Au cours des dernières années, lorsque la construction et la restauration
des murs du monastère commençaient à se conclure définitivement, le Père Benoît
a commencé à consacrer plus d'attention aux questions de la vie interne des
frères. Lui, profondément plongé dans la vie ecclésiale, était très troublé par
la tiédeur et la profonde indifférence même parmi ceux qui étaient venus
consacrer leur vie à Dieu. Exigeant un strict respect de la discipline pour se
rendre aux offices, il se rendait volontiers à la rencontre des malades qui
devaient manquer ces offices, mais dans d'autres situations, il les appelait à
rendre compte même pour une minute de retard. Il répétait souvent que le
Seigneur voit tout, et que si quelqu'un était hypocrite, invoquant la maladie
et évitant la prière de l'Église, alors Dieu lui enverrait certainement une
maladie, désirant guérir ce péché.
Monastère d'Optina
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Désirant éveiller la crainte de Dieu, le Père introduisit l'étude
obligatoire des commandements de la Sainte Écriture. Des livres de poche avec
des textes bibliques sélectionnés furent compilés, que chaque frère du
monastère devait mémoriser par cœur. Cette connaissance était vérifiée par le Père
Benoît et les frères nommés par lui. Bien que cette méthode puisse être
qualifiée de scolastique et formelle, elle aidait ceux qui n'avaient pas le
désir d'étudier les Ecritures par eux-mêmes, et plongeait souvent leur esprit
dans sa Parole vivante et éternelle. A la façon dont le Père Benoît prononcait
une phrase de l'Écriture avec une telle inspiration, il était évident combien
il était lui-même vivifié par cette parole. Il persuadait inlassablement les
autres qu'il était nécessaire de mémoriser [l’Ecriture] afin de l'avoir
constamment avec soi et de vraiment comprendre la lecture; et la connaissant,
de l’accomplir.
Version française Claude Lopez-Ginisty
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