samedi 14 octobre 2023

Archiprêtre Laurent Farley: POURQUOI NE PAS PRATIQUER L'INTERCOMMUNION?

 

J'ai été, comme beaucoup d'autres, très choqué par la récente proposition de l'archevêque Américain [de l'archidiocèse grec] Elpidophore[1] de laisser communier les hétérodoxes. Le hiérarque considère l'intercommunion [2] comme une «bonne idée» et conseille aux prêtres orthodoxes de ne pas refuser la communion des chrétiens non orthodoxes. Il convient de reconnaître qu'il ne propose pas d'offrir les Saints Dons à tous, par exemple, à ceux qui sont entrés pour la première fois depuis la rue dans le temple; il fait référence aux «mariages mixtes», lorsque l'un des époux est orthodoxe et l'autre est hétérodoxe. À son avis, il serait incohérent d'accomplir sur ces couples un sacrement (mariage) et en même temps de leur en refuser un autre (la Communion). Selon lui, puisque dans le mariage, le couple devient la même chair, ils devraient tous les deux être autorisés à participer à l'Eucharistie, malgré le fait que l'un des époux est non orthodoxe. Que devons-nous faire à ce sujet?

En abordant le problème, rappelez-vous d'abord pourquoi l'Église a toujours refusé la communion aux non-orthodoxes et à ceux qui se trouvent dans le schisme. Les racines de la vie de l'Église sont dans les fruits de l'Eucharistie. La formulation classique se trouve dans l'apôtre Paul dans 1 Corinthiens: "Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain. "( 1 Cor. 10: 17).

C'est-à-dire que lorsque les participants reçoivent une particule de l'Agneau unique, ils recréent ainsi l'unité de l'Église en tant que Corps du Christ. Dans cette coexistence, l'Église crée l'Eucharistie, et l'Eucharistie crée l'Église. Ainsi, l'Eucharistie communique non seulement la Grâce transformatrice et curative de Dieu au participant individuel, mais l'unit également à tous les autres participants dans un seul Corps du Christ. Dans ce sacrement, on ne peut pas séparer le Christ de son Église: l'Eucharistie relie le participant au Christ, car elle le relie au Corps du Christ, c'est – à-dire à l'Église. L'Eglise n'est pas seulement une Assemblée de croyants. Quand les chrétiens se rassemblent, le Christ est présent au milieu d'eux au point que l'on peut dire que l'Église est le Christ.

L'Eucharistie unit les participants dans un Seul corps du Christ. Dans ce sacrement, on ne peut pas séparer le Christ de son Église

Nous le voyons dans le lexique de l'apôtre Paul. Ainsi, il écrit « " Comme le corps est un, mais a de nombreux membres, et tous les membres d'un corps, bien qu'il y en ait beaucoup, forment un "( 1 Cor. 12: 12). En ce qui concerne l'Église de Corinthe, cependant, il ne dit pas «ainsi est l'Église», bien que ce soit exactement ce qu'il veut dire. Au lieu de cela, il dit: «ainsi est le Christ», identifiant l'Église avec le Christ. Paul écrit de même à propos de l'Église dans l'Épître aux Éphésiens qu'elle «est Son Corps, la plénitude qui remplit tout en toutes choses " (Ephésiens 18: 13). 1: 23). L'Eucharistie relie les participants au Christ, parce qu'elle les relie à Son Église, les rendant à nouveau membres de ce Corps. Dans l'Eucharistie, nous devenons Unis non seulement avec le Christ, mais avec tous les autres membres de Son Corps.

Ensuite, nous pouvons demander: que signifie appartenir à un organisme? L'appartenance - pas nécessairement à une Église chrétienne, mais à une autre organisation – implique deux choses: l'unité de la foi ou de l'idéologie et l'engagement envers une discipline commune. 

Prenons par exemple quelque chose éloigné de l'Église chrétienne – disons, l'appartenance au parti communiste. Pour devenir et rester membre de cette organisation, il est nécessaire de partager certains principes (c'est-à-dire le communisme) et de respecter l'ordre établi. Si vous les rejetez ou faites un profit d'une entreprise commerciale, violant ainsi l'exigence du communisme de ne pas avoir de propriété privée, alors vous êtes reconnu à juste titre comme inapte à l'adhésion au parti communiste. Ainsi, pour faire partie d'un organisme qui s'est donné une définition claire, pour être différent des autres, il faut partager ses principes (credo) et vivre en conformité avec eux. C'est ce que signifie faire partie d'un organisme, pas d'un étranger.

Il en va de même pour le corps de l'Église chrétienne: pour être membre de celle-ci, il faut confesser sa doctrine (c'est-à-dire le credo orthodoxe) et vivre selon elle. Si quelqu'un ne partage pas un credo ou refuse d'obéir à ses règles de vie, il ne peut pas faire partie d'un organisme donné. Par exemple, les baptistes n'adhèrent pas au credo orthodoxe (en cas de doute, allez dans l'église Baptiste et invitez-les à prier la Mère de Dieu) et ne se considèrent pas obligés de vivre conformément aux règles et aux dogmes de l'Église orthodoxe. Et aussi merveilleux que soient les baptistes individuels, ils ne peuvent pas être membres de l'Église orthodoxe. Cela ne signifie pas de la méchanceté et de l' «exclusivité» des orthodoxes, mais le fait que les baptistes ne peuvent pas répondre aux exigences d'appartenance au corps de l'Église orthodoxe.

