samedi 4 octobre 2014

Métropolite Athanase de Limassol: « RENTABILISER » SPIRITUELLEMENT NOTRE TEMPS LIBRE…




Que l’homme le veuille ou non, plus le temps passe, plus il prend lui-même de l’âge, plus il voit que le temps file et que les années s’ajoutent, c’est-à-dire que le passé augmente tandis que le futur s’amenuise. Et la seule conscience de ce fait peut nous aider à comprendre beaucoup de choses et à avoir un juste jugement, à mettre spirituellement en valeur le temps dont nous disposons. L’un des éléments en fonction desquels nous serons jugés est la question du temps. Cela, on le vit auprès des saintes personnes. Celles-ci ont une énorme sensibilité à l’égard de la question du temps et veillent absolument à ne pas perdre de temps. Les grands saints sont ceux qui pouvaient mettre en valeur jusqu’à la dernière seconde de leur temps.

Très souvent, les gens disent « Que Dieu me donne des années afin que mes enfants grandissent, que je me marie, que j’arrange mes affaires, que je fasse de bonnes œuvres, j’ai des choses à faire à n’en plus finir »… Mais on peut se demander si cette demande est justifiée, car il semble quemême si  nous vivions mille ans, nous aurions toujours à faire, sans fin. Nous commençons continuellement quelque chose et nous ne le finissons pas, nous vivons dans l’angoisse et nous ne trouvons pas le repos.

Que comprenons-nous au demeurant par « repos » ? Quand l’homme se repose-t-il réellement ? Le repos réel pour l’homme consiste à se consacrer, ne serait-ce qu’un peu de temps, à la prière. Après une journée tendue, si un peu de temps est consacré à la prière, et si l’homme communique avec Dieu, avec l’Esprit Saint qui est présent richement, abondamment, dans l’Église, il ressent alors beaucoup de repos, car celui-ci ne consiste pas seulement à dormir pendant des heures et à faire de nombreux voyages. Tout cela, bien sûr, est une sorte de repos corporel, mais le repos de l’âme, le repos spirituel est bien plus significatif et important. En effet, l’homme se repose réellement lorsqu’il apprend à avoir une relation vivante avec Dieu. On sait à quel point l’esprit de l’homme trouve le repos dans les offices sacrés de notre Église, tels que le canon de supplication à notre Toute-sainte Mère de Dieu pendant les deux première semaines du mois d’août[1]. On sait à quel point ces saints tropaires contribuent à ce que l’esprit de l’homme s’élève vers Dieu et communie avec l’Esprit Saint, Lequel est donné par Dieu à ceux qui le veulent et qui le demandent. Ces tropaires ont été écrits par des saints. Ceux-ci ont fait l’expérience du Saint-Esprit, de la présence de Dieu dans leur cœur et ont exprimé exactement cette expérience dans les mélodies et dans les hymnes de l’Église.

C’est ainsi que nous avons la perception correcte du repos, la perception correcte des divertissements, car je crois que l’homme se repose par une prière, par un office, par une mystagogie, et ce à un point tel qu’il ne parvient pas à se reposer dans les meilleurs hôtels ou centres de divertissements, où les gens viennent et sortent bien des fois plus fatigués et plus angoissés qu’il n’y sont entrés. 

C’est un fait paradoxal qu’aujourd’hui, alors que l’on passe jours et nuits dans les centres de distractions, les hôtels et les cafés, au lieu d’être pleins de calme, de joie et souriants, on est en fin de compte à bout de nerfs. Dès le matin, on se réveille en criant, jurant, prêt au combat… Cela ne se produit pas dans l’Église. Saint Jean Chrysostome a dit les paroles suivantes à ce sujet : « Veux-tu voir ce qu’est l’Église et quel est le miracle que produit l’Église ? C’est très simple. Entre dans l’église et tu verras que c’est un lieu où tu entres loup et tu sors agneau, tu entres brigand et tu sors saint, tu entres coléreux et tu sors doux, tu entres homme et tu sors dieu selon la grâce ».

C’est cela, l’Église. C’est quelque chose dont on ne peut douter, à savoir que l’homme, dans l’espace ecclésial, dans l’atmosphère des hymnes, acquiert beaucoup de sérénité et, pour cette raison, l’Église orthodoxe possède de nombreux offices, c’est une Église liturgique par excellence et toute l’influence thérapeutique qu’elle exerce sur l’homme et son âme est une influence liturgique.

