samedi 27 avril 2024

Comment recevoir les insultes

 

Saint Seraphim de Sarov


Efforcez-vous de toutes vos forces de maintenir la paix intérieure et ne laissez pas les insultes des autres vous déranger. Vous y parviendrez en vous abstenant de la colère par tout moyen et en gardant votre esprit et votre cœur clairs et exempts d'impulsions inappropriées.

Recevez les insultes des autres sans être troublé, comme si elles n'étaient pas dirigées vers nvous. Un tel comportement peut apporter la paix à nos âmes et en faire un lieu d'habitation pour Dieu.

Un exemple de ce manque de malice peut être observé dans la vie de saint Grégoire le Thaumaturge : une femme aux mœurs légères a publiquement demandé une rémunération au Saint, comme s'il avait commis un péché avec elle. Il ne s'est pas du tout fâché et a demandé à l'une de ses amies de lui donner ce qu'elle demandait. Dès que la femme a pris la l'injuste gratification, elle a été victime du démon. Cependant, le hiérarque a prié et l'a libérée du démon.

S'il ne nous est pas possible de rester impassibles, nous devons au moins contrôler notre langue comme le dit le psalmiste : « Je suis troublé et je ne peux pas parler » (Psaume 76:4).


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

citant

A Seraphim Among Men – Saint Seraphim of Sarov, 

Egumenita Publishing.


A paraîtrele 31 mai 2024 Aux Editions des Syrtes


Parution le 31 mai 2024


Description

En 1976, le père Mitrophane entreprend, avec 9 autres moines du Mont Athos, un voyage en URSS, et sa visite est la première d’un moine athonite depuis la révolution de 1917. Le moine décrit la vie de l’Église dans un contexte de militantisme athée et de persécution intense, inédite dans l’histoire chrétienne. Néanmoins, une minorité a su préserver sa foi, assurant la survie et la prospérité de l’Église orthodoxe. Ce livre offre un témoignage unique sur la vie de l’Église orthodoxe russe sous le régime soviétique. Ce récit spirituel puissant interroge aussi sur la préservation de notre vie intérieure et spirituelle dans une société qui semble avoir délaissé Dieu. Servies par un style vivant, les réflexions du moine Mitrophane enrichissent ce témoignage exceptionnel.

Le père Mitrophane (Milan Mišulić dans le siècle) est né en 1923 en Serbie. Chrétien fervent et anticommuniste convaincu, il participe aux combats de la guerre civile dans son pays. Il quitte la Serbie après l’arrivée au pouvoir du parti communiste en 1945, et vit en exil à Munich. En 1961, il rejoint le monastère serbe de Chilandar sur le Mont Athos, dont il parvient à régénérer la communauté monastique. Décédé en 1999, il a eu une influence déterminante dans l’édition par son monastère, d’ouvrages théologiques, philosophiques et historiques.


 

vendredi 26 avril 2024

Homélie dSt. Cyrille d'Alexandrie livré au troisième concile œcuménique à Éphèse, 431 ap. J.-C.

 Photo : logoslovo.ru

     

Je vois ici une joyeuse compagnie d'hommes chrétiens réunis en réponse immédiate à l'appel de la sainte et toujours vierge Marie, Mère de Dieu. Le grand chagrin qui a pesé sur moi est transformé en joie par votre présence, vénérables Pères. Maintenant, la belle expression du islamiste David: Comme il est bon et agréable pour les frères de vivre ensemble dans l'unité (Psaume 133) s'est réalisée pour nous.

C'est pourquoi, sainte et incompréhensible Trinité,  à l'invocation de laquelle nous nous sommes réunis dans cette église de Marie, la Mère de Dieu, nous vous saluons.

Marie, Mère de Dieu, nous te  saluons. Précieux vaisseau, digne de la révérence du monde entier, tu es une lumière toujours brillante, la couronne de la virginité, le symbole de l'Orthodoxie, un temple indestructible, le lui qui a contenu Celui qu'aucun endroit ne peut contenir, Mère et vierge. Grâce à toi, les saints Evangiles pouvaient dire : Heureux celui qui vient au nom du Seigneur.

