur travail et leurs problèmes personnels sont directement liés à cela. Ils cherchent à recourir à une sorte d'action sacrée, pour repousser cette attaque des forces obscures.

Les gens demandent une sorte de prière ou d'icône qui remettra les choses en ordre. Mais on ne peut pas régler les choses de cette façon. L'Eglise n'a pas de "magie blanche" pour neutraliser la  "magie noire". Elle n'est pas l'école de la protection contre la magie noire. L'Eglise offre quelque chose de tout à fait différent. Oui, elle offre une protection aussi bien, mais pas exactement ce que les gens recherchent.

Les forces spirituelles du mal sont réelles, et différents types de magiciens et de sorciers eux-mêmes s'occupent précisément de cela, mais leur but n'est pas du tout de vous provoquer de petites misères au travail et dans la vie personnelle. Ils vous fournissent volontairement une vie calme avec tout le bonheur et le plaisir possibles, s'ils peuvent réaliser la tâche principale de détruire votre âme, la coupant de Dieu.

Tous les maux terrestres de ce monde sont le résultat du péché, du fait que l'on défie la volonté de Dieu; mais ceci est une conséquence, qui pour les forces du mal est accessoire, même indésirable. Leur but est de vous empêcher de démarrer sur le chemin du salut, ou de vous détourner de ce chemin si vous vous en êtes déjà approchés.

Les forces du bien -Dieu, ses saints et les anges- ne cherchent pas à vous délivrer de petites misères infligées par les démons, ou à vous donner la santé et la prospérité. Bien sûr, une vie dans l'obéissance aux Commandements de Dieu, en règle générale, sera plus efficace, pacifique et sûre, mais ce n'est pas l'objectif principal.

Le message proclamé par l'Eglise est beaucoup plus grand que tout ce à quoi nous pourrions oser penser. L'Eglise proclame que Dieu veut vous donner - à vous précisément - la vie éternelle et bienheureuse, parce que vous êtes précieux à ses yeux et qu'elle vous aime. Elle veut vous amener chez elle et faire de vous un membre de sa famille. Comme le dit l'Evangile: "Mais à tous ceux qui L'ont reçue, à ceux qui croient en Son Nom, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. (Jean 1: 12-13)

Ce message est trop immense pour nous, qui sommes habitués à de petits plaisirs et à de petites afflictions. Souvent, nous ne l'entendons pas, nous ne le comprenons pas, et même l'ayant entendu, nous nous détournons de lui, mais il reste vrai.

Imaginez un jeune mendiant, sans-abri, demandant de la petite monnaie aux passants. Maintenant, imaginez que le roi l'aimait, voulait faire de lui un membre de la famille royale et un héritier, pour le ramener au palais. Il invite le garçon sans-abri, mais ce dernier ne veut pas vraiment entendre parler de l'adoption ou du palais. Il veut quelque chose d'un peu plus simple. Deux pièces de monnaie. Un hamburger. Une canette de bière. Etre débarrassé des autres mendiants qui lui font de la concurrence. Ou quelque chose de ce genre, qui pourraient améliorer un peu sa vie de vagabond. Mais le roi ne veut pas lui donner cela. Il veut vraiment l'amener au palais -et non pas améliorer un peu cette vie, mais lui donner quelque chose de tout à fait différent.

L'homme finit souvent dans la position de ce mendiant, qui veut demander à Dieu quelque menue monnaie. Quelque chose qui va faire que sa vie terrestre soit aisée, ou au moins plus agréable. Mais l'Évangile est quelque chose d'autre.

"Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ", chante l'Eglise au cours de ses grandes fêtes. Ce sont des paroles de l'Épître du saint apôtre Paul aux Galates: Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ. "Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ (Galates 3: 26-27). Nous sommes appelés à être enfants de Dieu. Ce n'est pas facile. La vie d'un vagabond peut être difficile et sombre, elle ne contient pas de discipline, d'obéissance, ou d'étude, contrairement à la vie du prince héritier. Mais Dieu nous offre précisément cela: l'adoption par le Seigneur de l'Univers.