Nous voyons maintenant pourquoi, dès le début, l'Église a fermement refusé de donner la communion à ceux qui n'en faisaient pas partie. Si quelqu'un ne peut pas vraiment appartenir à l'Église sans confesser son credo ou accepter ses exigences morales, il ne peut pas y prendre la communion, parce que la Sainte-Cène le relierait à un Corps auquel il ne peut pas appartenir. La communion relie celui qui goûte au Corps qui accomplit l'Eucharistie; et les hérétiques et les schismatiques (en utilisant les termes classiques) rejettent les conditions nécessaires à «l'adhésion» à ce corps. La nature même de l'Église (ou «la plénitude de l'Église», si l'on utilise le langage de la prière d'intercession) interdit une telle communion. Non seulement cela ne profitera pas au participant étranger (et peut aussi nuire; voir 1 Cor. 11: 27), mais cela nuira aussi à l'Église elle-même, car elle, à la suite de cette pratique, absorbera les influences étrangères qui agissent en elle, comme la levure dans la pâte.

Bien entendu, toutes les dénominations chrétiennes ne partagent pas une telle vision de l'Eucharistie. Certaines églises perçoivent la communion de manière purement individualiste: en elles, la Communion est l'expression d'une dévotion personnelle au Seigneur, mais il n'y a pas de côté «collectif», c'est-à-dire une connexion avec tous les autres participants en un seul corps. Elles offrent tout à fait systématiquement la Communion aux chrétiens d'autres dénominations, car, à leur avis, l'Eucharistie n'est qu'une expression de gratitude envers Dieu pour la mort du Christ sur la Croix. Comme les chrétiens d'autres dénominations peuvent partager leur gratitude pour la mort expiatoire du Sauveur, il n'y a aucune raison pour qu'ils ne partagent pas la Sainte-Cène avec eux.

On ne peut pas les accuser d'incohérence. Si nous suivons leur théologie, il serait étroit, inexact et erroné de leur part de refuser la communion aux représentants d'autres traditions chrétiennes. Le problème n'est pas leur cohérence, mais leur théologie. Car la Communion aux Saints mystères n'exprime pas seulement la gratitude envers le Christ pour le sacrifice expiatoire sur la Croix; elle unit les croyants avec les autres croyants dans un seul organisme. L'acceptabilité de l'intercommunion est une conséquence de la compréhension individualiste (et erronée) de l'Eucharistie.

Les orthodoxes, arguant que «si, dans les mariages mixtes, le conjoint non orthodoxe participe au même sacrement (mariage) - alors pourquoi ne pas participer à deux?". passent à côté de l'essentiel. (Ils contournent également la question de savoir dans quelle mesure il est correct de conclure de tels mariages. Comment leurs enfants seront-ils élevés?) La question ne peut être résolue en prétendant que les exigences applicables à un sacrement peuvent s'appliquer à tous les autres. Bien sûr, ils ne peuvent pas, donc les mélanger de cette façon implique une confusion frappante de pensées. L'objet du différend est la nature de l'Eucharistie et de l'unité Eucharistique.

Donc, il y a notre communion avec le Christ, une connexion avec lui dans la Communion. Il n'y a pas de Co-connexion (inter-communion) avec leChrist. Je cite un ancien article du Métropolite (alors archimandrite) Kallistos (Ware): «la Bible, les Pères et les canons ne connaissent que deux options: soit la Communion, soit la non-communion. Tout ou rien." Il cite ensuite le professeur George Galitis, qui remarque «»l'Admission à la Communion équivaut à l'admission à l'Église... la Notion d'intercommunion n'est connue ni de l'Église primitive ni du nouveau Testament". Si vous n'êtes pas encore membre de l'Église orthodoxe, la Communion est impossible pour vous.

Il est important de reconnaître que l'émotion, pure et simple, est le principal moteur d'un rejet sans précédent de la pratique historique. Il est émotionnellement difficile pour certains de dire: «Non, vous ne pouvez pas obtenir ce que vous voulez.» Ils semblent avoir peur d'attrister les gens. Les parents savent que cette approche est stupide. Les enfants, comme les adultes, ne peuvent pas toujours obtenir ce qu'ils veulent – c'est la maturité. Les prêtres qui adhèrent à la tradition de l'Église et refusent de céder devant l'afflux d'émotions voient cette position porter ses fruits.

Je me souviens que dans notre paroisse de Saint Germain d'Alaska[3], il y avait un couple: un conjoint était orthodoxe et l'autre baptisé protestant. En conséquence, ils se sont mariés et ont commencé à aller à l'église de saint Germain, mais nous ne donnions pas la communion à l'épouse non orthodoxe. Au fil du temps, le conjoint protestant a décidé de se convertir à l'Orthodoxie et a été correctement reçu. Une fin aussi heureuse n'aurait peut-être pas eu lieu si nous nous avions dérogé à la tradition et si nous avions donné la communion à tous les deux.

Cette peur de décevoir «des gens si gentilss " nous amènera à donner la Communion à n'importe qui!

