lundi 25 mars 2024

LETTRES DE ST. THEOPHANE LE RECLUS SUR LE JUGEMENT DERNIER


Le Jugement Dernier

La mort et le jugement

La vie est courte. Une heure, une autre, et puis la mort. Et puis rendre des comptes ! Et nous ne pouvons pas dire que nous avons oublié de tenir un registre, car toutes nos actions sont là. Elles nous attendent pour être lues et que notre punition soit appliquée... tout était vraiment comme ça et que nous n'avons rien à dire à ce sujet, aucune justification. Elles seront vérifiées par la loi et la sentence sera prononcée... Si seulement c'était pour un certain nombre d'années ! Mais là, c'est pour toujours. Malheur à nous ! Mais nous n'avons pas envie d'être compatissants ! Et nous ne voulons pas abandonner nos péchés... Comment est-ce possible ? Que ta volonté soit faite, Seigneur, qui sais tout, et sauve-moi.

Sois en bonne santé et heureux. Ton intercesseur dans la prière,

l'évêque Théophane. 10 décembre 1874

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Saint Théophane le Reclus




Le jugement dernier

On a tant prédit que la fin des temps était proche. Et aucune de ces prédictions ne s'est réalisée. Le Sauveur a dit que personne ne connaît l'heure. Il est donc inutile de faire des suppositions ou de se laisser troubler par celles des autres. Qu'il y ait une seconde venue, nous n'en doutons pas. Et nous ne doutons pas non plus qu'elle surviendra soudainement sans qu'on s'en aperçoive, malgré tous les grands signes avant-coureurs. Il nous suffit d'attendre sans cesse le Seigneur et de nous préparer à la rencontre, sans en deviner le moment.


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Seigneur, aide-nous à passer cette année dans la crainte de Dieu. C'est peut-être de cela que parlait votre rêve ! Rien ne renforce autant la crainte de Dieu que le souvenir du Jugement dernier. Il n'est pas nécessaire de céder à l'esprit de découragement à ce sujet. Nous devons seulement regarder attentivement autour de nous, et tout ce qui n'est pas agréable à Dieu doit être immédiatement enlevé, et si nécessaire, purifié par la confession. En nous en remettant à la miséricorde de Dieu, il ne nous reste plus qu'à nous réjouir. Le Seigneur, lors du jugement dernier, ne sera pas seulement comme s'il nous jugeait, mais aussi comme s'il nous justifiait tous. Et il justifiera tout, s'il y a au moins une petite possibilité de le faire.

13 janvier 1873

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Comment nous justifierons-nous au Jugement dernier ?

"Vous n'avez rien pour vous justifier au jugement dernier... pas de (bonnes) actions. Ne pensez même pas à vous justifier par vos actes. La justification dépend entièrement de la mort du Seigneur sur la Croix. Mais il y a des questions secondaires, qui sont aussi comme des conditions... et bien que nous ne puissions pas les imaginer parfaitement, nous pouvons sincèrement désirer les rechercher - imaginer un certain succès... faisable, mais selon notre force... J'ai donné à Varvara Alexandrovna la tâche de décider en quoi consiste une "bonne défense" devant le tribunal du Christ, sur laquelle nous prions à l'ecténie... et de m'écrire une réponse. Eh bien, vous deviez également écrire une réponse. J'attends votre réponse. Mais j'ai donné des instructions à Varvara Alexandrovna : Même si elle ne peut pas décider en une vie... qu'elle y pense au moins chaque jour et chaque heure.

Et qu'est-ce que je vousécris ? "Décidez, et écrivez moi tout de suite."

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La Géhenne

Comment se fait-il que les saints Pères soient reconnaissants pour la géhenne ? C'est une grande bénédiction que le Seigneur nous ait révélé la Géhenne. Si, sachant qu'il y a une géhenne, nous vivons encore avec tant d'insouciance, comment vivrions-nous si nous ne la connaissions pas ? Certains pécheront et pécheront encore, puis ils réfléchiront.

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Le cimetière

Le cimetière ! Pourquoi s'en préoccuper autant ? L'endroit où nous sommes enterrés n'a pas d'importance. Quel avantage l'âme retire-t-elle du lieu où elle est enterrée ?...

Rappelez-vous le vieux dicton qui dit qu'une fois que nous avons quitté l'église... S'il y a quelque chose qui ne va pas avec l'âme, ce ne sont pas les funérailles qui vont y remédier.

3 mars 1881


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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