dimanche 2 juillet 2023

4e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

Saint Jean le Thaumaturge reposa auprès du Seigneur en ce jour de 1966. Son sanctuaire se trouve dans la cathédrale "Joy of All Who Sorrow" à San Francisco. Voici une citation très significative de la fin de son long discours prononcé le jour de son ordination épiscopale, le 27 mai 1934.

"Nous ne pouvons qu'éprouver de la douleur lorsque les âmes et les corps de nos proches sont torturés, lorsque nos pasteurs et archipasteurs dans la patrie sont contraints au silence par la peur de la mort. 

Même en dehors de ses frontières, nous restons des fils de la Russie. Exilés de notre patrie terrestre, nous continuons à être le troupeau spirituel des hiérarques Pierre, Alexis, Jonas, Philippe, Hermogène et Tikhon. Nous faisons toujours partie de l'Église russe souffrante et persécutée, aujourd'hui arrosée par le sang des hiérarques Vladimir de Kiev, Benjamin de Petrograd, Hermogène de Tobolsk, Mitrophane d'Astrakhan, Andronique de Perm et d'un nombre incalculable d'autres nouveaux martyrs et hiérarques. 

Leur testament est notre trésor sacré que nous devons préserver jusqu'au moment où il plaira à Dieu de révéler Sa puissance et de relever le front des chrétiens orthodoxes. D'ici là, nous devons rester en unité spirituelle avec les persécutés et les renforcer par nos prières.

Bien qu'éloignés d'eux, nous embrassons leurs liens et nous pleurons ceux qui ont vacillé. Nous savons que même les anciens confesseurs de la vérité ont parfois vacillé. Mais nous avons des exemples de fermeté : Saint Théodore le Studite qui condamnait tout écart par rapport aux enseignements de l'Église, Saint Maximoe le Confesseur, le Patriarche Hermogène. 

Icône de tous les saints de la terre russe


Nous redoutons de nous écarter de leur chemin, car si la faiblesse humaine peut être utilisée pour justifier ceux qui sont sous le joug de la terreur, que pouvons-nous dire si nous sommes effrayés par de simples menaces ? Vivant dans une relative sécurité, nous devons nous renforcer spirituellement pour recréer ce qui a été détruit, "pour ramener les captifs de Sion" si le Seigneur le permet, ou pour aller nous-mêmes sur les pas de ceux qui souffrent pour la vérité, si cela s'avère nécessaire. C'est pourquoi nous devons avant tout préserver entre nous l'unité d'esprit et de pensée, en présentant une Église russe unifiée, et en même temps poursuivre son œuvre vitale parmi les autres peuples. Dès les premiers siècles de son acceptation du christianisme, la Russie a envoyé des missionnaires dans des régions éloignées. Les premiers à briller furent les justes Kouksha et Léonard de Rostov, puis Étienne de Perm, Innocent d'Irkoutsk et, à notre époque, Macaire, apôtre de l'Altaï, et Nicolas du Japon.

 Aujourd'hui, le peuple russe dispersé est devenu un propagateur de la foi dans tous les coins du monde. La tâche de l'Église russe hors de Russie est de s'occuper du travail d'illumination du plus grand nombre possible de personnes de toutes les nations.

C'est dans ce but que le Synode des hiérarques russes à l'étranger m'envoie dans un pays d'où se lève le soleil matériel, mais qui a besoin d'être éclairé par le soleil intellectuel de la justice. Reconnaissant mes faibles pouvoirs, c'est par obéissance aux autorités ecclésiastiques et à mon mentor spirituel que je me soumets à ce choix, non par souci d'honneur et de pouvoir, mais pour me donner entièrement au service de l'Église.

Je prie le Seigneur Dieu de m'aider et de me fortifier pour que je travaille activement jusqu'à la mort au service de la vérité. En cette heure importante de ma vie, je prie pour ceux qui m'ont éduqué et édifié par leurs instructions ; je prie pour ceux parmi lesquels j'ai passé, jusqu'à présent, mes années de service à l'Église ; je prie pour les jeunes que j'ai nourris spirituellement, pour mon futur troupeau, pour l'Église universelle, pour la terre russe qui souffre ! Je me confie aux prières et à la protection de la puissante armée de guerriers célestes de la race chrétienne. Je vous demande également à vous, hiérarques de Dieu, de prier pour moi et de m'accorder la bénédiction de Dieu.

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Guérison du serviteur du centurion

L'Évangile de ce dimanche (Mt 8: 5-13) narre l'histoire de la guérison du serviteur du centurion romain. On ne nous dit pas grand-chose sur lui. Saint Matthieu n'indique pas le nom de l'homme. En tant que citoyen romain et officier de l'armée, nous pouvons supposer qu'il était, au moins nominalement, païen. Bien que saint Matthieu ne donne pas d'autres détails, saint Luc, dans son Évangile, nous dit que le centurion était décrit par les mots "il aime notre nation et nous a construit une synagogue". Mais cela soulève d'autres questions, car nous nous demandons comment cela s'est produit.

L'image habituelle d'un militaire est celle d'un homme sévère, voire dépourvu d'humour, qui applique les règlements. Le centurion était manifestement un homme compatissant. Il se préoccupe d'un serviteur, d'une personne d'un rang social inférieur. Sa demande montre qu'il fait partie intégrante de l'appareil d'État car, lorsque le Christ propose d'aller voir le malade, le centurion proteste d'abord de son indignité. Sait-il qu'il parle avec le Dieu incarné ? Peut-être pas, mais il sait qu'il s'agit de quelqu'un qui a des pouvoirs spéciaux. Ainsi, bien qu'il soit un homme d'autorité, son statut militaire est relativement mineur dans le grand ordre des choses. Il ajoute ensuite : "...mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri".

La formation militaire transparaît ici. Le monde du centurion est un monde dans lequel, lorsque des ordres sont donnés, on suppose automatiquement qu'ils seront immédiatement accomplis par les rangs inférieurs. Dans ce cas, cela peut signifier que l'homme reconnaît le statut et le pouvoir supérieurs du Christ. En d'autres termes, donnez l'ordre et il sera exécuté.

L'avertissement du Christ était de se laisser influencer, avant tout, par les Ecritures plutôt que par les miracles. Dans ce cas, nous allons assister à un miracle, la guérison du serviteur, mais l'acceptation de la parole passe avant tout. Le centurion connaissait-il les Écritures ? Nous ne le savons pas, mais nous pouvons constater qu'il possédait une profonde compréhension spirituelle qui lui a été tout aussi utile.

Le Christ félicite le centurion en disant : "Je n'ai pas trouvé une si grande foi, pas même en Israël". Le centurion possédait à la fois une grande foi et les vertus de la compassion et de l'humilité intérieure.  

Le Seigneur ajoute ensuite l'avertissement que rien ne doit être considéré comme acquis. "Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident" signifie que la foi est pour tout le monde. Ce qui compte, ce ne sont pas nos origines ethniques, ni même nos allégeances formelles, mais ce que nous croyons et ce que nous faisons.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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