lundi 26 décembre 2022

dimanche 25 décembre 2022

28e DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

         
 

 

Aujourd'hui, c'est le dimanche des saints ancêtres. Nous nous souvenons des prophètes et des justes de l'ancienne alliance, qui attendaient l'Incarnation. Nous commémorons également aujourd'hui deux grands saints, Germain d'Alaska et Spyridon le thaumaturge de Tremithonte. Les  ancêtres ainsi que saint Germain ont fait l'objet de notes en de précédentes occasions, aussi nous nous concentrerons aujourd'hui sur le toujours mémorable saint hiérarque Spyridon.

 

La date exacte de la naissance de saint Spyridon, à Askeia à Chypre, n'est pas connue, mais elle se situe aux alentours de l'an 270. Son origine humble ne lui a donné aucun avantage matériel dans la vie, mais son âme était inspirée par son amour de Dieu. Il travailla comme berger et, dans sa jeunesse, il se maria, devenant père d'une fille, Irène. La nature charitable de Syiridon rappelle l'histoire de l'obole de la veuve, car on dit souvent que ceux qui ont le moins, donnent le plus. Il était si généreux qu'il partageait ses biens avec ses voisins et d'autres personnes encore plus pauvres que lui.

 

Après la mort de son épouse, Spyridon consacra sa vie à l'Église et fut élevé à l'épiscopat en tant qu'évêque de Tremithonte. Sa fille embrassa la vie monastique. Le fait de devenir évêque ne changea rien au mode de vie de Spyridon, qui combina ses actes de charité avec son travail pastoral. En 325, il assista au premier concile œcuménique de Nicée. Bien que le saint ne soit pas universitaire, Dieu inspira ses pensées et ses paroles. On raconte qu'il entama un débat avec un philosophe grec qui défendait l'hérésie arienne. Le saint évêque s'exprimait avec une conviction si profonde qu'il n'avait pas besoin de faire de grands discours. La tradition rapporte ses paroles : Écoute, philosophe, ce que je te dis. Il y a un seul Dieu qui a créé l'homme à partir de la poussière. Il a ordonné toutes choses, visibles et invisibles, par Son Verbe et Son Esprit. Le Verbe est le Fils de Dieu, qui est descendu sur terre à cause de nos péchés. Il est né d'une Vierge, Il a vécu parmi les hommes, il a souffert et il est mort pour notre salut, puis Il est ressuscité des morts et Il a ressuscité le genre humain avec Lui. Nous croyons qu'Il est un en essence (consubstantiel) avec le Père, et égal à Lui en autorité et en honneur. Nous le croyons sans aucune rationalisation sournoise, car il est impossible de saisir ce mystère par la raison humaine. Le saint homme était si inspiré et inspirant que, après le débat, le philosophe embrassa la vérité et devint l'un des défenseurs zélés de Spyridon.  En effet, on rapporte qu'il amena nombre de ses confrères à la Vérité. Lors du concile, le saint hiérarque démontra l'unité de la Sainte Trinité d'une manière remarquable. Il prit une brique dans ses mains et la serra. A cet instant, du feu en sortit, de l'eau tomba sur le sol et il ne resta que de la poussière dans les mains du thaumaturge. Il expliqua : Il n'y avait qu'une seule brique mais elle était composée de trois éléments. Dans la Sainte Trinité, il y a trois personnes, mais un seul Dieu.

 

De nombreux miracles sont relatés à propos de saint Spyridon. Une femme lui amena son fils mort en implorant ses prières. Il pria et l'enfant fut ramené à la vie. La mère fut tellement bouleversée qu'elle s'effondra sans vie. Grâce aux prières du saint, elle fut également ramenée à la vie. Une autre fois, il entendit parler d'un ami qui avait été accusé à tort et condamné à mort. Saint Spyridon se hâta de défendre l'homme mais son chemin fut bloqué par un ruisseau en crue. Ayant ordonné à l'eau de se retirer, il passa sans encombre de l'autre côté. Lorsqu'il fut informé du miracle, le juge accueillit le saint évêque et libéra l'accusé.

 

Saint Siméon Métaphraste, l'auteur de la vie de saint Spyridon, le compara à Abraham dans son hospitalité. On raconte qu'il accomplit de nombreux miracles, qu'il guérit des malades, nourrit des affamés, affronta l'hérésie et amena beaucoup de gens au Christ par sa prédication, mais il demeura complètement humble. On raconte que le saint évêque fut invité à la cour impériale par l'empereur, mais qu'à son arrivée, il fut pris pour un mendiant, car ses vêtements étaient si vieux et usés qu'un soldat le frappa. 

 

Le saint homme naquit au Ciel en ce jour, en l'an 348. Lorsque Chypre fut envahie par les Turcs, les reliques de saint Spyridon furent transportées à Constantinople où son corps s'avéra incorrompu. Après la prise de la ville en 1453, ses saintes reliques furent à nouveau déplacées, cette fois à Corfou, où elles se trouvent encore aujourd'hui.


Ode 7 du Canon de Matines


Au Concile, Dieu te glorifia, bienheureux Père qui gardas pour le dénouement les paroles qu'en ta foi tu prononças pour faire chanceler cet insensé d'Arius et détruire ses objections

sections

  

+

 

La lecture de l'Évangile est Luc 14, 16-24 et raconte la parabole de l'homme qui fit un grand souper.