C’est donc une bénédiction pour l’homme de mettre correctement en valeur son temps, de trouver un peu de temps pour se reposer réellement, mais principalement de consacrer du temps à Dieu et d’apprendre à prier. Dans notre vie quotidienne, nous rencontrons beaucoup de difficultés et de déceptions, beaucoup de jeunes se trouvent dans l’impasse, beaucoup de signes d’interrogation et de problèmes existent dans les âmes des hommes et beaucoup d’angoisse. Et encore, cette obscurité qui entre dans l’âme fait que l’homme ignore qui il est, ce qu’il fait et où il va, il ne sait pas ce qu’il veut. Toutes ces choses se soignent lorsque l’homme commence à mettre correctement en valeur son temps, à prier, car la prière lui donne la force et la lumière, parce que Dieu Lui-même est Lumière et la Lumière Divine commence peu à peu à dissiper les ténèbres spirituelles.

Version française Bernard Le Caro
(que nous remercions chaleureusement)

Source :



[1] En Grèce et dans les Églises hellénophones, le canon de supplication (« paraclisis ») à la Mère de Dieu est chanté quotidiennement dans toutes  les églises pendant le Carême de la Dormition (ndt).

vendredi 3 octobre 2014

Qu'est-ce que la Confession? (4 et fin)


Исповедь. Святая Гора Грабарка. Фото: Александр Василюк / orthphoto.net



Père Agafangel: Il y a la parabole suivante. Un homme est mort, et il frappe à la porte du Ciel. Il entend la réponse: "Nous avons maintenant un système de points. Nommez ce que vous avez fait, et nous allons l'évaluer ". 

"J'ai construit trois églises!" 

"Bon. Deux points ". 

"J'ai secrètement soutenu deux orphelins jusqu'à l'âge adulte." 

"Bon. Deux points de plus. " 

"J'ai fait la charité toute ma vie." 

"Un point de plus." 

"Combien faut-il?" 

"Au moins un millier." 

"Eh bien alors, il est impossible d'entrer dans le Royaume de Dieu par ses propres œuvres, mais [on peut y entrer] seulement par la grâce de Dieu!" 

"Entrez!" 

La repentance sans excuses 

Question: Nous connaissons la confession comme énumération des péchés. Comment peut-on apprendre la repentance véritable? 

P. Agafangel: Tout d'abord, avant d'entreprendre chaque action grave, on doit se demander: Dans quelle mesure cela correspond-il au Christ? Et il faut avoir la volonté d'arrêter immédiatement si nous n'agissons pas selon l'Evangile. 

Si on transgresse un commandement pour une raison ou une autre, nous devrions voir immédiatement notre infirmité, notre offense, notre péché. 

Un orthodoxe, tout d'abord, ne se justifie pas par lui-même. C'est là le chemin de la repentance. 

Un prêtre accessible 

Question: Confession dans une église ordinaire de la ville implique une énorme file d'attente pour le prêtre le samedi soir ou le dimanche matin. Quel genre de profond repentir ou de conversation spirituelle sérieuse peut-on avoir dans ces circonstances? 

P. Agafangel: Malheureusement, c'est la réalité de ce que nous avons et que nous ne pouvons pas changer. 

Les paroissiens réguliers devraient avoir la possibilité de parler avec leur prêtre au cours de la semaine. Nous parlons constamment de la charge de travail du prêtre: il a les offices de nécessité [требы,], l'école du dimanche, des conférences... le numéro de téléphone du prêtre doit être affiché en gros caractères sur le tableau d'affichage à l'entrée de l'église, de sorte que tout paroissien puisse l'appeler et lui demander: "Batioushka, où êtes-vous? Et quand serez-vous libre? Je viendrai vous chercher, nous devons parler." 

Le prêtre doit être accessible. On peut choisir un moment de la semaine pour donner une demi-heure ou une heure pour ceux qui ont besoin d'aide, de sorte que plus tard, dans cette longue file d'attente, il n'aura pas à parler de questions de vie et de mort en une demi-minute.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après









jeudi 2 octobre 2014

Qu'est-ce que la Confession? (3)






Confession: le développement d'une spirale 

Question: Dans quels cas est-il essentiel de participer au Mystère de Repentance? 

Père Agafangel: Il va sans dire que les péchés mortels doivent être guéris par le Mystère de Repentance. 

En général, la confession comme mystère devrait avoir lieu en fonction de votre croissance spirituelle. Quand vous comprenez que vous avez fait quelque chose qui, jusqu'à récemment, ne vous semblait même pas terrible, mais maintenant vous le comprenez, c'est tout simplement impossible et inacceptable, et que vous ne pouvez pas comprendre comment vous pouviez vous être permis une telle chose - alors vous avez besoin de confesser ce péché dans le mystère. 

Question: Quelqu'un qui prie régulièrement et activement, qui se concentre sur sa croissance spirituelle, va à l'église, et communique avec des gens spirituels se sent un besoin accru pour le mystère de la confession. Mais alors la vie spirituelle décline, son cercle social change pour tendre vers le "conseil des impies"[Psaume 1], on arrête de prier, on tombe dans les passions - et on perd aussi la nécessité de la repentance. Il y a une évolution sinusoïdale. 

P. Agafangel: Ce serait mieux de dire une spirale: la croissance constante dans une dimension se transfère à la qualité de l'autre niveau. Pourquoi aons-nous besoin d’intercommunication spirituelle? Afin que notre vie spirituelle aille vers le haut; de sorte que nous ne soyons pas trompés par nous mêmes, de sorte que nous soyons sobres, de sorte que nous ayons une conception de soi saine, pour comprendre notre indignité, et demander l'aide de Dieu. 

Je me souviens comment, après ma tonsure monastique, je fus d’une manière inattendue ordonné prêtre et envoyé dans une église de la ville. Le recteur était un homme dur et il m'a parlé comme ceci: "Eh bien, un faux moine est venu." Je suis allé au monastère et me suis plaint à Batioushka de harcèlement, mais il a ri: «Au moins, quelqu'un t’a dit la vérité en face - tu devrais lui être reconnaissant: «Vous voyez quel genre de conversation spirituelle c’était ; il m'a remis à ma place. 

Il n'en est pas qui en soient dignes 

Question: Quels sont les dangers spirituels rencontrés quand on se confesse fréquemment ou que l’on ne se confesse pas fréquemment? 

Père Agafangel: Il y a des points de vue extrêmes. Le premier dit: la repentance n’est possible qu'une seule fois, avant le baptême; au maximum, deux fois (la deuxième fois est avant la mort). Les partisans de l'autre côté affirment: "Comment peut-on ne pas se confesser régulièrement, puisque nous péchons tout le temps!" 

Les deux parties ne me semblent pas tout à fait correctes. 

L'homme est infirme, faible, et capable de chutes. Rappelons le différend avec les donatistes: accepter ou non ceux qui avaient chû. L'Eglise a décidé: oui, les accepter - par la repentance. C'est le moyen idéal. La repentance ne doit pas être fréquente ou occasionnelle. Elle doit être appropriée et en temps opportun. 

D'autre part, quelqu'un qui se confesse quotidiennement n'aborde pas le Calice plus digne qu’il ne l’était avant cela. Trop de confession fréquente conduit non seulement à une profanation du mystère de repentance, mais à une condition spirituelle fausse. C'est une terrible idée fausse de penser que, en confessant en détail, vous pouvez vous approcher de la communion. Vous ne le pouvez pas, jamais. Et vous ne pourriez pas, si ce n'est par le fait que le Seigneur Dieu, dans sa miséricorde, brûle les péchés.
Confession: le développement d'une spirale 

Question: Dans quels cas est-il essentiel de participer au Mystère de Repentance? 

Père Agafangel: Il va sans dire que les péchés mortels doivent être guéris par le Mystère de Repentance. 

En général, la confession comme mystère devrait avoir lieu en fonction de votre croissance spirituelle. Quand vous comprenez que vous avez fait quelque chose qui, jusqu'à récemment, ne vous semblait même pas terrible, mais maintenant vous le comprenez, c'est tout simplement impossible et inacceptable, et que vous ne pouvez pas comprendre comment vous pouviez vous être permis une telle chose - alors vous avez besoin de confesser ce péché dans le mystère. 

Question: Quelqu'un qui prie régulièrement et activement, qui se concentre sur sa croissance spirituelle, va à l'église, et communique avec des gens spirituels se sent un besoin accru pour le mystère de la confession. Mais alors la vie spirituelle décline, son cercle social change pour tendre vers le "conseil des impies"[Psaume 1], on arrête de prier, on tombe dans les passions - et on perd aussi la nécessité de la repentance. Il y a une évolution sinusoïdale. 

P. Agafangel: Ce serait mieux de dire une spirale: la croissance constante dans une dimension se transfère à la qualité de l'autre niveau. Pourquoi aons-nous besoin d’intercommunication spirituelle? Afin que notre vie spirituelle aille vers le haut; de sorte que nous ne soyons pas trompés par nous mêmes, de sorte que nous soyons sobres, de sorte que nous ayons une conception de soi saine, pour comprendre notre indignité, et demander l'aide de Dieu. 

Je me souviens comment, après ma tonsure monastique, je fus d’une manière inattendue ordonné prêtre et envoyé dans une église de la ville. Le recteur était un homme dur et il m'a parlé comme ceci: "Eh bien, un faux moine est venu." Je suis allé au monastère et me suis plaint à Batioushka de harcèlement, mais il a ri: «Au moins, quelqu'un t’a dit la vérité en face - tu devrais lui être reconnaissant: «Vous voyez quel genre de conversation spirituelle c’était ; il m'a remis à ma place. 

Il n'en est pas qui en soient dignes 

Question: Quels sont les dangers spirituels rencontrés quand on se confesse fréquemment ou que l’on ne se confesse pas fréquemment? 

Père Agafangel: Il y a des points de vue extrêmes. Le premier dit: la repentance n’est possible qu'une seule fois, avant le baptême; au maximum, deux fois (la deuxième fois est avant la mort). Les partisans de l'autre côté affirment: "Comment peut-on ne pas se confesser régulièrement, puisque nous péchons tout le temps!" 

Les deux parties ne me semblent pas tout à fait correctes. 

L'homme est infirme, faible, et capable de chutes. Rappelons le différend avec les donatistes: accepter ou non ceux qui avaient chû. L'Eglise a décidé: oui, les accepter - par la repentance. C'est le moyen idéal. La repentance ne doit pas être fréquente ou occasionnelle. Elle doit être appropriée et en temps opportun. 

D'autre part, quelqu'un qui se confesse quotidiennement n'aborde pas le Calice plus digne qu’il ne l’était avant cela. Trop de confession fréquente conduit non seulement à une profanation du mystère de repentance, mais à une condition spirituelle fausse. C'est une terrible idée fausse de penser que, en confessant en détail, vous pouvez vous approcher de la communion. Vous ne le pouvez pas, jamais. Et vous ne pourriez pas, si ce n'est par le fait que le Seigneur Dieu, dans sa miséricorde, brûle les péchés.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 1 octobre 2014

Qu'est-ce que la Confession? (2)

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La Prière sacramentelle comme artillerie lourde 

Père Agafangel: Les gens qui viennent à la communion et à la confession régulièrement, se heurtent tôt ou tard à deux problèmes: d'une part, l’un ou l'autre péché se répète sans cesse; ou, d'autre part, au contraire, il n'y a rien dont il doit se repentir. D'une part, rien de grave ne s'est passé, mais il faut se repentir afin de recevoir la communion; de l'autre, je me repens et me repens, mais tout cela se répète. 

Très souvent, nous percevons l’organisation disciplinaire déjà mentionnée ci-dessus comme un péché qui nous sépare de Dieu, et qui, en fait, pourrait ne pas exiger l'artillerie lourde de la prière sacramentelle. Cela réduit le Mystère du niveau de la repentance à celui d'un laissez-passer pour la communion. 

La repentance est le fait de changer d'esprit, de la metanoia. Ce n'est pas la confession des péchés qui va inévitablement se répéter jusqu'à la fin de nos jours. 

Je suggère que ceux qui viennent se confesser à moi ouvrent les Pères de l'Église: avec quoi ont-ils été tentés avant la mort? Les mêmes pensées, les mêmes péchés. Certes, ils n'ont pas agi sur eux, ils ont réussi à repousser les pensées. Mais ils ont été torturés par les mêmes passions - quoique affaiblies - que le reste d'entre nous. 

Par conséquent, nous n'avons pas tellement besoin de repentance, mais nous avons besoin de la conscience du péché et de la certitude que nous ne le répétons plus, et de la prière pour l'aide de Dieu afin de conjurer ces passions. 

Si vous avez la volonté de vous débarrasser de ce péché "normal", il ne peut pas être un obstacle à la communion et ne nécessite pas la lecture de la prière sacramentelle sur vous. Mais, je le répète, cela se rapporte à des infractions disciplinaires. Les violations graves, passionnés des commandements, la toxicomanie et autres, requièrent l'aide de Dieu pleine de grâce dans le Mystère de la Repentance. 

Confessez donc vos péchés les uns aux autres … 

Question: Toutefois, en ce qui concerne la communion continuelle aux divins mystères, les saints Nicodème de la Sainte Montagne et Macaire de Corinthe, disent que la seule condition d'admission à la communion est un cœur humble et la confession. 

Père Agafangel: Mais quand on parle de «confession», cela ne signifie pas toujours le Mystère de la Repentance. 

Dans le Nouveau Testament, nous lisons: Confessez vos péchés les uns aux autres (Jacques 5:16). «Les uns aux autres » - pas à un prêtre ou à un apôtre. 

