L'orgueil, qui a commencé par la vanité, peut atteindre les profondeurs de l'enfer, car c'est le péché de Satan lui-même. Aucune des passions ne peut se développer dans une telle mesure si ce n'est l'orgueil - c'est son principal danger. Mais retournons à la condamnation. Condamner signifie juger, anticiper le jugement de Dieu, usurper Ses droits (c'est aussi un terrible orgueil !), car seul le Seigneur, qui connaît le passé, le présent et l'avenir d'un homme, peut le juger. St. Jean du monastère de Savvas raconte l'histoire suivante dans le prologue :
Un jour, un moine du monastère voisin est venu me voir, et je lui ai demandé comment allaient les pères.
Il a répondu : « Eh bien, par tes prières. » Puis j'ai posé des questions sur un moine qui n'avait pas une bonne réputation, et il m'a dit : « Il n'a pas du tout changé, Père ! »
Quand j'ai entendu ça, je me suis exclamé : « C'est mal ! »
Et dès que je l'ai dit, j'ai immédiatement eu l'impression d'être en état d'extase et de voir Jésus-Christ, crucifié entre les deux larrons.
Je me précipais pour adorer le Sauveur quand Il s'est soudainement tourné vers les anges qui se tenaient devant moi et m'a dit : « Chassez-le ; c'est un antichrist, car il a condamné son frère avant Mon jugement. »
Et alors que j'étais chassé par la Parole du Seigneur, ma mantia a été attrapée et laissée derrière moi dans la porte, puis je me suis réveillé.
« Malheur à moi », ai-je dit au frère qui était venu, « ce jour est mauvais pour moi »
« Pour quelle raison ? » a-t-il demandé.
Alors, je lui ai parlé de la vision et j'ai noté que la mantia laissée derrière moi signifiait que j'étais privé de la protection et de l'aide de Dieu. Et à partir de ce moment-là, j'ai passé sept ans à errer dans les déserts, sans manger de pain ni avoir un abri ni converser avec un homme jusqu'à ce que je voie mon Seigneur me rendre ma mantia.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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