 

Pour comprendre cette parabole, il est utile de lire les quatre versets précédents, car ils nous donnent le contexte. Le Seigneur répondait à l'homme qui était assis à table avec Lui et qui avait dit : "Heureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu". Lorsque le Christ dit un certain homme, il veut clairement dire Dieu le Père. Il y a un autre symbolisme dans l'utilisation du mot souper qui est mangé tard dans la journée. En termes d'éternité, le Seigneur est venu dans les derniers jours de cet âge. (Ce symbolisme est perdu dans certaines traductions -  qui utilisent le mot banquet au lieu de souper). L'homme a envoyé son serviteur, qui représente le Christ, qui en devenant homme a pris la forme d'un serviteur. C'est pourquoi il n'est pas dit un serviteur, c'est-à-dire n'importe quel serviteur, car il s'agit d'une référence spécifique. Le Christ est le seul et unique serviteur qui, dans Sa nature humaine, a été parfaitement obéissant et agréable à Dieu. Plus loin, nous lisons que ceux qui ont été appelés et cela signifie très probablement les enfants d'Israël qui ont été appelés par la loi et les prophètes. Cependant, on pourrait dire qu'il s'agit de tous les habitants de la terre qui sont tous la création de Dieu.

 

Le Seigneur a certainement été envoyé pour appeler tous ceux qui étaient de la maison d'Israël. La réponse pourrait facilement être résumée par les mots utilisés dans la parabole : tous d'un commun accord se mirent à faire des excuses. La parabole nous donne les détails de ces excuses. Le morceau de terre représente la terre et les cinq jougs de bœufs sont les richesses de la terre. Cela implique non seulement un amour des avantages matériels de cette vie, mais aussi une incapacité à voir au-delà des choses du monde physique. L'homme qui a épousé une femme n'est pas critiqué à cause de son mariage mais à cause de son attitude. C'est-à-dire qu'il a laissé le plaisir dominer sa vie et qu'il était également incapable de voir au-delà. L'avertissement dans tout cela est que nous devrions nous méfier de nous attacher à quelque chose qui consommera toute notre vie et nous éloignera de Dieu. Pour prendre un moment de réflexion ici, il pourrait être légitime de se demander si les personnes donnant de telles réponses pensent qu'elles font délibérément quelque chose de mal. Peut-être pas, et il existe des exemples contemporains. Aujourd'hui, nous entendons beaucoup parler de sauver la planète, mais le salut des âmes ne semble pas susciter le même degré de préoccupation. Il y a aussi une phrase célèbre de la Déclaration d'indépendance américaine concernant la poursuite du bonheur. Cette phrase est présentée sous un jour positif, mais elle pourrait être une manifestation d'égoïsme. Il s'agit de regarder au-delà de ce qui est immédiat et matériel, afin de commencer à comprendre ce qui est agréable à Dieu.  

 

Nous en arrivons donc au plus important. Le maître de maison est informé de la réponse de ses invités. Cela symbolise le fait que les chefs des Juifs ont refusé l'invitation de Dieu. Eux aussi avaient une vision limitée. Ils ont étudié les paroles de la loi et des prophètes, mais avec des yeux juridiques plutôt qu'avec les yeux de la foi. Certaines âmes ont été inspirées, y compris les apôtres et des dizaines de milliers de personnes du peuple. A la place de tous ceux qui ont refusé l'invitation divine, les portes ont été ouvertes à tous. Les routes et les haies suggèrent ce qui est sauvage, indiscipliné et en dehors de la loi. Les païens ne connaissaient rien de la loi et des prophètes, ils avaient de nombreuses fausses croyances et des coutumes barbares, et pourtant ils furent appelés par Dieu. Comme l'observe Théophylacte dans son commentaire : On pourrait dire que les Grecs païens ne voulaient pas quitter leurs idoles et leurs riches festins, mais ils ont été contraints de les fuir par la vérité de l'Évangile. 

 

La boucle est ainsi bouclée. Le Seigneur a commencé par dire à Ses compagnons de table de ne pas inviter les riches, mais de donner à manger aux pauvres et aux nécessiteux. Qui sont les pauvres et les nécessiteux qui devraient être invités au festin du Seigneur ? Il s'agit certainement de ceux qui meurent de faim en raison de leur pauvreté spirituelle due à l'ignorance de l'Évangile. Théophylacte termine son commentaire de ce passage par la phrase suivante. C'est aussi un bon conseil pour les enseignants : enseignez ce qui est nécessaire, même si les élèves ne le veulent pas.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

 

jeudi 22 décembre 2022

"Donne-nous aujourd'hui notre pain substantiel" (Matthieu 6,11)


Apprenons, frères, à nous tourner chaque jour vers le Seigneur et à venir à Lui pour tous nos besoins, pas à pas, sans regarder devant nous et sans nous préoccuper d'avance de ce qui nous attend demain. " Chaque jour a son lot d'ennuis " (Mt 6, 34). 

Lorsque nous cédons à l'inquiétude de l'avenir, nous gaspillons l'énergie qui nous est donnée en ce moment-là dans un but précis. En s'inquiétant du lendemain, un pauvre qui n'a pas de pain ne peut s'aider d'aucune manière aujourd'hui. Le Seigneur veut en effet que, en nous appuyant sur Lui, nous recevions de Ses mains ce qu'Il nous donne chaque jour, sans nous soucier de l'avenir. 

Demandons-lui donc de nous nourrir chaque jour de Son pain de patience, de résilience et de désintéressement, et essayons de repousser les soucis qui nous accablent jusqu'à ce que vienne l'heure de les apporter au Seigneur, et demandons-Lui de s'en occuper comme Il l'entend.

Le Seigneur, bien sûr, ne nous laissera pas affamés. Il nous nourrira chaque jour de nourriture spirituelle, nous soutiendra d'un rayon de lumière céleste et nous enverra des paroles de réconfort et d'encouragement au moment où, fatigués et épuisés, nous nous tournerons vers Lui avec une foi totale. 