Nous te saluons, car dans ton saint sacré était confiné Celui qui est au-delà de toute limitation. Grâce à toi, la sainte Trinité est glorifiée et adorée ; la Croix est appelée précieuse et vénérée dans le monde entier ; les cieux se réjouissent ; les anges et les archanges se réjouissent ; les démons sont mis en fuite ; le Diable, ce tentateur, est chassé du ciel ; la race déchue de l'homme est élevée dans les hauteurs; toutes les créatures possédées par la folie de l'idolâtrie ont acquis la connaissance de la vérité ; les croyants reçoivent un saint baptême ; l'huile d'allégresse est répandue; l'Église est établie dans le monde entier ; les païens sont amenés au repentir.

Que dire de plus ? Grâce à toi, la lumière du Fils unique de Dieu a brillé sur ceux qui étaient assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort ; les prophètes ont prononcé la Parole de Dieu ; les apôtres ont prêché le salut aux païens ; les morts sont ressuscités à la vie, et les rois règnent par la puissance de la sainte Trinité.

Qui peut exprimer par des mots le grand honneur de Marie ? Elle est à la fois mère et vierge. Je suis submergé par la merveille de ce miracle. Certes, personne ne pouvait être empêché de vivre dans la maison qu'il a construite pour lui-même, mais qui se moquerait de sa propre servante en lui demandant de devenir sa mère ?

Voici donc la joie de tout l'univers. Que l'union de Dieu et de l'homme dans le Fils de la Vierge Marie nous remplisse d'admination et d'adoration. Craignons et adorons la Trinité indivise alors que nous chantons la louange de la toujours Vierge Marie, le saint temple de Dieu, et de Dieu lui-même, son Fils et son époux sans tache. À Lui soit gloire pour les siècles. Amen.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

jeudi 25 avril 2024

Saint Païssios l'Athonite: Concernant la prière

Saint Païssios l'Athonite

Le staretz  a dit : Pour que vous ayez du temps pour la prière, vous ne devez pas vous préoccuper de choses que d'autres personnes peuvent faire. 

Prenons un exemple. Un médecin ne doit pas s'occuper des gazes et des bandages. Une infirmière peut le faire. 

Le médecin s'occupera des choses sérieuses. Il fait les examens, les opérations, etc. 

S'il s'assied pour mettre des bandages, il ne s'occupera pas du travail sérieux et beaucoup de ceux qui en ont besoin n'en bénéficieront pas. 

Il en va de même pour vous. Priez pour vos paroissiens qui souffrent (cela s'applique au correspondant et à deux autres prêtres), souvenez-vous de leurs noms et notez ceux qui en ont le plus besoin. Il vaut mieux que vous sachiez ce qui fait souffrir chacun d'eux. Ainsi la prière sera meilleure.

Le staretz a dit : Que nous priions pour nous-mêmes ou pour les autres, la prière doit venir du cœur. 

Les problèmes des autres doivent devenir nos problèmes. 

Il faut se préparer à la prière. Lisez un peu de l'Évangile ou du Géronticon, puis priez. 

Il faut essayer d'amener l'esprit dans l'espace divin. 

L'étude est comme un don que Dieu nous fait pour nous orienter vers une plus grande spiritualité. L'étude réchauffe l'âme.

Le staretz a dit : "Cherchez à atteindre discernement : Cherchez à atteindre le discernement de la doxologie et de l'action de grâce/réjouissance de Dieu. 

Le grand péché est l'absence de joie.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

INTRATEXT

mercredi 24 avril 2024

La fragrance de l'âme


Les odeurs sont de deux sortes :

-matérielles, perçues par nos sens physiques ou par certains capteurs techniques

-spirituelles, qui ne peuvent être perçues que par les sens spirituels.

De la même manière que le corps sent bon ou mauvais, l'âme sent bon.

Pour avoir un corps propre, nous utilisons de l'eau, du savon, des crèmes et des parfums...

Mais pour l'âme ?

La seule purification qui assure à coup sûr une âme propre et sentant bon est l'Église du Christ.

La purification commence avec la naissance d'en Haut par l'eau et l'esprit [ id est au Baptême] et se poursuit toute notre vie par la modération, la pensée juste, le jeûne, la confession, l'ablution avec les larmes du repentir (s'il y en a), la communion au Corps et au Sang du Sauveur Jésus-Christ.

Comme rien d'impur ne peut entrer dans le Royaume des Cieux, ceux qui sont sur le chemin qui mène à la Vérité et à la Vie essaient de se purifier... Avec le temps, ils commencent à sentir avec leur cœur (qui a des raisons que la raison ne connaît pas, selon Blaise Pascal) la bonne odeur spirituelle des autres pèlerins, une odeur bénie et paisible...