Mais, en fin de compte, il ne s'agit pas de sentiments ni du destin d'un couple. Il s'agit de préserver la foi et la tradition de l'Eglise pendant de nombreuses générations. Soyons clairs: si l'Église décide d'abandonner sa tradition Eucharistique par respect pour les mariages mixtes et les difficultés qui l'accompagnent, elle ne s'arrêtera pas là. Bientôt, elle arrivera à la Communion de tout chrétien qui fait la queue pour avoir la Communion (orthodoxe) – après tout, la force motrice qui a conduit au changement initial était l'émotion. Comme un bon prêtre ne peut pas décevoir un joli couple marié en refusant la Communion à l'un des époux, il ne peut pas décevoir un gentil protestant qui est venu à lui dans le temple et a fait la queue pour la Communion. Et après cela, il ne peut plus refuser une seule personne, agréable à regarder. Je me souviens qu'un prêtre anglican m'a avoué qu'il donnait la communion à «toute personne en quête spirituelle». Comme le filet était large!

Certaines personnes peuvent dire : "Cela n'arrivera jamais en orthodoxie !" Une telle croyance en la nature humaine, bien que touchante, est complètement injustifiée. J'avoue que cela semble impensable. Mais il y a une génération, l'archevêque orthodoxe, voulant donner la communion à des non-orthodoxes, cela semblait également impensable. Nous prenons un chemin glissant ; si vous n'aimez pas cette métaphore, je le dirai simplement : nous nous tenons au bord de l'abîme. De nombreuses églises historiques y ont déjà glissé. Il est temps de se souvenir de notre tradition apostolique et de s'éloigner du bord de la falaise.



Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


NOTES:

[1] Depuis mai 2019, l'archevêque. Elpidophorus (Lambriadis ; Patriarcat de Constantinople) est le chef de toutes les paroisses orthodoxes grecques d'Amérique du Nord et porte le titre d'"exarque des océans Atlantique et Pacifique", en remplacement de l'archevêque de 90 ans. Dimitri (Tracatellis). 

[2] Communion conjointe du même Calice avec des chrétiens non orthodoxes.

[3] Paroisse de l'Église orthodoxe américaine dans la ville de Langley (Colombie-Britannique, Canada), où Lawrence Farley. exerce son ministère. 

vendredi 13 octobre 2023

LES MARTYRES RHIPSIMIA ET GAIANḖ D'ARMÉNIE ET LEURS COMPAGNONS Commémoration le 30 septembre/13 0ctobre

Photo : georghram.ru

Photo : georghram.ru

     

Sainte Ripsimia (Ριψιμία ou Ριψίμη) a subi le martyre en l'an 292, sous le règne de Dioclétien (284-304). Elle était très belle en termes d'apparence extérieure et modeste dans son caractère. À cette époque, Dioclétien envoya des hommes dans tout l'Empire pour trouver une jeune fille plus belle que toutes les autres pour l'épouser. Ils trouvèrent sainte Ripsimia, qui avait consacré sa virginité au Christ, et vivait dans une communauté de femmes en Asie Mineure, dont sainte Gaianḗ était la Supérieure. Les messagers firent faire un portrait de Ripsimia et l'envoyèrent à Dioclétien. L'empereur fut captivé par sa beauté, et il lui envoya une lettre lui demandant d'être sa femme. Ripsimia, qui avait le Christ comme époux céleste, ne voulait épouser personne d'autre. Par conséquent, les moniales décidèrent  de se réfugier en Arménie. En chemin, elles endurèrent la faim, la soif et de nombreuses autres épreuves.

Elles s'installèrent dans un vignoble sur les pentes du mont Ararat, et les femmes les plus fortes allaient en ville pour travailler pour les gens afin de gagner de l'argent pour acheter de la nourriture et d'autres produits de première nécessité. Toutes les femmes étaient prêtes à endurer l'exil et à porter chaque fardeau et chaque chagrin pour [garder] leur pureté.

Lorsque Dioclétien fut informé que Ripsimia s'était enfuie en Arménie, il écrivit à son ami le roi Tiridate en disant : "Si vous la trouvez, envoyez-la-moi ou, si vous le souhaitez, épousez-la vous-même".

Tiridate envoya ses hommes à la recherche de Ripsimia, et quand ils la trouvèrent, ils encerclèrent la région afin qu'elle ne puisse pas s'échapper. Quand il apprit à quel point elle était belle, Tiridate lui envoya des cadeaux et des vêtements dignes d'une reine, afin qu'elle puisse apparaître devant lui d'une manière appropriée. Ripsimia, cependant, agissant conformément aux instructions de sainte Gaianḗ, qui l'avait élevée depuis son enfance, rejeta ces dons et refusa d'aller voir le roi. Sainte Gaianḗ dit aux messagers que ces vierges étaient déjà fiancées au Christ, et qu'il leur était impossible d'entrer dans un mariage terrestre.

Lorsque les messagers dirent à Tiridate ce qui s'était passé, il devint très en colère. Il envoya un de ses princes et une armée de soldats pour tuer toutes les vierges et lui amener Ripsimia par la force. Lorsqu'elle vit les soldats s'approcher des vierges avec des épées tirées, sainte Ripsimia dit au prince : "Amenez-moi vers votre roi, mais ne faites pas de mal à ces vierges".

Sainte Ripsimia fut emmenée à la chambre du lit royal, pleurant et priant pour que Dieu préserve sa virginité. Se rappelant comment Il avait aidé Ses serviteurs dans le passé, comment Il avait sauvé Israël des mains de Pharaon, gardant Jonas dans le ventre de la baleine pendant trois jours, et comment Il avait protégé les Trois Jeunes Saints dans la fournaise ardente, elle croyait qu'Il la sauverait aussi de Tiridate.

Lorsque le roi entra dans la chambre, il  tenta de la violer, mais avec l'aide de Dieu, elle devint plus forte que Tiridate, et il ne put lui faire de mal. En quittant la chambre, le roi ordonna que sainte Gaianḗ lui soit amenée, puisqu'il avait découvert qu'elle avait élevé Ripsimia. Le roi lui dit de persuader Ripsimia de se soumettre à lui, mais lorsque la staritsa lui parla, elle lui conseilla de préserver sa virginité, qu'elle avait consacrée au Christ, et de se souvenir de la couronne que son Epoux céleste avait préparée pour elle. Enfin, elle dit que si le roi la mettait à mort, elle jouirait d'une faveur encore plus grande de la part du Christ.

Voyant qu'il n'avait rien accompli, même s'il avait lutté avec Ripsimia pendant longtemps, le roi commença à trembler et à rouler sur le sol. Cette nuit-là, sainte Ripsimia s'échappa et fuit la ville. Elle trouva les sœurs et leur dit qu'elle était restée vierge.

Le lendemain matin, des soldats trouvèrent Ripsimia et préparèrent une mort cruelle pour elle. D'abord, ils lui coupèrent la langue, la dépouillèrent, lui attachèrent les mains et les pieds aux colonnes et la brûlèrent avec des bougies. Puis ils lui ouvrirent l'estomac avec une pierre tranchante, de sorte que ses entrailles sortirent. Finalement, ils lui arrachèrent  les yeux et lui coupèrent les membres. Après avoir terminé son épreuve, elle partit vers le Christ, le dispensateur des couronnes.

La staritza  Gaianḗ et deux autres vierges subirent des tourments encore plus grands. Les païens percèrent leurs jambes, les suspendirent à l'envers et les écorchèrent vivantes. En leur coupant le cou par derrière, ils sortirent leur langue et les coupèrent. Ensuite, leurs estomacs furent coupés avec des pierres tranchantes de sorte que leurs entrailles tombèrent au sol. Finalement, elles furent décapités.

Trente-deux autres Vierges Martyres (certaines sources disent qu'il y en avait trente-cinq) subirent d'horribles tortures et moururent par l'épée, puis leurs corps furent jetés aux animaux sauvages.

Outre ces saintes femmes, soixante-dix hommes qui se cachaient dans cette région subirent également  le martyre.

Tropaire - Ton 4

Tes martyr(s), Seigneur, pour le combat qu'ils ont mené, ont reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Animés de ta Force, ils ont terrassé les tyrans, et réduit à l'impuissance l'audace des démons. Par leur prières, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Le bienfait des épreuves

 

Miracle de l'aveugle-né

"Qui a péché, cet homme ou ses parents, qu'il soit né aveugle ?... ni cet homme ni ses parents, mais cela s'est produit afin que l'œuvre de Dieu soit exposée dans sa vie" (Jean 9: 2-3)

Méditation :

Les épreuves nous sont-elles envoyées comme punition pour les péchés ? Dans les temps anciens, les gens le pensaient. Mais le Sauveur donne une autre explication. Il a dit que l'homme était aveugle pour que la puissance de Dieu soit révélée en lui. Sa cécité l'a amené à Jésus et lui a ainsi apporté une double miséricorde : il a acquis la vue à la fois physiquement et spirituellement. Il n'aurait probablement jamais rencontré Jésus s'il n'avait pas été aveugle, et n'avait pas connu ce miracle.

Très souvent, de grandes miséricordes nous viennent aussi à travers nos épreuves. La maladie de Lazare a conduit à « la gloire de Dieu », selon les paroles de Jésus, « afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle ». (Jean 11: 4). 

Il ne fait aucun doute que toute maladie peut être l'occasion pour la personne malade ou ceux qui l'entourent de recevoir une bénédiction d'en Haut. 

Le Seigneur glorifie souvent ceux qui souffrent par les épreuves qui leur sont envoyées. 

Chaque perte devrait nous ouvrir les yeux sur une vérité profonde, et chaque déception dans la vie est censée nous apporter quelque chose de bien meilleur que le bonheur auquel nous nous attendions.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Méditation sur Jean 9 : 2-3 

(L'avantage des épreuves)

jeudi 12 octobre 2023

Quelle devrait être notre principale demande à Dieu ?




Ne soyez pas dérangé par le fait que votre esprit erre parfois pendant la prière. Au lieu de cela, humiliez-vous et trouvez la tranquillité, sachant qu'au fil du temps, vos pensées s'apaiseront. 

C'est une bataille contre l'Ennemi, qui résiste lorsque nous nous engageons dans une guerre spirituelle. Cependant, par l'humilité, nous pouvons le chasser. Pourtant, si vous vous permettez d'être troublé, il deviendra plus fort.

Le Royaume des Cieux devrait être la première chose que nous demandons, mais tout en vivant dans le monde, avec une famille, vous pouvez également faire des demandes concernant des questions du monde ou, comme l'Église le demande quotidiennement, "nous donner les choses bonnes et bénéfiques pour nos âmes", et ainsi de suite. 