Le mot même de "confesser" signifie "je confesse le Christ comme Dieu", signifiant je le reconnais publiquement comme mon Dieu. Je confesse mes péchés - signifie, devant mes frères et sœurs je reconnais mes péchés. 

Il est important pour quelqu’un qui s’approche du Calice de comprendre que ce qu'il a commis se trouve en dehors de «l'espace d’Evangile» et que ce n'est que le Seigneur, dans sa miséricorde qui lui permet de recevoir la communion. 

C'est-à-dire "confession de ses péchés" = "prise de conscience de sa propre indignité" = condition pour pouvoir accéder à la communion. 

Revenons au point de départ: à la pratique actuelle de l'Eglise russe d’effectuer le Mystère de la Repentance en préparation pour la communion. Nous vivons dans cette tradition; elle existe depuis longtemps; nous ne l’avons pas inventée; et ce n'est pas à nous de la briser - ce serait faire plus de mal que de bien. 

Mais parler, discuter, communiquer aux gens que c'est la pratique particulière d'une Église locale concrête dans une période historique concrète, et qu'en général, le mot «confession» a différentes significations - cela nous devrions le faire. De cette discussion nait la vérité. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 30 septembre 2014

Qu'est-ce que la Confession? (1)

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La confession est-elle toujours un mystère? Combien de fois doit-on aller à la confession? La confession et la communion sont-elles liées? Comment peut-on apprendre à avoir une repentance véritable? L’higoumène Agafangel (Belykh) - prêtre du diocèse de Belgorod, recteur de l'église des Archanges de la cathédrale Saint-Nicolas à Valuyki, et missionnaire, nous répond.

 *

Question: Père Agafangel, dans la pratique de l'Eglise orthodoxe russe, les mystères de la confession et de la communion sont étroitement liés, et nous allons souvent à la confession. Mais la confession de quelqu'un qui participe régulièrement à l'Eucharistie ne peut-elle pas se transformer en énumération formelle des péchés?

Père Agafangel: Commençons par les définitions.

On entend souvent le mot «confession», mais ce mot signifie souvent des choses différentes.

L'Eglise antique connaissait une confession: celle avant le baptême. Quelqu'un recevait le baptême repenti (souvent publiquement) de ces péchés que nous appelons mortels. Ceux-ci étaient des infractions contre les commandements sur un plan éthique, contenues dans la deuxième partie du Décalogue: péchés dogmatiques - hérésie, mystique - le manque de respect de Dieu, l'incrédulité, et ainsi de suite.

On supposait qu’une fois qu'on s'était repenti, on entrait dans l'assemblée des fidèles par le baptême, étant libéré de tous ses péchés et l’on n'avait pas besoin de répéter la confession. Si l’on avait une défaillance par faiblesse, alors on était expulsé de la société des croyants.

Toutefois, au Moyen Âge, la discipline du monastère de repentance se développa, pour celui qui menait une vie spirituelle particulièrement consciente (et je dirais même, une vie particulièrement stricte), il est devenu important de révéler ses pensées à son père spirituel, qui n'avait pas en aucune façon à être prêtre.

La révélation des pensées avait le caractère d'une conversation spirituelle. On confiait tout ce qu'on avait fait qui était indigne, semblait-il, pour la journée. On demandait des conseils spirituels et on recevait un enseignement de son père spirituel.

Ce que nous appelons aujourd'hui la confession a moins à voir avec le Mystère du Repentir qu’avec une telle conversation spirituelle.

Les sucreries peuvent –elles séparer de Dieu?

Père Agafangel: En tant que prêtre de paroisse, j'ai entendu mille confessions dans lesquelles quelqu'un, en versant des larmes amères, a dit: «Je suis un pécheur, Batioushka! J'ai mangé du chocolat le mercredi! "

Ce n'est pas là le domaine du Mystère du Repentir. La violation involontaire de la pratique disciplinaire ne sépare pas de Dieu!

Question: Prenons quelqu'un qui essaie de recevoir la communion souvent - tous les dimanches - et vient se confesser avec de vrais péchés: il s’est brouillé avec son conjoint, a crié après son enfant, s’est disputé avec ses collègues…

Père Agafangel: Je n'accepte pas l'expression "communier souvent - tous les dimanches." La Communion régulière est prescrite par les canons de l'Eglise: le jour de la Résurrection, tous les fidèles se rassemblent à l'église et communient au Corps et du Sang du Christ.

Je ne demande pas à nos paroissiens réguliers, qui viennent se confesser souvent: «Comment avez-vous péché?" Plutôt: "Qu’est-ce qui se tient entre vous et le calice? Avez-vous fait quelque chose depuis notre dernière conversation qui vous empêche de recevoir la Communion? "

En tant que prêtre, je suis obligé de désigner une sorte d ' « espace Evangile, » pour construire une sorte de cadre, afin que les gens qui viennent à l'église soient conscients du fait qu'ils sont dans cet espace ou à l'extérieur de celui-ci. S'ils veulent y venir, alors il parle des péchés - des actions, des paroles, des pensées qui l'empêchent de le faire.

Il y a une bonne tradition, bien qu'elle n'existe pas dans l'Eglise d'Orient, celle de faire un vœu après la confession. "Je jure devant le Seigneur Dieu de ne plus répéter ces péchés." 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 29 septembre 2014

Staretz Païssios: Les enfants, leurs joies et leurs difficultés



Question: Géronda, j'ai remarqué que parfois, les bébés sourient au moment de la Divine Liturgie. 

Réponse: Ils ne le font pas qu'à la Divine Liturgie. Les bébés sont en contact constant avec Dieu, parce qu'ils n'ont rien dont ils doivent se soucier. Qu'est-ce que le Christ dit à propos de petits enfants? "Leurs anges dans les cieux contemplent sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux." Ils sont en contact avec Dieu et avec leur ange gardien, qui est avec eux tout le temps. Ils sourient dans leur sommeil, parfois, et à d'autres moments ils pleurent, parce qu'ils voient toutes sortes de choses. Parfois, ils voient leurs anges gardiens et jouent avec eux -les anges les caressent, les taquinent, secouent leurs poings et ils rient. En d'autres occasions, ils voient une sorte de tentation et pleurent. 

Q.: Pourquoi la tentation vient-elle aux bébés? 

R.: Elle les aide à sentir la nécessité de rechercher leurs mères. S'il n'y avait pas cette crainte, ils n'auraient pas besoin de chercher le confort d'être bercé par leurs mères. Dieu permet tout pour que cela se passe bien. 

Q.: Se souviennent-ils ce qu'ils virent comme bébés quand ils grandissent? 

R.: Non, ils oublient. Si un petit enfant se rappelait le nombre de fois où il a vu son ange gardien, il pourrait tomber dans l'orgueil. C'est pourquoi, quand il grandit, il oublie. Dieu est sage dans ses faits et gestes. 

Q.: Voient-ils ces choses après le baptême? 

R.: Bien sûr, après le baptême.

Elder Paisios walking in a garden 
Staretz Païssios se promenant dans un jardin 

Q.: Géronda, est-il bon pour un enfant non baptisé de vénérer des reliques? 

R.: Pourquoi pas? Et ils peuvent être bénis avec les saintes reliques. J'ai vu un enfant aujourd'hui, il était comme un petit ange. J'ai demandé, "Où sont tes ailes? Il ne savait pas quoi dire! À mon ermitage, quand vient le printemps et que les arbres sont en fleurs, j'ai mis des bonbons sur les chênes verts près de la porte dans la clôture et je dis aux petits garçons qui viennent: "Allez, les enfants, coupez les bonbons des les buissons, parce que s'il pleut ils fondront et se gâteront. Quelques-uns des plus intelligents savent que je les ai mis là et rient. D'autres croient vraiment qu'ils ont été cultivés et quelques autres doivent y réfléchir. Les petits enfants ont besoin d'un peu de soleil. 

Q.: As-tu mis beaucoup de bonbons, Géronda? 

R.: Eh bien, bien sûr. Que pouvais-je faire? Je ne donne pas de bons bonbons aux adultes; Je leur donne seulement des loukoums. Quand les gens m'apportent de bonnes sucreries, je les garde pour les enfants de l'école [l'Athoniada]. Tu vois, la nuit dernière, j'ai planté des bonbons et des chocolats et aujourd'hui, ils sont venus! Tu vois? La météo était bonne, le sol a été bien retourné parce que vous l'avez bien travaillé et ils sont venus comme ça. Vois quelle jardin de fleurs je ferai pour vous. Nous n'aurons jamais besoin d'acheter des bonbons et des chocolats pour les enfants. Pourquoi ne devrions-nous pas avoir notre propre production? (Le staretz Païssios avait planté des bonbons et des chocolats dans la terre fraîchement creusée et mettait des fleurs de lilas sur le dessus pour faire croire qu'ils étaient en fleurs). 

Q.: Géronda, certains pèlerins ont vu les chocolats que tu as plantés dans le jardin parce que le papier se détachait sur le sol. Ils ne savaient pas quoi en faire. "Un gamin doit les avoir mis là", dirent-ils. 

R.: Pourquoi ne leur avez-vous pas dit qu'un grand enfant les avait mis là? 