Et puis nous devons être des enfants, soumis à notre Père céleste ; un enfant vit dans le présent, il ne s'inquiète pas de l'avenir. De même, nous, qui nous donnons et offrons tout ce que nous avons au Père céleste, tournons-nous vers Lui chaque jour, sans douter de Sa miséricorde et de Son aide opportune.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Meditation on Scripture: Matt 6:11 "Our Daily Bread"
Excerpt from the Russian book "Day by Day" 
Russian Orthodox Cathedral
of St John the Baptist i
Washington, DC
USA

mercredi 21 décembre 2022

Qui est à l'origine de l'interdiction de la vénération des icônes pendant le Covid ?

Ce qui suit est extrait du livre "Le Pré Spirituel" de saint Jean Moschos, section 45.

L'un des anciens nous a raconté que Abba [le staretz] Théodore l'Aéliote a dit qu'il y avait un certain reclus sur le Mont des Oliviers, un grand guerrier contre lequel le démon du désir sexuel livrait bataille.

Un jour que le démon attaquait avec férocité, le staretz commença à se désespérer et à dire au démon : "Quand vas-tu enfin me laisser tranquille ? Cesse de vieillir avec moi !"

Le démon lui apparut sous une forme visible et lui dit : "Promets-moi que tu ne révéleras jamais à personne ce que je vais te dire et je ne te ferai plus la guerre".

Le staretz promit : "Par Celui qui habite dans les Cieux, je ne révélerai à personne ce que tu dis".

Le démon lui dit : "Cesse de vénérer cette icône ici et je cesserai ma guerre contre toi." 

L'icône représentait Notre Souveraine la Vierge Marie, la sainte Mère de Dieu, portant notre Seigneur Jésus-Christ.

Le reclus dit au démon : "Laisse-moi partir et réfléchir."

Le lendemain, il envoya chercher Abba Théodore l'Aéliote (celui qui nous a raconté cette histoire) car à cette époque, il résidait à la Laure de Pharon. Quand Abba Théodore arriva, le reclus lui dit tout ce qu'il y avait à dire et reçut cette réponse : " En fait, abba, après avoir promis, tu es devenu captif [du démon]. Mais tu as bien raison de parler. Il aurait mieux valu que tu entres dans toutes les maison de tolérance de la ville plutôt que de diminuer ta révérence pour notre Seigneur Jésus-Christ et pour Sa Mère." Abba Théodore fortifia et réconforta le reclus par de nombreuses paroles, puis il retourna chez lui.

Le démon réapparut au reclus et lui dit : "Qu'est-ce que c'est donc, méchant vieillard ? Ne m'as-tu pas promis que tu ne le dirais à personne ? Pourquoi donc as-tu tout révélé à l'homme qui est venu te voir ? Je te le dis, méchant vieillard, tu seras jugé comme un briseur de serment au jour du jugement."

Le reclus répondit : " Je sais que j'ai fait mon serment et que je l'ai rompu, mais c'est à mon Seigneur et Créateur que j'ai rompu ma promesse ; à toi je n'obéirai pas. En tant qu'initiateur du mauvais conseil et de la rupture du serment, c'est toi qui devras faire face aux conséquences inéluctables des méfaits que tu as provoqués."


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après




mardi 20 décembre 2022

LA VIE EN PRÉSENCE DE DIEU

 


Article publié [en russe] à propos de la parution d'un livre de Père Aimilianos.  Il pourrait s'appliquer à tous ses livres et à tout son enseignement.

Beaucoup d'entre nous ont vu des photos de cet ascète. Le sourire doux et le regard céleste de l'Archimandrite Aimilianos laissent une profonde impression. On a  vraiment envie de parler à ce  sage staretz, lui demander quelque chose de très important. Avec la publication de la collection de ses textes "Vivre en présence de Dieu", cela devient possible. Vous y trouverez les réponses du staretz à une variété de questions - sur la famille et le monachisme, la prière et la dévotion, la Providence divine et la liberté de la volonté humaine, les péchés et les vertus.

Ascète étonnant de nos jours, qui s'est consacré à la renaissance de la vie monastique en Grèce, l'archimandrite Aimilianosn a cherché à nous rapprocher de l'héritage séculaire des saints pères de l'Église. Llivre  commence par ces mots"Tout le monde est appelé à la sainteté". Le staretz nous appelle sans compromis à des sommets spirituels. La tension dans la vie intérieure et la croissance spirituelle - destin non seulement des moines, mais aussi des gens du monde - les propos du père Aimilianos s'adressent à tous sans exception.

Le staretz accorde une attention particulière à la façon de nouer de bonnes relations avec les autres afin de ne pas se blesser mutuellement : "Si nous voulons aimer Dieu un jour, nous devons oublier notre sensibilité, nous oublier nous-mêmes. Mais le prochain, au contraire, devrait être traité avec beaucoup de sensibilité. Nous tolérerons nous-mêmes l'oppression, mais nous réchaufferons la vie de notre prochain par notre amour et notre intervention."

Et, bien sûr, rien n'est plus important que la prière dont le staretz parle avec tant d'amour, appelant chacun de nous à faire cette œuvre si importante.

La parole vivante et expressive du staretz renforce et donne de l'inspiration pour la poursuite du chemin spirituel, nous apprend à chercher Dieu partout et en tout : "Je regarde les nuages du ciel, les sommets des montagnes, les étendues de l'horizon, j'entre dans le crépuscule de ma cellule, je regarde dans les profondeurs de mon cœur et je suis conscient de mes passions...  Toute la création est sonvêtement, les signes de Sa Présence sont dispersés partout..."