Le Seigneur dit : demandez, et il vous sera donné (Matthieu 7:7). Cependant, Il ne donne que ce qui est utile et nécessaire pour nous. Vous ne pouvez pas, tout en vivant dans le monde et en ayant des enfants, agir de telle sorte que vous n'ayez rien et que vous donniez tout.

Cependant, vous devez maintenir la Voie sage du juste milieu : ne pas fuir le monde, ni vous y attacher trop. 

Si vous avez besoin de choses pour vos enfants, gardez-les ; si ce n'est pas le cas, donnez-les à ceux qui en ont besoin.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 11 octobre 2023

Archevêque Leonce [Leonty] Bartochévitch

 



En 1932, Lev [Futur hiérarque Léonce] est diplômé du lycée russe de Belgrade et en 1938 de la Faculté de théologie de l'Université de Belgrade. 

C'était un fils spirituel de saint Jean de Changhai et de San Francisco et il bénéficia de la fréquentation du monastère de Milkovo. C'était le monastère russe en Serbie; son higoumène, l'archimandrite mégaloschème Ambroise (Kurganov, décédé en 1933), tonsura un certain nombre de futurs hiérarques de l'Eglise Russe Hors Frontières [ERHF]. 

Le futur grand Père spirituel serbe Père Thaddée (Strabulovitch) de Vitovnica commença son chemin là aussi. 

En 1941, Lev et son frère aîné André furent moines tonsurés dans le monastère serbe de Tuman. La même année, Père  Léonce fut ordonné par le Métropolite Anastase pour servir dans l'Église russe de Belgrade. 

En 1943, il fut affecté à l'Église russe de Genève, qui en 1945-1946  devint le centre de l'ERHF. 

Après la Seconde Guerre mondiale, tous les évêques sauf un de l'Église Biélorusse ainsi que plusieurs de leurs homologues de l'Église ukrainienne rejoignirent l'ERHF. 

Pour contrebalancer le nombre "d'étrangers“au sein de son épiscopat, l'ERHF consacra plusieurs des” leurs", dont l'archimandrite Léonce Évêque de Genève (1950) Vicaire du diocèse d'Europe occidentale de l'ERHF. 

Il y avait beaucoup d'attentes liées à la nécessité de représenter l'ERHF dans cette capitale du mouvement œcuménique et à la capacité de Vladyka Léonce de le faire. Cependant, en 1956, Vladyka Léonce mourut le jour de la fête de la Transfiguration d'un cas compliqué de grippe.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

rocorstudies.org


Sources

Histoire de l'Église orthodoxe russe hors de Russie de Ses Débuts à nos jours. Partie VI. Index complet des évêques de l'Église à l'étranger avec de Brèves Biographies [en anglais]

Синодик РПЦЗ. Леотний Бартошевич [A Commemoration book of ROCOR. Leontii Bartoshevich] Archive.

Lien Pertinent

Tikhon I. Troyanov “ " Les Gens Ne Parlent Souvent Pas De Ce Qui Est Important, mais Plutôt de Leurs Griefs et de Leurs Frustrations” Lien: https://www.rocorstudies.org/2022/03/03/people-often-don-not-talk-about-whats-important-but-rather-about-their-grievances-and-frustrations/[en anglais]

“Les Beatitudes” de saint Païssios l'Athonite

Saint Païssios l'athonite 
aux pieds de saint Arsène de Cappadoce

*

Lettre de Père Païssios au monastère de Sourit

Le Seigneur dit aux Judéens qui étaient venus vers Lui: Mais, malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation! Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes! Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c'est ainsi qu'agissaient leurs pères à l'égard des faux prophètes!

Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un prend ton manteau, ne l'empêche pas de prendre encore ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s'en empare. 

Luc 6:24-30


Sœur higoumène Philothée, donne la bénédiction,

Aujourd'hui, une sorte de folie s'est emparée de moi et j'ai pris la plume, tout comme le fou qui écrit ses divagations sur le mur avec du charbon de bois, et je me suis assis pour écrire mes propres choses sur le papier comme un fou, et, encore une fois, comme un fou, pour vous les envoyer par écrit. Je fais cette dernière folie à cause de beaucoup d'amour pour mes sœurs, afin qu'elles puissent être édifiées, même si ce n'est qu'un peu.

La raison de la folie initiale était à cause de cinq lettres, l'une après l'autre, de diverses parties de la Grèce sur une variété de sujets. Alors que les événements décrits étaient de grandes bénédictions de Dieu, ceux qui m'ont écrit étaient tombés dans le désespoir parce qu'ils les traitaient à la manière du monde.

Après avoir répondu en conséquence à leurs lettres, j'ai pris la plume comme un fou, comme je l'ai dit, et j'ai écrit cette épître. Je crois que même une pièce de cinquante centimes de votre frère voyageur sera quelque chose comme un silex pour chacune des sœurs afin d'allumer un petit cierge dans sa cellule et d'offrir sa doxologie à notre Dieu Bon.

Je ressens une grande joie quand chaque sœur, avec sa croix particulière, mène la lutte équivalente avec philotimo*.

C'est une petite chose de donner au Christ un cœur de taille égale et aussi lumineux que le soleil par gratitude pour Ses grands dons, et surtout pour l'honneur particulier qu'Il nous a montré, moines, en nous enrôlant par des convocations personnelles dans Son Ordre angélique..