Q.: Géronda, pourquoi Dieu donne-t-Il un ange gardien aux gens, quand Il peut nous protéger Lui-même? 

Un .: C'est que Dieu s'occupe de nous avec beaucoup d'attention. L'ange gardien est la providence de Dieu. Et nous Lui sommes reconnaissants pour cela. Les anges protègent particulièrement les petits enfants. Et vous ne sauriez croire combien! Il y avait deux enfants, une fois, qui jouaient dans la rue. L'un d'eux visa l'autre pour le frapper à la tête avec une pierre. L'autre ne le remarqua pas. Au dernier moment, apparemment, son ange attira son attention sur autre chose, il bondit et sortit de la trajectoire prévue. Et puis il y avait cette mère qui sortit dans les champs avec son bébé. Elle le nourrit au sein, le mit dans son berceau et s'en alla travailler. Après un peu de temps, elle alla vérifier et qu'est-ce qu'elle vit? L'enfant tenait un serpent et le regardait! Quand elle avait allaité l'enfant, un peu de lait était resté sur ses lèvres, le serpent était allé les lécher et le bébé l'avait saisi. Dieu s'occupe des enfants. 

Q.: Géronda, dans ce cas, pourquoi tant de nombreux enfants souffrent-ils de maladies? 

R.: Dieu sait ce qui est mieux pour chacun de nous et il pourvoit à nos besoins. Il ne donne pas aux gens quelque chose qui n'est pas en leur faveur. Il voit qu'il est mieux pour nous d'avoir une sorte de défaut, un handicap au lieu de nous protéger d'eux.

Version française Claude Lopez d'après
citant

Discourses 4, Family Life, 
published by the Holy Monastery 
of Saint John the Theologian, 
Souroti, 
Thessaloniki
Notes:
Géronda [yéron'da]: équivalent grec de staretz

Athoniada:cf.http://holymountain-agionoros.blogspot.ch/2010/09/0026-history-of-athonias-ecclesiastical.html

L’Europe est morte à Pristina de Jacques Hogard

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Jacques Hogard a la France au cœur. La France éternelle : celle du sabre et du goupillon. Il ne s’en cache pas. Il est catholique, fervent et pratiquant, issu d’une grande famille de militaires. Son père était général dans l’infanterie de Marine. Son oncle était le Général Pierre de Bénouville, résistant et compagnon de la Libération. Jacques Hogard ne pouvait pas faire mieux. Il intègre la Légion étrangère et se retrouve, en qualité de colonel, affecté à l’état-major du Commandement des opérations spéciales (COS) au Kosovo. Il dirige avec lecolonel Chéreau le Groupement interarmées de forces spéciales (GFIS). La mission de l’Otan est claire : protéger les Serbes (en majorité orthodoxes) contre les éléments de l’UCK albanais (en majorité musulmans), dont la réputation d’organisation mafieuse a largement passé les frontières.
Le colonel Hogard, aujourd’hui à la tête de la société de sécurité Epée, relate l’affaire du monastère de Devic, toujours menacé à l’heure où ses lignes sont écrites. Surtout, il rapporte cet incident du 17 juin 1999  quand il décide de faire tirer des salves d’intimidation tout près de positions de l’UCK pour protéger un convoi de deux cents tracteurs emportant des réfugiés serbes vers des lieux plus sûrs. Il reçoit cet appel d’un général britannique, au QG de l’Otan lui demandant de cesser le feu car, au sein de l’UCK, il y a des hommes des forces spéciales britanniques. Y avait-il aussi des éléments français ? Peut-être… Trompé, manipulé ? Le colonel, au caractère bien trempé reste très amer sur cette mission aux contours qu’il juge flous, semée d’embuches géostratégiques et surtout symbole de tous les échecs et reniements français et européens. Un livre témoignage poignant et percutant, à l’image de son auteur.
L’Europe est morte à Pristina - Jacques Hogard- Editions Hugo Doc – 127 pages – 12,95 euros

dimanche 28 septembre 2014

Israel permet à ses chrétiens de se dépouiller de leur identité arabe




Après avoir reconnu ses chrétiens comme une minorité indépendante plus tôt cette année, Israël leur permet maintenant de s'inscrire comme une ethnie, en les distinguant de la population arabe musulmane dominante. 

Israël aujourd'hui souligne dans un rapport que, même s'ils ont été considérés pendant des siècles comme arabes, la plupart des chrétiens de la région sont araméens. 

L'araméen est une langue sémitique qui a été parlée par les Juifs et les premiers chrétiens pendant des siècles. Jésus lui-même a parlé principalement en araméen, selon de nombreux spécialistes. La langue est toujours utilisée dans les Liturgies et les offices de prière de certaines communautés chrétiennes au Moyen-Orient. 

Le ministre de l'Intérieur Gideon Saar, a émis une directive mercredi à l'autorité de la population, de l'Immigration et des frontières d'Israël affirmant que les chrétiens araméens locaux ont un "patrimoine historique, une religion, une culture, une descendance et une langue" distincts, ce qui les rend admissibles à être reconnus comme un groupe national ou ethnique. 

Le Père Gabriel Naddaf, écrivant sur ​​sa page Facebook, a déclaré que la décision "corrige une injustice historique qui a mal défini les citoyens israéliens d'origine orientale-chrétienne comme "chrétiens Arabes", bien que, à part leur langue parlée, ils n'ont absolument aucun lien avec la nationalité arabe."

Comme WND l'a rapporté plus tôt ce mois-ci, lorsque le sénateur Ted Cruz a été hué par un rassemblement de dirigeants chrétiens au Moyen-Orient, certains analystes de l'Islam estiment que l'identification historique des chrétiens de la région ont avec les musulmans comme compatriotes arabes et l'assujettissement à des structures islamiques, dans lesquelles beaucoup d'entre eux vivent, est derrière l'animosité publique de nombreux dirigeants de l'Eglise envers Israël. 

Naddaf, a rapporté Israël Today, est le chef spirituel du Forum chrétien de recrutement israélien, qui encourage l'intégration dans la société juive israélienne. 

Toute personne née dans une famille ou clan chrétien qui parle l'araméen et vient de la tradition maronite, grecque orthodoxe, grecque catholique, syriaque catholique ou araméenne orthodoxe peut se voir accordé ce nouveau statut ethnique. 

Environ 10 pour cent des 1,5 millions de citoyens arabes d'Israël sont des chrétiens. Certains de 130.000 chrétiens sont considérés comme araméens. 

Shadi Khalloul, porte-parole du Forum chrétien de recrutement israélien, a expliqué l'histoire des araméens sur le site web Ynetnews d'Israël. 

Après avoir accepté le christianisme au 1er siècle de notre ère, dit-il, les araméens furent forcés d'adopter la langue arabe lors de la conquête arabe, mais ils ont réussi à préserver leur langue dans les églises et dans d'autres contextes culturels. 

Il a décrit le manque de reconnaissance ethnique adéquat, comme un trou béant dans leur vie. 

"J'ai refusé d'enregistrer officiellement mon fils de 2 ans après sa naissance, parce que le ministère de l'Intérieur a voulu l'inscrire comme arabe", a-t-il déclaré à Ynetnews. "Maintenant, je peux heureusement l'inscrire comme araméen." 

Khalloul remarque que les araméens partagent historiquement un lien profond avec les Juifs, y compris grâce à l'influence de la langue araméenne sur l'hébreu et sur ​​les prières juives.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par 

Sur La Voix de la Russie...



Saint Pape Orthodoxe Grégoire le Grand
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Quelle évolution a connu le catholicisme depuis la démission de Benoît XVI et l’élection du Pape François ? Alors que la célébrité du premier Pontife sud-américain fait rage chez les non-catholiques, derrière le respect envers sa fonction pas mal de fidèles de l’Église romaine vivent un malaise caché pour une stratégie qui pourrait changer la forme et le contenu de leur credo.

À première vue la grande popularité du Pape François auprès de l’opinion publique internationale semble l’affirmation d’un principe essentiel du catholicisme, qui fonde sa structure ecclésiastique sur la primauté juridique du Pape sur les autres évêques. En réalité, il se passe exactement le contraire : depuis son élection à Pontife Romain Jorge Mario Bergoglio est devenu très populaire non pas pour son action doctrinaire et de gouvernement en qualité de Pape, mais bien à cause de la médiatisation de sa personne et de la sensation qu’il donne d’être différent par rapport à tous ses prédécesseurs. Derrière la vénération pour la personne de François se cache donc un affaiblissement de la papauté comme institution. Si l’on analyse les questions relatives à l’Église catholique au-delà de la foi, c'est-à-dire au de là du propre du christianisme, si l’on étudie l’Eglise tout simplement comme une importante institution internationale, il est hors de doute que le style de Jorge Mario Bergoglio a momentanément augmenté la popularité du catholicisme. La volonté de relancer l’image du catholicisme auprès de non-catholiques en ce moment semble l’emporter sur les questions internes et sur les principes moraux. Néanmoins, sur la longue durée ce seront justement ces questions et ses principes qui décideront du sort du catholicisme.
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