Et pour accepter Son don, nous devrions Lui donner nos cœurs et Lui confier totalement nos vies. Il ne faut pas se poser la question, "Comment puis-je faire pour que Dieu résolve mes problèmes?" Il s'agit d'autre chose: comment faire confiance et se soumettre à Dieu, comment se débarrasser de l'habitude profondément ancrée du mensonge, à la fois volontaire et involontaire.

Lorsque nous décidons de nous soumettre à Dieu, nous voyons nos problèmes tout à fait différemment. Probablement que certains d'entre eux vont tout simplement disparaître, et d'autres encore deviendront les leçons nous devons apprendre à l'école de notre Père céleste.

Mais ceci est notre choix, et personne ne peut nous forcer à le faire. Même Dieu a décidé de ne pas le faire. Il est toujours en attente de notre consentement volontaire. Nous pouvons refuser, aller vers les ténèbres extérieures, et y rester pour toujours. C'est exactement l'objectif de la force du mal et non pas seulement de créer pour nous de petits ennuis.

L'objectif sur lequel l'Eglise a été établie est de nous conduire sur le chemin du salut. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 10 novembre 2014

L'icône qui sauva une vie




Cette icône de la Mère de Dieu de "Kazan" avec les mots partiellement rongés en lettres latines, “Eta ikona budit hranit was wsu schizn,” orne l'église de la Joie de tous les affligés à Saint-Pétersbourg. L'une des paroissiennes de l'église a raconté son incroyable histoire.

Un jour, une vieille femme est entrée dans l'église et elle a agité les bras quand elle a vu l'icône de la Mère de Dieu de Kazan.

"D'où vient cette icône? Je l'ai donnée à un soldat allemand!" S'écria-t-elle avec stupéfaction. Je la reconnais à cause d'un trou caractéristique dans le cadre. "Je lui ai expliqué que cette icône avait été donnée à l'église par le consulat allemand de notre ville. La femme a fondu en larmes, elle a dit que son nom était Vera, et elle a raconté l'histoire expliquant comment son icône de famille orthodoxe avait fini en Allemagne.

"Je me suis enfui de mon village natal, qui s'est trouvé au centre des batailles. Je voulais partir avec ma soeur et mes trois enfants plus tôt, mais maman tomba gravement malade, et elle n'aurait pas survécu au voyage. Je viendrai plus tard, je le promis à ma sœur, l'envoyant avec les enfants à un endroit près de Riazan, où notre tante vivait dans un village de ferme collective. Maman est morte un mois plus tard, mais avant sa mort, elle fut en mesure de me bénir avec l'icône de famille de la Mère de Dieu de "Kazan". 

Mon défunt grand-père, en son temps, avait béni ma mère avant son mariage, et maman avait béni Sacha et moi avec elle quinze ans auparavant, même si mon mari était au Komsomol. Maintenant, l'icône était dans mon sac râpé de réfugiée. 

Je me suis assise sous l'auvent de l'une des maisons de fret de la gare, en regardant la danse folle de la neige tourbillonnante. Je ne pouvais pas penser à autre chose; J'ai seulement essayé de recroqueviller mes doigts dans les manches étroites d'un manteau léger. Le froid et la faim, c'était tout ce que je pouvais sentir. 

A présent un train roula jusqu'à la gare, les portes des voitures s'ouvrirent, et les Fritz se tinrent en rangs se tendant de longues boîtes. "Ils ont apporté des armes," la pensée indifférente m'a traversé l'esprit. Mais soudain j'ai ressenti un coup douloureux: "Il va vers l'avant! Où mon Sacha se bat! Ils lui tireront dessus avec ces fusils, et sur d'autres soldats russes... Oh, les maudits!"

"C'est étrange, mais les patrouilles allemandes ne firent pas attention à moi, une femme solitaire, amaigrie par la faim. Je ne me souvenais même pas de la dernière fois où j'avais mangé. 

J'avais depuis longtemps échangé ma montre, ma bague de mariage, et les boucles d'oreilles de maman pour de la nourriture. Je passais ma main sur le cadre en laiton derrière le tissu glacial du sac. "Ô Intercède, Très Sainte Mère de Dieu!" Murmurai-je de mes lèvres glacées. "Sauve et protège mes petits, ma sœur Nadia. Sauve et protège mon époux, l'esclave de Dieu, le soldat Alexandre.