Un grand honneur appartient également aux parents qui ont ainsi été rendus dignes de devenir liés à Dieu. Malheureusement, cependant, la plupart des parents ne s'en rendent pas compte et, au lieu d'être reconnaissants à Dieu, sont furieux, etc., car ils voient tout d'une manière mondaine, comme ces personnes que j'ai mentionnées plus tôt, qui sont devenues la raison pour moi de prendre la plume et d'écrire tout ce qui suit.

Saint Païssios l'Athonite avec son staretz Papa Tikhon


1. Bienheureux ceux qui aiment le Christ plus que toutes les choses du monde, et vivent loin du monde, et près de Dieu, avec les joies célestes sur la terre.

2. Bienheureux ceux qui parviennent à vivre dans l'obscurité et à acquérir de grandes vertus, mais qui n'ont pas acquis, même une petite renommée pour eux-même.

3. Bienheureux ceux qui parviennent à passer pour fous, et ainsi protègent leur santé spirituelle.

4.Bienheureux ceux qui ne prêchent pas l'Evangile avec des mots, mais qui le vivent, et le prêchent par leur silence, avec la Grâce de Dieu, qui révèle leur action.

5. Bienheureux ceux qui se réjouissent quand ils sont accusés injustement, plutôt que de se réjouir quand ils sont légitimement loués pour leur vie vertueuse.

 Voici les signes de sainteté, non pas dans l'épuisement de l'ascétisme corporel, et le grand nombre de combats ascétiques, qui lorsqu'ils sont faits avec humilité et dans le but de se dépouiller du vieil homme, ne créent qu'illusion.

6. Bienheureux ceux qui préfèrent être lésés plutôt que de faire du tort aux autres, et qui acceptent les injustices sereinement et silencieusement.

Ainsi, ils révèlent, en pratique, qu'ils croient en "un Dieu, le Père Omnipotent", et attendent d'êtres justifiés par Lui , et non par des êtres humains qui se remboursent dans cette vie par la vanité.

7. Bienheureux ceux qui sont nés estropiés ou le sont devenus à cause de leur propre négligence, mais qui ne maugréent pas, mais glorifient Dieu.

Ils auront la meilleure place au Paradis avec les confesseurs et les martyrs qui donnèrent leurs mains et leurs pieds pour l'amour du Christ et qui maintenant baisent constamment les mains et les pieds du Christ avec dévotion au Paradis. 

8. Bienheureux sceux qui naquirent laids et sont méprisés ici-bas sur terre, car ils ont droit à la très belle place au Paradis, s'ils glorifient Dieu et ne se plaignent pas.

9. Bienheureuses sont ces veuves qui se vêtent de noir dans cette vie, même involontairement, mais qui vivent une vie spirituelle claire et glorifient Dieu sans se plaindre, plutôt que les misérables qui portent des vêtements assortis et mènent une vie maculée.

10. Bienheureux et trois fois bénis sont les orphelins qui ont été privés de la grande affection de leurs parents, car ils sont parvenus à avoir Dieu comme Père dès cette vie. En même temps, ils ont l'affection dont ils furent privés de la part de leurs parents, dans la banque spirituelle d'épargne de Dieu, et cela, avec intérêt!

11. Bienheureux sont ces parents qui évitent d'utiliser les mots  [fais pas...] avec leurs enfants, mais les préservent du mal par leur sainte vie, vie que les enfants imitent, suivant joyeusement le Christ avec une spirituelle bravoure.

12.Bienheureux sont ces enfants qui sont nés saints depuis le sein de leur mère [Cf. Matthieu 19:12], mais encore plus bienheureux sont ceux qui sont nés avec toutes les passions héritées du monde, qui ont lutté avec effort pour les déraciner, et ont hérité du Royaume de Dieu à la sueur de leur visage [Genèse 3:19]

13: Bienheureux sont ces enfants qui vécurent dès l'enfance dans un environnement spirituel, et ainsi avancèrent sans peine dans la vie spirituelle.

Trois fois bienheureux cependant sont ceux qui oont été maltratés, qui n'ont pas du tout été aidés (qui furent, au contraire, poussés au mal), mais dès qu'ils entendirent parler du Christ, leurs yeux brillèrent, et se tournant à 180 degrés, ils firent aussi briller leur âme. Ils quittèrent l'attraction de la terre et se mirent dans la sphère spirituelle.

14. Les gens chanceux, disent les gens du monde, sont les astronautes qui sont capables de tourner dans les airs, d'orbiter autour de la lune ou même de marcher sur la lune.

Bienheureux, cependant, sont les « nains du Paradis » immatériels, qui montent souvent vers Dieu et voyagent au Paradis, leur lieu de résidence permanente, avec les moyens les plus rapides et sans beaucoup de carburant, sans rien de plus qu'une croûte de pain.

15. Bienheureux ceux qui glorifient Dieu pour la lune qui brille pour qu'ils puissent marcher la nuit.

Plus bienheureux, cependant, sont ceux qui en sont venus à comprendre que ni la lumière de la lune ne vient pas de la lune, ni la lumière spirituelle de leur âme d'eux-mêmes, mais que toutes deux viennent de Dieu. Qu'ils puissent briller comme un miroir, une vitre ou le couvercle d'une boîte de conserve, si les rayons du soleil ne tombent pas sur eux, il est impossible pour eux de briller.

16. Les gens du monde nous disent que sont chanceux ceux qui vivent dans des palais de cristal et ont toutes sortes de commodités.

Bienheureux, cependant, sont ceux qui ont réussi à simplifier leur vie et à se libérer du réseau du développement de ce monde de nombreuses commodités (c'est-à-dire de nombreux inconvénients), et qui ont été libérés du stress effrayant de notre époque actuelle.

17. Les gens chanceux, disent les gens du monde, sont ceux qui peuvent profiter des biens du monde.

Bienheureux, cependant, sont ceux qui donnent tout pour le Christ et sont privés même de toute consolation humaine pour le Christ. C'est ainsi qu'ils parviennent à être trouvés nuit et jour près du Christ et de Sa consolation divine, qui est souvent si grande qu'ils disent à Dieu : "Mon Dieu, Ton amour ne peut pas être enduré, parce qu'il est grand et ne peut pas s'adapter dans mon petit cœur".

18. Les gens chanceux, disent les gens du monde, sont ceux qui ont les plus grands emplois et les plus grandes demeures, car ils possèdent toutes les possibilités et vivent confortablement.

Bienheureux, cependant, selon le divin Paul, sont ceux qui n'ont qu'un nid dans lequel se percher, un peu de nourriture et quelques couvertures, car, de cette façon, ils ont réussi à s'éloigner du monde vain, en utilisant la terre comme un repose-pied, comme enfants de Dieu, et leur esprit se trouve constamment proche de Dieu, leur Bon Père.

19. Bienheureux sont ceux qui deviennent généraux et ministres du gouvernement dans leur tête en buvant beaucoup (même si ce n'est que pour quelques heures), avec la joie mondaine qui en découle.

Bienheureux, cependant, sont ceux qui sont dépouillés du vieil homme et sont devenus incorporels, réussissant à être des anges terrestres avec le Saint-Esprit. Ils ont trouvé la source divine du Paradis et y boivent et sont continuellement en état d'ébriété à cause du vin céleste.

20. Bienheureux ceux qui sont nés fous et qui seront jugés fous, et qui, de cette façon, entreront sans passeport au Paradis.

Bienheureux et trois fois bénis, cependant, sont les très sages qui font des bêtises pour l'amour du Christ et se moquent de toute la vanité du monde. Cette folie pour l'amour du Christ vaut plus que toutes les connaissances et la sagesse des sages de ce monde.

*

Saint Père Païssios, prie Dieu pour nous!

Je supplie toutes les sœurs de prier pour que Dieu me donne, ou plutôt me prenne mon petit esprit, et, de cette façon, m'assure le Paradis en me considérant comme un fou. Ou, de me rendre fou par Son amour, afin que je sorte de moi-même, hors de la terre et de son attraction, car, sinon ma vie de moine n'a aucun sens. Je suis devenu blanc à l'extérieur en tant que moine. Au fur et à mesure que je vais, je deviens noir intérieurement en étant un moine négligent, mais je me justifie comme un moine malsain, quand il se trouve que je le suis ; d'autres fois, je m'excuse à nouveau d'être malade, même si je vais bien, et je mérite donc d'être complètement battu. Priez pour moi.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ORTHODOX WORD

Note sur le Philotimo:


mardi 10 octobre 2023

Saint Jean de Cronstadt: Sur la prière à l'église


Ici, dans l'Église, il y a la seule chose nécessaire: il y a un refuge contre la vanité et les tempêtes de la vie.

Voici le havre de paix pour les âmes en quête de salut. 

Voici une nourriture et une boisson incorruptibles pour l'âme. 

Voici la lumière qui éclaire tous les hommes existant sur terre. 

Voici l'air pur de l'esprit. 

Voici la fontaine d'eau vive qui coule dans la vie éternelle (Jean 4: 14). 

Ici sont distribués les dons du Saint-Esprit, ici est la purification des âmes. 

La lecture et le chant se font à l'église dans une langue sainte. Tous les chrétiens orthodoxes devraient l'apprendre, afin qu'ils puissent comprendre les douces déclarations de leur mère, qui éduque ses enfants pour les préparer au Ciel, à la vie éternelle...

Ici, dans le temple, l'homme comprend l'origine vraiment noble de son âme, la valeur de la vie et son but et son but. 

Ici, il est arraché à sa fascination pour les vanités et les passions terrestres. 

Ici, il comprend son destin temporel et éternel. 

Ici vit le Sauveur – dans Ses Mystères vivifiants, dans Son salut. 

Ici, il reconnaît sa véritable relation à Dieu et à son prochain, à sa famille et à la société dans laquelle il vit. 

Le temple est le paradis sur terre, un lieu où se déroule l'union intime avec le Divin. 

C'est une école céleste, où les chrétiens apprennent à devenir des citoyens du Ciel, où on leur enseigne les normes célestes, le mode de vie au Ciel. 

C'est le seuil du Ciel, un lieu de prière communautaire, d'action de grâce, de louange du Dieu Trinitaire, créateur et protecteur de tous. 

C'est un lieu d'union avec les anges. 

Qu'y a-t-il de plus honorable et de plus estimé que le temple? Rien.

 Dans ses services divins, comme dans un plan, sont représentés séparément les destins de toute l'humanité, du début à la fin. 

Les offices divins sont l'alpha et l'oméga du monde et de l'humanité.

***

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PARISH

LIFE

A Monthly Publication
of the
Russian Orthodox Cathedral 
of St. John the Baptist Washington, DC
USA


Nous condamnons les actions du Patriarcat de Constantinople pour son rôle dans la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne

Parce que le patriarche Bartholomée est grec, la critique de ses actions en Ukraine a été attribuée par certains à un parti pris « anti-grec ». De multiples hiérarques grecs du monde entier aiment et soutiennent le Métropolite Onuphre et l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, y compris le Métropolite Néophyte et Sa Sainteté Theophile le patriarche de Jérusalem., y compris le métropolite Neophytos et Sa Sainteté Théophile Patriarche de Jérusalem.

Attendu que le patriarche de Constantinople est intervenu dans les affaires de l'Église orthodoxe ukrainienne en 2018 au profit de la campagne politique du président Petro Porochenko et de la poursuite des objectifs de l'OTAN et des États-Unis en Ukraine ; et

Attendu qu'à cette époque, l'Église orthodoxe ukrainienne était entièrement autonome sous la direction du Métropolite Onuphre, [lui-même Ukrainien né indigène], et était l'Église préférée d'environ 70 % de la population ukrainienne ; et

Attendu que la création de l'église orthodoxe d'Ukraine (schismatique) par le patriarche de Constantinople n'a pas guéri le schisme précédent (en cours depuis des décennies), mais a plutôt créé un schisme encore plus grand et plus dangereux ; et

Attendu que le tomos accordé aux anciens organes schismatiques, ainsi combinés à l'église orthodoxe d'Ukraine (schismatique) par le Patriarche, ont depuis servi de base à la persécution violente et injuste de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique; et

Attendu que, à la suite de l'invasion russe, l'Eglise Orthodoxe ukrainienne a rompu tous les liens avec Moscou (mai 2022), soutenu l'effort de guerre et condamné les actions russes ; et

Attendu que l'église orthodoxe d'Ukraine (schismatique), en alliance avec le gouvernement ukrainien et les radicaux civils, a mené l'effort pour nuire physiquement aux chrétiens orthodoxes (clergé et laïcs), confisquer les paroisses et autres lieux saints de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, expulser tous les chrétiens orthodoxes canoniques de la laure des Cavernes de Kiev, a cherché à interdire complètement les activités de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique et a par ailleurs interféré avec la liberté religieuse de millions de citoyens ukrainiens ; et

Alors que le Patriarcat de Constantinople a ignoré à plusieurs reprises la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, et a même menti carrément sur son apparition, allant jusqu'à affirmer que les saisies de paroisses et d'autres lieux saints sont « volontaires » ; et

Alors que la majorité du monde chrétien orthodoxe a continué à soutenir le métropolite Onuphre et l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, y compris les patriarcats de Géorgie, d'Antioche et de tout l'Orient, de Jérusalem, de Bulgarie et de Serbie. Un soutien supplémentaire est venu de l'évêque Silouane d'Australie, du Métropolite Isaac d'Allemagne et d'Europe centrale du Patriarcat orthodoxe antiochien, du métropolite Nicolas et du Synode de l'Eglise russe Hors Frontières de l'archevêque Anastasios d'Albanie, du métropolite Tikhon d'Amérique et du Synode de l'OCA, du Métropolite Neophytos de Morphou (Chypre), qui défie courageusement son synode de continuer à soutenir l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, et beaucoup d'autres trop nombreux pour être mentionnés ; et

Attendu que le soutien de l'orthodoxie mondiale pour l'Église orthodoxe ukrainienne canonique est largement ignoré dans les médias occidentaux, car le Patriarcat de Constantinople cultive intentionnellement le mensonge selon lequel le patriarche Bartholomée, en tant que « chef spirituel » de l'orthodoxie, a le pouvoir inhérent d'intervenir unilatéralement en Ukraine, et de justifier ainsi la persécution résultant de cette intervention ; et

Attendu que le représentant du Patriarcat de Constantinople aux États-Unis, l'archevêque Elpidophoros, a aidé à justifier et à dissimuler la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne, même au point de châtier les autres évêques en Amérique qui continuent de soutenir l'Église canonique ; et

Attendu que les actions du Patriarcat de Constantinople ont eu un impact grave sur l'unité de l'orthodoxie mondiale.

Maintenant, par conséquent, nous, les chrétiens et alliés orthodoxes soussignés, condamnons catégoriquement les actions du patriarche Bartholomée et du Patriarcat de Constantinople pour avoir justifié et permis la persécution chrétienne en Ukraine, pour avoir gardé le silence devant le témoignage de son horreur et pour en avoir activement couvert les faits. Nous appelons les candidats à un poste politique aux États-Unis et dans tout l'Occident à apprendre les véritables faits de la souffrance de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique et à ce qu'ils approuvent la fin de la persécution. Nous appelons les médias occidentaux à apprendre et à rendre compte avec précision des faits de la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. Nous appelons tous les évêques orthodoxes canoniques à soutenir publiquement l'Église orthodoxe ukrainienne canonique et à mettre immédiatement fin à cette persécution.


Pour la pétition, aller sur le site ORTHODOX REFLEXIONS où se trouve l'original (image ci-après) et signer la pétition sur le site. Merci!



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après