Nous espérons que ce nouveau livre avec un titre parlant - "La vie en présence de Dieu" aidera à acquérir une telle expérience.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Pravoslavie.ru

La plupart des œuvres de l'Archimandrite Aimilianos de bienheureuse mémoire, sont disponibles à la librairie en ligne du Monastère Orthodoxe de la Transfiguration, à l'adresse suivante:

https://www.librairie-monastere.fr/14-oeuvre-de-l-archimandrite-aimilianos

lundi 19 décembre 2022

NOUS SERONS GÊNÉS AU NIVEAU INTERNATIONAL SI NOUS INTERDISONS L'EGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE [CANONIQUE], DÉCLARE LE CHEF DE LA COMMISSION DU PARLEMENT

Photo : news.church.ua     

Si l'Ukraine devait interdire l'Église orthodoxe ukrainienne, cela n'apporterait que des problèmes juridiques et deviendrait un embarras international pour l'État, estime un député et chef de comité de la Verkhovna Rada [Parlement ukrainien], rapporte le département de l'information et de l'éducation de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Nikita Poturaev, chef du Comité humanitaire de la Rada, a déclaré lors d'un récent téléthon :

L'idée est répandue dans la société : « Interdisons une certaine Église ». En tant que pays européen, en particulier en tant que pays qui veut entamer des négociations sur l'adhésion à l'UE l'année prochaine, nous ne pouvons pas le faire. Cela signifierait que nous serions poursuivis devant la Cour européenne des droits de l'homme. Nous sommes assurés de perdre cette affaire, et ce serait dommage pour nous en tant qu'État et société.

En fait, le Comité humanitaire a récemment approuvé le projet de loi présenté par le Parti européen de la solidarité de Porochenko, mais, selon Poturaev, son adoption par la Rada ne signifierait pas en fait une interdiction de l'UOC [canonique].

Le projet de loi donné, selon le chef du comité, interdirait toute organisation religieuse qui fait partie d'une institution religieuse en Russie, mais "Selon la profonde conviction de la majorité des membres du comité, il n'y a pas une telle Église ou d'organisation religieuse en Ukraine aujourd'hui", a déclaré Poturaev.

Cependant, comme le souligne le média ukrainien Strana, le projet de loi interdit en fait les activités de toute Église orthodoxe en Ukraine, à l'exception de l'OCU [schismatique, créée par Constantinople avec des clercs défroqués].

En fait, la députée Evgenia Kravtchuk, du même comité, fait valoir que l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique du Métropolite Onuphre] ne peut pas exister en Ukraine parce qu'elle est "en fait une division du FSB [Service fédéral de sécurité russe, id est nouveau KGB ]".

D'autre part, selon les conclusions d'experts du principal département scientifique-d'experts du Parlement, les projets de loi pertinents appelant à l'interdiction de l'Église contredisent en fait la constitution ukrainienne et pourraient très bien provoquer une scission dans la société.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

dimanche 18 décembre 2022

27ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saint Sabbas le Sanctifié

Aujourd'hui, le premier nom du calendrier des saints est le toujours mémorable Sabbas (Savva) le Sanctifié. Ses parents étaient Jean, un commandant militaire, et Sophia. Il naquit à Moutalaske, près de Césarée, en Cappadoce, en 439 et il passa la majeure partie de sa vie comme moine et prêtre en Palestine. Lorsqu'il avait cinq ans, son père fut envoyé à Alexandrie pour des missions militaires. Il fut confié à la garde de son oncle. À l'âge de huit ans, il alla vivre dans le monastère de l'évêque Flavien d'Antioche, où il reçut son éducation. Il étudia les Saintes Écritures et, l'âme enflammée par l'amour de Dieu, il fut tonsuré moine à l'âge de 17 ans. Malgré le désir de ses parents de le voir retourner dans le monde et se marier, il passa les dix années suivantes dans le monastère de l'évêque Flavien.

Sabbas reçut la bénédiction de faire un pèlerinage à Jérusalem. En Terre Sainte, il se rendit d'abord au monastère de saint Euthyme le Grand, mais Euthyme l'envoya chez Abba Theoctiste dont le monastère avait une règle cénobitique stricte. Sabbas y resta dans l'obéissance jusqu'à l'âge de trente ans. À la mort de l'higoumène, son successeur bénit Sabbas pour qu'il se retire dans la solitude d'une grotte. Il ne quittait cet ermitage que le week-end pour prier et manger avec ses frères de la communauté monastique. Finalement, il reçut la bénédiction de rester dans son ermitage en permanence, et il vécut ainsi  dans la solitude pendant cinq ans. Il resta cependant sous l'œil vigilant de l'higoumène Euthyme, qui encourageait l'ancienne coutume monastique consistant à se retirer dans la solitude du désert pendant le Grand Carême et à revenir pour le dimanche des Rameaux. À la mort d'Euthyme en 473, Sabbas s'installa dans une grotte près du monastère de saint Gerasime du Jourdain. Après un certain temps, d'autres personnes recherchant la vie monastique commencèrent à être attirées par le saint, ce qui donna naissance à la communauté connue aujourd'hui sous le nom de Mar Saba. La date traditionnelle de la fondation de ce grand monastère dans la vallée du Cédron, au sud de Jérusalem, est 484. À cette époque, certains moines estimaient qu'ils avaient besoin d'un prêtre comme higoumène. Sabbas se retira donc dans la Nouvelle Laure qu'il avait établie près de Thekoa. Il inspira la création de plusieurs autres monastères et des miracles sont attribués à la puissance de ses prières. 

Sabbas était un opposant notoire des monophysites, qui firent pression contre lui à Constantinople à deux reprises, d'abord auprès de l'empereur Anastase Ier en 511 et auprès de l'empereur Justinien Ier en 531. Le patriarche Salluste de Jérusalem ordonna Sabbas au sacerdoce en 491 et le nomma archimandrite, lui confiant la surveillance de tous les monastères de Palaestina Prima en 494. Saint Sabbas composa la première règle monastique pour les services religieux, connue sous le nom de Typikon de Jérusalem, pour guider tous les monastères byzantins. Il alla vers sa récompense éternelle en ce jour de l'année 532.

Un point d'intérêt local : L'archimandrite Vitaly (plus tard Métropolite de l'ERHF)  servit à Londres en tant que prêtre au début des années 1950. À cette époque, dans la chapelle de la Podvorie (maison du clergé), il y avait une vieille icône très sombre. Il était très difficile de distinguer les détails ou de lire les titres. On pensait que l'icône était celle de saint Savva de Serbie. Par miracle, cette icône devint lumineuse et on se rendit alors compte que le saint n'était pas Savva de Serbie, mais Sabbas le Sanctifié. Il existe une photo, prise dans la chapelle, du Père Vitaly tenant l'icône. 

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La lecture de l'Évangile de ce dimanche est Luc 17, 12-19, qui raconte le miracle de la guérison des dix lépreux. La lèpre est très contagieuse et, pour protéger la population, les malades devaient vivre isolés en dehors des villes. Il en fut ainsi pour ces dix personnes. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, le bienheureux Théophylacte, dans son commentaire, nous dit qu'ils représentent l'humanité. Or, à cause de la politique d'isolement, ils ne s'approchaient pas du Seigneur mais élevaient la voix vers Lui. Même en criant de loin, ils montraient du respect en s'adressant au Christ en tant que Maître, et en demandant la miséricorde, ce qui implique qu'ils savaient qu'ils s'adressaient à plus qu'un simple homme.

Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'invoquent avec vérité (Psaume 144:19). Le Seigneur n'a pas mentionné la maladie ou la foi évidente des hommes. Il a simplement donné un ordre, auquel les lépreux ont obéi. Il ne nous est pas dit qu'ils aient hésité ou mis en doute cet ordre. Pour pouvoir retourner dans la société normale, les hommes avaient besoin de l'autorisation des autorités pour prouver qu'ils n'étaient pas contagieux. Ainsi, au fur et à mesure, ils étaient purifiés. Maintenant, nous trouvons une distinction entre eux. Un seul d'entre eux fit demi-tour par reconnaissance et c'était un Samaritain. Il n'était pas un paria simplement parce qu'il avait contracté la maladie, mais il était déjà un étranger, un membre de la minorité méprisée. Nous lisons que le Samaritain glorifia Dieu et se prosterna à ses pieds, Lui rendant grâce. Cet homme, indépendamment de son origine ethnique, parvint à comprendre la Vérité. La réponse du Christ fut la suivante : "Lève-toi, va, ta foi t'a guéri.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND


samedi 17 décembre 2022

L'autre monde commence ici-bas



Les chrétiens orthodoxes, 
entourés par une mer 
de philosophie et de pratique humaniste 
du monde,  
et y nageant déjà,
 doivent faire tout leur possible
 pour créer leurs propres îles d'un autre monde
  dans cette mer,
 avec une pensée 
et une pratique 
orientées vers Dieu.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Père Seraphim Rose, 

vendredi 16 décembre 2022

RAPPORT ANNUEL DU MÉTROPOLITE ONUPHRE : SÉPARATION EGLISE UKRAINIENNE, PATRIARCAT DE MOSCOU, AUGMENTATION DES SAISIES D'ÉGLISES, LUTTE DE L'ÉGLISE POUR SA SURVIE

Métropolite Onuphre

Kiev, 14 décembre 2022

Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine a dirigé la réunion annuelle du diocèse de Kiev qui s'est tenue aujourd'hui à la Laure des Grottes de la Dormition à Kiev, rapporte le Département Information-Éducation de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique].

Après les prières commémoratives offertes pour le clergé de Kiev qui s'est éteint au cours de l'année écoulée, Sa Béatitude a ouvert la réunion par un rapport sur la vie du diocèse en 2022.

Le rapport de cette année est différent, a déclaré le Primat ukrainien, car l'Église a été confrontée à deux grands défis cette année. Premièrement :

La situation a changé de manière significative le 24 février, lorsque l'agression armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine a commencé, ce qui a apporté à la terre ukrainienne et au diocèse de Kiev la mort de personnes, la destruction d'églises, des attaques à la roquette et un manque d'électricité, de chauffage et d'eau. Avec l'aide de Dieu, nous nous sommes déjà en quelque sorte habitués à ces défis et adaptés aux dernières réalités. Nous avons appris à travailler au son d'une alarme et à effectuer les travaux nécessaires dans la pénombre.

Et ensuite :

Mais, malheureusement, nous sommes maintenant confrontés à un nouveau défi : préserver notre Église - l'Église du Christ - sur le sol ukrainien, préserver l'Église orthodoxe ukrainienne et la pureté de la foi orthodoxe. Cela doit être fait sous la pression incessante d'informations et de provocations de nos propres compatriotes - citoyens de l'Ukraine, représentants individuels des autorités de l'État.

Comme l'a rappelé Sa Béatitude, l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] a condamné la guerre et a appelé à la fin de l'effusion de sang dès le premier jour, et des appels ont été lancés à Sa Sainteté le Patriarche Cyrille pour qu'il contribue à y mettre fin, mais la voix de l'Eglise orthodoxe ukrainienne  n'a pas été entendue.

Le 27 mai, l'Eglise orthodoxe ukrainienne  a tenu une réunion du Synode, un Conseil des évêques et un Conseil local, comprenant des hiérarques, des clercs, des moines et des représentants laïcs. Au final, des modifications importantes ont été apportées aux statuts sur l'administration de ll'Eglise orthodoxe ukrainienne .

"En particulier, la clause selon laquelle l'Église orthodoxe ukrainienne est une partie autonome de l'Église orthodoxe russe a été supprimée des statuts. Ainsi, non seulement l'indépendance administrative de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, qui existait déjà auparavant, a été établie, mais aussi la séparation d'avec le Patriarcat de Moscou a été confirmée", a affirmé le Métropolite Onuphre.

Ainsi, le Primat de ll'Eglise orthodoxe ukrainienne n'est plus membre du Saint Synode russe, l'Eglise orthodoxe ukrainienne  n'est plus obligée de se conformer aux décisions des conseils de l'Eglise orthodoxe russe, et la clause concernant la commémoration du Patriarche cyrille dans les services divins a été supprimée des statuts. Des copies des statuts mis à jour ont été envoyées aux organismes d'État concernés.

Le Métropolite a également rappelé que le Conseil a condamné la guerre, a appelé à des pourparlers de paix et a exprimé son désaccord avec la position de Patriarche Cyrille sur la guerre.

Il a également défini les conditions qui rendraient possible le dialogue avec l'"Eglise orthodoxe d'Ukraine" schismatique, ce qui inclut l'arrêt de la saisie des églises par celle-ci. Cependant, le Métropolite Onuphre a souligné que les saisies n'ont fait qu'augmenter au cours des derniers mois.

Dans le seul diocèse de Kiev, 41 paroisses ont été illégalement réenregistrées, dont 22 ont été physiquement saisies, et 19 défendent toujours leurs droits devant les tribunaux, "subissant humiliations et violences."

Le Conseil a également évoqué la possibilité de reprendre la pratique de la fabrication du chrême à Kiev, ce que le Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe ukrainienne  a décidé lors de sa session du 23 novembre.

Sa Béatitude a également rendu compte du service social du diocèse de Kiev au cours de l'année écoulée, notant que l'Eglise reste avec son peuple même dans les moments les plus difficiles.

Les églises et les monastères sont équipés d'abris, et le clergé et les fidèles du diocèse ont participé à la défense de la patrie et à l'assistance globale aux soldats, aux hôpitaux, aux civils, aux personnes déplacées et à tous ceux qui sont dans le besoin. Le clergé a également aidé à évacuer les personnes

Le diocèse a également fourni 4 voitures et plus de 240 000 hryvnia (6 500 $) à l'armée ukrainienne. Il a également fourni 31 tonnes de nourriture et de médicaments, des munitions, ainsi que de la cire et de la paraffine pour les bougies de tranchées.

"Les bonnes actions sont la seule richesse que chacun emportera avec lui dans l'éternité et qui déterminera le sort ultérieur de l'âme. Nous prions pour que ces bonnes actions deviennent la clé de la vie éternelle avec Dieu", a insistté le Métropolite. Onuphre.

Passant aux statistiques diocésaines, Sa Béatitude a indiqué que le diocèse compte actuellement 393 paroisses. Outre celles qui ont été saisies, quatre ont volontairement rejoint l'église schismatique au cours de l'année écoulée. Au total, les églises et les monastères du diocèse de Kiev comptent 848 clercs, soit 19 de plus qu'en 2021. Le diocèse compte 22 monastères - 12 masculins et 10 féminins.

Au cours de l'année écoulée, quatre églises ont été consacrées, bien que quatre aient été complètement détruites et 15 autres endommagées dans toute la province de Kiev.

En conclusion, le Métropolite Onuphre a déclaré :

Nous remercions Dieu pour tout. Je demande à chacun de se concentrer sur la prière, le jeûne et l'accomplissement responsable de ses devoirs ecclésiastiques. Je vous demande de soutenir nos paroissiens et de vous entraider. Continuons à prier pour la paix en Ukraine et à travailler pour le bien de notre État et de la sainte Église orthodoxe ukrainienne.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

jeudi 15 décembre 2022

Ryan Adams: POURQUOI LA "SOLA SCRIPTURA* ME FAIT HONNÊTEMENT PEUR


Élevés dans un foyer protestant, les Écritures étaient (et le sont encore à bien des égards) la finalité de la foi pour moi. Cependant, il y a une raison pour laquelle je ne suis plus protestant. Cette raison a de nombreuses ramifications, mais toutes pointent vers une chose, le contexte. Etant donné la nécessité du contexte, je trouve toute l'idée de "Sola Scriptura" horrible.

Qu'est-ce que c'est :

Sola Scriptura est l'idée que le christianisme devrait être basé sur "l'Ecriture seule" (qui est la traduction de "Sola Scriptura"), c'est-à-dire qu'il devrait être sans rituel, ni autorité d'enseignement de quiconque. Et que chacun de nous soit obligé de lire les Écritures et de nous former à travers elles, par nous-mêmes.

Cela Ne Peut Pas Vraiment Exister :

Beaucoup de choses dont nous avons peur n'existent pas. Les zombies, les cultes d'Armageddon (le genre qui apportent la fin du monde via une divinité égyptienne oubliée depuis longtemps), Cthulhu, et ainsi de suite, sont tous des exemples de choses effrayantes, mais qui n'existent pas vraiment.

C'est ce que je ressens à propos de la Sola Scriptura. C'est effrayant, mais en réalité, cela n'existe pas.

Il semblerait un peu ridicule de dire que cela n'existe pas, étant donné que c'est la doctrine de base de presque tous les protestants. Cependant, c'est justement le problème... c'est une doctrine. Elle se contredit déjà elle-même, s'efface du domaine de la possibilité par sa propre action. Une doctrine (et non l'écriture) qui proclame que toutes les doctrines doivent être rejetées est ridicule (ce qui nous ramèner à l'argument, maintenant terriblement cliché, contre le relativisme). Il n'est tout simplement pas possible d'avoir les Écritures seules, puisque vous n'avez pas reçu l'Écritures seule. Au lieu de cela, nous avons tous été enseignés sur l'Écriture par quelqu'un d'autre. Elle n'est pas simplement tombée du ciel et a atterri sur nous. Et même si c'était le cas, elle nous est toujours donné par quelqu'un, les auteurs qui avaient des vies, des cultures, des rituels et toutes sortes de choses qui fournissent un contexte aux Écritures. Et le contexte signifie que les Écritures ne sont en aucun cas « seules ».

Si elle existe, c'est une autobiographie :

Tout ce discours sur les textes, le contexte, la paternité et l'interprétation me rappelle un certain Français...

Quoi qu'il en soit, il y a un grave problème qui découle du modèle inlassablement individualiste de l'interprétation biblique. Chaque fois que quelqu'un commence sa propre interprétation de quoi que ce soit, sans direction, il forme une sorte d'autobiographie dans son interprétation. L'interprétation de ce genre ne reflète rien d'autre que soi-même.

C'est une idée principale de ce certain Français (le philosophe Jacques Derrida), selon lequel, chaque fois que l'on interprète un texte sans contexte, on peint simplement un autoportrait avec les couleurs du texte qu'on interprète. C'est parce que les idées pures ne passent pas simplement d'une personne à l'autre, elles doivent plutôt passer par la filtration du langage, qui est passé plus loin à travers le schéma de sa conscience qui permet de donner un sens aux choses. Ce schéma est construit, en partie, par le contexte social, historique, politique, etc., dans lequel nous vivons, ce qui le rend impossible à éviter à moins que nous ne laissuons notre compréhension être cartographiée par un autre contexte. Si cette mauvaise lecture contextuelle et cette autobiographie subséquente sont tournées vers les Écritures, alors je ne peux ne peux imaginer de blasphème plus grave que de transformer les Écritures, qui sont censées être l'image et l'accomplissement, la Parole de Dieu, en rien de plus qu'une autobiographie.

Déformer Dieu en une image de soi, c'est l'idolâtrie elle-même ; un veau d'or d'interprétation erronée fièrement défendue.

Ce N'est Pas Biblique :

Nulle part dans la Bible, vous ne trouverez de discussion sur la Bible ou sur la façon d'interpréter la Bible. Le Nouveau Testament et l'Ancien Testament feront référence aux « Écritures », mais cela ne fait pas référence à la Bible dans son ensemble, seulement à l'Ancien Testament.

2 Thessaloniciens 2:15 montre clairement qu'il y a un élément de tradition d'une importance décisive et que beaucoup a été enseigné par le bouche à oreille. La séparation entre ce qui a été enseigné par le bouche à oreille et ce qui a été relayé par les épîtres (qui sont des lettres des évêques/apôtres) signifie que tout ce qui était important de savoir n'a pas été enregistré dans les épîtres.

En outre, le Nouveau Testament indique clairement que les apôtres (et dans la Première Lettre à Timothée, les évêques) sont porteurs de l'enseignement du Christ, et qu'il est de leur devoir de protéger ces enseignements et d'instruire ceux qui ont la foi dans ces enseignements. Il est également très clair que l'interprétation par quiconque des enseignements du Christ n'est pas aussi bonne que celle d'un autre, si cela était vrai, il n'y aurait pas eu besoin des lettres de Paul, pas plus que le  Nouveau Testament, à l'exception des Évangiles.

Qu'en est-il de l'histoire(?):

Comme je l'ai déjà mentionné, le concept d'Écriture Seule rejette un fait fondamental des Écritures ; qu'elles ont été écrites par des hommes. Bien que je crois qu'ils aient été inspirés par le Saint-Esprit et gardés exemptes d'erreurs par le Saint-Esprit, cela ne change rien au fait que des personnes aient écrit ces livres et, en tant que telles, elless sont pleins de contexte (situation historique, pratiques culturelles, attentes sociétales et (peut-être plus important) langage et idiome). Sans connaissance de l'histoire et de la culture des auteurs humains des Écritures, on ne peut avoir aucun espoir de comprendre ce qu'ils essaient de communiquer.

Sans parler du fait que la Bible elle-même (en particulier le Nouveau Testament) est un livre qui a beaucoup bougé dans l'histoire. L'Église primitive (à l'époque des Apôtres) n'avait pas les livres du Nouveau Testament (principalement puisqu'ils n'étaient pas encore écrits), et ce n'est que de nombreuses générations plus tard que ces livres ont été codifiés et que le canon a été créé. L'Église a passé la majeure partie de sa vie sans ces Écritures du Nouveau Testament, donc, Sola Scriptura est historiquement parlant une idée assez nouvelle (il est difficile de prêcher "L'Écritures seule" quand on n'a pas encore l'Écriture...).

De plus, cet idéal de « Sola Scriptura » rejette l'ensemble du christianisme qui a précédé le chrétien individuel. Il rejette l'histoire de l'Église et des grands enseignants de la foi (et quand il ne le fait pas, il ne défend pas ses propres valeurs).

L'orgueil:

Tout cela aboutit à ma raison de rejeter la Sola Scriptura (et donc le protestantisme) ; l'orgueil.

Je suis peut-être l'un des pires contrevenants en ce péché particulier, donc je ne porte aucun jugement sur ceux qui y tombent ; cependant, cela ne signifie pas que même moi, le pire des orgueilleux, je devrais m'asseoir et laisser mon orgueil devenir un dogme. Nous devrions plutôt toujours lutter contre nos péchés.