" Quoi? Qu'est-ce qui ne va pas?" Vinrent les mots juste au-dessus de mon oreille. Je levai la tête. A côté de la banquette se tenait un soldat allemand. Je pouvais ressentir de la sympathie dans ses paroles, et je répondis: "C'est mauvais." L'Allemand était assis à côté de moi. Il posa son sac à dos bombé sur le terrain, farfouilla un peu dedans, puis tendit la main. "Nimmt! [Prends en allemand]" 

Il y avait un carré de pain sur lequel une tranche de lard était toute rose. Je pris le cadeau et le dévorai. L'Allemand sortit un thermos, versa un peu de thé fumant dans le couvercle, et dit: "Heiss! Gut! [Chaud! Bon!]" Probablement qu'il faisait partie de la garde ici à la gare. Il avait l'air d'avoir une vingtaine d'années, des yeux bleus. Son visage était naïf. Probablement que ses cheveux étaient de couleur claire, comme ceux de mon fils, Andreika, seulement on ne pouvait pas le voir sous sa casquette.

"L'Allemand a montré la locomotive, puis moi, et plissant comiquement son front, apparemment en essayant de trouver le mot, a demandé, "Loin?" "Loin! Maintenant, je ne vais pas réussir à aller là-bas!" J'ai immédiatement commencé à lui dire que j'avais espéré aller chez ma tante, mais que maintenant je restais sans rien. Mettant fin à mon histoire je lui ai dit, " j'ai des enfants là-bas. Kinder. Comprendre? Je traçais leurs silhouettes dans l'air avec mes mains, de haut en bas. Le jeune homme hocha la tête: "Oh, ja, Kinder!'' "Mais je n'arriverai pas à aller vers eux. Je vais geler." Je ne savais même pas que je pleurais. 

L'Allemand a de nouveau pris son sac et en a sorti un lourd paquet. "Voilà. Prenez." Il ouvrit le paquet et toucha son contenu, puis se lécha le doigt et dit:"Gut!" 

Il y avait du sel dans l'emballage. Du sel... qui valait alors plus que l'or. Pour du sel on pourrait obtenir du pain, du lait, et bien, n'importe quoi... Il n'y avait pas moins de trois kilogrammes dans le paquet. Et là, il était juste entrain de me le remettre à moi, une femme russe totalement inconnue. Voyant le choc sur mon visage, le jeune homme sourit et dit quelque chose que je ne compris pas. Puis il se leva, vissa le couvercle sur son thermos, le remit dans le sac à dos, fit un signe de la main, et s'en alla.

"Stop!" Je courus après le soldat. "Was ist es [Qu'y a-t-il]?" "Cette icône vous gardera toute votre vie, dis-je avec une ferme assurance. Il ne comprit pas. Encore une fois je lui ai dit, "Cette icône vous gardera toute votre vie!" 

Le jeune homme a tiré un crayon de sa poche, l'a mouillé de salive, et retournant la planche m'a demandé de répéter. Comme je répétais lentement, syllabe par syllabe, il a écrit sur le dos de l'icône en lettres latines: “Eta ikona budit hranit was wsu schizn,”

Nous ne nous sommes pas revus... Mais je fus en mesure de négocier l'échange du sel pour des vêtements chauds, des bottes de feutre, et du pain, et je suis arrivée à Ryazan. En '45 mon mari, Sacha, est revenu de la guerre.

Après avoir écouté attentivement la femme agitée, je lui ai dit avec joie ce que nous avions entendu des représentants du consulat allemand qui avaient donné l'icône de Kazan à notre église. 

Ce soldat allemand traversa toute la guerre [sans dommage]. Ses camarades sont morts sous ses yeux; un jour un camion dans lequel il était explosa, mais il fut capable de s'en échapper en sautant juste un instant avant l'explosion. Le reste des soldats périt. A la fin de la guerre, un obus est tombé sur leur abri souterrain, qu'il avait abandonné juste un instant auparavant. La puissance invisible de l'icône russe l'avait sûrement sauvé. 

Il comprenait maintenant et il réévalua beaucoup sa vie, et son âme s'ouvrit à la prière. Il rentra chez lui, se maria, et éleva  ses enfants. Il plaça l'icône dans un bel écrin de verre dans une place d'honneur de sa maison, et il pria toute sa vie devant elle. 

Quand il vieillit, il ordonna à son fils aîné de donner l'icône au consulat russe après sa mort. "Cette icône a vécu en Russie et doit y retourner. Qu'ils l'emportent à Leningrad, la ville qui a résisté au blocus, mourant de froid et de faim, mais ne cédant pas."

Voilà comment au milieu des années 1990, dans l'une des églises nouvellement rouvertes de Saint-Pétersburg, où le recteur de l'époque était l'archiprêtre Alexandre Tchistiakov, est venue la petite icône de la Mère de Dieu de "Kazan" avec une inscription en étranges lettres  latines au dos.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 9 novembre 2014

Père Geoffey [Korz]: Du temps et de la place de la Confession


On the Time and Place of Confession


Les prières et les offices de l'Église nous démontrent la nécessité de la Communion hebdomadaire régulière. Sans elle, nous ne pouvons pas espérer vivre notre vie différemment du reste du monde - nous sommes tout simplement trop faibles spirituellement pour ce faire.

Si nous avons acquis une ardeur correcte pour recevoir la Sainte Communion, ne tombons pas dans le piège de l'aborder à la légère. La plupart des gens sont tout à fait fidèles à cet égard, observant les prières nécessaires avant la Communion, et le jeûne de nourriture, de boisson, de relations conjugales, et de fumer avant de recevoir le Corps et le Sang du Christ. Ce type de préparation nous permet d'être prêts à recevoir le Seigneur sous le toit de la maison spirituelle de notre âme.

Un domaine particulier de la préparation à la Sainte Communion qui est le plus souvent absent, cependant, est la préparation du cœur par le silence et la prière, la veille. L'Église primitive observait une vigile de toute la nuit [agrypnie], ce qui durait littéralement toute la nuit! Certaines paroisses aujourd'hui observent les Vigiles comme elles sont venues jusques à nous: un office de psaumes, de prières et de cantiques spirituels de deux à trois heures. Mais dans de nombreuses paroisses, seul le service de Vêpres reste comme moyen de préparation pour la nuit avant la Liturgie, et pour la Liturgie elle-même.

Les Vêpres sont en fait le début du processus d'approche de la Sainte Communion. Nous ne pouvons pas et ne devons pas aborder les Saints Mystères, sans elles, à moins que nous soyons malades. 

Le samedi soir est également le moment idéal pour aller à la sainte confession, ce qui permet à saint mystère de nous préparer au mystère suivant. Alors que certaines paroisses avec plus d'un prêtre peuvent offrir la confession le dimanche, il est tout simplement impossible d'avoir une confession complète et correcte avant la Liturgie dans les lieux où un seul prêtre officie. Comme toute chose, il y a toujours des exceptions pour les cas d'urgence réelle.

Sachant tout cela, nous pouvons être tentés de raisonner de la manière suivante concernant notre moyen de sortir de la participation fréquente à la Sainte Communion: "Puisque je ne peux pas prendre le temps d'assister aux Vêpres, et que je ne peux pas sacrifier un samedi soir fort et déréglé, je vais simplement me résoudre à ne recevoir que rarement la sainte confession et la Communion - peut-être quelques fois par an."

Quelle folie! La prochaine étape certaine de notre réflexion sera de dire: "Je sais que la Communion est la partie principale de la Liturgie - puisque je ne peux pas la recevoir, je vais juste rester à la maison." 

Frères et Sœurs en Christ, ce sont là les pensées du Malin, qui veut que nous ressentions soit de la rébellion, soit de la culpabilité face aux normes de la vie chrétienne. Il veut que nous soyons paralysés, et il ne se soucie pas de savoir comment cela se passe.

La paix de Dieu nous est accessible. Elle est même proposée dans des formes abrégées, à cause de notre faiblesse (Les Vêpres et la Liturgie de Saint Jean Chrysostome la plupart des dimanches, sont toutes deux beaucoup plus abrégées que les offices de jadis).

Si nous disons que nous voulons cette paix, nous devons prendre les mesures nécessaires pour mettre à part nos samedis soirs - ou au moins une heure de cela - pour les prières avec l'Église qui nous préparent à la Communion. Nous devons décider que la veille du jour de la Résurrection - Dimanche - doit être consacrée à des activités calmes qui reflètent vraiment la vie d'un chrétien.

Dieu ne demande pas tout de nous, mais il demande seulement quelque chose: que nous participions à la lutte spirituelle contre les tendances si fortement renforcées de notre époque d'hédonisme, et que nous nous nous préparions comme Moïse à gravir la Montagne Sainte [le Sinaï] chaque semaine. 

Les générations de l'Ancien Testament attendaient notre journée et notre occasion de faire exactement cela; nombreux sont ceux qui sont morts pour cette occasion spirituelle dont nous jouissons chaque semaine.

Reconnaissons pleinement le don que Dieu nous a fait dans la confession et la Sainte Communion, et préparons-nous d'une manière digne et chrétienne, non seulement quand la culpabilité nous frappe, ou lors d'un jour de fête, mais chaque semaine, afin que nous puissions être préparés à combattre le bon combat pour la semaine à venir.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


N°490/2014 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
27 octobre / 9 novembre
22ème dimanche après la Pentecôte

St martyr Nestor de Thessalonique (vers 306) ; St Nestor, le chroniqueur de la Laure des Grottes de Kiev (vers 1114) ; St Nestor l’illettré de la Laure des Grottes de Kiev (XIVème s.) ; Invention des reliques du saint prince André de Smolensk (1539) ; Stes martyres Capitoline et Erothéis (304) ; St martyr Marc et ses compagnons ; St martyr Serge Tchernoukhine (1942).

Lectures : Gal. VI, 11–18. Lc. VIII, 26–39. Мartyr.: Еph.VI, 10–17. Lc. XXI, 12–19.

VIE DU SAINT MARTYR NESTOR DE THESSALONIQUE[1]

A
insi que le voulait la coutume, l’empereur romain Galère avait organisé dans l’amphithéâtre de Thessalonique des jeux et des combats de gladiateurs. Il avait amené avec lui un géant de la tribu des Vandales, à la force herculéenne, nommé Lyaios. Celui-ci était si fort et d’une telle dextérité dans le combat singulier que personne ne pouvait lui résister. Nestor, un jeune chrétien de la ville, voyant le vain orgueil que tirait l’empereur des victoires de son champion, décida de lui montrer que c’est au Christ seul qu’appartient la vraie puissance. Il courut donc vers le bain où était enfermé le saint mégalomartyr Dimitri et lui demanda l’assistance de sa prière pour aller affronter le géant. Le martyr fit le signe de la Croix sur le front et le cœur du jeune garçon, et l’envoya vers Lyaios, tel David au-devant de Goliath (cf. 1 Sam 17). Nestor arriva à l’amphithéâtre au moment où les hérauts annonçaient l’invitation de l’empereur à affronter le géant. Il s’avança alors devant la tribune où siégeait Galère, et jeta sa tunique à terre en criant : « Dieu de Dimitri, viens à mon aide ! » Dès le premier engagement, alors que le géant se ruait sur le frêle garçon, celui-ci s’esquiva et le perça mortellement au cœur avec son poignard. Tous furent saisis de stupeur à la vue de ce prodige et se demandaient comment l’invincible barbare était tombé si facilement sous les coups d’un adolescent. En fait le jeune chrétien, ne se confiant ni en sa force ni en ses armes, avait mis toute son espérance dans le Seigneur, le « Maître du combat », Lui qui livre leurs ennemis aux mains de ses fidèles. Au lieu de se soumettre devant ce signe éclatant de la puissance souveraine de Dieu, l’empereur fut pris d’une violente colère, et ordonna de saisir Nestor sur-le-champ et d’aller lui trancher la tête en dehors de la ville. Comme il avait entendu le jeune garçon invoquer le Dieu de Dimitri, Galère soupçonna ce dernier d’avoir usé de quelque sortilège ; il donna donc l’ordre à ses soldats d’aller le transpercer de leurs lances au fond de son cachot, sans autre forme de procès. Quelques chrétiens, qui étaient présents lors de l’exécution de saint Dimitrios, attendirent le départ des soldats pour ensevelir son corps avec dévotion. Lupus, le serviteur de saint Dimitri, était lui aussi présent. Avant qu’on ensevelisse le corps du martyr, il lui retira sa tunique baignée de sang et mit à son doigt la bague royale qu’il portait. Par l’intermédiaire de ces deux trophées, Lupus accomplit ensuite un grand nombre de miracles et de guérisons. Lorsque Galère l’apprit, il envoya aussitôt ses soldats trancher la tête du fidèle serviteur.

VIE DE SAINT NESTOR, CHRONIQUEUR DE LA LAURE DE KIEV

Lorsqu’à l’âge de dix-sept ans Nestor se présenta aux Grottes de Kiev pour y devenir moine, saint Antoine s’était retiré dans sa grotte et saint Théodose était occupé aux constructions du monastère. Recevant toutes les paroles des deux Anciens comme des oracles divins, le jeune novice s’efforçait de les imiter en toute chose, montrant de plus une obéissance et une humilité exemplaires. Il reçut le saint Habit angélique des mains de l’higoumène, saint Étienne, après le repos des deux fondateurs, puis fut ordonné diacre. Il redoubla dès lors ses combats ascétiques, et entreprit d’imiter la Passion vivifiante de notre Seigneur Jésus-Christ au moyen de l’humilité et du mépris de soi-même. En 1080, à l’âge de trente ans, il commença à rédiger la Passion des saints Boris et Gleb ainsi que la Vie de saint Théodose. Dieu lui montrait ainsi le ministère par lequel il devait contribuer à l’édification de ses frères et de toute l’Église. Après l’invention des reliques de saint Théodose, à laquelle Nestor contribua activement, il se mit à écrire avec zèle et grand talent la vie et les exploits des premiers moines de la Laure, écrits qui formèrent la première partie du fameux Paterikon de Kiev, le principal monument de la littérature monastique russe. Puis, en 1113, il commença la rédaction de la Première Chronique (Povest’ Vremennych Let) ou histoire du peuple et du christianisme russe, allant de 850 à 1112. Il s’endormit en paix en 1114. Ses précieuses reliques, restées incorrompues, reposent dans un reliquaire d’argent dans la grotte de saint Antoine.

Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Дýxoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасе́нie на́ше, воспои́мъ вѣ́рній и поклони́мся, я́ко  благоволи́ пло́тію взы́ти на кре́стъ, и cме́рть претерпѣ́ти, и воскреси́ти уме́ршыя сла́внымъ воскресе́ніемъ Cвои́мъ.
Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre Salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !




Tropaire du martyr, ton 4
Му́ченикъ Тво́й, Го́споди, Не́сторъ во страда́ніи свое́мъ вѣне́цъ прія́тъ нетлѣ́нный отъ Тебе́, Бо́га на́шего: имѣ́яй бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́, сокруши́ и де́моновъ немощны́я де́рзости. Того́ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
Ton martyr Nestor, Seigneur, par son combat, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, il a renversé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par ses supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.


Коndакion du martyr, ton 2
Страда́льчествовавъ до́брѣ, безсме́ртную сла́ву наслѣ́довалъ еси́ ны́нѣ, я́ко во́инъ изря́дный Влады́ки бы́лъ еси́, моли́твами Дими́трія му́ченика: съ ни́мъ у́бо, Не́сторе му́дре, моля́ не преста́й о всѣ́хъ на́съ.
Ayant mené le bon combat, tu as acquis  désormais la gloire immortelle, toi qui devins un excellent soldat du Seigneur par les prières du martyr Dimitri; avec lui, sage Nestor, à présent ne cesse pas d'intercéder pour nous tous.

