samedi 23 janvier 2016

Entrevue avec l'archimandrite Elie: Guidance spirituelle et libre arbitre (4)



Une grande partie de l'attrait des monastères pour les nouveaux convertis est connecté avec le fait que le chemin monastique est censé être plus correct et plus salvifique, tandis que la vie d'un laïc semble comme une sorte de "demi-mesure."
Les vies des moines et des laïcs, bien sûr, diffèrent sérieusement. Ce sont deux chemins différents, mais menant également à l'objectif principal de la vie humaine: le salut de l'âme et l'union avec Dieu.
Lorsque quelqu'un entre dans un monastère, il consacre entièrement sa vie au salut de l'âme. Sa vie est faite de prière et d'obéissance, ce qui devrait être une partie intégrante de la vie de tout moine. Et ici, en fait, le rôle du guide spirituel, et le degré de subordination à lui, devrait être nettement plus élevé.
Mais la vie d'un laïc est également subordonnée au même objectif de salut. La différence est que, pour un laïc, elle est accompagnée par d'autres fonctions: veiller aux besoins de sa famille, élever ses enfants, et d'autres préoccupations importantes et agréables à Dieu. En outre, celui dont la vie n’est pas retiré du monde est confronté à une masse de tentations mondaines - mais cela est non seulement un danger supplémentaire, mais aussi une opportunité supplémentaire, parce que, en surmontant ces tentations, on acquiert une expérience spirituelle inestimable.
Il est important de rappeler que le Seigneur sait à qui envoyer telle ou telle épreuve. Il n'y a personne qui ne puisse pas être sauvé. Par conséquent, dans le choix de son chemin, il faut se rappeler que tant la vie du moine que la vie du laïc sont également salvifiques. Il est important de faire son choix de manière réfléchie et sans précipitation, en fonction des priorités internes de chacun - puis d'agir en conformité avec sa conscience et la vérité de Dieu.
 Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 22 janvier 2016

Entrevue avec l'archimandrite Elie: Guidance spirituelle et libre arbitre (3)

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Mais que faire si un père spirituel rompt ouvertement la volonté humaine en essayant de ne pas enseigner, mais de commander?
Alors il n’est pas un père spirituel. Qu'y a-t-il à dire de plus? Tout a été dit dans l'Évangile. Regardez comment le Sauveur a agi, comment les apôtres ont agi. Voilà comment un père spirituel doit agir, aussi. Mais s’il n’agit pas selon l'Écriture et ne suit pas les Commandements de l'Evangile, mais tente d'utiliser la force -, alors comment peut-il être le maître spirituel d'un chrétien?
Bien sûr, il faut encourager une personne à changer, il faut la corriger et la guider - mais, dans le même temps, il ne faut en aucun cas supprimer sa personnalité.
Certaines personnes, par principe, cherchent un père spirituel dans un monastère, ne jetant pas même un regard dans l'église à côté de chez eux...
Encore une fois, il est incorrect pour quelqu’un de regarder au loin sur la mer, pensant que tout sera mieux là-bas. 

Le starez Silouane a dit que si une personne croit son père spirituel, le Seigneur lui révélera la sagesse par son père spirituel, que celui-ci soit le degré de sagesse, d’éducation ou d’expérience que peut avoir le père spirituel. Ici, le demandeur doit avoir plus de confiance dans le Seigneur. 

Si l'on se fie à Dieu, alors la grâce de Dieu va révéler au demandeur ce qui est nécessaire.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Commémoration à Zagreb du hiéromartyr Dosithée, premier métropolite orthodoxe de cette ville et confesseur



À l’occasion de la fête du saint hiéromartyr Dosithée, la liturgie a été célébrée en la chapelle Saint-Sava, au centre spirituel de l’Église orthodoxe serbe de Zagreb. L’office était célébré par l’archimandrite Daniel (Ljubotina), assisté du hiéromoine Nikon et du diacre Branimir Jokić. Assistaient à la liturgie le métropolite de Zagreb et Ljubljana Porphyre, les fidèles de la paroisse de Zagreb et les élèves du lycée orthodoxe de Zagreb. 
 
La commémoration de saint Dosithée et l’entrée dans la nouvelle année 2016 se sont poursuivis dans la salle des fêtes du Centre spirituel par un programme préparé par les membres des associations culturelles et artistiques des orthodoxes russes de Zagreb et des environs. Dans son allocution, l’archimandrite Daniel s’est adressé aux hôtes en parlant de la vie, des souffrances et de la confession du métropolite Dosithée. Celui-ci, entre autres, avait montré une attention particulière envers les Russes émigrés qui, après leur arrivée à Zagreb, dans un délai relativement court, avec son soutien, avaient réussi à organiser leur vie culturelle, culturelle et politique, mais aussi à mettre en place des organisations et des institutions sociales qui ont assisté les élèves, les étudiants et les nécessiteux, laissant une trace indélébile dans toute la vie de Zagreb. 
 
Dans le cadre du programme de la manifestation ont été exécutés des chants spirituels et populaires, ainsi que de morceaux de musique classique. Mme Nathalie Vidmarović, professeur à la Faculté de philosophie de Zagreb a remercié le métropolite Porphyre et l’Église orthodoxe serbe pour l’organisation devenue maintenant traditionnelle de cette rencontre, à laquelle assistait les représentants des ambassades de Russie, Serbie et Grèce, ainsi que le Conseil de la minorité nationale serbe de la ville de Zagreb. Né en 1878 à Belgrade, le hiéromoine Dosithée (Vasić), après des études à Kiev, à la Sorbonne et à Genève a été sacré évêque en 1913 et nommé à Niš, qui était alors le diocèse le plus grand de l’Église orthodoxe serbe. Dès 1920, l’évêque Dosithée déploya une activité pastorale importante en Tchécoslovaquie, puis revint à Niš. En 1931, l’Église orthodoxe serbe décida de créer un diocèse à Zagreb. 
 
En 1933, l’évêque Dosithée fut élu unanimement métropolite du nouveau diocèse. Le 10 avril 1941, le jour même de la proclamation de « l’État indépendant de Croatie », le métropolite Dosithée fut arrêté par les oustachis. Le jour de l’arrestation, il était malade et alité. Il fut conduit à moitié déshabillé dans la rue, où l’on se moquait de lui et on le frappait. Il fut ensuite incarcéré dans une prison de Zagreb, où il se trouva en compagnie des pires criminels. Un témoin a écrit : « Il était terrible de voir le vieux métropolite Dosithée, malade, infirme et complètement épuisé par les coups, se trouvant dans le corridor de la prison parmi les criminels ». Selon le récit du gardien, parmi ceux qui excellaient dans la violence à l’égard du métropolite, se trouvait une étudiante qui le frappait à coup de révolver sur la tête et les mains, lui arrachait la barbe et lui crachait au visage. 
 
Un autre témoin rapporte qu’une prostituée avait rossé le métropolite. On avait promis la liberté à celle-ci à condition qu’elle frappât le prélat à coup de matraque. Le métropolite fut frappé à ce point qu’il perdit connaissance. Le 7 mai 1941, il fut transféré dans un état grave à Belgrade, à la prison de la Gestapo. Arrivé à la gare, il perdit connaissance. À Belgrade, deux SS accompagnèrent le métropolite en haillons, respirant difficilement et n’étant pas en état de parler. Tout son corps était couvert d’ecchymoses et de contusions. Il fut ensuite transféré dans un sanatorium, où il resta une quinzaine de jours, inconscient. Après un séjour à l’hôpital, où les médecins constatèrent qu’ils ne pouvaient rien faire, il fut placé au monastère de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu (Vavedenje), à Belgrade, en 1943. 
 
Le 13 janvier 1945, le métropolite Dosithée y mourut des séquelles de ses blessures et des sévices qu’il avait subis et fut enterré au monastère, où l’on vénère désormais ses saintes reliques. Il fut canonisé en 1998 par l’Assemblée des évêques de l’Église orthodoxe serbe.
et orthodoxie.com

jeudi 21 janvier 2016

Entrevue avec l'archimandrite Elie: Guidance spirituelle et libre arbitre (2)

 


On pense qu’un père spirituel doit enseigner une manière de penser et de grandir spirituellement indépendamment. Cependant, beaucoup de gens préfèrent tout simplement se confier entièrement à un prêtre, demander conseil, même quel type de papier de tapisserie acheter ! Beaucoup de gens condamnent le fait qu’un laïc renonce à sa volonté propre. Est-ce en effet impropre?

Une personne doit préserver sa volonté propre et prendre ses propres décisions, parce que seule une personne peut elle-même faire des choix définitifs dans sa propre âme.

Le Seigneur ne pouvait-il pas sauver Judas en l’empêchant de Le trahir? Il aurait pu le faire, bien sûr. Alors pourquoi ne le fit-Il pas? Parce que ce ne pouvait être fait que par la violence. Forcer quelqu'un est inadmissible pour Dieu, pour la sainteté de Dieu. Un bien obligatoire ne peut pas être bon. Après tout, pourquoi le Sauveur fut-Il crucifié?

Il pouvait rendre le monde idéal, sans défauts sur la terre, laissant l'homme sans besoin de rien, ni d’armées, ni de chancelleries. Mais le Seigneur ne pouvait le faire que par la force, en brisant la libre volonté du peuple. Mais il n'a pas fait cela, en laissant ouverte la possibilité aux gens de choisir indépendamment entre le bien et le mal.

Notre vie sociale donne à une personne une connaissance, une culture, et une expérience utilisables- mais il est laissé à chacun de savoir comment l'utiliser. C’est la même chose dans la vie spirituelle. Le Seigneur nous donne – à travers Sa mission rédemptrice, par la Croix - la possibilité de surmonter nos faiblesses et d'en découdre avec le Diable. Pourtant, nous ne pouvons profiter de cette opportunité que par notre libre arbitre.

Le Seigneur a créé l'univers pour nous; Il nous a donné des lois par lesquelles vivre; Il nous a donné de l'eau, de la nourriture et tout le nécessaire. Mais comment vivre dans ce monde, dépend principalement de notre propre volonté, de notre propre travail, et de notre propre connaissance. Par conséquent, il est important que la vie se fonde sur le respect des préceptes divins et sur un libre choix humain.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
PRAVMIR 





mercredi 20 janvier 2016

Entrevue avec l'archimandrite Elie: Guidance spirituelle et libre arbitre (1)


L’archimandrite mégaloschème Elie (Nozdrine) est l'un des pères spirituels les plus renommés et les plus respectés de l'Eglise orthodoxe russe aujourd'hui. Il sert actuellement comme père spirituel de Sa Sainteté, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie (son camarade de classe de l'Académie théologique), et du monastère d'Optina. Alexei Sokolov a mené cette interview.

 *

Batiouchka, dites-moi, pourquoi la guidance spirituelle est-elle nécessaire pour quelqu'un qui entre dans l'Église? Et en quoi devrait-elle consister?

La vie spirituelle doit être apprise; c’est peut-être l'apprentissage le plus important de notre monde, sans lequel notre société est condamnée. Voyez où nous a conduit l'impiété: le rejet de la vie selon les Commandements. Ce n’est pas par hasard qu’au milieu du siècle [dernier], le monde se tenait au bord de la destruction et de la catastrophe nucléaire, précisément en ces années au cours desquelles il a été promis de «montrer le dernier prêtre» à la télévision dans un proche avenir. [1] Maintenant, le terrorisme, la haine satanique, et la dégradation de nos villages partagent tous une racine commune, allant vers la destruction de la continuité de l'expérience spirituelle, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre une vie normale. Cela permet non seulement d’éloigner l’homme du salut dans la vie éternelle, cela se révèle aussi destructeur de notre vie sociale actuelle.

La tâche de l'enseignement spirituel est précisément la restauration et le renforcement de la tradition de transmission, de préservation, et d’augmentation de l'expérience spirituelle. L'importance de ce ministère est représenté par le fait que dans l'Evangile, le Seigneur Lui-même est appelé le Maître. Après tout, Lui-même nous a donné un exemple: le Sauveur marchait à travers toute la Palestine avec ses disciples, faisant comme d'autres enseignants de l'époque faisaient - non seulement en Israël, mais aussi à Athènes et en Orient. Ainsi le Christ nous a montré qu'une salle d’étude chauffée n’est pas nécessaire pour l'apprentissage spirituel; on peut apprendre sur des roches nues. La chose la plus importante est ce qu'il faut apprendre, et comment.

Le christianisme offre une réponse très claire. Notre foi, et la richesse de nos vies spirituelles, sont acquises tout d'abord par la communion directe avec Dieu – c’est-à-dire par la prière, par laquelle sa foi est établie. Sans cela, selon Théophane le Reclus -ancien recteur de l'Académie théologique de Pétersbourg, soit dit en passant- les connaissances théoriques et l'éducation sont de peu de valeur. Mais, dans le même temps, cela ne nie pas la valeur de la connaissance, qui est aussi une partie intégrante de la vie spirituelle, celle qui ne peut en aucun cas être négligée. Pourquoi avons-nous tant de problèmes aujourd'hui, y compris dans la vie spirituelle, et pour trouver un père spirituel? Tout le mal réside dans l'absence d'éducation orthodoxe et de connaissance dans le domaine de la théologie. Quand un enfant obtient, dès le début, au moins une certaine compréhension de ce qu’est la vie spirituelle, et de ce qu'est la foi, alors il peut éviter de nombreuses erreurs.

L'apprentissage de la vie spirituelle signifie combiner la prière et de l'éducation. Et, bien sûr, il est particulièrement important de comprendre qu'un père spirituel ne peut pas offrir en cinq ou dix minutes ce qui prend des années pour acquérir une vie spirituelle normale. Après tout, il arrive fréquemment que quelqu'un entre dans l'Eglise pensant qu'il deviendra immédiatement un saint, et obtiendra des dons spirituels spéciaux de Dieu. Mais cela ne se produit pas.

La prière et le fait de se tourner vers Dieu devraient être combinés avec l'éducation, l'acquisition de connaissances, et des changements dans la vie quotidienne.

C’est seulement vers ces changements qu’un père spirituel doit guider, mais lui seul ne peut pas offrir beaucoup à quelqu'un qui n’est pas prêt à le recevoir. Un père spirituel peut expliquer quelque chose, mais -comme il est dit dans la parabole évangélique- le semeur peut semer, mais quand les moineaux et les corneilles arrivent à tire d’aile et picorent les grains, l'homme est de nouveau laissé vide. Une personne et son père spirituel devraient coopérer, agissant en tant que collègues. Seulement alors, on peut commencer à parler de véritable croissance spirituelle d'une personne.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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[1] Ces paroles, attribuées à Khrouchtchev, sont entrées dans la conscience des masses d'Union Soviétique; à la fois l'origine de la déclaration et de l'année prédite sont contestées. Le mot traduit ici par «prêtre» est «pope», terme péjoratif.

Jean-Claude LARCHET: Lioubomir Mihailovitch, Le monastère orthodoxe de Žiča (Jitcha). Au cœur de la spiritualité serbe, Metokhia, Paris, 2015, 128 p.




Ce petit livre présente l’histoire passée et récente du monastère de Žiča (Jitcha), qui est situé au cœur de la Serbie et est l’un des plus anciens monastères serbes, fondé au début du XIIIe siècle par le roi Stefan le Premier Couronné et son frère saint Sava, premier archevêque serbe.

Après l’évocation de la construction et de la décoration du monastère et de son église, l’auteur donne la traduction d’un sermon qu’y a prononcé saint Sava lors de la fête de l’Ascension 1221. Il évoque ensuite les premières destructions et reconstructions entre le XIIIe et le XVIe siècle, puis, du XVIIe au XIX siècle les combats pour la survie du monastère face aux incessantes exactions ottomanes. Un chapitre entier est dédié à l’œuvre de restauration entreprise en 1855-1857 par l’évêque Joanikije Nešković. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le monastère vit la reprise des cérémonies d’onction des monarques (Žiča étant à la monarchie serbe ce que fut Reims à la monarchie française). Pendant l’épiscopat de saint Nicolas Velimirović (qui prit place entre 1934 et 1941), le monastère connut une renaissance spirituelle remarquable. C’est au monastère que se réunissait lors des grandes fêtes le mouvement des Bogomoljci (Ceux-qui-prient-Dieu) que saint Nicolas avait fondé, et l’on compta jusqu’à 100.000 participants lors de la fête de l’Exaltation de la Croix de 1938, ce qui donne une idée de son ampleur. C’est à la fin des Liturgies qu’il célébrait que l’évêque Nicolas avait l’habitude de prononcer ses homélies, qui ont laissé une marque indélébile sur tous ceux qui l’écoutaient. Il commençait souvent à parler les yeux fermés, puis il les ouvrait et parcourait du regard toute l’assistance. « Chacun, rapporte son ancien élève l’archimandrite Jovan Radosavljević, avait l’impression que l’évêque le regardait et s’adressait à lui personnellement. Une force bienfaisante et une énergie irradiaient de lui, de sorte que son homélie conduisait les assistants vers une joie quasi céleste. Puis quand il tapait du pied ou avec sa crosse épiscopale, ou quand il faisait un geste de la main avec la croix, nous sentions tous qu’il voulait souligner une pensée ou une expression, afin que tout le monde s’en souvienne car elles venaient du Christ et étaient salvatrices. À la fin, il bénissait toute l’assistance, puis récitait des prières pour les malades rassemblés devant les Portes Royales de l’iconostase. Au moment d’ôter ses ornements liturgiques, il les déposait sur les malades et la puissance bienfaisante de ses saintes prières était si connue que des malades venaient de très loin pour qu’il prie pour eux. » L’évêque Nicolas avait l’intention de créer en ce lieu un grand centre spirituel pour le peuple serbe, mais la Seconde guerre mondiale l’empêcha de réaliser ce projet. Cette guerre fut pour le monastère un véritable martyre, les nazis ayant la volonté de détruire le patrimoine spirituel serbe. L’évêque Nicolas fut arrêté en juillet 1941, et le monastère bombardé en octobre de la même année. L’higoumène Danilo, le père Rafaïlo et quelques moniales âgées restèrent cependant sur place afin de garder ce qui restait des bâtiments. Un chapitre évoque les années de l’après guerre, redues difficiles par le manque de moyens matériels pour assurer la reconstruction et par les persécutions du nouvel État communiste. Des administrateurs succédèrent à l’évêque Nicolas, avant que puissent être nommés deux évêques qui contribuèrent successivement à la restauration matérielle et spirituelle du monastère: Vasilije Kostić et Stefan Boca. Les malheurs du monastère n’étaient pas finis pour autant, puisqu’il subit de gros dommages lors du tremblement de terre de 1987. Un dernier chapitre évoque le dynamisme actuel du monastère. Il est suivi d’une homélie prononcée par l’évêque Nicolas le 15 août 1940, et d’un entretien avec l’actuelle higoumène, Mère Hélène. Une annexe présente des photos en couleur qui donnent un aperçu des bâtiments, des quelques belles fresques anciennes qu’ils ont conservées, et des travaux iconographiques et agricoles actuel des moniales.

Le livre, qui est un bel hommage à l’un des plus importants monastères serbes, qui fait connaître une histoire peu connue du public francophone, et dont plusieurs chapitres évoquent la puissante et rayonnante personnalité de saint Nicolas Vemimirović, peut être acquis au prix de 5 euros à l’église Saint-Sava, rue du Simplon, Paris XIXe.


mardi 19 janvier 2016

Moine Moïse de la sainte Montagne: La confession



La confession est un commandement donné par Dieu, et c'est l'un des sacrements de notre Église. 

La confession n'est pas un acte formel, habituel ("pour être tranquille", ou "en vue des jours de fête à venir"), forcé et sans préparation, venant d'un devoir ou d'une obligation isolés et uniquement pour [accorder] un soulagement psychologique . 

La confession doit toujours être combinée à la repentance. Un saint staretz de la Sainte Montagne avait coutume de dire: "Beaucoup se confessent, mais peu se repentent! [1]

La repentance est un processus interne de contrition et de regret librement voulu, que nous éprouvons pour nous être éloignés de Dieu par le péché. 

Le vrai repentir n'a rien à voir avec la douleur intolérable, le chagrin excessif et les implacables sentiments de culpabilité. Ceci ne serait pas un repentir sincère, mais un égoïsme secret, un sentiment que notre «moi» est foulé aux pieds; une colère qui s'adresse à notre moi, qui alors demande vengeance, car il est démasqué et couvert de honte - chose qu'il ne peut pas tolérer. 

La repentance signifie un changement dans nos pensées, notre mentalité, c'est une volte-face, c'est une greffe de moralité et un sentiment d'horreur du péché. 

Le repentir, signifie aussi un amour de la vertu, la bienveillance, et un désir, une volonté et une forte disposition à être réunis au Christ par la grâce de l'Esprit Saint Omnipotent. 

La repentance commence dans les profondeurs du cœur, mais elle aboutit nécessairement dans le sacrement de la Confession divine et de sacrée.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.impantokratoros.gr/EE1D343A.en.aspx


[1] Staretz Aemilianos du monastère de Simonopetra, sur la Sainte Montagne

APPEL!



Cette nuit la température à Saint-Pétersbourg est descendue à -15°! Une grave crise frappe la Russie. Les hausses constantes des prix touchent les plus pauvres qui sont de plus en plus nombreux.
L’an dernier, à Saint-Pétersbourg, plus de 1194 personnes sans abri sont encore mortes dans la rue faute d’avoir trouvé de l’aide.

Grâce à vos dons, des associations et paroisses russes sauvent de la mort et des amputations des centaines d’hommes et de femmes chaque année. Les moyens manquent pour chauffer les tentes de nuit jusqu’à fin mars, distribuer des repas chauds et des couvertures, pour les soins d’urgence et tenir jusqu’au printemps.
Chaque rouble, chaque euro comptent pour sauver des vies. Chaque nuit, des personnes n’ayant pas trouvé d’abri ne se réveillent pas le matin venu. En accentuant nos efforts, nous permettrons à nos amis de Saint-Pétersbourg et Vladimir de tenir jusqu’à la fin de l’hiver ! Soyons nombreux à les aider ! Merci de vos dons ! Pour plus de renseignements, téléphonez-moi au 00 33 (0)1 42 50 53 46.

-Par chèque à ACER-RUSSIE 91, rue Olivier de Serres, 75015 Paris
à l'ordre d'ACER-RUSSIE en indiquant au dos " Appel urgent froid "

-Par un don en ligne en toute sécurité ICI

-Par Virement : La Banque Postale, ACER-RUSSIE, IBAN FR 45 2004 1000 0115 37 359Y02097 BIC: PSSTFRPPPAR

Un reçu fiscal sera envoyé à chaque donateur


Merci encore de votre fidélité et de votre soutien, Bonne et heureuse année 2016!

Amicalement
Alexandre Eltchaninoff
 

SOLIDARITE KOSOVO

Rétrospective 2015 :
une année d’actions aux côtés des chrétiens les plus vulnérables d’Europe

Toute l’équipe de Solidarité Kosovo vous souhaite une belle année 2016 et tient également à vous remercier, une nouvelle fois, pour le soutien que vous lui avez témoigné en 2015.

Votre don est une formidable preuve de confiance grâce à laquelle nous pouvons répondre aux crises majeures qui touchent de plein fouet les Serbes du Kosovo, comme celles survenues au cours de l’année 2015.

Votre engagement a permis de renforcer la sécurité alimentaire de la population chrétienne grâce à la construction d’une ferme bovine ainsi que d’une étable à vaches laitières (voir ici). Ces deux nouveaux bâtiments ruraux sont venus enrichir le complexe agricole de l'enclave de Novo Brdo qui disposait déjà d’une ferme alpine et d’une laiterie, également construites par Solidarité Kosovo en 2013 (voir ici) et 2014 (voir ici). Depuis l’été dernier, deux nouvelles opérations périphériques se sont ajoutées à cette dynamique de relance de la production et de la commercialisation, celle de la construction d’un puits pour alimenter en eau le site agricole (voir ici) et celle de la culture sous serre (voir ici). Solidarité Kosovo a financé l’achat et l’installation des trois serres agricoles afin d’augmenter la production de fruits et de légumes au bénéfice des familles serbes.
 

Monseigneur Théodose et Arnaud Gouillon visitent la nouvelle ferme bovine


Grâce à votre générosité, l’enfance et l’éducation sont restées des axes d’interventions prioritaires. Votre aide aura notamment permis de mettre en œuvre une vaste campagne de rénovation dans douze écoles chrétiennes du Kosovo-Métochie tandis qu’au cours de l’été 40 enfants des enclaves chrétiennes, sélectionnés par l’Eglise à partir de critères sociaux ont pu jeter l'ancre sur l'île grecque de Corfou, haut lieu de l'amitié franco-serbe, à l’occasion de la quatrième édition de la classe de mer (voir ici). Solidarité Kosovo a par ailleurs promu chez les plus jeunes la pratique du « kolo », la danse traditionnelle serbe, en accordant une subvention à un club folklorique (voir ici). Convivial et divertissant, le « kolo » symbolise surtout l'appartenance à une identité forte, la Serbie. Ses chants et ses costumes sont les témoins d'un patrimoine culturel et historique que la jeune génération a à cœur d’entretenir.

Boban et son étoile de mer : classe de mer 2015 à Corfou (Grèce)

Le domaine de la puériculture a fait pour la première fois l’objet d’un chantier humanitaire grâce au programme d'aide aux maternités qui a été déployé pour soutenir la dynamique de la natalité chez les chrétiens du Kosovo en réhabilitant ces « lieux de naissance». Le matériel neuf dont dispose désormais les deux maternités rénovés du Kosovo-Métochie permettront à l’équipe médicale, aux mamans et aux nouveau-nés d’évoluer dans des conditions décentes où la sécurité et le confort seront enfin garantis (voir ici). Dans le prolongement de son action en faveur de la famille, Solidarité Kosovo a accordé une aide directe de 17.000 euros aux mères de familles nombreuses qui ont été distinguées et décorées par l’Église en raison des soins attentifs et du dévouement dont elles ont fait preuve pour élever leurs enfants (voir ici). Solidarité Kosovo a ainsi manifesté sa volonté d’investir dans cette valeur refuge que représente la cellule familiale, un pilier capable de redonner confiance en l’avenir.


Une des familles nombreuses aidées directement par Solidarité Kosovo

Les dons matériels des entreprises se sont alliés à vos dons pour permettre de réaliser des convois humanitaires aussi nombreux que nécessaires. 

Cette année quatre convois humanitaires ont été organisés au départ de France pour les enclaves les plus reculées!  Plus de  20 tonnes de vêtements neufs ont été distribuées aux enfants lors de l’ « Opération Vêtements chauds », organisée en partenariat avec la Croix Rouge serbe (voir ici). La soupe diocésaine a également été bénéficiaire de ces convois qui lui ont apportés 27 palettes de denrées alimentaires composées essentiellement de pâtes et de boites de conserves et qui enrichiront la confection de ses 3000 repas quotidiens (voir ici).


Au Kosovo, en plein coeur de l'Europe, l'aide alimentaire est malheureusement toujours nécessaire
Votre élan de solidarité a été un remarquable levier d’intervention en faveur du patrimoine chrétien du Kosovo-Métochie qui a pu bénéficier de rénovations urgentes et indispensables comme celles opérées dans le monastère de Draganac en réponse à la sollicitation de son higoumène, le père Ilarion. Solidarité Kosovo a engagé des travaux d’huisserie et d’isolement dans la grande salle qui sert de dortoir avant les grands froids afin d’améliorer l’accueil des pèlerins dans ce lieu saint incarnant autant d’espoir que de ressources pour la communauté chrétienne locale.



Les bénévoles de Solidarité Kosovo au monastère de Draganac
Le convoi de Noël 2015 conclue une année solidaire riche en projets humanitaires

Le monastère de Draganac fait d’ailleurs partie de la chaîne des enclaves serbes qui ont bénéficiées des 15 tonnes de matériel humanitaire d'une valeur dépassant les 80.000 euros distribuées au cours du onzième convoi de Noël qui s'est terminé il y a quelques jours (voir ici). L’équipe des bénévoles a retrouvé à Draganac la communauté monastique qui lui a confié son attente et sa satisfaction quant à leur venue.

Ce sont sur ces notes d’entraide et d’espoir que s’est conclue une année d’actions humanitaires denses.

En 2016, les défis qui nous attendent sont tout aussi cruciaux. Votre soutien et votre mobilisation à nos côtés nous sont essentiels pour permettre aux Serbes du Kosovo d’avoir accès à une aide vitale.  

C’est grâce à vous que nous pouvons agir chaque jour et venir en aide aux populations chrétiennes démunies et plus particulièrement auprès des familles, premières victimes de l’isolement et du dénuement. C’est grâce à vous que nous pourrons leur permettre de rester dignes et, malgré les épreuves, de ne pas rester seules.

Merci pour votre généreux soutien au cours de l'année 2015. Merci par avance pour l'aide que vous continuerez fidèlement à nous apporter en 2016.

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur paypal :
http://www.solidarite-kosovo.org/fr/dons-en-ligne






http://www.solidarite-kosovo.org/fr/dons-en-ligne

PS2 : « Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.

www.solidarite-kosovo.org          Solidarité Kosovo BP 1777, 38220 VIZILLE, FRANCE

lundi 18 janvier 2016

Staretz SOPHRONY: L'union des Eglises




Il y a une grande différence entre l’Orient et l’Occident. Un occidental qui est baptisé orthodoxe, sera au sein de l’Eglise, pendant de nombreuses années, sous la direction d’un Père spirituel expérimenté pour obtenir un esprit (Φρόνημα ) et une éthique (ήθος) purs.

Jusques alors, il ne peut pas, et il ne doit pas jouer à enseigner des gens qui ont "des os orthodoxes" et qui sont nés et ont été élevés comme orthodoxes.

Voilà pourquoi il ne peut pas y avoir « une union des Eglises ». Par la discussion, une familiarité peut être envisagée qui peut aider « la politique » sans dommage pour l’Orthodoxie. Mais « l’Union des Eglises » est difficile sinon imposible. 

Ceux qui parlent « d’union des Eglises » ne connaissent pas la mentalité des hétérodoxes, ni la grandeur de l'Orthodoxie. Certains parmi les hétérodoxes détestent les orthodoxes. Preuve en est que si un occidental devient bouddhiste ou marxiste, sa maisonnée ne l’exclut pas de la famille, mais s’il devient orthodoxe, alors il l’excluent. Si cette mentalité n’existait pas, alors de nombreux occidentaux deviendraient orthodoxes.

Je ne veux pas –du moins à présent- "l’union des Eglises", parce que les romains (Les Latins), ne changeront pas, et les orthodoxes ne seront pas corrompus.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Métropolite Hiérothéos de Nafpaktos
I know a man in Christ
Elder Sophrony The Hesychast and Théologian
Έργα Μητροπολίτου Ναυπάκτου Ιερόθεου Εκδόσεις Ιεράς Μονής Γεννεθλίου της Θεοτόκου

dimanche 17 janvier 2016

Rencontre à l'extérieur de l'église




Quand il était jeune, sa grand-mère lui dit souvent, "Fiston, quand tu seras grand et que tu sentiras un poids sur l'âme, va à l'église, et tu te sentiras mieux."

Quand il fut grand, la vie devint complètement insupportable, il se rappela les conseils de sa grand-mère et il alla dans une église.

Quelqu'un vint et lui dit, "Ne mets pas tes mains comme ça!"

Un autre arriva [et dit]: "Ne te mets pas là!"

Un troisième le déplaça: "Tu ne dois pas t'habiller comme ça!"

Puis une femme vint et lui dit: "Garçon, il est préférable que tu quittes l'église, va acheter un livre sur la manière de te comporter ici, et reviens seulement après."

Le garçon sortit de l'église, il s'assit sur un banc et se mit à pleurer. Soudain, il entendit une voix: "Pourquoi pleures-tu, mon fils?"

Il leva les yeux et vit le Christ.

"Seigneur! On ne me laisse pas entrer dans l'église," dit-il.

Jésus l'embrassa: "Ne pleure pas! Même moi, on ne me laisse pas y entrer..."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
San Massimo, Vescovo di Torino

Parrocchia ortodossa

San Massimo, Vescovo di Torino


Les iconostases d'Italie

Le site de la paroisse orthodoxe Saint Maxime de Turin (Patriarcat de Moscou) a posté un article abondamment illustré sur les iconostases d'Italie

Bari: Métochion de Saint Nicolas

L'article est en italien, les photos permettent un splendide voyage dans les églises orthodoxes d'Italie.