L'orgueil  de la Sola Scriptura, si tant est qu'il soit possible, réside dans son rejet de ceux qui nous ont enseigné : nos parents, nos prédicateurs/prêtres/enseignants, l'histoire de l'Église (les saints, les conciles, les Pères), et à travers cela, même les apôtres, ceux qui ont tout appris directement de la bouche du Christ Lui-même. Un autoportrait peint avec les couleurs de l'Évangile.

C'est évidemment le pire scénario de la doctrine, mais c'est le résultat de son application effective. Même la personne la mieux intentionnée qui prend la "sole Scriptura" au sérieux ne sera rien de plus qu'un théologien de salon, quelqu'un qui ignore complètement la période et le contexte des textes écrits et qui est donc forcé de mettre son propre contexte et sa propre époque comme substitut. Ainsi, l'autoportrait réapparaît, même lorsque le croyant est bien intentionné et pieux dans sa pratique. Dans ce cas, l'Écritures seule est à nouveau jugée impossible, car ce n'est plus "L'Écriture seule", mais plutôt "L'Écriture et moi".

C'est pourquoi la Sola Scriptura me fait peur. Je suis plein de péché : d'échecs, de doutes et de préjugés. En tant que tel, je préfère de loin « l'Écriture et la Tradition » à « L'Écriture et moi ».


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN



mercredi 14 décembre 2022

La langue, arme redoutable...


La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; Quiconque l'aime en mangera les fruits. " (Prov. 18, 21).

Saint Jacques nous indique la terrible influence et le pouvoir de la langue humaine, ce petit membre dont les actions sont si grandes et incommensurables ! (Jc 3, 5-6)

Il nous avertit des conséquences dangereuses d'une langue mauvaise qui enflamme et empoisonne tout ce qui l'entoure ; et dans le proverbe ci-dessus, il est dit que la vie et la mort sont, pour ainsi dire, au pouvoir de la langue humaine ! En créant l'homme à Son image et à Sa ressemblance et en lui insufflant Son esprit immortel de vie, Dieu l'a élevé au-dessus des créatures muettes, en lui donnant un esprit et un cœur, et pour leur donner une expression, le Seigneur a donné à l'homme une langue - l'instrument de la parole. 

La parole est donc l'expression de l'âme humaine, qui lui est donnée pour glorifier le Créateur et pour servir la vérité de Dieu ! Mais dans la vie, la langue humaine facilite souvent, presque constamment, la colère, le mensonge, la calomnie et le blasphème ; la langue inflige des blessures, sème l'inimitié, tue d'une manière pire qu'une épée tranchante, et empoisonne plus sûrement qu'un poison mortel. La langue agit comme un ennemi caché, secrètement et invisiblement ; il est difficile de s'en protéger, et difficile d'empêcher le coup qu'elle inflige ; il est souvent difficile, voire impossible, de trouver la source d'une parole mauvaise et inexorablement cruelle, de remonter et de deviner d'où elle vient.

Combien de maux, combien de souffrances, combien de meurtres, pires que la mort physique, ont été commis par la langue, combien de graines mauvaises ont été semées par elle ! Tout cela est impossible à calculer, ces fruits mortels semblent se poursuivre jusqu'à l'éternité. Particulièrement impitoyable et terrible dans ses conséquences est une parole qui nie la foi, une parole immorale et sale, qui se reflète dans l'âme jeune et réceptive d'un enfant ou d'un être jeune! Une telle parole tue ce qu'il y a de plus précieux, ce qu'il y a de plus beau dans la vie, fait taire la bonne semence embryonnaire de Dieu, détruit la fleur naissante et obscurcit les clairs rayons du matin de la jeune âme ! Souvent, dans un accès de colère ou d'irritation, sous l'influence du doute ou d'une déception personnelle, nous disons inconsidérément, sans mauvaise intention, en présence d'un enfant, une parole qui exprime l'état de notre âme. Nous passons outre et nous l'oublions, mais la jeune âme impressionnable s'en souviendra et intégrera cette parole impie, mauvaise et froide, et s'en empoisonnera insensiblement.

Il est particulièrement douloureux de penser que ce mal se développe et grandit entre des personnes qui portent le nom du Christ et s'appellent frères. Et non seulement par de mauvaises paroles, mais aussi par l'écoute froide et silencieuse de mauvaises paroles, nous péchons les uns contre les autres. Et en vérité, comme le dit Salomon, la mort est alors au pouvoir de la langue, et le commandement de Dieu, "tu ne tueras pas", s'applique avant tout, et le plus profondément, à notre langue !

Oh, si nous pouvions vaincre la puissance de ce péché, brider nos paroles, et mieux encore, changer notre cœur - alors notre langue deviendrait un instrument de vie, une force d'amour qui donne la vie ! L'eau amère ne coulera pas d'une source douce - d'un cœur où Dieu habite, aucune mauvaise parole ne s'échappera ; seule la louange de Dieu coulera, seule l'expression de l'amour pour les autres.

Encourageons-nous les uns les autres par des paroles de louange sincère, apportons la joie les uns aux autres par des paroles d'affection, soulageons la souffrance par des paroles de sympathie, enflammons les cœurs par des paroles de foi, et illuminons toute vie autour de nous et en nous par des paroles de bénédiction et de prière ! 

Seigneur ! change notre cœur, transforme-le, fais-en une source d'amour et de bonté, et fais de notre langue un instrument pour la gloire de Dieu et de la vérité éternelle !

Version française

Claude Lopez-Ginisty

d'après

St. John the Baptist Cathedral

Washington D.C. 

USA