samedi 4 juin 2016

NIHIL NOVI SUB SOLE [Rien de nouveau sous le soleil): Ecclésiaste (chapitre 1, verset 9)




Extrait de Déclin du Patriarcat de Constantinople par saint Jean de Changhaï et San Francisco au Second Sobor de toute la Diaspora de l'Eglise Russe qui se tint en Yougoslavie en 1938!
+


[…]L'autorité morale des Patriarches de Constantinople est également tombée très bas, en raison de leur extrême instabilité en matière ecclésiastique. Ainsi, le Patriarche Meletios IV organisa un "Concile Pan-orthodoxe," avec les représentants des différentes églises, qui décréta l'introduction du nouveau calendrier.
Ce décret, reconnu seulement par une partie de l'Eglise, introduisit un schisme terrible parmi les chrétiens orthodoxes. Le Patriarche Grégoire VII reconnut le décret du Concile de l'Église Vivante* concernant la destitution du Patriarche Tikhon, que peu de temps auparavant le Synode de Constantinople avait déclaré être un "confesseur", puis il est entré en communion avec les "rénovationistes" en Russie […].
En somme, le Patriarcat œcuménique, embrassant, en théorie,  presque tout l'univers et en fait, n’étendant son autorité que sur plusieurs diocèses, et en d'autres endroits exerçant seulement une supervision plus superficielle et recevant  pour cela certains revenus, persécuté par le gouvernement chez lui** et non soutenu par une autorité gouvernementale à l'étranger, ayant perdu sa signification en tant que pilier de la vérité, et étant lui-même devenu une source de division, et en même temps étant possédé par un amour exorbitant de puissance, représente un spectacle pitoyable qui rappelle les pires périodes de l’histoire du Siège de Constantinople.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
ORTHODOX CHRISTIAN INFORMATION CENTER
http://orthodoxinfo.com/ecumenism/decline.aspx
NOTES :
* Secte aussi dénommée « rénovationiste », à la solde des bolcheviks, et utilisée par eux contre l’Eglise confessante.
** id est en Turquie.

L’Église orthodoxe de Bulgarie demande le report du Concile

 
Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie a pris, en date du 1er juin, la décision suivante concernant sa participation au Concile panorthodoxe, publiée sur le site officiel de l’Église orthodoxe de Bulgarie :
« Lors de sa session de ce jour, faisant l’objet du protocole № 12 du 1.06.2016, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe du Patriarcat de Bulgarie, siégeant au complet, a procédé à une discussion approfondie concernant les questions liées à la convocation du grand et saint Concile de l’Église orthodoxe qui se tiendra du 16 au 26 juin 2016 sur l’île de Crète.
Au vu des considérations et motifs suivants :
1) De l’absence de l’ordre du jour du Concile panorthodoxe de thèmes particulièrement importants pour la sainte orthodoxie, revêtant une importance actuelle et nécessitant une décision commune panorthodoxe en temps opportun
2) Des désaccords qui ont surgi et qui ont été déclarés officiellement par des Églises orthodoxes locales concernant des textes conciliaires déjà approuvés.
3) De l’impossibilité, selon le règlement déjà adopté du déroulement du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe, de rédiger des textes au cours des travaux du Concile
4) De la place occupée dans la salle par les primats des Églises orthodoxes locales qui, telle qu’elle est proposée et prévue, transgresse le principe d’égalité des primats des Églises orthodoxes autocéphales
5) De l’emplacement des observateurs et hôtes du Concile, qui ne convient pas
6) De la nécessité de procéder à des dépenses importantes et injustifiées en cas de participation de l’Église orthodoxe de Bulgarie au Concile
Le Saint-Synode a décidé à l’unanimité, après avoir voté :
1. D’insister afin que le saint et grand Concile de l’Église orthodoxe du 16 au 26 juin de cette année soit reporté afin que la préparation à celui-ci soit prolongée
2. Dans le cas contraire, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe bulgare déclare sa décision catégorique de ne pas participer aux travaux du grand et saint Concile de l’Église orthodoxe planifiés pour le 16-26 juin de cette année.

vendredi 3 juin 2016

Lettre de la Communauté Athonite au sujet du Grand concile Orthodoxe



Karyès, le 12/25 mai 2016


À Sa Divine Sainteté,
Notre très respecté Père et Maître le Seigneur Bartholomée,
au Phanar

Très saint Père et Maître,

Nous saluons joyeusement, filialement et avec un profond respect, votre Divine Sainteté, dans le Christ ressuscité, par la célèbre acclamation « Le Christ est ressuscité ! »

Selon les institutions de notre lieu sacré, nous nous sommes réunis en Synaxe double extraordinaire et nous avons pris pieusement en considération :
1) Votre vénérable lettre patriarcale du 11 mars 2016, par laquelle notre Sainte Communauté a été informée au sujet de la convocation du Saint et Grand Concile, et ont été communiqués à celle-ci, à titre informatif, les six textes préconciliaires qui seront renvoyés devant le Saint et Grand Concile ;
2) Votre encyclique patriarcale et synodale du 20 mars de cette année, dans laquelle est mentionné que le Concile panorthodoxe a pour but primordial et de première importance  de « manifester que l’Église orthodoxe est l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, unie dans les Sacrements, et particulièrement dans la Divine Eucharistie ainsi que dans la foi orthodoxe, mais aussi dans la conciliarité », et est porté à notre connaissance que « les textes mis au point au niveau panorthodoxe et soumis au Saint et Grand Concile sont publiés et mis à disposition de tout fidèle bien disposé dans le but de son information et de sa mise au courant, mais aussi afin qu’il exprime son point de vue sur le Saint et Grand Concile et ses attentes quant à celui-ci».

Répondant à cette incitation paternelle de votre Divine Toute-Sainteté, nous prions instamment, avec tous les Pères vivant dans l’ascèse et de façon agréable à Dieu sur la Sainte Montagne, afin que le Seigneur bénisse et couronne de succès l’œuvre élevée du Saint et Grand Concile, pour le bien de Son Église et manifeste réellement l’unité de notre sainte Église orthodoxe, laquelle est l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique.

Ayant étudié dans ce but et avec l’attention et le soin voulus les textes préconciliaires, nous nous permettons de soumettre respectueusement à votre attention ce qui suit.

Nous respectons et nous vénérons comme il se doit notre Mère la Grande Église du Christ [l’Église de Constantinople, dont dépend le Mont Athos, ndt] et Vous-même, le Patriarche Œcuménique et notre Père. Nous prions sans cesse pour l’Église primatiale martyre et l’allègement du poids de la croix qu’elle porte depuis des années. Chaque fois que surgissent des questions qui posent problème à la conscience de la sainte Église orthodoxe, nous exprimons nos points de vue et suggestions avec respect et amour, comme le faisaient les pères qui vécurent avant nous.

Nous constatons l’effort efficace et diligent des Représentants des très saintes Églises orthodoxes lors des Conférences panorthodoxes préconciliaires, en vue de la rédaction des textes préconciliaires concernés, qui ont été publiés sur décision de la Synaxe des Primats (du 21 au 29 janvier 2016).

Néanmoins, nous pensons que certains points des textes préconciliaires nécessitent une clarification, afin que soient exprimés plus clairement la tradition pérenne des Saints Pères et le viatique conciliaire de l’Église. Nous soumettons humblement notre point de vue et nos suggestions concernant ces points, pour leur évaluation et leur mise en valeur par l’Église.

Le premier point concerne l’ecclésiologie. La formulation « l’Église orthodoxe, étant l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique » a été posée à juste titre comme exergue au début du texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », dans le sens et dans la conception qu’il exprime l’unicité de Celle-ci. Cependant, le Saint et Grand Concile, en tant qu’organe conciliaire supérieur aux Conférences pré-concilaire, devrait compléter la formulation du texte concerné et éviter le terme « Église » au sujet des hétérodoxes, utilisant au lieu de celui-ci les termes « religions (dogmata) et confessions chrétiennes ». Ainsi, les hétérodoxes connaîtront très clairement ce que nous pensons à leur sujet en tant que leurs sincères interlocuteurs. Dans cette perspective, il serait plus juste d’introduire la formulation suivante dans l’alinéa 2 du paragraphe 6 : « L’Église orthodoxe connaît (au lieu de reconnaît) l’existence historique des autres confessions chrétiennes… » Dans la suite du texte, le concept d’unité de l’Église nécessite également une clarification. Nous croyons qu’appartiennent à son unité uniquement les membres de l’Église orthodoxe, en tant que Corps du Christ, participant à la « gloire » (la grâce déifiante du Saint-Esprit), pour laquelle a prié le Grand-Prêtre – notre Seigneur Jésus-Christ. C’est à leur sujet seulement qu’il est dit « qu’ils soient un, comme nous sommes un », selon le commentaire des Pères théophores (S. Athanase le Grand, S. Jean Chrysostome, S. Cyrille d’Alexandrie). Il est utile pour tous, pour la conscience qu’a de lui même le troupeau orthodoxe, mais aussi pour les hétérodoxes, que nous parlions du retour de ceux qui se sont séparés à l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, à savoir notre sainte Église orthodoxe, laquelle maintient imperturbablement « le lien indivisible existant entre la véritable foi et la communion sacramentelle »[1], comme cela fut exprimé par les saints Conciles œcuméniques. C’est dans ce sens de son unité que l’Église  « a toujours cultivé le dialogue avec ceux qui sont partis, lointains et proches », et qu’elle peut dans ce cadre exprimer sa nature apostolique « dans des conditions historiques nouvelles »[2] avec pour but objectif de préparer le terrain à leur retour dans Son unité dans l’Esprit Saint. Concrètement, nous suggérons que la phrase finale de l’article 5 sur « l’unité perdue des chrétiens », soit formulée comme suit : « le retour dans la vérité des chrétiens qui se sont éloignés d’elle ».

Le deuxième point des textes préconciliaires qui devrait subir des modifications, de telle façon que soit fixée la conscience qu’a d’elle-même l’Église à travers les temps, est ce qui se rapporte aux dialogues interchrétiens bi- ou multilatéraux. Le mode de conduite et de cheminement des dialogues théologiques ne satisfait pas l’ensemble du plérôme de l’Église. Quant à notre sainte Communauté, elle s’est exprimée, de temps à autre et dans différentes circonstances, par des textes officiels s’opposant aux accords théologiques avec les hétérodoxes, et elle a protesté contre les prières communes et autres pratiques liturgiques (baisers liturgiques, etc.), par lesquels est donnée l’image d’une fausse union avec eux, comme cela a été mentionné dans le texte de notre Synaxe double du 9/22 avril 1980. Concrètement, dans l’article 18 du texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », il doit être dit clairement que l’Église orthodoxe ne peut en aucun cas accepter l’unité de l’Église comme un accommodement interconfessionnel ou comme participation à des prières communes et autres pratiques liturgiques, qui créent la confusion dans la conscience du plérôme orthodoxe. Aussi, nous ne pouvons pas ne pas exprimer notre vive préoccupation et nos objections fondées quant à la poursuite de la participation des orthodoxes au Conseil Œcuménique des Églises.

Troisièmement, en ce qui concerne « le règlement d’organisation et de fonctionnement du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe », nous comprenons les difficultés pratiques, aussi nous évitons d’aborder les questions qui se posent au sujet du mode d’organisation et de la participation à titre égal des évêques. En même temps, cependant, l’article 22 du texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », où se pose la question de savoir qui est « le juge désigné et ultime en matière de foi »[3], le texte peut être plus clair avec la précision que la tradition ecclésiale reconnaît comme juge ultime dans les questions de foi la conscience du plérôme de l’Église, qu’expriment parfois des personnes individuelles ou des conciles de hiérarques ou le peuple fidèle, et qui est validée par des décisions conciliaires. Nous considérons également qu’il doit être fait référence aussi aux grands Conciles de l’Église orthodoxe qui ont eu lieu après le VIIème Concile œcuménique (ceux qui ont été tenus sous le patriarche Photius le Grand en 879, sous saint Grégoire Palamas en 1341-1351, et ceux qui ont invalidé les pseudo-conciles unionistes de Lyon et de Florence). En effet, par la référence à ces conciles, les différences dogmatiques et ecclésiologiques entre les hétérodoxes (sur le Filioque, la grâce créée, la primauté papale, etc) sont complètement tirées au clair.

Le quatrième et, selon nous, dernier point, concerne l’esprit du texte « La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain ». Le texte se distingue par une sensibilité spirituelle ; cependant, nous pensons, en tant qu’athonites et héritiers de la tradition ascétique hésychaste, qu’il serait complété de la façon la plus approprié (de préférence dans le paragraphe 6,13) avec une référence pleinement développée à l’anthropologie et à la cosmologie orthodoxes correspondantes, telle qu’elle a été formulée principalement par saint Grégoire Palamas. Concrètement, le texte peut être complété de la façon suivante : « Dieu peut se révéler à l’homme par la communion immédiate avec Lui, lorsque ce dernier met en pratique l’ascèse selon le Christ et aspire à Lui continuellement par la prière noétique. Le but de cette spiritualité rigoureuse et mystagogique est la déification, c’est-à-dire l’expérience personnelle de la Lumière divine de la Transfiguration par celui qui prie. La condition indispensable pour cela est que la perfection personnelle, la communion avec Dieu et Sa révélation ne peuvent être atteints que dans le cadre de l’Église. Tout le combat spirituel est réalisé seulement par la grâce de Dieu et non indépendamment d’elle (comme c’est le cas par l’application de diverses techniques rencontrées dans différents courants mystiques anciens et contemporains ou par le développement autonome de l’intellection et de la connaissance humaines). Dans ce cadre, la place principale est occupée par la distinction entre l’essence et les énergies incréées de Dieu. Dieu ne reste pas inaccessible à l’homme, mais entre en relation directe et personnelle avec Lui par Ses énergies incréées. Ainsi, l’homme participe à la vie divine et devient dieu selon la grâce. L’énergie de Dieu n’est pas une quelconque puissance ou surpuissance ; elle est le Dieu vivant personnel et trinitaire, qui devient accessible et participable pour l’homme, et qui entre dans l’histoire et sa vie afin que celui-ci « devienne participant à la nature divine », portant « l’image » et cheminant vers « la ressemblance » par l’ascèse, la vie vertueuse et l’impassibilité (apatheia). Par cette voie susmentionnée de la déification, la paix selon le Christ entre dans l’homme – la « paix qui vient d’en-haut »,  laquelle doit être distinguée de la notion de paix de ce monde, qui est recherchée par des initiatives et des manifestations inter-religieuses.

Très saint Père et Maître, estimant profondément les labeurs de ceux qui ont travaillé lors des Conférences préconciliaires, nous pouvons dire en conclusion que les textes préconciliaires nécessitent certaines améliorations, afin d’exprimer la conviction universelle de notre sainte Église orthodoxe. Nous soumettons cette demande filiale afin, qu’entre autres, vous preniez en compte nos suggestions, que nous exposons avec circonspection, attention et prière, et pour que le Saint et Grand Concile « constitue une expression authentique de la tradition canonique et de la praxis ecclésiastique pérenne pour le fonctionnement du système conciliaire »[4] de l’Église. Alors se produira une grande joie dans les cieux et sur terre, et seront évités les séparations et les schismes éventuels, tandis que le plérôme de l’Église « d’une seule bouche et d’un seul cœur » glorifiera le Dieu très-saint dans la Trinité, l’espoir et le salut du monde entier.

Cela dit, élevant de tout cœur des prières ardentes au Seigneur ressuscité pour votre Divine Toute-Sainteté et pour le succès du Saint et Grand Concile maintenant convoqué, nous vous adressons notre plus profond respect et notre dévouement filial.

Tous les représentants et supérieurs des 20 monastères sacrés et vénérables monastères de la Sainte Montagne de l’Athos, réunis en Synaxe double extraordinaire

Copie : aux Églises orthodoxes autocéphales et aux 20 monastères du Mont Athos




[1] Texte de la Vème Conférence préconciliaire « Relations avec le reste du monde chrétien », paragraphe 3
[2] Ibid., paragraphe 4
[3] Ibid.
[4] Votre lettre patriarcale du 11.3.2016

Saint Jean de Cronstadt: La Confession

Saint Jean et son épouse

-->
Celui qui est habitué à rendre compte de sa vie à la confession ici-bas, ne craindra pas de donner une réponse au redoutable tribunal du Christ. C’est à cet effet que le tribunal de la pénitence légère [id est la confession] a été institué ici-bas, afin que nous, étant purifiés et amendés par la pénitence ici-bas, puissions donner, sans honte, une réponse au redoutable tribunal du Christ.
C’est là a première raison d’une confession sincère, et, en outre, elle doit absolument être faite chaque année*. Plus nous restons sans nous confesser, plus cela devient pire pour nous, plus nous sommes enchevêtrés dans les rets du péché, et donc plus il est difficile de rendre compte [de sa vie]. La seconde raison pour ce faire, est le calme: plus sincère a été notre confession, plus l’âme sera tranquille par la suite.
Les péchés sont des serpents secrets, qui rongent le cœur de l’homme et tout son être; ils ne lui laissent pas de repos, ils gobent sans cesse son cœur; les péchés sont des  épines perçant constamment l'âme; les péchés sont des ténèbres spirituelles. Ceux qui se repentent doivent apporter les fruits de la repentance.
La conscience, la mémoire, l'imagination, le sentiment et la volonté sont des aides pour la pénitence. Puisque nous péchons avec toutes les puissances de notre âme, alors la pénitence doit venir de toute notre âme. La pénitence en paroles seulement, sans l'intention d'amendement et sans sentiment de contrition, peut être appelée hypocrite.
Si la conscience des péchés est obscurcie, elle doit être éclairée; si le sentiment est étouffé et émoussé, il doit être réveillé; si la volonté devient émoussée et trop faible pour parvenir à l'amendement, elle doit être forcée; «Le royaume des cieux souffrent violence, et ce sont les violents qui s’en emparent par la force."** La confession doit être sincère, profonde et complète.  
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
MY LIFE IN CHRIST
Holy Trinity MonasteryPublications
pp.258-259
1979
 *
*En Russie, du temps de saint Jean de Cronstadt, les fidèles se confessaient peu et communiaient très rarement.
** Hébreux 13 :8

jeudi 2 juin 2016

Constantinople "nouvelle Rome"

Père Peter Alban Heers

Père Peter Heers, au cours de ses recherches de thèse, a trouvé la source complète d'[une] citation étonnante [Le métropolite Bartholomée, actuel patriarche de Constantinople donnait une interview à un célèbre journaliste]. L'interview fut réalisée par Desmond O'Grady et est parue dans le numéro de The National Catholic Reporter du 21 janvier 1977. L'article était intitulé "Futur Concile Orthodoxe." La citation entière dit ce qui suit:
    "Nos fidèles ressentent le besoin de rénovation. Ils veulent des moyens plus accessibles pour vivre leur foi. Par exemple, la prescription de 40 jours de jeûne avant Pâques et  Noël, est à peine possible aujourd'hui, en dehors des monastères. Nous ressentons la nécessité de renforcer nos liens avec d'autres chrétiens.
    Par la grâce de Dieu, toutes les églises orthodoxes privilégient désormais l'œcuménisme. L’œcuménisme a progressé dans la dernière décennie, même s’il n'y a pas eu une succession d'événements frappants, comme la réunion de 1964 entre le pape Paul et le Patriarche Athénagoras, à Jérusalem.
Cette démonstration de fraternité retrouvée, a fourni de  bonnes copies journalistiques. L'exploration théologique qui a suivi a été moins spectaculaire, mais néanmoins fructueuse -la convocation du Concile en est la preuve. Il passera en revue nos entretiens bilatéraux avec les catholiques romains, les anglicans, les luthériens, les vieux-catholiques et les églises non-Chalcédoniennes. Cela donnera sûrement une impulsion à l'œcuménisme. Le Concile signifiera aussi une ouverture de l'Eglise orthodoxe aux religions non-chrétiennes, à l'humanité dans son ensemble. 
Cela signifie une nouvelle attitude envers l'islam, le bouddhisme, la culture contemporaine, aux aspirations pour une société fraternelle libre de discrimination raciale... En d'autres termes, il marquera la fin de 12 siècles d'isolement de l'Eglise orthodoxe. "

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

mercredi 1 juin 2016

Saint Anthime de Chios :Le Père Spirituel


"Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés."(Isaïe 8:18) Je ne voulais pas avoir d’enfants selon la chair dans le monde, et Dieu m'a donné de vous avoir comme mes enfants spirituels. Ceci me réconforte et je pense que cela vous donne également de la joie. Je vous ai comme mes enfants et vous pensez à moi comme votre père spirituel.

Le père spirituel est supérieur au père selon la chair. Parce que si je vois que vous cognez votre pied contre un rocher, je serai inquiet; Je courrai vous aider. Si je vois que vous être traînées en justice pour une dette que vous avez, je me dépêcherai de payer pour vous. Si je vois des gens qui vous condamnent, vous injurient ou vous calomnient, je me hâterai de prendre votre parti et de vous défendre.

Si je vois que vous êtes tristes et que vous n’avez aucune consolation nulle part, je vais essayer de mon mieux de laisser une goutte de mon sang couler goutte à goutte sur vous, pour vous réconforter si possible. 

Si je vois que vous êtes malades, je ne peux m’empêcher de vous offrir mon aide en vue de votre guérison. Parce que mon âme est dans la douleur; Je ne peux pas vous voir dans le besoin et être indifférent. Parce que je vous ai été donné par l'Esprit Saint et que je vous estime.

Si vous êtes sous l'emprise de quelque démon, si vous êtes en danger à cause des passions, si vous êtes troublées par une chose ou une autre, je ne peux pas me reposer. J'essaie par tous les moyens possibles de vous soulager de cela. Je vous donne même la rémission des péchés, afin que vous puissiez aller au Ciel confessées et ayant reçu l’absolution. Mais tout dépend de vous.

Tout ce dont nous avons parlé aujourd'hui, je suis prêt à vous le donner. Vous le savez depuis de nombreuses années et vous le voyez chaque jour. Cela repose sur la dévotion et la ferveur que vous avez envers moi. Vous devez avoir des sentiments proportionnés envers moi, appliquer ce qui est approprié à votre position, si je vous supervise et que j’agis comme votre berger. Parce qu'il semble que je suis un berger indigne. Je ne suis pas digne, je le sais, mais je suis celui qui est ici.

Mais un berger est toujours prudent. Quand il voit venir le loup, non seulement il tente de garder ses moutons avec tous les moyens disponibles, mais il appelle également les autres à l’aide. 

Le berger crie, siffle, jette des pierres sur les animaux qui sont incapables de raisonner. Je fais de même, mes sœurs: à certains moments je crie, à d'autres je vous réprimande, et là encore je suis en colère. Parce que je suis le berger de brebis qui ont le pouvoir de raisonner. Mais il ne devrait pas y avoir besoin d'être ainsi. Parce que les animaux irraisonnés n’ont aucune raison. Ils ne comprennent pas. Mais pour ceux qui ont une raison, une parole du berger et ils devraient écouter… Mais puisque, peut-être à cause de l'interférence des démons, des mauvaises habitudes, ou du mépris pour le berger, ils n'écoutent pas après une parole seulement, tout ce dont nous avons parlé doit être appliqué.

La seule parole écrite, la parole de l'Evangile suffit pour enseigner un troupeau humain, et pour moi pour le protéger de ce loup subreptice, qu’est le Diable. Mais puisque nous n'écoutons pas cette parole, je suis assez malheureux d'avoir à me battre, parfois avec des cris, parfois avec des pénitences, à d'autres moments avec le réconfort, veillant tout le temps pour que vous ne dépassiez pas vos limites.

Ne soyez pas troublées mes sœurs, par ce que je vous dis, mais gravez-le plutôt profondément dans vos cœurs, car un jour je vous quitterai et vous en aurez besoin. C’est mon amour qui me pousse à vous dire ces choses. Il y a cette affection spirituelle que je ne puis vous exprimer autrement que par ce que je vous dis.

Vous devez m’écouter. Ces paroles dérisoires sont mon testament et vous devez les garder.

Je ne suis pas venu ici pour m’étendre sur de doux matelas et me reposer tout mon soûl; Je suis venu pour trouver l'humilité. Je ne suis pas venu ici pour la gloire et l'honneur et pour que vous m’appeliez «Monseigneur»; Je suis venu pour être maudit, pour avoir faim, soif, pour travailler, peiner, pour que l’on se moque de moi, pour être foulé aux pieds pour l'amour du Christ. Je ne suis pas «Monseigneur». La Mère de Dieu et son Fils sont la Souveraine et le Seigneur. Je suis votre serviteur. Je vous ai servi tant d'années. Je suis votre esclave; Je ne veux même pas être appelé «staretz». Je n'aime pas cela et je ne le veux pas, mais c’est à votre crédit que vous m’honoriez ainsi. 
Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 31 mai 2016

Saint Païssios et les animaux


-->
"Quand j'étais à Stomio au petit monastère près de Konitsa, il y avait deux grands ours qui avaient l’habitude de venir à l'endroit où je déposais des ordures. Les pauvres bêtes avaient faim, donc j'allais leur donner du pain. 

Les animaux peuvent reconnaître votre disposition lorsque vous les approchez, [et reconnaître] si vous avez l'intention de les tuer ou si vous les approchez avec un véritable amour. "
À ce stade, le staretz ouvrit sa main et appela un robin rouge qui se reposait dans les branches d'un arbre, et le petit oiseau vint se percher tout heureux sur le doigt du staretz.
"Les animaux aiment être avec l'homme, et ils le considèrent comme leur roi. Au Paradis, Adam appela les animaux un par un et leur donna à chacun un nom selon son espèce. Les animaux reconnurent la supériorité de l'homme et ils furent heureux en sa présence. 
Après la chute cependant, cette relation fut détruite. L'homme regarda les bêtes avec l'intention de les tuer, et les animaux devinrent sauvages. Néanmoins, les animaux sauvages sont encore plus sincères que ne l’est l'homme. Si vous les approchez avec amour, ils retournent à cet  état primitif. 

L'homme a souillé les animaux. Même le chien qui vit en permanence à côté de l'homme a changé, acquérant une mentalité de policier et un caractère méfiant.
J’avais l'habitude de nourrir un petit chaton ici, il  venait se frotter contre ma jambe et ronronner. Bien qu'il ait été très docile, quand un jour, je lui ai jeté un morceau de pain, l'animal a reculé avec peur. Qu'est-ce qui lui était arrivé? Quelqu'un lui avait jeté des pierres et avait gâté l'attitude de l'animal envers les gens. Donc, vous voyez , cet état de choses mauvais commence avec l'homme."
 Version française Claude Lopez-Ginisty
 The Gurus, The Young Man, and Elder Paisios, 
by
Dionysios Farasiotis 
St. Herman of Alaska Brotherhood 
Platina/California/ USA 2008
(pp 251-252)

lundi 30 mai 2016

Saint Jean de Cronstadt: Les animaux

Résultat de recherche d'images pour "icône de saint Jean de Cronstadt"

*

Ne vous laissez pas aller à la malice, à la vengeance et au meurtre même envers les animaux, de peur que votre propre âme ne soit livrée à la mort par l'Ennemi spirituel insufflant en vous sa perversité, envers même les animaux muets, et de crainte que vous ne vous habituiez à vous laisser aller à la malice et à la vengeance envers les hommes aussi. 

Rappelez-vous, que les animaux sont appelés à la vie par la miséricorde de Dieu, qu'ils peuvent jouir de leur existence autant que possible au cours de leur courte vie. 

"Le Seigneur est plein de douce bonté envers tous, et sa compassion s'étend sur toutes ses œuvres." (Psaume CXLIV:9)

Ne pas les battez pas s'ils sont déraisonnables, ou s'ils vous jouent des tours, ou si l'un de vos biens est endommagé par eux. 

"Heureux l'homme qui est miséricordieux envers sa bête." (Proverbes 12:10/ Version des LXX)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
MY LIFE IN CHRIST
Holy Trinity Publications
1979
*