Kondakion du dimanche du 5ème ton
Ko а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый  я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ я́ко Созда́тель coвоскре-cи́лъ ecи́, и cме́рти жло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже  вси́  зове́мъ : спаси́ на́съ, Го́споди.
Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout-Puissant ; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!
Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME


Ceux qui vivent dans l’unité de la foi saisissent l’amour de l’Église pour l’humanité. Ils entendent battre avec compassion son cœur maternel pour tout homme et le voient s’enflammer d’amour pour tous : pour les incroyants et les catéchumènes, pour ceux qui sont loin de la foi et ceux qui en sont proche.

Le prêtre (à voix basse) : Nous Te confions toute notre vie et tout notre espoir, Seigneur Ami des hommes, et nous T’invoquons, nous Te prions et Te supplions : rends-nous dignes de participer aux Mystères célestes et redoutables de cette table sacrée et spirituelle, avec une conscience pure, pour la rémission de nos péchés, le pardon de nos fautes, la communion au Saint-Esprit, l’entrée en possession de l’héritage du royaume des cieux, pour plus d’assurance auprès de Toi, mais non pour le jugement et la condamnation.
(à voix haute) : Et rends-nous dignes, Maître, d’oser en toute assurance et sans craindre de condamnation, T’appeler Père, Toi le Dieu céleste, et Te dire :

Pour la communion au Saint-Esprit

Rends-nous dignes de participer… pour la communion au Saint-Esprit, demande le célébrant dans sa prière. La communion au saint Corps et au Sang du Christ est aussi la communion au Saint-Esprit : « Par ces deux Dons nous avons été abreuvés d’un seul Esprit » (St Jean Chrysostome ; cf. 1 Co XII, 13). Le Christ Lui-même « nous a abreuvés de Son calice, Il nous a abreuvés du Saint-Esprit » (St Jean Chrysostome). Réellement, lors de la première célébration du Mystère, le Christ, « prit le calice et mélangea le vin et l’eau, Il l’éleva aux cieux et le montra à Dieu le Père ; et après avoir rendu grâces, l’avoir béni, sanctifié, rempli avec le Saint-Esprit, Il donna [Son saint Sang] à Ses saints et bénis disciples » (Liturgie de St Jacques).

Lors du Banquet de l’Église, le célébrant occupe la place du Christ « alors qu’il élève ses mains vers le ciel et invoque le Saint-Esprit afin qu’Il vienne et sanctifie les Dons offerts » (St Jean Chrysostome). Alors, « le pain [offert] devient le Pain céleste ». Et tous ceux qui partagent « le saint Corps et le Sang du Seigneur deviennent l’habitation du Saint-Esprit » (St Jean Chrysostome). Le Saint-Esprit « vivifie tout l’univers… Il se tient dans le ciel et emplit toute la terre… Il demeure tout entier en chacun, et est tout entier avec Dieu. Il ne dispense pas Ses dons à la manière d’un serviteur [comme le font les Anges], mais distribue les dons de la grâce avec autorité» (St Basile).  Dans l’Église, les fidèles reçoivent les dons du Saint-Esprit. Dans la Liturgie, tout particulièrement, nous recevons le Paraclet Lui-même dans notre assemblée et dans nos âmes.

L’accès auprès de Dieu

Le Christ est le Grand-Prêtre qui amène l’homme, telle une offrande, au Père céleste, parce qu’en offrant Sa Personne immaculée à Dieu, Il a offert l’homme tout entier. Nous devenons « acceptables au Dieu et Père pour autant que c’est le Christ comme Prêtre qui nous offre. Car c’est par le Christ que nous avons eu accès [Rm V, 2], et Il a inauguré pour nous le passage dans la véritable existence, étant entré d’abord dans le Saint des Saints [cf. He VI, 20] pour nous, et nous ayant montré la Véritable Voie » (St Cyrille d’Alexandrie).


LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Matth. XXVIII, 16-20 Liturgie : Eph. II, 4–10. Lc. VIII, 41–56. Saints: Eph. VI, 10–17 ; Lc. XXI, 12–19.



[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras