samedi 23 avril 2016

Père Ephrem: Le grand prédicateur

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Un  jour, un prêtre très âgé alla jusqu'à un village reculé dans le but de réconforter et de soutenir ceux qui y vivaient las de leur isolement. Le village était perché sur une falaise, véritable tableau vivant, et il y avait une petite église au centre, à côté de maisons en pierre féeriques. Derrière le sanctuaire de l'église était le cimetière du village avec des lampades constamment allumées, unissant hier et aujourd'hui.
Le vieux prêtre sonna les cloches de l'église et les quelques villageois se réunirent pour entendre ses paroles réconfortantes, puisque leur lieu de séjour étaient éloigné, et voué à la solitude. Avant que le staretz ne commence à parler, les yeux des villageois brillaient.
"Vous devez revenir pour nous parler. Nous sommes orphelins de la parole de Dieu," déclara le plus âgé du village. "Ça fait des années qu’un prêtre est venu nous parler de Dieu."
Mais le prêtre ne semblait pas être d'accord avec les paroles du grand vieillard du village. Après avoir été d'abord silencieux,  il dit alors:
"Pourtant, mes frères, à côté de votre église, j'ai vu un prédicateur debout, et d’après ce que j’ai compris, il vous a accompagné de ses paroles."
Les villageois se regardèrent et ils ne pouvaient pas comprendre:
"De quel prédicateur parle votre sainteté, staretz?"
"Eh bien, c’est votre cimetière. Il se tient là en silence depuis des années et il vous enseigne la vie : ce qui est finalement laissé derrière nous quand nous nous chamaillons et sommes divisés, à quelles choses nous devrions être attentifs et dont nous devrions nous préoccuper. Quelle valeur a l'âme… Où sont vraiment nos richesses…"
Les villageois comprirent alors. Jamais ils n’avaient vu leur cimetière comme une leçon, une école, un maître.
Après que le prêtre eut parlé avec eux pendant un certain temps, il leur donna une bénédiction et quitta le village.
Mais les villageois ne furent pas pressés de partir. Ils allèrent vers leurs frères lointains, leur demandèrent pardon, leur accordèrent leur pardon, et les vieilles rivalités furent abolies.
Dès lors, chaque matin leurs yeux se tournaient vers le cimetière, et apprenaient une leçon, et ils entendaient la Parole de Dieu du prédicateur qui vivait à leur côté depuis des années, alors qu'ils en attendaient un autre venant lui, de la grande ville.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
Mystagogy

vendredi 22 avril 2016

Sur le blog Saint Materne

La Liturgie des saints Dons Présanctifiés

Pour la dernière fois célébrée en ce Grand Carême 2016, voici cependant une liste d'articles pour en approfondir le sens avant d'entamer la Semaine Sainte:
http://stmaterne.blogspot.com/search/label/Pr%C3%A9sanctifi%C3%A9s


Photo : Présanctifiés au monastère Sretenski, Russie

jeudi 21 avril 2016

La vision spirituelle essentielle

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On demanda à un vieillard, "Comment se fait-il qu'il y ait des hommes qui disent: Nous avons eu une vision des anges? "
Le vieillard dit: " Bienheureux plutôt celui qui voit sans cesse ses péchés."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
Paradise of the Holy Fathers
Vol. II, p. 112


mercredi 20 avril 2016

Saint Métropolite martyr Joseph de Petrograd: Une attitude chrétienne dans l'épreuve.


Tout se passe selon la prescience de Dieu, et l'homme ne peut pas y ajouter ou en soustraire même un petit peu.
Ceux qui ne veulent pas périr sont donc mieux assurés contre la perdition, et on peut dire que l'enfer existe uniquement pour ceux qui le désirent eux-mêmes.
Et alors laissez cette vérité être une première consolation, et un premier encouragement, pour ceux qui sont rendus découragés par les événements actuels [id est la révolution bolchévique et ses horreurs].
Bien sûr, notre privation des églises de Dieu et des magnifiques services divins, comme ils avaient l'habitude d'être, avec des multitudes de fidèles, avec des concours resplendissants de clergé, avec le chant angélique des chœurs, et ainsi de suite - bien sûr cela est triste et regrettable. Mais nous ne sommes pas privés de l’office intérieur à Dieu, dans le calme et la componction, et dans la concentration intérieure de l'esprit.
Nos livres d’offices sont une source inépuisable de consolations spirituelles, et qui donc n'a pas la possibilité d’en faire usage?
Le Psautier à lui seul est inestimable: comme une base, il imprègne tous les autres livres de prières et d’hymnes. Et donc, ne faiblissez pas, ne perdez pas courage, et la bonté de Dieu sera avec vous. Amen !


Saint Joseph de Petrograd prie pour nous!

*


Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
A Pastoral Letter of New Martyr Joseph
Metropolitan of Petrograd
Holy Nativity Convent, Brookline, MA.
USA

mardi 19 avril 2016

Le repentir

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" Je vous mets en garde mes enfants, ne soyez pas être prêts à vous moquer, ou à juger, les actes d'autres personnes. Car nous avons souvent vu le péché du fornicateur, mais son repentir, qu'il fit en secret, nous ne vîmes point; et nous avons peut-être vu quelqu'un voler, mais nous ne savons rien des gémissements et des larmes qu'il a offert à Dieu. Nous pensons toujours à lui comme nous l'avons, comme un voleur, un fornicateur ou un parjure, mais aux yeux de Dieu son repentir secret, et sa confession ont été acceptées, et à ses yeux, il est honorable."

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
Three Byzantine Saints,
Life of St John the Almsgiver,
tr. Dawes & Baynes,
Oxford, p. 253

lundi 18 avril 2016

La voix des Pères


  
Comme les saints qui, étant familiarisés avec de nombreuses souffrances, et donnant la preuve de leur constance jusques à la mort, furent rendus ainsi dignes des couronnes de gloire; et comme plus durs étaient leurs labeurs, plus grande est la gloire et la confiance dont ils jouissent maintenant auprès de Dieu; ainsi, de même, les âmes qui sont confrontées à diverses afflictions, que ces afflictions semblent provenir d'hommes, ou provenir de pensées pécheresses et folles, ou soient causées par des maladies corporelles, si elles les supportent jusques à la fin, elles obtiendront avec les martyrs les mêmes couronnes et la même confiance. 
Car, comme ceux-ci ont enduré patiemment le martyre dont ils ont souffert des hommes, de même, ces âmes, qui ont patiemment subi le martyre infligé sur eux par les esprits de méchanceté travaillant en leur sein, elles recevront  ensuite la gloire de Dieu selon la mesure des afflictions qu’elles endurèrent de l'adversaire; et non pas seulement plus tard seulement, mais ici-bas même, étant maintenant dignes de recevoir la consolation du Bon Esprit.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St Macarius the Great, 
Institutes of Christian Perfection, 
tr. Granville Penn, 
London, 1816, 

dimanche 17 avril 2016

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX N°575/2016

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4/17 avril
5ème dimanche de Carême – de sainte Marie l’Égyptienne

Saint Georges du Mont Maléon dans le Péloponnèse (Vème-VIème s.) ; sainte martyre Pherboutha, vierge, sa sœur et sa servante (341-343) ; saint Zosime (vers 560) ; saint Joseph le grand souffrant des Grottes de Kiev (XIVème s.) ; saint Zosime de Vorbozom (vers 1550)  saint néomartyrs Benjamin Kononov et Nicéphore Koutchine (1928) ; saint hiéromartyr Nicolas, évêque de Velsk, sainte vénérable martyre Marie Lelianov (1932) ; saint hiéromartyr Jean Vetchorko, prêtre (1933) ; saint martyr Jean Kolesnikov (1943).

Liturgie de saint Basile le Grand

Liturgie : Hébr. IX, 11-14; Gal. III, 23-29 / Мc. X, 32-45 ; Lc. VII, 36-50
SAINTE MARIE L'ÉGYPTIENNE[1]
M
arie l’Égyptienne passa quarante-sept ans au désert dans une austère pénitence. Elle y entra vers l’an du Seigneur 475. Or, un abba, nommé Zosime, ayant passé le Jourdain et parcouru un grand désert pour trouver quelque saint père, vit un personnage qui se promenait et dont le corps nu était noir et brûlé par l’ardeur du soleil. C'était Marie l’Égyptienne. Aussitôt, elle prit la fuite et Zosime se mit à courir plus vite après elle. Alors Marie dit à Zosime : « Abba Zosime, pourquoi cours-tu après moi ? Excuse-moi, je ne puis tourner mon visage vers toi, parce que je suis une femme ; et comme je suis nue, donne-moi ton manteau, pour que je puisse te voir sans rougir. » En s'entendant appeler par son nom, il fut saisi : ayant donné son manteau, il se prosterna par terre et la pria de lui accorder sa bénédiction. «C'est bien plutôt à toi, mon père, lui dit-elle, de me bénir, toi qui es orné de la dignité sacerdotale. » Il n'eut pas plutôt entendu qu'elle savait son nom et son ministère, que son admiration s'accrut, et il insistait pour être béni. Mais Marie lui dit : « Béni soit le Dieu rédempteur de nos âmes. » Comme elle priait les mains étendues, Zosime vit qu'elle était élevée de terre d'une coudée. Alors le vieillard se prit à douter si ce n'était pas un esprit qui faisait semblant de prier. Marie lui dit: « Que Dieu te pardonne d'avoir pris une femme pécheresse pour un esprit immonde ! »Alors Zosime la conjura au nom du Seigneur de se faire un devoir de lui raconter sa vie. Elle reprit: « Pardonne-moi, mon père, car si je te raconte ma situation, tu t’enfuiras de moi tout effrayé à la vue d'un serpent. Tes oreilles seront souillées de mes paroles et l’air sali par des ordures. » Comme le vieillard insistait avec force, elle dit: « Mon frère, je suis née en Égypte; à l’âge de douze ans, je vins à Alexandrie, où, pendant dix-sept ans, je me suis livrée publiquement au libertinage. Or, comme les gens de ce pays s'embarquaient pour Jérusalem afin d'y aller adorer la Sainte Croix, je priai les matelots de me laisser partir avec eux. Arrivée à Jérusalem, j'allai avec les autres jusqu'aux portes de l’église pour adorer la Croix; mais tout à coup, je me sentis repoussée par une main invisible qui m’empêchait d'entrer. J'avançai plusieurs fois jusqu'au seuil de la porte, et à l’instant j'éprouvais la honte d'être repoussée; et cependant tout le monde entrait sans difficulté, et sans rencontrer aucun obstacle. Rentrant alors en moi-même, je pensai que ce que j'endurais avait pour cause l’énormité de mes transgressions. Je commençai à me frapper la poitrine avec les mains, à répandre des larmes très amères, à pousser de profonds soupirs du fond du cœur, et comme je levais la tête, j'aperçus une image de la bienheureuse Vierge Marie. Alors je la priai avec larmes de  m’obtenir le pardon de mes péchés, et de me laisser entrer pour adorer la sainte Croix, promettant de renoncer au monde et de mener à l’avenir une vie pure. Après cette prière, éprouvant une certaine confiance au nom de la bienheureuse Vierge, j'allai encore une fois à la porte de l’église, où je suis entrée sans le moindre obstacle. Quand j'eus adoré la Sainte Croix avec une grande dévotion, quelqu'un me donna trois pièces d'argent avec lesquelles j'achetai trois pains; et j'entendis une voix qui me disait: « Si tu passes le Jourdain, tu seras sauvée. » Je passai donc le Jourdain, et vins en ce désert où je suis restée quarante-sept ans sans avoir vu aucun homme. Or, les trois pains que j'emportai avec moi devinrent à la longueur du temps durs comme les pierres et suffirent à ma nourriture pendant quarante-sept ans ; mais depuis bien du temps mes vêtements se sont disloqués. Pendant dix-sept ans que je passai dans ce désert, je fus tourmentée par les tentations de la chair, mais à présent je les ai toutes vaincues par la grâce de Dieu. Maintenant que je t’ai raconté toutes mes actions, je te prie d'offrir pour moi des prières à Dieu. » Alors le vieillard se prosterna par terre, et bénit le Seigneur dans sa servante. Elle lui dit : « Je te conjure de revenir aux bords du Jourdain le jour de la cène du Seigneur [le jeudi saint], et d'apporter avec toi le Corps de Jésus-Christ: quant à moi je viendrai à ta rencontre et je recevrai de ta main ce Corps sacré; car à partir du jour où je suis venue ici, je n'ai pas reçu la communion du Seigneur». Le vieillard revint donc à son monastère, et, l’année suivante, à l’approche du jour de la cène, il prit le Corps du Seigneur, et vint jusqu'à la rive du Jourdain. Il vit à l’autre bord une femme debout qui fit le signe de la Croix sur les eaux, et vint joindre le vieillard. A sa vue celui-ci fut frappé de surprise et se prosterna humblement à ses pieds : « Garde-toi, lui dit-elle, d'agir ainsi, puisque tu as sur toi les Sacrements du Seigneur, et que tu es orné de la dignité sacerdotale; mais, mon père, je te supplie de daigner revenir vers moi l’an prochain. » Alors après avoir fait le signe de la Croix, elle repassa sur les eaux du Jourdain pour gagner la solitude de son désert. Quant au vieillard, il retourna à son monastère et l’année suivante, il vint à l’endroit où Marie lui avait parlé la première fois, mais il la trouva morte. Il se mit à verser des larmes, et n'osa la toucher, mais il se dit en lui-même : « J'ensevelirais volontiers le corps de cette sainte, je crains cependant que cela ne lui déplaise. » Pendant qu'il y réfléchissait, il vit ces mots gravés sur la terre, auprès de sa tête : «Zosime, enterre le corps de Marie ; rends à la terre sa poussière, et prie pour moi le Seigneur par l’ordre duquel j'ai quitté ce monde le deuxième jour d'avril. » Alors le vieillard acquit la certitude, qu'aussitôt après avoir reçu le sacrement du Seigneur et être rentrée au désert, elle termina sa vie. Ce désert que Zosime eut de la peine à parcourir dans l’espace de trente jours, Marie le parcourut en une heure, après quoi elle alla à Dieu. Comme le vieillard faisait une fosse, mais qu'il n'en pouvait plus, il vit un lion venir à lui avec douceur, et il lui dit : « La sainte femme a commandé d'ensevelir là son corps, mais je ne puis creuser la terre, car je suis vieux et n'ai pas d'instruments : creuse-la donc, toi, afin que nous puissions ensevelir son très saint corps. » Alors le lion commença à creuser la terre et à disposer une fosse convenable: Après l’avoir terminée, le lion s'en retourna doux comme un agneau et le vieillard revint à son désert en glorifiant Dieu.

Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Ду́xoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасéнie на́ше, воспои́мъ вѣ́рніи и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на крéстъ, и cмéрть претерпѣ́ти, и воскреси́ти умéршыя сла́внымъ воскресéніемъ Cвои́мъ.
Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !

Tropaire de sainte Marie l’Égyptienne, ton 8
Въ тебѣ́ Ма́ти извѣ́стно спасе́ся е́же по о́бpaзу : пріи́мши бо Kpécтъ, послѣ́довала ecи́ Xpисту́, и дѣ́ющи yчила́ é́cи презира́ти у́бо пло́ть, прехо́дитъ бо, прилѣ́жати же o души́ ве́щи безсме́ртней, тѣ́мже и co а́нгелы cpáдуется, преподо́бная Mapíe, дýxъ тво́й.
En toi, sainte Marie, la création à l’image de Dieu a été vraiment sauvegardée, car ayant pris ta Croix, tu as suivi le Christ et tu as enseigné par tes actes à dédaigner la chair, car elle passe, et à prendre soin de l’âme qui est immortelle; c’est pourquoi, ô Marie, avec les anges se réjouit ton esprit.
Kondakion de sainte Marie l’Égyptienne, ton 3
Блуда́ми пе́рвѣe преиспо́лнена вся́ческими, Xристо́ва невѣ́ста дне́сь покая́ніемъ яви́ся, а́нгельское жи́тельство подpaжа́ющи, де́моны Kpecтá opýжieмъ погубля́етъ ; ceго́ páди ца́рствія невѣ́ста яви́лася ecи́ Mapі́е пресла́вная.
Autrefois, tu t’adonnais à toutes sortes de débauches, aujourd’hui par le repentir, tu es devenue épouse du Christ. Imitant la vie des anges, par l’arme de la Croix, tu as écrasé les démons ; c’est pourquoi tu es devenue épouse du Royaume, ô glorieuse Marie.
Kondakion du dimanche du 5ème ton
Ko а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ я́ко Созда́тель coвоскреcи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже вси́ зове́мъ : спаси́ на́съ, Го́споди.
Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout-Puissant; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!

Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́  páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ  нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
En Toi se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le genre humain. Ô Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale, c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône plus vaste que les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en Toi. Gloire à Toi.

Commentaire de saint Jean Chrysostome sur l’Épître du jour

Car, dit l’apôtre, si le sang du taureau peut purifier la chair, bien plus le sang de Jésus-Christ purifiera-t-il les souillures de l'âme. Et quand vous entendez dire : « Sanctifie», n'allez pas croire à un effet merveilleux. L'apôtre prévient votre erreur, en remarquant et démontrant quelle différence existe entre les deux sanctifications, et comment l'une est sublime, l’autre grossière; et il est bien juste, selon lui, qu'il en soit ainsi, puisque, d'un côté est le sang du taureau, et de l'autre le sang de Jésus-Christ. Et il ne se contente pas d'une différence de nom ; il établit aussi la manière d'offrir : « Lui», dit-il, « s'est offert à Dieu, par le Saint-Esprit, comme un sacrifice sans tache ». Sacrifice sans tache signifie pur de tout péché. Et l'expression « par le Saint-Esprit », veut dire : Non par le feu, ni par tout autre intermédiaire. Ce sang, dit-il, « purifiera notre conscience des œuvres mortes ». — « Œuvres mortes », est une locution très-juste; car, chez les juifs, si quelqu'un touchait un mort, il devenait impur; et chez nous toucher une œuvre morte, c'est souiller sa conscience. « Pour nous faire rendre un vrai culte au Dieu vivant et véritable », ajoute-t-il. Il montre ici qu'il est impossible que celui qui a des œuvres mortes, serve un Dieu vivant et véritable. Réflexion très vraie, et qui nous montre le caractère des offrandes que nous devons faire à Dieu : oui, celles que nous présentons, sont vivantes et véritables; celles qui viennent des Juifs, sont mortes et fausses: tout cela est conséquent. Que nul donc n'entre au saint lieu avec des œuvres mortes. Si l'entrée en était interdite à celui qui touchait un cadavre, bien plus l'est-elle à celui qui a des œuvres mortes; car c'est la souillure la plus honteuse.  Or, j'appelle œuvres mortes, toutes celles qui n'ont point la vie, qui déjà exhalent une odeur infecte. De même en effet qu'un cadavre, loin de flatter nos sens, incommode quiconque s'en approche; ainsi le péché frappe et atteint notre intelligence même, enlève à notre âme tout son repos, y jette le trouble et le bouleversement. 



[1] Elle fut écrite par St. Sophrone, évêque de Jérusalem, dont nous publions une version abrégée.




Acathiste à notre Mère parmi les Saints Marie l’Egyptienne



Kondakion 1

En l’an douzième de ton âge tu t’enfuis* Pour éviter les corrections de tes parents*Tu te rendis dans la ville d’Alexandrie* Et tu vécus longtemps une vie de débauche* Avant que le Seigneur ne t’appelle vers Lui* Tu allas vers le Ciel où nous te disons :
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Ikos 1

Prise dans le péché comme dans une gangue* Tu te livras aux plaisirs et crimes du corps* Oubliant jusques au souvenir du Seigneur* Mais l’Ami des hommes attendait patiemment* Tu Le rencontras, Le suivis et nous clamons :

Réjouis-toi, Bourgeon qui fleurit au désert
Réjouis-toi, Bouquet de vertus admirables
Réjouis-toi, Graine germée au sol du Christ
Réjouis-toi, Greffon de grâce florifère
Réjouis-toi, Floraison de la repentance
Réjouis-toi, Jardin des vertus de l’ascèse
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 2

Voyant un jour de nombreux voyageurs au port* Tu t’enquis de leur destination et appris* Qu’ils étaient en partance pour Jérusalem* Pour fêter l’exaltation de la Sainte Croix* Tu partis avec eux et nous chantons vers Dieu : Alléluia !

Ikos 2

Ton but n’était pas de faire pèlerinage* Mais de te livrer à ta perverse nature* Tu entraînas dans ton péché de nombreux hommes* Et tu souillas de tes actes la Terre Sainte * Mais c’est ton repentir qui nous fait te clamer :

Réjouis-toi, Emule de la Madeleine
Réjouis-toi, Modèle pour tous les pécheurs
Réjouis-toi, Résipiscence bienheureuse
Réjouis-toi, Regret transfiguré en grâce
Réjouis-toi, Remords qui conduit vers les Cieux
Réjouis-toi, Pénitence qui mène au Christ
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 3

Lorsque vint dans la Ville Sainte le moment* De révérer au Sépulcre de notre Christ* La Croix vénérable qui porta notre Vie* Tu voulus avec la foule entrer au Saint Lieu* Pour y chanter à pleine voix vers le Seigneur : Alléluia !

Ikos 3

Mais une secrète force te prévenait* D’aller avec les pèlerins dans le Saint Temple* Tout le monde pouvait monter vers le salut* Toi seule restais sur le parvis de la Grâce* La Lumière vint en ton âme et nous disons :

Réjouis-toi, Qui par la Croix sauvas ton âme
Réjouis-toi, Qui trouvas la Vie au tombeau
Réjouis-toi, Louange des pécheurs qui doutent
Réjouis-toi, Voie du retour vers le Seigneur
Réjouis-toi, Bonne pour tous les égarés
Réjouis-toi, Emblème du pardon de Dieu
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 4

Le repentir saisit ton âme pécheresse* Tu vis l’horreur de ta vie de malignité* Tes yeux se muèrent en fontaines de larmes* Au souvenir des ténèbres de ton passé* Devant ta conversion les anges s’exclamèrent : Alléluia !

Ikos 4

Près de l’icône sainte de la Toute Pure* Tu épanchas ta peine et l’horreur de ta vie* Consciente de l’égoût de ton impureté* Tu imploras Son aide prompte pour ton âme* Et la litanie des saints se mit à clamer :

Réjouis-toi, Prière ardente de la foi
Réjouis-toi, Preuve de la Miséricorde
Réjouis-toi, Force de la pure oraison
Réjouis-toi, Certitude d’être entendue
Réjouis-toi, Propitiation des ascètes
Réjouis-toi, Extinction de toutes passions
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 5

Tu demandais que par Sa sainte intercession* LaVierge Toute Bénie t’accorde de voir* L’Arbre salutaire de notre rédemption* Promettant de renoncer à ta vie malsaine* Pour l’amour du Christ vers Qui nous nous exclamons : Alléluia !

Ikos 5

Personne oncques ne fit appel à Elle en vain* Dans Son amour et sa miséricorde insignes*
La Mère des croyants intercédas pour toi* Auprès de Son Fils et notre Dieu bienveillant*
Et les Anges du Ciel se prirent à clamer :

Réjouis-toi, Qui rejetas tout ton passé
Réjouis-toi, Qui imploras la Vierge Pure
Réjouis-toi, Qui fus digne de Son amour
Réjouis-toi, Adhésion pure à l’Essentiel
Réjouis-toi, Réalisation de la Grâce
Réjouis-toi, Regard tourné vers le seul Christ
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 6

Tu promis renonçant aux choses de ce monde* De te mettre sur la Voie que t’indiquerait* Notre Avocate infaillible auprès du Seigneur* Lors tu entras dans l’Eglise du Saint Sépulcre*
Pour louer Dieu avec les autres pèlerins : Alléluia !

Ikos 6

Sortant de l’Arche du Salut tu demandas* A la Vierge bénie de t’indiquer la Voie* Et dans ton âme soudain une voix te dit* Que tu devais aller au-delà du Jourdain* Et les Ermites se réjouirent chantant :

Réjouis-toi, Qui ne revins pas en arrière
Réjouis-toi, Qui répondis à Son appel
Réjouis-toi, Promesse de miséricorde
Réjouis-toi, Icône du renoncement
Réjouis-toi, Rectitude d’engagement
Réjouis-toi, Enthousiasme de la métanie
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 7

N’emportant que trois pains tu partis au Jourdain* Arrosant tout au long le chemin de tes larmes* Et par cette douce rosée de repentance* Ton âme aride commença à refleurir*
Tandis que dans ton cœur résonnait l’éternel : Alléluia !

Ikos 7

Tu lavas tes mains et ton visage au Jourdain* Laissant dans les eaux du Baptême du Seigneur* Les guenilles pécheresses de ton passé* Puis tu allas au Monastère du Prodrome* Te confesser et communier et nous te disons :

Réjouis-toi, Regard tourné vers l’Avenir
Réjouis-toi, Clôture du seul nécessaire
Réjouis-toi, Brebis retrouvée par le Maître
Réjouis-toi, Agnelle du troupeau divin
Réjouis-toi, Ombre de la Grâce au désert
Réjouis-toi, Fleur pénitente du Jourdain
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 8

Ayant communié aux Saints et Divins Mystères* Tu fus régénérée dans ton âme et dans ton corps* Et gardant au cœur une douce componction* Tu t’engageas plus avant au sein du désert* Et la cohorte des élus clama vers Dieu : Alléluia !

Ikos 8

Quarante-sept ans tu vécus dans la solitude* Pratiquant l’ascèse du corps et de l’esprit* Et tu livras aux démons des combats terribles* Pendant dix-sept années remplies d’épreuves dures*
Et les ascètes d’autrefois chantaient pour toi :

Réjouis-toi, Temple de Dieu de chair et d’os
Réjouis-toi, Richesse du dépouillement
Réjouis-toi, Combat vainqueur contre la nuit
Réjouis-toi, Victoire acquise sur les sens
Réjouis-toi, Oubli de soi dans la prière
Réjouis-toi, Chœur des vertus érémitiques
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 9

Tu vécus de racines et d’herbes sauvages* Et tes seuls habits tombant bientôt en lambeaux* Tu ne fus vêtue que de soleil et de vent* Et de la seule robe d’innocence d’Eve* Lorsqu’en Paradis elle louait Dieu disant : Alléluia !

Ikos 9

Tu savais que l’on peut vivre de la Parole* Et tu vécus de cette Parole incarnée* Dans la communion de prière avec le Christ* Ignorant saintement faim soif froid et chaleur* Tandis que les justes exultaient en clamant :

Réjouis-toi, Contemplation du seul vrai Bien
Réjouis-toi, Sagesse du silence orant
Réjouis-toi, Enfant qui retrouva le Père
Réjouis-toi, Existence offerte au seul Fils
Réjouis-toi, Vase d’élection de l’Esprit
Réjouis-toi, Solitude habitée par Dieu
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 10

Ainsi tu purifias ton corps par cette ascèse* Le rendant transparent à l’amour du Seigneur* Tu fus sans discontinuer en Sa présence* Une Apparence humaine habitée par la Grâce* Un souffle dans le désert psalmodiant sans cesse : Alléluia !

Ikos 10

Un jour apparut saint Zossima dans ta vie* Apprenant les miracles du Christ pour ton âme* Il fut émerveillé de l’amour fou de Dieu* Mais tu lui fis promettre de cacher au monde* Les merveilles qui nous font t’acclamer ainsi :

Réjouis-toi, Parvis de l’espoir des fidèles
Réjouis-toi, Intercession pour les pécheurs
Réjouis-toi, Piété nue devant le Seigneur
Réjouis-toi, Humilité devenue Femme
Réjouis-toi, Oratoire humain du désert
Réjouis-toi, Prière instante devant Dieu
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 11

Tu fis au saint moine le récit de ta vie* Lui parlant avec franchise de ton passé* Il vit avec bonheur dans ton cheminement* La grande miséricorde de notre Dieu* Pour ceux qui se repentent et s’exclament vers Lui : Alléluia !

Ikos 11

Dans les sables du désert par l’amour du Christ* Et par les grands exploits du combat ascétique* Tu transformas la boue de ta vie de débauche* En diamant très pur pour la gloire du Seigneur* Et ce découvrant,,, saint Zossima s’exclama :

Réjouis-toi Subtile alchimie de la Grâce
Réjouis-toi Offrande au Soleil de Justice
Réjouis-toi Mesure de l’ascèse sainte
Réjouis-toi Garde sainte de l’Essentiel
Réjouis-toi Dépouillement devenu or
Réjouis-toi Abondance du dénuement
Réjouis-toi Sainte Marie l’Egyptienne !



Kondakion 12

L’an suivant saint Zossima vint te communier* Tu récitas le Cantique de Syméon* Et partageas avec lui un dernier repas* Lui enjoignant de venir à nouveau vers toi* Au prochain Carême où on loue Dieu en disant : Alléluia !

Ikos 12

Lorsqu’il revint ne te trouvant pas il pria* Et Dieu le mena vers ton corps incorrompu* Et il sut qu’un an plus tôt tu allas au Christ* Après avoir reçu Son corps immaculé* Il leva les yeux aux Cieux et se mit à dire :

Réjouis-toi, Colonne de la tempérance
Réjouis-toi, Autel de la frugalité
Réjouis-toi, Tabernacle du seul Seigneur
Réjouis-toi, Holocauste agréable à Dieu
Réjouis-toi, Offrande du corps et de l’âme
Réjouis-toi, Encens fragrant qui monte au ciel
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 13

Zossima enterra tes reliques bienheureuses* Que les bêtes sauvages n’avaient point touché* Il sut que tu avais rejoint ton Maître Christ* Pendant la journée du Grand et Saint Vendredi* Tandis que tous les chrétiens chantaient vers leur Dieu :
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
(Ce kondakion est dit trois fois.)

Ikos 1

Prise dans le péché comme dans une gangue* Tu te livras aux crimes et plaisirs du corps* Oubliant jusques au souvenir du Seigneur* Mais l’Ami des hommes attendait patiemment*
Tu Le rencontras, Le suivis et nous clamons :

Réjouis-toi, Bourgeon qui fleurit au désert
Réjouis-toi, Bouquet de vertus admirables
Réjouis-toi, Graine germée au sol du Christ
Réjouis-toi, Greffon de grâce florifère
Réjouis-toi, Floraison de la repentance
Réjouis-toi, Jardin des vertus de l’ascèse
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !

Kondakion 1
En l’an douzième de ton âge tu t’enfuis* Pour éviter les corrections de tes parents*Tu te rendis dans la ville d’Alexandrie* Et tu vécus longtemps une vie de débauche* Avant que le Seigneur ne t’appelle vers Lui* Tu allas vers le Ciel où nous te disons :
Réjouis-toi, ô Sainte Marie l’Egyptienne !


Prière à notre Mère Parmi les Saints Marie l’Egyptienne

O Sainte Marie l’Egyptienne* Pénitente accomplie auprès du Seigneur* Apprends-nous le repentir que tu manifestas tout au long de ta vie* Donne-nous de voir notre péché* Et de trouver le chemin du retour vers Dieu* Enseigne-nous la ferveur du Don total que fut ta vie bienheureuse* Dans le désert de notre vie viens nous visiter comme Saint Zossima le fit pour toi* Et apporte-nous une parole de Vie pour que nous renoncions au néant du monde* Et que par le signe de la Croix Vénérable qui marqua le début de ton cheminement vers la Lumière* Nous soyons ajoutés à la liste des pénitents en partance pour le Ciel* Dans le désert aride de notre cœur viens intercéder pour nous* Nous apprenant que nul pécheur n’est abandonné du Christ pourvu qu’il se convertisse et qu’il vive dans Son Amour ineffable*
O Sainte Marie l’Egyptienne* Dans l’exil volontaire de nos manquements* Dans l’oubli où le péché nous plonge* Intercède pour que nous revenions promptement vers le salut* Et que sans discontinuer nous fassions mémoire de Dieu * Afin d’être éclairés par Sa seule Grâce* Amen !

Acathiste composé en l’honneur
de notre Mère parmi les Saints
Marie l’Egyptienne
et pour la gloire de l’Eglise du Christ
Par Claude Lopez-Ginisty


Icône de Sainte Marie l'Égyptienne