samedi 2 décembre 2023

M. Dimitrios Lambropoulos, théologien/ Le patriarche de Constantinople appelle à un « Synode panreligieux permanent »


Nous publions cette traduction en espérant et en priant pour que le patriarche Bartholomée reviennee à la raison et commence à évangéliser pour l'Église orthodoxe, la véritable Église.

Le patriarche Bartholomée était à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis (du 3 au 6 novembre 2023) où il a prononcé deux entretiens, le premier lors de la 16e « Conférence mondiale sur la politique » sur le thème général « Le système international entre mondialisation et désintégration : quelles forces prévaudront ? » Son discours s'intitulait « Religion : Espoir dans un monde en mutation ». Sa deuxième conférence intitulée « La boussole de la conscience : guider l'action éthique dans un monde qui se réchauffe » a été donnée lors de la conférence « COP28 » sur le soi-disant changement climatique, dont le thème général était « Courant de conscience : unir les leaders de la foi pour un réveil planétaire » [. Combien de fois le patriarche s'est-il rendu dans un pays arabe riche pour prêcher le Christ ?]

Religion : Le réseau de la politique

Le patriarche a déclaré au début que dans le contexte de la présente conférence, il ne parlerait pas de la foi comme du salut. Il a déclaré :

« La question posée [Quelles forces prévaudront ?] a une portée plus large, celle de l'avenir mondial. Il concerne l'influence politique et géopolitique de la religion. »

C'est-à-dire que la religion peut être un mécanisme pour mettre en parallèle d'autres institutions et offrir de l'espoir :

« Si l'économie et la politique ne peuvent plus inspirer l'espoir, pouvons-nous nous tourner vers la religion ? »

Il assimile non seulement la religion à la sphère laïque, mais implique que toutes les religions [ se valent]:

« Dans leurs enseignements et leurs rituels et dans l'organisation des liens sociaux, les religions mobilisent la sagesse que l'homme a accumulée pendant des millénaires. »

Il dit aussi :

« Nos [diverses] traditions de foi partagent des enseignements fondamentaux concernant la responsabilité spirituelle de prendre soin de la création de Dieu. Nos textes sacrés nous ordonnent de protéger notre maison commune. »

Ainsi, selon lui, toutes les religions ont de la sagesse, de l'amour pour la création de Dieu (même si certains croient aux « divinités » qui s'opposent à la Création) et des textes sacrés. « La sagesse », dit le patriarche, est humaine, pas divine, comme le dit l'apôtre (1 Cor 2:1-16). Les « rituels » (lire la magie) sont approuvés par lui comme la voie de [l'acquisition] de cette « sagesse » !

Toutes ces paroles furent prononcés dans un seul but : promouvoir les religions en tant que "guérisseuses" des systèmes politiques :

« Les religions ont, dans leurs traditions, les éléments nécessaires pour combler le vide qui s'est installé dans les âmes. [Les religions] peuvent aider à insuffler une nouvelle vie aux sociétés démocratiques »(!)

comme suit :

« Les communautés religieuses et autochtones offrent une sagesse ancienne pour une vie durable aujourd'hui ; leurs voix peuvent aider à transformer la société. »

Alors, selon le patriarche, sauver une société démocratique est-il aussi un objectif de l'islam théocratique ?

Le patriarche dit également que les religions ont un avantage sur les institutions laïques en tant que mécanismes :

« Les institutions religieuses ont la capacité d'atteindre, par le biais de leurs enseignements, plus de personnes que les organisations internationales, les groupes de réflexion ou les ONG. »

C'est-à-dire qu'il est facile pour elles de poursuivre les gens à cause de ce qu'ils proclament, même si cela signifie terroriser les âmes ou vendre de fausses attentes métaphysiques.

Le Phanar : L'accroche parfaite

Il est facile pour nous de voir que la ligne de raisonnement patriarcale conduit progressivement l'esprit de ses auditeurs à son but, pour démontrer la position et le rôle du Patriarcat de Constantinople dans ce mécanisme. Le raisonnement est clair :

« La plupart des réseaux religieux traversent les continents et les frontières. Par conséquent, ils forment une structure spirituelle qui peut aider à modérer les forces de séparation et de division... Le Patriarcat œcuménique de Constantinople, avec sa présence mondiale, en est un exemple. Sa présence et son acceptation pourraient s'avérer particulièrement bénéfiques. »

Nous voyons donc que l'Église orthodoxe universelle n'est nulle part visible, ayant été remplacée par, et seulement par, le Patriarcat de Constantinople ! Le Phanar se considère comme une multinationale appelée "Patriarchate Corp." et non comme l'Église de la Foi véritable. Quant aux autres Églises orthodoxes autocéphales, elles sont rayées de la liste. La raison pour laquelle il veut la juridiction sur toute la diaspora n'est pas pour les raisons canoniques qu'il a maintenues, mais pour avoir un pouvoir qu'il peut utiliser comme carte de négociation pour ses objectifs politiques.

Le Patriarcat s'insère dans la "politique mondiale" et se vante comme étant la force unificatrice du monde, tenant d'une main la feuille de route mondiale qui pénètre les autres religions, et d'autre part les "documents" pour le soutenir, que les autres groupes religieux impliqués dans les initiatives de dialogue interreligieux ne possèdent pas :

« La longue histoire de coexistence, de dialogue et d'échanges, non seulement avec le judaïsme, mais aussi avec l'islam, est un véritable avantage du monde chrétien. »

et aussi :

« Nous restons des participants actifs au dialogue interreligieux, pour la protection de l'environnement. »

« La nouvelle normalité » selon le patriarche Bartholomée

Il est évident que son dialogue n'est mené que pour servir les priorités de « l'agenda » politique : maintenant l'environnement, maintenant les mesures de santé, maintenant l'idéologie de l'« Occident », etc. Ce n'est pas par hasard qu'il se réfère à : « les relations entre l'Occident et le reste du monde ». Il dit : "L'invasion russe de l'Ukraine et maintenant la terrible guerre entre le Hamas et Israël ont révélé une division spirituelle croissante entre ces deux blocs". La Russie et le Hamas appartiennent donc au même côté... du « terrorisme » ?

Cependant, « le grand plan » entre soudainement en vue avec les révélations suivantes dans les deux pourparlers :

« Les dirigeants des différentes religions doivent coordonner leurs efforts afin d'amplifier les résultats bénéfiques de leurs traditions ancestrales. C'est pourquoi le dialogue interreligieux est nécessaire. »

Et

« La coopération est la nouvelle norme ! Comme jamais auparavant, des groupes disparates forment des alliances pour protéger la civilisation et la santé planétaire. ... Afin de soutenir la coopération entre les différentes religions et partenaires de la science et de la société, nous devons créer un mécanisme durable... qui transformera des intentions fortes en résultats actualisés. Ensemble, nous sommes plus grands à partir de la somme de nos parties. » !

Qui sera « responsable » de cette coopération ? Le Phanar lui-même ? « La lumière peut-elle être solidaire des ténèbres ? » (2 Cor 6:14) Se pourrait-il que, si les lois internationales n'avaient pas été établies et s'il n'y avait pas de pouvoirs politiques et militaires, certaines religions [violentes] seraient également considérées comme « aimant la paix » ?

L'objectif de ses conférences était la "coopération" entre les religions et la création d'un "mécanisme permanent" afin de réaliser cette coopération. Comment ce mécanisme sera-t-il mis en œuvre ?

Tout d'abord, après avoir appris à respecter ou simplement à tolérer la liberté des gens de croire même aux idoles, nous serons conduits à l'étape suivante, celle d'embrasser d'autres religions. Sinon, comment la « coopération » sera-t-elle possible ?

Deuxièmement, l'orthodoxie sera abandonnée en tant que témoignage de [Jésus-Christ qui est] la vérité et l'"Église orthodoxe" sera promue comme un pourvoyeur d'utilitarisme, puisque le critère de sa contribution sera le "bénéfice global" tel que défini par les politiciens...

Troisièmement, qui sera le « coordinateur » de ce mécanisme ? Quelqu'un est-il si naïf au point de croire qu'un « synode permanent des religions » sera un organe neutre et indépendant, tandis que « les gardiens auront la connaissance » du fonctionnement de toutes les organisations internationales (ONU, OMS, OTAN, etc.) ?

S'incliner devant les agendas politiques et les promouvoir fait-il partie de la mission épiscopale du patriarche de Constantinople ?

https://www.augoustinos-kantiotis.gr

Jusqu'à présent, personne n'avait même pensé à un tel mécanisme, et maintenant tout d'un coup, le patriarche Bartholomée a cette brillante idée ? Que signifie « ensemble, nous sommes plus grands à partir de la somme de nos parties » ? Quelles sont les « parties » du Patriarcat ? La collaboration avec d'autres religions dépasse-t-elle la puissance de Dieu dans l'Église orthodoxe ? L'influence géopolitique est-elle la seule préoccupation "d'un homme de Dieu " ?

Porte-parole des États-Unis ?

Il est dangereux, sinon ecclésiastiquement répréhensible, de donner un fondement théorique à quelque chose de complètement étranger à la théologie. Cela révèle donc qu'une égalisation de tout est tentée, et pas seulement cela, mais aussi la promotion d'une pan-religion qui est portée au niveau supérieur. Le dialogue interconfessionnel a été une étape préparatoire afin de créer les conditions nécessaires à ce « mécanisme permanent » proposé par... le patriarche « orthodoxe » ! Par la suite, en soumettant les religions à chaque opportunisme politique, leur contrôle direct de celles-ci est donné à ceux qui sont "responsables", qui garderont la bouche fermée lorsque l'État donnera un ordre, puisque "l'Occident" est toujours du "bon côté de l'histoire". Pour eux, cette nouvelle religion mondiale est aussi intrinsèquement bonne, parce que ce sera une création de l'Antéchrist ! Quiconque n'est pas d'accord avec la para-religon sera étiqueté comme... un terroriste !

Lorsque la hiérarchie essentiellement inexistante du Phanar ne s'oppose pas à la participation du patriarche Bartholomée à des "conférences de politique mondiale" et à ses points de vue de promotion qu'ils n'approuvent pas, cela signifie que déjà, il ne reste plus rien, tout  est parti, [il n'y a ] pas même un rappel qu'il s'agit d'une Église !

Texte source

Annexe



"... le patriarcat Œcuménique ayant perdu sa signification de pilier de la vérité et... étant possédé par un amour exorbitant du pouvoir représente un spectacle pitoyable."

St. Jean DE Changhaï et San Francisco


Nous sommes tous pareils, il n'y a plus rien qui nous divise!

https://www.gocomics.com/aunty-acid

Pourquoi tout le monde parle de laisser une meilleure planète pour nos enfants... mais que personne ne parle de laisser de meilleurs enfants à notre planète?
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHODOX WITNESS
reprenant
M. Dimitrios Lambropoulos, théologien.
article publié à l'origine dans
ORTHODOXOS TYPOS (Athènes)


vendredi 1 décembre 2023

Le barbier et Dieu

 

Un jour, un homme alla chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux et  raser. Immédiatement après que le barbier ait commencé son travail, ils commencèrent à parler. Ils parlèrent de beaucoup de choses et après un certain temps, ils abordèrent le sujet de la religion et de Dieu.

Le barbier dit immédiatement :

Je ne crois pas qu'il y ait de Dieu. 

Pourquoi ? demanda le client.

C'est très facile. Allez dans la rue et vous comprendrez pourquoi il n'y a pas de Dieu. Dites-moi si Dieu existe, pourquoi y a-t-il tant de pervers, tant d'enfants abandonnés ? Si Dieu avait existé, il n'y aurait pas eu de douleur et de chagrin. Je ne peux pas imaginer un Dieu qui aime et éprouve de la pitié, mais qui permet toutes ces choses.

Le client réfléchit pendant un certain temps, mais il ne répondit rien parce qu'il ne voulait pas voir le discours prendre la mauvaise direction. En fin de compte, le barbier termina son travail et le client partit. Mais quand il sortit, il vit un homme avec de longs cheveux bouclés et une grosse barbe non rasée. Il avait l'air très sale et négligé. À ce moment-là, il retourna au salon de coiffure et dit au barbier :

Vous savez quoi ? Il n'y a pas de barbiers. 

Comment pouvez-vous dire quelque chose comme ça ? demanda le barbier avec étonnement. Ne voyez-vous pas que j'en suis un ? Que voulez-vous dire ? 

Non, continua le client. S'il y avait eu des barbiers, il n'y aurait pas eu d'hommes avec de longs cheveux sales et non coiffés comme le gars qui est dehors. `

Mais cela se produit parce qu'ils ne viennent pas me voir. `

Exactement, a déclaré le client. Voilà ce qu'il faut comprendre. Dieu existe aussi, mais les faits que vous mentionnez se produisent parce que les hommes ne vont pas à Lui pour demander Son aide. C'est pourquoi il y a tant de douleur et de chagrin dans le monde. 

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY


jeudi 30 novembre 2023

Prière matinale de saint Grégoire Palamas à la Très Sainte Mère de Dieu

Saint Grégoire Palamas

Vierge, Souveraine Mère de Dieu, toi qui donnas naissance dans la chair à Dieu le Verbe, je sais, je sais vraiment, que ce n'est pas approprié, ni approprié pour moi, si corrompu et aux yeux souillés, de voir ton icône, Très Sainte, et toujours Vierge, celle qui possède un corps et une âme purs et immaculés, et de l'embrasser avec des lèvres impures et souillées, ou de te prier. Car c'est juste que ta pureté devrait me faire, moi le corrompu, être rempli d'horreur et de haine envers moi-même.

Mais depuis que Dieu, à Qui tu donnas naissance, est devenu homme pour appeler les pécheurs à la repentance, pour cette raison, j'ose moi aussi m'approcher de toi en priant avec des larmes. Acceptz cette confession de mes nombreux et graves péchés et présente-la au Fils unique, ton Dieu, en Le suppliant de faire preuve de miséricorde envers mon âme misérable et souillée. Car à cause de la multitude de mes transgressions, je suis empêché de Le chercher et de demander pardon. Par conséquent, je teplace devant moi en tant que mon avocat et intercesseur. Car bien que j'aie reçu de nombreux et grands dons de mon Dieu Créateur, je les ai tous oubliés et, mécontent, moi, le misérable, je me suis joint à des bêtes insensées et je suis devenu comme elles. Étant pauvre en bonnes actions, riche en passions et rempli de honte, dépourvu d'audace divine, condamné par Dieu, je suis devenu une cause de deuil pour les Archanges, une source de rire pour les démons et un objet de dégoût pour les humains. Ma conscience me fait reproche, j'ai honte de mes mauvaises actions, et étant mort avant la mort et condamné avant le Jugement, je peine dans un désespoir sans fin devant le combat lui-même.

Par conséquent, je ne cours que vers ton soutien, Souveraine, Mère de Dieu, moi qui suis redevable d'innombrables talents ; moi qui ai gaspillé l'héritage paternel complaisance avec des femmes prostituées ; moi qui ai forniqué plus que les prostituées ; moi qui ai commis plus de méchanceté que Manassé ; moi qui me suis montré plus impitoyable que le riche; moi qui suis un serviteur avide, un réceptacle de mauvaises pensées, un trésor de paroles laides et souillées, éloigné de toutes bonnes actions. Aie pitié de moi, qui suis démuni ; montre de la compassion envers moi, l'impuissant. Tu as grande audace auprès de Celui Qui est né de toi. Personne n'a de pouvoir comme toi, la Mère de Dieu, car tu peux faire toutes choses, être au-dessus de toute la création, et rien n'est impossible pour toi,  si tu le veux seulement.

Par conséquent, ne méprise pas mes larmes ; ne te détourne pas de mes soupirs ; ne rejette pas la douleur de mon cœur ; ne fais pas honte à mon espoir en toi. Mais avec tes prières en tant que Mère, force la miséricorde sans contrainte de ton Fils, le Dieu Bon, à m'accorder,  moi le serviteur misérable et serviteur, de retrouver ma beauté première et à rejeter l'horreur des passions, à être libéré du péché et asservi à la justice ; à me dépouiller de la souillure de la douceur charnelle et d'être revêtu de la sainteté de la pureté spirituelle ; de mourir au monde et de vivre pour de bonnes œuvres.

Alors que je voyage, accompagnez-moi dans ec voyage ; quand je nage dans la mer,  nage avec moi ; fortifie-moi dans ma veille ; console-moi dans ma détresse ; que je suis abattu encourage-moi ; accorde-moi la guérison quand je suis malade ; délivre-moi quand on me fait du tort; rétablis-moi quand je suis affligé ; sauve-moi rapidement quand je suis en danger de mort ; révèleaux ennemis invisibles, chaque jour, la peur qu'ils devraient avoir envers moi, qu'ils tyrannisent injustement, afin que tous sachent de qui je suis le serviteur.

Ainsi, très gracieuse Souveraine, Mère de Dieu, écoute ma misérable prière et ne me fais pas honte dans mon espoir en toi, qui es l'espoir de toutes les extrémités de la terre après Dieu. Éteins la brûlure dans mon corps ; calme la violente tempête dans mon âme ; dompte la colère amère ; efface de mon esprit l'orgueil et la vanité des opinions vides ; réduis les illusions nocturnes des esprits rusés et les errances diurnes de pensées impures dans mon cœur ; enseigne à ma langue de parler ce qui est profitable ; guide mes yeux à voir de véritables bonnes actions. Dirige mes pas pour courir sans trébucher sur le chemin béni des commandements de Dieu ; sanctifie mes mains pour les élever dignement vers le Fils Très-Haut ; purifie ma bouche pour que j'e puisse hardiment appeler Dieu le Terrible et Très Saint Père ; ouvre mes oreilles pour entendre attentivement et  avec attention les paroles qui sont plus douces que le miel et le rayon de miel des Saintes Écritures, et pour vivre selon elles, étant renforcé par toi.

Accorde-moi le temps  du repentir, du redressement de mes pensées ; protége-moi de la mort subite ; délivre-moi de la condamnation de la conscience. Et enfin, par-dessus tout, soisavec moi à la séparation de mon âme d'avec mon misérable corps. Soulage le fardeau insupportable, allège l'indicible douleur, réconforte la détresse non apaisée, libère-moi de la sombre présence  des démons, libére-moi des tentations excessives des péages aériens et des princes des ténèbres, déchire le registre de mes nombreux péchés, réconcilie-moi avec Dieu et accorde-moi une place à Sa droite, lieu béni, au Jugement redoutable. Et fais de moi un héritier des bénédictions éternelles et incorruptibles.

Cette confession que je t'apporte, ma Souveraine, Mère de Dieu, lumière de mes yeux obscurcis, réconfort de mon âme, mon aide et mon espoir après Dieu. Accepte-la avec douceur et purifie-moi de toute souillure du corps et de l'esprit. Et rends-moi digne en cet âge présent de participer sans condamnation au Corps et du Sang très saints et purs de ton Fils et ton Dieu ; et dans le siècle à venir, au  doux et céleste  banquet des délices du Paradis, où se trouve la demeure de tous ceux qui se réjouissent. 

Ayant obtenu ces bénédictions, indigne que je suis, je glorifierai pour toujours et à jamais le Nom très précieux et trèsvénéré de ton Fils et ton  Dieu, Qui accepte tous ceux qui se repentent de toute leur âme, à cause de toi, qui es devenue l'intercessionet l'avocate de tous les pécheurs. Carpar toi, Souveraine Très Glorieuse et Gracieuse, toute la race humaine est sauvée, louant et bénissant le Père, et le Fils et le Saint-Esprit, la Très Sainte et Consubstantielle Trinité, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY










mercredi 29 novembre 2023

Comment un laïc peut-il être sauvé selon saint Païssy [Vélitchkovsky]?

St. Païssy [Vélitchkovky]

Je vous conseille de lire plus diligemment les Écritures divines et les enseignements de nos Pères saints et qui ont été donnés par la grâce du Tout-Esprit Saint pour comprendre les mystères du Royaume de Dieu, c'est-à-dire le vrai sens des Saintes Écritures. Dans leur enseignement éclairé par l'esprit, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour le salut. Et moi, pécheur, selon mon esprit faible, je réponds à votre question :

Le Dieu très miséricordieux opère notre salut par la foi orthodoxe, les bonnes œuvres et Sa grâce. La foi orthodoxe est celle qui est portée par l'Église orientale unique, sainte, catholique et apostolique ; sans cette foi orthodoxe, personne ne peut être sauvé. Les bonnes œuvres sont les commandements de l'Évangile, qui, avec la foi, sont également nécessaires pour que quiconque soit sauvé. La foi orthodoxe sans bonnes œuvres est morte, et les bonnes œuvres sans foi sont également mortes. Ceux qui désirent le salut doivent avoir les deux ensemble : à la fois la foi orthodoxe avec de bonnes œuvres et les bonnes œuvres avec la foi orthodoxe ; et puis, avec l'aide de la grâce de Dieu, qui favorise nos bonnes œuvres, ils seront sauvés selon la parole du Christ, qui dit : Sans moi, vous ne pouvez rien faire (Jean. 15:5).

Et il faut savoir que le Christ Sauveur, notre vrai Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés, a établi de bonnes œuvres comme une loi, c'est-à-dire Ses commandements évangéliques, également pour tous les chrétiens orthodoxes, les moines et les laïcs vivant avec leurs femmes et leurs enfants, et exige leur accomplissement le plus diligent de tous les chrétiens orthodoxes, parce que ses saints commandements n'exigent pas de grands travaux corporels, mais seulement la bonne dispensation de l'âme : Le joug de ses saints commandements est facile et le fardeau pour les accomplir est léger (Mt. 11:30).

Les saints commandements du Christ, avec la grâce de Dieu, peuvent être facilement accomplis par n'importe quel chrétien orthodoxe, quel que soit son rang, son sexe ou son âge : les jeunes et les vieux, ceux qui sont en bonne santé et ceux qui gisent dans les infirmités, si seulement ils ont une telle disposition de l'âme. Par conséquent, ceux qui les transgressent et ne se repentent pas seront condamnés au tourment éternel avec les démons à la seconde venue du Christ.

Les saints commandements de l'Évangile, en particulier les principaux, sont si nécessaires au salut que si nous manquons même d'un seul d'entre eux, nos âmes ne seront pas sauvées. Ce sont les commandements sur l'amour de Dieu et des autres, la douceur et l'humilité, la paix avec tous et la patience, pardonner aux autres du fond du cœur, ne condamner personne, ne pas avoir de haine, aimer les ennemis, donner l'aumône spirituelle et corporelle autant que nous le pouvons, et nous forcer avec toute diligence à accomplir tous les autres commandements du Christ qui sont inscrits dans le Saint Évangile.

Et surtout : aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force et de tout notre esprit, et aimer les autres comme nous-mêmes ; et imiter la douceur du Christ, lutter contre la passion de la colère, même jusqu'au  sang.

Vivre en paix avec tout le monde est si nécessaire que le Seigneur a jugé nécessaire de le répéter à Ses saints disciples et apôtres plus d'une fois : que la paix soit avec vous (Lk. 24:36) ; Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix (Jn. 14:27). Et là où il y a la paix du Christ, il y a le Christ Lui-même ; mais s'il n'y a pas de paix dans l'âme, alors il n'y a pas de Christ.

La patience est également nécessaire au salut. Le Christ dit : Par votre patience, vous possédez vos âmes (Lk. 21:19). Et il est nécessaire d'endurer non seulement pendant un certain temps, mais jusqu'à la mort elle-même : celui qui endure jusqu'à la fin sera sauvé (Mt. 10:22).

Celui qui pardonne de tout cœur les offenses de son prochain recevra le pardon de ses offenses de Dieu.

Quiconque ne condamne pas son prochain ne sera pas condamné par Dieu.

Celui qui désire le salut doit également garder tous les autres commandements de l'Évangile comme le trésor de son cœur.

Et l'humilité, qui est le fondement de tous les commandements de l'Évangile, est aussi nécessaire pour le salut que la respiration l'est pour la vie. Comme il est impossible de vivre sans respirer, il est impossible d'être sauvé sans humilité. Les saints de Dieu ont été sauvés de diverses manières, mais aucun n'a été sauvé sans humilité, ce qui serait impossible.

Par conséquent, quiconque veut être sauvé doit se considérer de tout cœur comme un pécheur devant Dieu, le plus pécheur des hommes, pire que toute autre créature de Dieu ; il doit se considérer comme de la poussière et des cendres, et dans les recoins de son cœur, il doit se reprocher de tout, et se blâmer seul pour  ses moindres péchés.

Ainsi, accomplissant tous les commandements de l'Évangile dans l'humilité de cœur, en offrant fréquemment une prière avec un cœur brisé à Dieu pour le pardon de ses péchés, un homme est considéré comme digne de la miséricorde de Dieu et du pardon des péchés ; la grâce de Dieu lui rend visite, et il sera sans aucun doute sauvé par la miséricorde de Dieu.

En outre, un chrétien orthodoxe doit également observer les commandements de l'Église tels qu'ils sont énoncés dans le livre Confession Orthodoxe. Ils sont également nécessaires au salut. Le sacrement de la Confession consiste à se repentir de vos péchés devant Dieu, à les mettre de côté et à avoir la ferme intention, avec l'aide de Dieu, de ne plus jamais y retourner. Alors, devant votre père spirituel, comme devant Dieu Lui-même, confessez tous vos péchés et recevez l'absolution pour eux de Sa part.

Nous devons nous préparer à la Communion aux Divins Mystères  en jeûnant, en confessant clirement et sincèrement nos péchés, en nous réconciliant pleinement avec tous, en lisant toute la règle de l'Église à l'heure fixée selon la coutume chrétienne, et en procédant à la Sainte Communion avec crainte et tremblement, avec foi et amour, avec la révérence qui convient au seul Dieu.

Vous pouvez trouver les instructions les plus complètes sur la façon de se comporter dans la famille et sur d'autres devoirs chrétiens dans les écrits inspirés par Dieu de St. Jean Chrysostome et d'autres saints hommes, quand nous lisons leurs livres avec la crainte de Dieu et l'attention qui est due.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Christophe Levalois/Recension : « Transfigurer le genre » de Jean-Claude Larchet (Éd. des Syrtes)

 



Recension : « Transfigurer le genre » de Jean-Claude Larchet (Éd. des Syrtes)

Jean-Claude Larchet, Transfigurer le genre, Syrtes, 223 pages, 20 euros.

Outre ses nombreux ouvrages de patristique ou consacrés à des grandes figures orthodoxes ou encore à la vie en Église, Jean-Claude Larchet aborde également des sujets sociétaux au cœur des transformations actuelles de nos sociétés pour y donner l’éclairage de la tradition chrétienne orthodoxe. Ainsi plusieurs de ses livres traitent des sujets de bioéthique. Plus récemment, il s’est penché sur les questions de la communication et des nouveaux médias, de la crise écologique, des relations avec les animaux, du chrétien face à la pandémie et tout dernièrement sur un sujet très présent aujourd’hui : le genre et la théorie du genre ou des « études sur le genre ». On sait que ces dernières estiment que la distinction entre les deux genres, masculin et féminin, ne se fonde pas sur les sexes, mâle et femelle, mais sont des constructions subjectives sociales et culturelles. Selon les tenants de la théorie du genre, dont on peut noter au passage les divergences sur certains points, la conception traditionnelle et ses « stéréotypes » doivent être déconstruits (avec une dissociation du genre et du sexe), car ils sont la source d’inégalités et de discriminations.

La démarche de Jean-Claude Larchet est pédagogique. Les différents aspects de la question sont clairement évoqués les uns après les autres, le regard de la tradition chrétienne, biblique et patristique, est donné sans omettre toutes les nuances que l’on y rencontre. Il prend aussi le temps de démontrer que certaines idées courantes et croyances concernant le christianisme sont fausses. C’est par exemple le cas pour des passages de la Genèse, comme pour la création d’Adam et Ève (précédée par celle d’un Homme, d’un être humain avant la division mâle-femelle, avec le mot anthrôpos dans la Septante). On a souvent voulu y voir une hiérarchie avec une supériorité d’Adam, Jean-Claude Larchet montre que ce n’est pas le cas. De même, il revoit la faute originelle, à la suite de la suggestion du serpent, et explique que les deux humains sont pareillement responsables et rappelle que Dieu ne porte pas de jugement « moral ». Le christianisme a valorisé le statut de la femme et les Pères de l’Église ont affirmé son égalité avec l’homme.

L’originalité de l’ouvrage réside dans ce que l’auteur situe la question dans une autre perspective, qui est spirituelle, en l’occurrence celle offerte par le christianisme ; de là son titre très explicite quant à cette perspective : « Transfigurer le genre ». Il note des aspirations légitimes dans la théorie du genre, notamment le souhait de mettre fin à des discriminations et à des violences, mais souligne aussi, à l’opposé de ladite théorie, qu’ici-bas il existe une distinction des genres fondée sur les sexes. Il explique à cet égard que le christianisme « voit dans les différences fondamentales qui existent entre les genres une richesse ». Il poursuit en soulignant : « Il [le christianisme] voit l’homme et la femme comme des êtres complémentaires, qui, dans leur union harmonieuse fondée sur l’amour, s’enrichissent l’un l’autre de leurs différences et s’accomplissent l’un par l’autre. »

Cependant, l’horizon du chrétien ne se limite pas à la vie terrestre, mais s’épanouit dans la vie en Christ. Celle-ci intègre toute l’humanité dans une même unité. Il cite à ce propos l’apôtre Paul (Galates 3, 28) disant notamment qu’en Christ il n’y a « ni homme ni femme » (TOB), mais que tous sont « un en Jésus-Christ ». Un autre extrait essentiel sur ce thème est la parole du Christ disant (Matthieu 22, 30) : « À la résurrection, en effet, on ne prendra ni femme ni mari, mais on sera comme des anges dans le ciel. » En somme, nous sommes appelés à un dépassement du genre non pas ici-bas, mais en Christ et dans l’au-delà céleste. Néanmoins, dans notre monde, la voie du monachisme, observe Jean-Claude Larchet, « préfigure et anticipe dans une certaine mesure la vie céleste ». Toutefois, il remarque également que le mariage — et la vie conjugale qui s’ensuit — peut aussi conduire, grâce à la pratique des vertus, à la « transfiguration du genre » s’il est « vécu spirituellement dans l’unité parfaite » et « se caractérise non pas par une négation des genres, mais par le dépassement des oppositions que les passions établissent entre eux ». Cela entraine une « certaine fluidité des genres » sans que ceux-ci soient niés.

En somme, « la spiritualité chrétienne, sans renoncer à la distinction des genres et à leurs liens avec la distinction des sexes, et sans nier leurs fondements naturels, propose une transfiguration du genre qui dépasse à la fois les limites de la nature déchue et de ses inscriptions sociales, et les confusions, les déviations et les impasses de la théorie du genre. » 

L’ouvrage de Jean-Claude Larchet s’avère très utile pour comprendre cette question omniprésente actuellement, trouver des réponses aux interrogations qui sont posées, également afin d’écarter certaines confusions concernant la tradition chrétienne et pour, finalement, proposer un dépassement des antagonismes observables. Vers le haut et par le haut !

Christophe Levalois

lundi 27 novembre 2023

Père Raphael : Quand c'est complètement impossible....


Dans ce discours profond, Père Raphael [Noica] nous rassure que la poursuite de vertus comme l'humilité et l'amour pour les ennemis n'est pas seulement difficile - c'est complètement impossible selon les normes humaines. 

Père Raphael nous met au défi d'attendre rien de moins que ce qui est miraculeux de notre Créateur. Embrassez cette sagesse que même si nous n'atteignons jamais ces vertus par nous-mêmes, par la grâce de Dieu, l'impossible devient possible. Lançons-nous dans une quête des vertus « impossibles » avec la confiance que, grâce à la Grâce de Dieu, nous pouvons surmonter ce qui semble insurmontable.

Source vidéo : Conférence "Pentru ce ne pregateste Filocalia", Bucarest, Roumanie, 19 novembre 2002 Regardez la conférence complète ici (en roumain).

Père Raphael :

Lorsque nous pensons aux vertus chrétiennes, nous ressentons souvent un sentiment de désespoir en nous, cela nous semble si difficile. « Comment puis-je venir humble ? Comment pourrais-je jamais aimer mes ennemis ? Comment pourrais-je... ? » Cela nous semble si difficile et « presque impossible ». Je l'ai dit aux autres, et je le dis maintenant : ce n'est pas difficile, et ce n'est pas presque impossible. C'est complètement impossible ! 

C'est donc la raison pour laquelle nous pensons que c'est difficile et que nous ressentons ce genre de stress : « Comment pourrais-je... ? » Vous n'atteindrez jamais [ce niveau]. C'est la première partie de la phrase : « Gardez votre esprit en enfer et ne désespérez pas ! » La deuxième partie suit : de notre Dieu, nous n'attendons rien de moins que l'impossible ! Et ce niveau qui ne peut jamais être atteint [humainement], il sera atteint [par la Grâce de Dieu]. Par qui ? Par vous, qui m'écoutez maintenant. Et j'ajoute personnellement ceci : Accorde ceci, Ô Seigneur ! C'est ma part, ma contribution pour vous, pour tout le monde.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après