Malheureusement, de plus en plus de chrétiens et le monde en général vont dans la direction opposée, tournant le dos à Dieu. Il n'est pas difficile de comprendre quelles sont les odeurs qui attirent les âmes. Si Dieu matérialisait ces odeurs pour nos nez, la puanteur mondiale serait insupportable. Je pense que la myrrhe divine et fragrante qui sourd des saintes reliques et des icônes est exactement la matérialisation de l'odeur des âmes des saints.

Même si, étant indigne, je n'ai pas pu monter plus haut que la première marche de l'échelle du ciel, je peux sentir l'odeur de certaines âmes.

Il y a des personnes que je vois souvent, des personnes que je vois de temps en temps, des personnes que je n'ai rencontrées qu'une fois et des personnes que je n'ai jamais rencontrées face à face... 

Celles qui répandent une bonne odeur spirituelle sont une bénédiction et je dis à cette occasion à chacune d'entre elles :

Vous sentez bon spirituellement !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The Athonite Testimony

mardi 23 avril 2024

L' Aide donnée à une âme condamnée

 



Dans la matinée du 30 novembre 1974, à la commémoration du saint Apôtre André, alors que le vénérable Père [Païssios] était dans sa cellule sur le Mont Athos, récitant la prière de Jésus à genoux sur son lit, un jeune homme apparut soudain devant lui et dit :

« Nous devons y aller, car tu es un témoin ».

« Un témoin ? demanda-t-il avec étonnement.

« Oui, un témoin au tribunal ».

Immédiatement, sans comprendre comment, il se retrouva dans le cimetière de Konitsa, devant une tombe. Le jeune homme, d'un mouvement doux, ouvrit la tombe, et le vénérable Père vit une vieille femme qu'il connaissait à l'intérieur. Bien qu'elle ait été à moitié décomposée et qu'elle émettait une puanteur insupportable, il ne détourna pas son visage d'elle. Il entra dans la tombe et l'embrassa avec une grande tristesse. Elle s'écria : « Père, aide-moi ! Père, aide-moi ! » Puis elle dit :

« Dis-moi, y a-t-il déjà eu un moment où tu m'as demandé quelque chose et que je ne te l'ai pas donné ? »

« Tu m'as toujours donné encore plus que ce que j'ai demandé », répondit le vénérable Père.

Alorss ce jeune homme, qui était son ange gardien et savait tout sur cette âme, lui dit : « Dors en paix. » Et, recouvrant la tombe, il dit au staretz Païssios : « Allons-y. » Et immédiatement le vénérable Père se retrouva au même endroit, agenouillé sur son lit. À ce moment-là, il  comprit que l'âme avait besoin de beaucoup de prière parce que, quand elle était riche, elle ne faisait pas l'aumône à ses pauvres voisins villageois, mais elle n'épargnait aucune dépense pour lui parce qu'elle l'aimait beaucoup.

Le vénérable Père pria avec ferveur pour cette âme. Après deux mois, le 30 janvier 1975, il reçut une notification que Dieu avait entendu sa prière. Tout comme avant, il récitait la prière de Jésus quand soudain il  vit devant lui un gouffre comme un entonnoir, rempli de nombreuses personnes, y compris des évêques, tourmentées et criant de désespoir. Au-dessus de cet abîme terrifiant, il vit la femme âgée assise sur un nuage blanc. À côté d'elle se tenait le jeune homme, son ange gardien, qui lui essuyait et lui nettoyait le visage, qui ressemblait à celui d'une petite fille. Le vénérable Père l'a embrassa une fois de plus, mais cette fois avec joie. Puis il se retira un peu, afin que les condamnés ne le voient pas et que leur tourment ne s'augmente pas, et il chanta "Saint Dieu" [le Trisaghion]à Dieu.

Certes, de tels cas furent nombreux dans la vie du vénérable Père, comme deux ans plus tôt, il l'avait écrit dans l'une de ses lettres : "Dieu aide les défuntss et en même temps, Il révèle aux moines une joie indescriptible, qu'il leur offre à la suite de leur prière faite avec tristesse pour les défunts. Comme s'Il leur disait : « Ne vous inquiétez pas, mes enfants, j'ai aussi aidé les défunts. »

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

lundi 22 avril 2024

Méditation sur Genèse 13:15-17


"Car tout le pays que tu vois, je te le donne en possession... 

Va, parcours le pays en long et en large" (Gn 13,15-17).

Méditation :

Le Seigneur a donné en possession à Abraham la terre promise. Et le Seigneur te donne la même chose au sens spirituel. Acquiers donc, sur ce fondement spirituel, ce qui t'est donné par une promesse inébranlable. 

C'est ton bien, la bonne part, qui peut satisfaire pleinement ton âme. Lève-toi et marche par la foi sur ta terre, et entre dans son usage. Lève-toi, marche sur toute la largeur et la longueur de l'Amour qui t'a été donné (Eph. 3:18), regarde-le, assimile-le et commence à marcher dans sa puissance.

Peut-être connaîtras-tu une épreuve ou un chagrin secret. Alors, cherche la profondeur de l'Amour de Jésus-Christ ! Après tout, c'est ton héritage. Il pénétrera jusqu'au plus profond de ton chagrin et de tes préoccupations.

Tu t'inquiètes pour quelqu'un qui t'est cher ? Veux-tu l'aider ? Lève-toi, lève-toi et marche dans la largeur de l'héritage qui t'est donné. Que l'étendue de l'amour du Christ t'enveloppe, embrassant toutes les âmes dont tu te préoccupes, et toi aussi, prépare-toi à répandre sur elles et sur toi la bénédiction et la paix. Cherche-Le, cherche Son souffle, les richesses de Sa compassion, immerge-toi dans cette abondance et chemine en elle.

Tu t'inquiètes de la séparation avec tes proches, de la séparation avec celui que tu voudrais suivre pas à pas et que tu ne peux pas suivre parce que tu es loin ?

Pense alors à la grandeur de l'amour du Christ, qui s'étend partout et à tous, et qui atteint là où tes mains ne peuvent aller. Laisse tout à cet amour et sois tranquille.

Tu t'inquiètes pour quelqu'un que tu as aimé et qui n'est plus sur cette terre, tu désires ardemment t'unir à lui dans la patrie tant désirée et hâter l'heure de la rencontre ? Saisis alors la hauteur de l'Amour du Christ qui, étant avec ceux qui sont au Ciel, console ceux qui sont sur terre et unit tout le monde. 

Cet amour descend vers toi d'en haut et t'élève jusqu'au lieu où Dieu lui-même essuie toutes les larmes de nos yeux. 

Accroche-toi à cet Amour, laisse-le t'étreindre avec ceux que tu aimes, et tu seras réconforté.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Washington DC
USA


dimanche 21 avril 2024

5e DIMANCHE DE GRAND CARÊME

 

Ste Marie d'Egypte

 Tropaire Ton 5

Illuminée par la grâce de la Croix, tu apparus comme une lumière éclatante de repentir, dissipant les ténèbres des passions, ô très sainte. Tu apparus comme un ange en chair et en os à saint Zossime dans le désert. Intercède pour nous uprès du Christ , ô Marie, notre juste Mère.

Aujourd'hui, l'Église se souvient de sainte Marie d'Égypte qui passa 47 ans seule dans le désert, se repentant de son ancien mode de vie. Dimanche dernier, nous pensions à saint Jean Climaque, modèle des ascètes, et ce dimanche, nous commémorons sainte Marie d'Égypte, modèle des pénitents. Le patriarche saint Sophronede Jérusalem (634-638) a relaté sa vie avec force détails.

La première partie du récit nous parle de saint Zossime, hiérarque en Palestine au Ve siècle. Il avait été emmené dans un monastère dès son enfance et y avait passé toute sa vie. Comme il menait une vie ascétique très stricte, faite de prières et de jeûnes, les gens venaient lui demander des conseils spirituels. Ayant passé plus de 50 ans au monastère, il pensait avoir appris tout ce qu'il y avait à savoir sur la vie spirituelle. Le pèlerinage de sa vie le conduisit dans un autre monastère, près du Jourdain. La coutume des moines de ce monastère était d'aller passer tout le Grand Carême dans la solitude du désert, pour ne revenir au monastère que le Dimanche des Rameaux.

St. Zossime et sainte Marie d'Egypte

Zossime priait seul dans le désert lorsqu'il aperçut une silhouette humaine à quelque distance. Comme sa solitude était envahie, il alla voir par qui. La personne s'enfuit et le moine fit de même. L'inconnue finit par révéler qu'elle était une femme et qu'elle était nue. Elle s'adressa au moine par son nom et lui demanda d'emprunter son manteau par souci de pudeur. Le fait qu'elle connaisse son nom choqua Zossime plus que son sexe et son état, mais il comprit qu'elle avait dû recevoir de Dieu le don de vision spirituelle. C'est ainsi qu'ils commencèrent à parler. Elle s'appelait Marie et était née en Égypte. À l'âge de 12 ans, elle avait abandonné ses parents et s'était rendue à Alexandrie. Dans cette ville, pendant 17 ans, elle avait vécu une vie de dépravation totale.

Un jour, Marie vit des gens se presser au port pour embarquer. En réponse à ses questions, elle découvrit qu'ils se rendaient à Jérusalem pour la Vénération de la Croix et elle décida de les accompagner. À Jérusalem, elle constata qu'une barrière invisible l'empêchait d'entrer dans l'église. Voyant l'icône de la Mère de Dieu à l'entrée de l'église, Marie pria et promit de se repentir de son ancien mode de vie. Ainsi, elle put entrer dans l'église et vénérer la précieuse Croix du Christ. Conformément à son vœu, Marie se rendit dans le désert au-delà du Jourdain et passa les 47 années suivantes, complètement seule, dans la prière et le jeûne, jusqu'à sa rencontre avec saint Zossime.

L'Église utilise l'histoire de sainte Marie d'Égypte pour nous enseigner deux leçons. Dans le cas de Marie, à Alexandrie, elle avait vécu une vie aussi éloignée que possible de la vertu chrétienne, mais elle s'était repentie et était revenue sur la voie du salut. Nous nous souvenons donc d'elle comme d'une sainte parce qu'elle nous montre que, même si nous nous éloignons de la vie chrétienne, il n'est jamais trop tard pour se repentir. L'exemple de Zossime est un avertissement pour nous. Il pensait avoir progressé dans la vie spirituelle, mais cela l'avait rendu orgueilleux. C'est alors qu'il rencontra une personne tout à fait improbable, mais qui était bien plus avancée que lui dans la vie ascétique. Cela lui apprit l'humilité. Si vous n'avez pas lu la vie complète de sainte Marie d'Egypte, nous vous recommandons de le faire.

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Il y a deux passages de l'Évangile aujourd'hui, l'un pour le dimanche, Marc 10, 32-45, et l'autre pour le saint, Luc 7, 36-50.



Dans le passage de saint Marc, le Seigneur commence à préparer les disciples à ce qui va se passer. Il le fait pour atténuer leur angoisse. Il a connu à l'avance Sa passion, il est donc clair qu'il pouvait y échapper, mais il montre qu'il accepte volontiers la souffrance et la mort. La consolation qu'il offre est qu'il ressuscitera le troisième jour. 

Nous lisons ensuite la question posée par Jacques et Jean. Dans le récit qu'il fait de cet incident, saint Matthieu dit que les disciples ont emmené leur mère avec eux et qu'elle a posé la question au nom de ses fils. L'implication est qu'ils imaginent que le Royaume est terrestre et qu'ils demandent un statut mondain. Le Christ ne les appelait pas à l'honneur et à la gloire, mais à tout sacrifier pour Lui, et il leur dit que c'est ce qui se passerait. 

Nous voyons que même les disciples sont sujets à la faiblesse humaine. Deux d'entre eux cherchaient à obtenir un avantage et dix étaient contrariés parce qu'ils se sentaient exclus. Il nous est facile d'imaginer que les saints étaient tous et toujours parfaits. Nous voyons ici qu'ils sont très humains et qu'ils souffrent des mêmes tentations et difficultés que le reste d'entre nous. La différence est qu'ils finissent par triompher alors que nous continuons souvent à lutter. Comme le dit Théophylacte : Le Christ les guérit, en les calmant d'abord en les appelant à lui, puis en leur montrant que la recherche des honneurs et le désir de la première place sont le comportement des païens. 


Dans l'Évangile de saint Luc, nous rencontrons un pharisien qui, bien qu'il ait invité le Seigneur dans sa maison, n'a pas été franc et honnête dans ses intentions. Il a démontré son manque de foi lorsqu'il a dit de manière désobligeante du Christ : "S'il était un prophète..." 

Le Seigneur accepte les services de la femme dont l'offrande venait de son cœur. Il confronte ensuite le pharisien à son manque de courtoisie envers un invité et lui montre qu'il connaît le cœur de la femme, qu'il compare favorablement à celui du pharisien. Le Christ ne dit pas à la femme : "Je te sauverai", mais il lui dit : " Ta foi t'a sauvée ; va en paix".


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND