mercredi 31 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (9 et fin)


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Comment peut-on créer une communauté ecclésiale?

Un autre problème est la rupture des réseaux communautaires. Même la prière commune, la Liturgie, est devenue une affaire privée. Comment faire que les gens ressentent [l'appartenance à] la communauté, une seule entité?

Cela dépend du prêtre de paroisse. S'il est un bon prêtre, il aura une durée de vie de paroisse active, et une communion [dans le sens de communauté] chrétienne.

Pour ce faire, le prêtre doit essayer de vivre comme saint Jean de Cronstadt a vécu, de sorte que son ministère connecte les gens.

Il viennent de toutes les formes d'activité paroissiale extra-liturgique. La trapéza [table, réfectoire où l'on mange ensemble après la Liturgie], le thé après l'office - tout cela amène le prêtre au peuple, et surgissent plus de relations de confiance, plus chaleureuses, plus humaines. Si un prêtre de paroisse est aussi le père spirituel de ses paroissiens, alors au cours de ces trapezas il peut parler de la vie spirituelle (il va sans dire qu'il ne parlera pas de problèmes spirituels individuels; ici on peut trouver du temps pour des conversations face à face.) Il est très mauvais que le prêtre ne soit pas un individu disponible. Il est le pasteur.

Le problème est que nous savons que nous avons de grandes églises, y compris des églises nouvelles. Plusieurs prêtres y servent, et beaucoup de gens y vont - mais comment peut-on y trouver une unité? 

Les vieilles églises paroissiales étaient très petites. Le père spirituel était un prêtre qui connaissait toute sa paroisse et que toute la paroisse connaissait. Ceci est la base de la vie de la communauté.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Saint Daniel l'Hésychaste




Saint Daniel l'hésychaste
Fête le 18/31 décembre

Saint Daniel l'hésychaste, grand thaumaturge et instructeur des moines, naquit en Moldavie au début du XVe siècle. Il fut baptisé sous le nom de Dumitru. Quand il eut seize ans, il devint moine du monastère Saint-Nicolas à Radauti et il reçut le nom de David. Son père spirituel était saint Léonce de Radauti (Fêté le 1/14 juillet). Après de nombreuses années de luttes ascétiques, il devint un vase d'élection de l'Esprit et fut ordonné à la sainte prêtrise.

Il vécut pendant quelques années au monastère Saint-Laurence dans le quartier Civoul de Sus. Là, il remplissait ses obédiences pendant la journée, et la nuit il veillait, priait, et tissait des paniers. Il reçut le grand schème et le nouveau nom de Daniel. Il obtint la bénédiction de l'higoumène de vivre dans la solitude au désert, où il se consacra aux luttes spirituelles. Vers 1450, il vécut près du monastère de Néamts près de la crique de Secou pendant quatorze ans. En son temps, les gens découvrirent où il vivait et vinrent lui rendre visite. Ayant la nostalgie de la solitude, il se déplaça vers le nord de la Moldavie et se fit une cellule pour lui-même dans la façade d'une falaise près de Poutna. À côté de celle-ci, il se tailla [dans la pierre] une petite chapelle pour la prière.

Après que son fils spirituel saint Etienne le Grand (2/15 juillet) ait construit le monastère de Poutna, qui a fut consacré en 1470, saint Daniel se déplaça près du monastère de Voronets. Là aussi, il tailla une petite cellule dans la roche sous la falaise de Soim (Faucon) et vécut une vie agréable à Dieu pendant les vingt années suivantes. Il guida de nombreux disciples dans les principes de la vie spirituelle, et il eut aussi le don de guérir les malades de leurs infirmités physiques.

En 1488, alors qu'il était âgé de plus de 80 ans, saint Daniel alla vivre au monastère de Voronets, où il fut choisi pour être l'higoumène.

Saint Daniel était un grand ascète et thaumaturge, sage et clairvoyant. Les gens venant de près et de loin lui rendaient visite à la recherche de ses conseils spirituels, ou pour confesser leurs péchés. Il mourut en 1496 et fut enterré au monastère de Voronets, où les gens continuent à vénérer sa tombe.

Saint Daniel fut glorifié par l'Eglise orthodoxe roumaine en 1992.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 30 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (8/9)






Surveiller attentivement ce qui se passe dans son âme

Mais que doit-on faire avec cette dichotomie constante? Dans l'église, je suis une personne ecclésiastique, tandis que dans la vie séculière je suis une personne personne ordinaire de désordres et de vanité... Il arrive souvent qu'en nous coexistent comme deux personnes différentes. Une sorte de légère "Schizophrénie spirituelle". Quel genre d'état constant de repentance y a-t-il?

Facile. Il y avait quelques problèmes; mots peu amènes ont quitté la bouche. Alors tu as besoin immédiatement d'aller te repentir. Pour cela, tu dois surveiller attentivement ce qui se passe dans ton âme. Alors il n'y aura pas de dualité.

Comment vivions nous pendant les années soviétiques? Il y avait même eu un plus grand contraste entre l'Eglise et la vie ordinaire. Mais même dans ces conditions, nous avons essayé de définir la vie par la foi.

Nous devons construire notre vie sur la foi, sur l'Evangile sur les commandements - quelles que soient les conditions dans lesquelles elle se produit.

Surtout maintenant, il n'y a plus de vanité qu'il y en avait alors. Même chose. Et, à mon avis, cela existait toujours dans toute société. On pourrait penser que dans les temps anciens il n'y avait pas de vanité dehors de la vie de l'Eglise. Bien sûr, que oui! Et les gens étaient tout aussi distraits. Mais nous devrions chercher, avant tout, le Royaume de Dieu, et le reste pour nous. Ce devrait être la chose principale pour le chrétien.

Mais durant le Moyen Age les choses ont été organisées différemment, et le rythme de vie était subordonné à l'Église, au moins sur le plan de la prière et du jeûne: à un moment donné, tout le monde allait aux offices, un certain jour tous changeaient leur régime alimentaire... de plus, les gens n'étaient pas aussi publiques: les utilisateurs d'Internet me sont constamment à l'esprit. Personnellement, par exemple, quand j'écris dans un blog ou sur un site social, un problème se pose: J'essaie d'être sincère, mais j'ai toujours le sentiment de que l'on a avec la peinture: je montre ça aux gens, je veux qu'ils regardent. Je pense que l'homme moderne est l'hypocrisie de tentation: pas un mensonge direct, mais quelque chose de subtil.

Je ne pense pas que la chose principale ait radicalement changé depuis le passé. Bien sûr, nous sommes soumis à des charges énorme d'informations; nous sommes beaucoup plus que nos ancêtres, impliqués dans la vie du monde, nous avons moins de temps qu'ils pouvaient passer dans le silence et la solitude. Mais les fondements de la vie humaine dans le monde restent inchangés. Nous avons seulement besoin de suivre ce que notre Seigneur a dit: ouvrir l'Évangile et agir conformément à Ses commandements.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 29 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (7/9)


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La Communion comme sens de la Liturgie

Vladyka, comment conseillez-vous  de se préparer pour la Communion?

Un sentiment de repentance doit nous accompagner en permanence, ce qui devrait être notre principale préparation à la Communion. Si nous nous préparons constamment pour participer aux Saints Mystères du Christ et les recevons aussi souvent que nous le pouvons, alors ce sera la dispensation chrétienne correcte.

Jusqu'à maintenant, curieusement, il y a des discussions non seulement à propos de la fréquence, mais aussi des jours où la Communion est possible: certains prêtres ne font pas communier les adultes au cours de la semaine Lumineuse, parce que l'on n'est pas censé jeûner pendant ces jours.

Alors, n'allez pas vers ces prêtres. Que leurs églises sont vides. Si vous êtes quelque part dans le désert, alors vous devrez être patient. Ou demander. Demandez, et il vous sera donné. Eh bien, le prêtre lui-même officie (parfois plusieurs fois par semaine)? Il communie. Pourquoi a-t-il étendu les autres exigences du jeûne à ses paroissiens? Pourquoi a-t-il besoin qu'eux jeûnent toute la semaine, mais que lui-même ne jeûne pas? Pourquoi fait-il pour lui-même ces exceptions? Pourquoi a-t-il reporté "de lourds fardeaux" sur son troupeau?

Si nous jeûnons le mercredi et le vendredi, aucun jeûne supplémentaire n'est nécessaire pour se préparer à la Communion. Par ailleurs, sur le Mont Athos, c'est ainsi qu'ils le vivent: ils jeûnent le lundi, le mercredi et le vendredi, et reçoivent la Communion quatre jours par semaine: le mardi, le jeudi, le samedi (après un jour de jeûne), et le dimanche. Et cela est parfaitement bien: les gens vivent en Christ. La Liturgie est le centre de leur vie, autour duquel tout le reste gracvite. Sinon, c'est impossible.

Il est compréhensible que les gens ne peuvent pas vivre comme des moines. Mais on peut travailler à ce que la Liturgie et l'union avec le Christ soient au centre de sa vie.

L'avis de nombreux saints Pères selon lequel on devrait communier plus souvent est connu. C'est compréhensible pour quiconque étudie même un peu cette question. Le sens de la Liturgie est de recevoir la Communion. Après tout, le Seigneur dit: Buvez-en tous- tout le monde reçoit la communion.

Le fait que nous ne pouvons pas toujours approcher dignement du Calice est autre chose. Mais il ne faut pas exagérer son indignité. "Personne n'est digne," est-il dit dans la prière liturgique de saint Basile le Grand. Mais cela ne signifie pas qu'il ne faut pas s'approcher du Mystère - si nous ne communions pas il n'y aura pas de vie en nous, pas de Christ. Nous allons tout simplement périr. Cela devrait être tout à fait clair pour tout chrétien.

Il arrive que les croyants limitent la Communion à une fois par mois ou seulement aux grandes fêtes. Ce n'est pas très bon. À mon avis, pour les chrétiens, il est correct de communier aux Saints Mystères du Christ à chaque office du dimanche, et de s'y préparer tous les jours -par la prière, par une vie attentive et par un esprit pénitent. Mais, bien sûr, chaque chrétien devrait décider en toute indépendance, en consultation avec son confesseur, quand participer à la Communion.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 28 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (6/9)


Comment un prêtre peut enseigner à ses enfants spirituels à se repentir?

Vous ne pouvez pas enseigner ce que vous n'avez pas vous-même. Afin d'enseigner aux autres à se repentir, un prêtre doit apprendre lui-même à se repentir. Malheureusement, de nombreux prêtres, en particulier ceux qui servent dans les paroisses laïques, ne se repentent et ne se confessent que très rarement. C'est comme ça: les pères spirituels dans les diocèses sont occupés, et les "Batiouchkas" eux-mêmes sont occupés…

Cela fonctionne bien dans les grandes paroisses de ville: plusieurs prêtres officient, et peuvent se confesser les uns aux autres. Mais même cela n'est pas toujours en place. Il arrive qu'ils ne se font pas beaucoup confiance les uns aux autres.

pokajanie

Le manque de confiance entre frères: c'est mauvais et cela doit être éradiqué, ou bien est-ce normal?

C'est la vie. Bien sûr, il vaut mieux qu'il y ait de la confiance, mais ce n'est pas toujours le cas. Strictement parlant, c'est pourquoi il faut un père spirituel ou un prêtre en qui vous avez confiance.

La prière est un labeur

La repentance enseigne la prière. Si on n'a pas l'expérience d'une véritable vie spirituelle; s'il n'y a pas d'expérience de prière et de situation personnelle devant Dieu, alors il ne peut y avoir repentance réelle, profonde et sincère. La prière, en particulier celle de pénitence, ouvre pour ainsi dire la voie de l'âme à Dieu.



L'une des prières les plus importantes, au moins pour les moines, est la prière de Jésus, qui donne un esprit de pénitence. La fait-même de se tenir devant Dieu ne peut pratiquement être autre chose que pénitentiel, à ce niveau de développement spirituel auquel la plupart d'entre nous se trouvent.

D'autre part, la prière est un don d'En haut…

La prière est un labeur. "Le Royaume du Ciel souffre violence, et ce sont les violents qui s'en emparent" (Matthieu 11:12). Cela signifie que le Royaume des Cieux est donné à ceux qui font des efforts pour son acquisition. 

C'est pourquoi nous devons nous forcer, même si la prière vient d'abord avec difficulté. Bien sûr, le Seigneur, dans Sa miséricorde donne la Grâce et la prière à celui qui prie, mais pour cela, l'homme doit lui-même travailler sur son âme.

C'est seulement ainsi que l'on apprend la repentance.

Si on mène une vie dissipée sans prière, alors peut-être qu'un jour -s'il y a un "coup de tonnerre"- on va parvenir à un sentiment de repentance et à la prière, mais ce ne sera pas ce don dont vous parlez.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

samedi 27 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (5/9)




Des problèmes des confessions des jeunes prêtres

Dans notre église il y a un problème, c'est que les très jeunes prêtres, et par là même inexpérimentés sont faits prêtres pour confesser et en même temps pour pratiquer la guidance spirituelle.

Quelqu'un qui termine le séminaire à l'âge de vingt ans ou plus, qui vient tout juste de se marier ou d'être tonsuré, reçoit l'ordination, et commence à guider spirituellement. 

Mais comment  va-t-il guider, quand il ne connaît encore, ni la vie spirituelle, ni les difficultés pratiques. L'Eglise grecque suit une pratique différente: elle fournit pères spirituels. Sur le prêtre est fait un certain rite de prière, et alors seulement, un prêtre peut accepter la confession et la direction spirituelle d'autres personnes. 

Cela conduit parfois à un autre extrême: Confession devient rare, ce qui est aussi mauvais.

Si nous avions assez de prêtres ayant une expérience à la fois spirituelle et une expérience de la vie, alors nous n'aurions pas ces problèmes. Je voudrais, d'une manière amicale, ne pas faire que les personnes de moins de quarante puissent entendre les confessions. Mais nous ne pouvons pas nous le permettre. Il n'y a pas suffisamment de membres du clergé, sans parler [de la pénurie] des pères spirituels...


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 26 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (4/9)


On the Time and Place of Confession

Le choix d'un père spirituel

Comment doit-on choisir un père spirituel aujourd'hui?

De la même façon qu'on l'a toujours fait. S'il n'y a pas de père spirituel, alors ne vous inquiétez pas, priez que le Seigneur vous donne de rencontrer un prêtre qui pourrait en effet vous aider à cheminer vers Dieu.

Ici, il n'est pas nécessaire de se hâter, et il faut être très prudent. Les cas de faux startchestvo, quand un père spirituel intervient dans toute la vie de celui qui est sous son obédience, sont en effet assez fréquents; et cela ne dépend pas de l'âge ou de la position du prêtre. Un père spirituel ne devrait pas décider de quoi que ce soit dans la vie de ses enfants; Il devrait seulement le mettre en garde contre l'erreur et le péché.

Est-il utile pour un profane de rechercher un père spirituel dans un monastère?

Si c'est un père spirituel expérimenté- pourquoi pas? On peut avoir un père spirituel dans un monastère, venir à lui rarement, seulement quand il y a des problèmes graves dans la vie spirituelle qui doivent décider, tandis que l'on peut confesser les péchés ordinaires à un prêtre de paroisse. Beaucoup trouvent aussi l'occasion de parler avec leur père spirituel, par lettre ou par téléphone.

La confession est-elle permise par téléphone? LeMétropolite Benjamin (Fedchenkov) a décrit comment le gouverneur de Tver, en regardant par la fenêtre de sa maison et voyant que les rebelles étaient sur le point de le prendre, a appelé l'évêque et s'est confessé par téléphone…

Si nous comprenons confession comme signifiant pas seulement les paroles que nous prononçons en confession, mais notre disposition à changer, à abandonner le péché, et à suivre le Christ, à vivre selon Ses saints commandements, alors la question de savoir comment le mettre en œuvre techniquement est secondaire. 

On peut se repentir à la maison devant les icônes, dans le métro, au téléphone, ou en envoyant des messages. La chose principale est ce qui se passe dans son âme.

Mais on ne peut considérer que la repentance comme mystère ecclésial peut être effectuée par téléphone. Le mystère consiste en un certain rite accompli par le prêtre; c'est l'achèvement de cette action pénitentielle.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 25 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (3/9)





Notre pratique traditionnelle de confession comme révélation des pensées est-elle utile?

Je ne pense pas que la révélation des pensées soit toujours utile pour les laïcs. La confession des laïcs et la révélation monastique des pensées sont des choses totalement différentes. 

Un moine devrait idéalement révéler à son père spirituel tous les mouvements de son âme et recevoir une bénédiction pour tout cela. 

Pour les laïcs, c'est impossible et même dangereux. 

C'est étrange quand les épouses demandent à leurs prêtres ce qu'ils devraient demander à leurs époux: où aller en vacances, s'il faut acheter acheter ceci ou une autre chose, avoir plus d'enfants…

Certains événements importants doivent être bénis par un prêtre, mais cela ne devrait pas être déterminant et décisif. Les laïcs doivent décider pour leurs propres questions, celles liées à leur vie.

Je suis contre le startchestvo* monastique étendu aux laïcs: il ouvre la voie à un phénomène très dangereux comme celui des jeunes startsy** ou, plus précisément, au faux startchestvo. Les laïcs doivent connaître les bases de la foi, lire l'Evangile, et vivre selon l'Evangile, en faisant usage de l'avis de leur père spirituel.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Notes: 
старчество le fait d'être sous l'obédience d'un staretz.

**c'est-à-dire le dépendance d'un staretz inexpérimenté qui ne peut que nuire au laïc par son ignorance et et son manque de maturité spirituelle.

Déclaration de la commission patriarcale de l’Église orthodoxe russe pour les questions de la famille, de la défense de la maternité et de l’enfance au sujet d’un récent document de l’UNICEF


Déclaration de la commission patriarcale de l’Église orthodoxe russe pour les questions de la famille, de la défense de la maternité et de l’enfance au sujet d’un récent document de l’UNICEF
En novembre 2014, l’UNICEF (fonds de l’ONU pour l’enfance) a publié un document exposant sa position, intitulé « L’élimination de la discrimination des enfants et des parents basée sur l’orientation sexuelle et/ou l’identité de genre » (UNICEF. Position Paper No. 9, November 2014 – Eliminating Discrimination Against Children and Parents Based on Sexual Orientation and/or Gender Identity). Dans ce document, l’UNICEF, en partie, donne ses définitions du concept de « l’orientation sexuelle » et de « l’identité du genre », condamne les lois de différents pays dans lesquels la conduite homosexuelle et la propagande de l’homosexualité constituent un délit, appelle au changement des normes sociales, et exprime aussi son soutien officiel à la reconnaissance législative des unions de même sexe, motivant sa préoccupation par les droits des enfants. À l’occasion de la publication du document concerné, la Commission patriarcale pour les questions de la famille, de la défense de la maternité et de l’enfance de l’Église orthodoxe russe déclare ce qui suit :
1. La Commission est profondément préoccupée par le fait que le Fonds de l’enfance de l’ONU utilise ses moyens, son statut et ses ressources, mis à sa disposition par différents pays, pour soutenir des phénomènes et des approches qui non seulement sont dépourvues de fondements juridiques solides sur le plan international, mais qui contredisent aussi la culture traditionnelle de la majorité des peuples, ainsi que les normes de la morale naturelle et religieuse. De tels actes portent atteinte à la communauté internationale et viennent saper la légitimité morale de l’UNICEF et des autres institutions de l’ONU.
2. La famille est fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme, dont l’un des buts les plus importants est la mise au monde et l’éducation des enfants. C’est précisément pourquoi la famille est reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme et par d’autres documents très importants du droit international, en tant que « cellule naturelle et fondamentale de la société » [cf art. 16 (alinéa 3) de la Déclaration universelle des droits de l’homme, art. 23 (alinéa 1) du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques, art. 10 (alinéa 1) du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels]. Le mariage entre l’homme et la femme et la famille naturelle qui en résulte sont indispensables à la continuation de l’existence du genre humain et de chaque peuple, sans eux est impossible la véritable dignité et la liberté humaines. Les tentatives de changer les définitions de la famille ou du mariage, en y incluant les unions de même sexe, portent une lourde atteinte à la société et violent les droits fondamentaux et la dignité de l’homme. Les lois incarnant de telles tentatives dans la vie, ne sont rien d’autres qu’une forme d’iniquité.
3. De telles tentatives portent un coup particulier aux enfants. Le fonds des enfants de l’ONU devrait savoir que les enfants naissent de l’union de l’homme et de la femme, et non des unions de même sexe. La mise au monde et l’éducation dans la famille répond aux meilleurs intérêts de chaque enfant. Dans la famille, il connaît ses père et mère, qui l’entourent d’amour et d’attention. Confier les enfants à l’éducation par des couples de même sexe constitue une violation lourde des droits et des intérêts légitimes de l’enfant. Ainsi, en appelant à la légalisation des unions de même sexe en relation avec l’éducation des enfants, l’UNICEF, à l’encontre de son mandat, ne contribue pas à la défense des droits des enfants, mais à leur transgression même.
4. La commission rappelle que les termes « orientation sexuelle » et « identité de genre », utilisés dans le texte du document, ne sont pas reconnu au niveau international et ne sont définis dans aucun accord international fondamental à caractère global. Comme le remarquent à juste titre les auteurs mêmes du document, il n’existe pas actuellement de traités internationaux contraignants, qui impliquent la « discrimination » pour « orientation sexuelle » ou « identité de genre ». L’introduction de ces catégories artificielles dans les listes existantes des bases interdites de discrimination, réalisée par certains instituts internationaux, est arbitraire et injustifiée.
5. La commission patriarcale pour les questions de la famille, de la défense de la maternité et de l’enfance espère que les autorités gouvernementales de la Fédération de Russie et des autres pays membres de l’ONU attireront l’attention sur le caractère inadmissible de l’utilisation des moyens dont dispose l’UNICEF, du comité de l’ONU pour les droits de l’enfants et des autres instituts internationaux dans le but de légitimer l’immoralité des approches et des conceptions et de violer les droits de l’homme reconnus par tous au niveau international, dont les droits des enfants. La Commission appelle tous les chrétiens orthodoxes et autres gens de bonne volonté, y compris les personnalités politiques et publiques, ainsi que les représentations des ONG à tous les niveaux, à s’opposer, de toutes les façons légales, à cet emploi abusif des ressources des structures internationales.

mercredi 24 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (2/9)



Chaque Communion doit-elle être accompagnée d'une confession préliminaire? Peut-on avoir la Communion sans confession, ou si la confession date de plusieurs jours avant la Communion?

À mon avis, si quelqu'un n'a pas de péchés graves qui l'auraient obligé à rechercher une confession complète, il ne devrait pas lui être nécessaire de se confesser avant chaque Communion. 

Le Mystère du repentir est un Mystère important, indépendant, un "second baptême", et il est inacceptable de le réduire à un certain appendice obligatoire de l'Eucharistie. 

Après tout, la confession devient souvent un formalisme car on s'habitue à l'idée que la confession est ce que je dis devant le "Batiouchka"*, tandis que la repentance est ce que je lui dis. Mais ceci est, au mieux, la révélation de pensées. Et souvent, c'est tout simplement une conversation. Il n'y a pas, de repentir profond et sincère devant Dieu, et on pourrait même ne pas y prêter attention.

Il faut comprendre que la repentance n'a pas lieu seulement pendant le moment de la confession. La repentance est une condition de l'âme; c'est la détermination de rompre avec le péché et de changer sa vie. Elle peut survenir à tout moment de la vie. 

Les gens demandent souvent: Que dois-je faire si à la maison, je me suis repenti, j'ai pleuré, puis je suis venu à la confession et je n'ai rien dans mon cœur et je me confesse seulement sèchement? Ce n'est là rien dont on doive s'inquiéter. Gloire à Dieu, que tu te sois repenti à la maison: le Seigneur l'acceptera.

Si nous comprenons ainsi la repentance, il devient clair que l'on ne doit pas nécessairement se confesser à Batiouchka avant chaque Communion. C'est très bien si, recevant la Communion trois ou quatre fois par mois, tu ne te confesses que deux fois.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Note: 
*id est petit Père, le prêtre

mardi 23 décembre 2014

Evêque Pancrace de Troïtsa: La confession et la Communion (1/9)


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Bishop Pankraty of Troitsa: Repentance Does Not Take Place Only At Confession

La Révélation de pensées et la Confession d'un laïc

Vladyka, aujourd'hui, on peut entendre différents points de vue sur la confession: doit-elle être fréquente ou rare, régulière ou seulement lorsque l'on a chu par de graves péchés... A votre avis, quelle approche, est la plus juste?

Je pense que nous sommes arrivés à une période de la vie de notre Église où ces questions sont actuellement testées par la vie. La pratique d'il y a un demi-siècle ou de la période synodale est peu acceptée: en règle générale, aujourd'hui, les gens reçoivent plus fréquemment la communion. Oui, et la vie elle-même a beaucoup changé. Les approches et les solutions précédentes ne peuvent plus retenir les gens, c'est la raison pour laquelle de nouvelles approches se sont développées, y compris dans de telles discussions. C'est très bien qu'il y ait des discussions, que les gens en soient conscients, qu'ils pensent et raisonnent.

Je crois que ces questions, à la fin, trouveront leurs résolutions et j'espère qu'elles ne seront pas fixées par des règles obligatoires. Ce n'est pas à présent le temps oùl il devrait exister un modèle unique: la communion et la confession tant de fois, dans tant de jours…. 

En outre, il n'y a pas de canons stricts dans ce sens; il existe diverses pratiques, et des coutumes différentes. Il devrait y avoir un certain degré de liberté pour cette question importante. 

Chacun, avec l'aide de son confesseur, devrait décider à sa manière. Et c'est déjà l'affaire du paroissien que de trouver un confesseur qui puisse l'aider, celui dont il a besoin.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-Claude LARCHET: Le Patriarche Paul de Serbie

Le livre de Jean-Claude Larchet  « Le patriarche Paul de Serbie. Un saint de notre temps », invité de l’émission littéraire « Entre les lignes » sur la chaîne généraliste « Mosaïk, télévision sans frontière »

Jean-Claude LARCHET: Recension/Hélène Bléré, « Le langage de l’icône. Lumière joyeuse »


Hélène Bléré, Le langage de l’icône. Lumière joyeuse, éditions Racine, Bruxelles, 2014, 336 p.
Diplômée de l’Écoles supérieure des Arts appliqués, iconographe orthodoxe depuis plus de trente ans, et déjà connue pour les expositions et les conférences qu’elle a faites au cours de ces dix dernières années, Hélène Bléré nous livre dans ce fort et beau volume les réflexions qu’elle a développées et accumulées au fil de son expérience et de l’enseignement qu’elle dispense au sein de l’Atelier Saint-Joseph qu’elle a fondé à Paris en 2005.
Ce livre n’est pas du tout technique; on n’y apprendra pas comment peindre une icône; on y trouvera en revanche un grand nombre d’éléments qui aident à comprendre la nature et la structure d’une icône en général et des différents types d’icônes en particulier.
L’éditeur présente ainsi le projet de l’auteur: « Ce livre offre une vision panoramique et spirituelle du message chrétien à travers le langage spécifique de l’icône. Il a pour but de donner quelques clés de lecture du langage esthétique de l’icône en vue d’une meilleure compréhension de son contenu spirituel. Il cherche à montrer l’adéquation parfaite qui s’établit entre le message chrétien et sa forme visible dans l’icône. »
Le premier chapitre souligne que l’icône est axée sur la personne; tout en insistant sur le visage qui révèle celle-ci, l’auteur présente les autres éléments significatifs que sont le corps en général, les mains, les vêtements… Il présente ensuite les icônes du Christ, de la Trinité et de la Pentecôte, et de quelques saints.
Le deuxième chapitre a pour thème la lumière, manifestation de la gloire divine, qui constitue un des principes fondamentaux du langage de l’icône et permet d’en présenter divers aspects. Partant du prototype que constitue l’icône de la Transfiguration, il montre la différence entre la lumière naturelle et la Lumière divine incréée, la façon dont l’icône exprime symboliquement cette dernière par l’or (ou à défaut des couleurs claires qui s’en approchent), avant de décrire le processus de montée des lumières qui s’accomplit progressivement dans la réalisation de toute icône, de s’intéresser à la dualité ténèbres-lumières (qui s’exprime dans le noir et le blanc) et de décrire (d’une manière nuancée) les significations symboliques des principales couleurs utilisées en iconographie, lesquelles sont différentes formes de vibration de la lumière.
Le troisième chapitre s’intéresse au cosmos transfiguré dont divers éléments (montagnes et rochers, plantes, animaux…) figurent dans l’icône d’une manière particulière que l’auteur aide le lecteur à déchiffrer.
Le quatrième chapitre traite de l’espace et du temps dans l’icône, dont l’auteur montre qu’ils sont une expression de l’espace-temps particulier du Royaume qui transcende l’espace et le temps ordinaires.
Le chapitre cinq est tout entier dédié à la Mère de Dieu, modèle parfait de l’être humain déifié, dont les représentations ont constitué progressivement différents types iconographiques.
Au fil des pages, on trouve de nombreuses autres réflexions, par exemple sur les représentations de la Croix et des anges (auxquels est dédiée une longue section), sur le sens de l’inscription du nom de l’icône, sur la signification du voile rouge ou de la mandorle que l’on trouve dans certaines icônes, sur les relations des icônes et de la liturgie… On trouve aussi, au fur et à mesure que les thèmes abordés les appellent, des commentaires analytiques de nombreuses icônes, accompagnés de citations empruntées aux Pères de l’Église, aux théologiens, aux iconographes et aux historiens de l’art, et illustrés par des reproductions d’icônes contemporaines de belle facture, dont Hélène Bléré, selon la tradition orthodoxe qui veut que l’individualité de l’iconographe s’efface, ne cite pas les auteurs. L’iconographie entièrement originale de ce livre témoigne du fait que des iconographes continuent à œuvrer à notre époque au sein d’une tradition chrétienne bimillénaire qui sait rester fidèle à ses principes fondamentaux, dont le premier est d’exprimer adéquatement, autant que les permettent les formes, les couleurs et les autres moyens symboliques de l’icône, la foi de l’Église orthodoxe.
La structure du livre est peu rigoureuse à l’intérieur des chapitres, mais cela ne constitue pas un handicap, car les différentes sections peuvent être lues comme autant d’études indépendantes. Le style est clair, la pensée juste, les réflexions riches. On a ici l’un des meilleurs livres actuels pour comprendre le monde des icônes.

Le beau visage de la "démocratie" ukrainienne soutenue par l'Occident!





La nomination au gouvernement ukrainien de personnes recherchées par la Géorgie, y compris via Interpol, risque de nuire aux relations entre les deux pays, a annoncé samedi le premier ministre géorgien Irakli Garibachvili.
TBILISSI, 20 décembre - RIA Novosti

"Il est bien dommage que des personnes que nous poursuivons en justice et qui sont recherchés par Interpol se soient confortablement installées dans le gouvernement ukrainien. Cela ne tardera pas à nuire aussi bien au gouvernement qu'à l'image de marque de l'Ukraine", a déclaré M. Garibachvili aux journalistes.

Selon lui, il a personnellement fait savoir au président Piotr Porochenko et au premier ministre Arseni Iatseniouk que cette pratique porterait atteinte aux relations entre Tbilissi et Kiev.

"Je ne pourrai pas expliquer au peuple géorgien pourquoi Zourab Adeïchvili [ex-ministre de la Justice] qui fait l'objet d'une notice rouge d'Interpol pourrait être nommé à un poste dans le gouvernement ukrainien avec lequel nous entretenons des relations d'amitié. Il a été l'un des représentants principaux du régime criminel qui a condamné 300.000 personnes. Cela concerne également Eka Zgouladze, adjointe de Vano Merabichvili [ministre de l'Intérieur de 2005 à 2012] qui a œuvré au cours de nombreuses années pour disculper le régime au pouvoir en Géorgie", a indiqué Irakli Garibachvili.

Le 17 décembre, Ekaterina (Eka) Zgouladze a été nommée première vice-ministre ukrainienne de l'Intérieur. Elle est la deuxième représentante de la Géorgie à avoir pris un poste dans le gouvernement ukrainien, après l'ex-ministre du Travail Alexandre Kvitachvili nommé ministre ukrainien de la Santé publique. Tous les deux ont déjà reçu la nationalité ukrainienne.

Zourab Adeïchvili fait l'objet d'un avis de recherche international lancé par Interpol à la demande des autorités géorgiennes qui l'accusent d'abus de pouvoir, de mauvais traitements infligés aux détenus des prisons géorgiennes et de falsification de pièces à conviction.

Selon les médias ukrainiens, les autorités du pays sont en train d'étudier sa candidature au poste de président du Conseil ukrainien pour la lutte contre la corruption.

lundi 22 décembre 2014

Icône de la Mère de Dieu "Joie Inattendue"

Икона Божией Матери ''Нечаянная радость''
Fêtée le 9/22 décembre

L'icône de la Très Sainte Mère de Dieu "Joie Inattendue" est peinte de cette manière: dans une pièce, il y a une icône de la Mère de Dieu, et en dessous un jeune homme est agenouillé en prière. La tradition de la guérison de certains jeunes gens d'une affection corporelle par cette sainte icône est enregistrée dans le livre de saint Dimitri de Rostov, La Toison de Prière [Cf.Juges 6: 36-40].

Le jeune pécheur, qui fut néanmoins consacré à la Mère de Dieu, priait un jour devant  l'icône de la Vierge Toute-Pure avant de sortir pour commettre un péché. Soudain, il vit que des plaies apparaissaient sur les mains, les pieds, et le côté du Seigneur, et le sang coulait d'elles. 

Avec horreur, il s'écria: " Ô Notre Dame, qui a fait cela?" La Mère de Dieu répondit, Toi et les autres pécheurs, à cause de vos péchés, vous crucifiez à nouveau mon Fils." 

Ce n'est qu'alors qu'il se rendit compte combien était grande la profondeur de son péché. Pendant longtemps, il pria la Mère de Dieu Toute-Pure et le Sauveur avec des larmes pour obtenir miséricorde. Enfin, il reçut la joie inattendue du pardon de ses péchés.

L'icône "Joie inattendue" est également commémorée le 25 janvier/7 février et le 1/14 mai.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après